Source:
Lettres du cardinal Mazarin pendant son ministère: tome V, janvier 1652-août 1653, page 572, published by M. A. Chéreul, 1889
The letter:
[Paris], 8 mars 1653.
Il semble que la reyne de Suede ayt quelque penchant pour les interests de M. le Prince; ce qui seroit d'un mauvais exemple. Je veux bien croire que, dans le fond, cela n'est point, et cette princesse est trop sage et trop intelligente pour ne sçavoir pas que l'interest commun des princes qui ne sont point en guerre, c'est de n'appuyer ni favoriser jamais la rebellion des sujets des autres princes à cause de la consequence pour les leurs.
Outre cela, elle n'ignore point que l'interest de tous les princes, qui ne sont point de la maison d'Autriche, ne soit d'empescher que la France, qui est un de ses plus grands contrepoids, ne s'affoiblisse par quelque guerre estrangere ou civile; que ce ne soit encore le particulier interest de la Suede, que cette maison souffre si mal volontiers dans la possession des Estats qu'elle occupe en Allemagne, sans parler de l'estime tres-particuliere que Leurs Mtez font, comme Elles le doivent, de la personne de la reyne, et des grandes et continuelles marques d'amitié que les deux couronnes se sont rendues par le passé.
Je me persuade donc, sur ce fondement, que la chose n'est point, et qu'il y a en cecy de l'equivoque et du mal entendu, qui peut avoir pris son origine de ce que peut-estre il sera arrivé que la reyne de Suede, parlant du maniement de ce royaume et du parti où M. le Prince s'est jeté, aura plaint le malheur de ce prince et en aura parlé avec des paroles d'estime, à cause des belles et des grandes choses qu'il a faictes; ce qu'on ne peut point nier; mais pour cela elle ne peut ni approuver ni de condamner pas ses dernieres actions, ni son emportement contre ses princes et sa patrie. Vous mesnagerez cet advis, comme je vous ay dict, avec vostre discretion et vostre adresse accoustumées, et me croirez tres-veritablement, etc.
With modernised spelling:
Paris, 8 mars 1653.
Il semble que la reine de Suède ait quelque penchant pour les intérêts de M. le Prince; ce qui serait d'un mauvais exemple. Je veux bien croire que, dans le fond, cela n'est point, et cette princesse est trop sage et trop intelligente pour ne savoir pas que l'intérêt commun des princes qui ne sont point en guerre, c'est de n'appuyer ni favoriser jamais la rébellion des sujets des autres princes à cause de la conséquence pour les leurs.
Outre cela, elle n'ignore point que l'intérêt de tous les princes, qui ne sont point de la maison d'Autriche, ne soit d'empêcher que la France, qui est un de ses plus grands contrepoids, ne s'affaiblisse par quelque guerre étrangère ou civile; que ce ne soit encore le particulier intérêt de la Suède, que cette maison souffre si mal volontiers dans la possession des Etats qu'elle occupe en Allemagne, sans parler de l'estime très particulière que Leurs Majestés font, comme elles le doivent, de la personne de la reine, et des grandes et continuelles marques d'amitié que les deux Couronnes se sont rendues par le passé.
Je me persuade donc, sur ce fondement, que la chose n'est point, et qu'il y a en ceci de l'équivoque et du mal entendu, qui peut avoir pris son origine de ce que peut-être il sera arrivé que la reine de Suède, parlant du maniement de ce royaume et du parti où M. le Prince s'est jeté, aura plaint le malheur de ce prince et en aura parlé avec des paroles d'estime, à cause des belles et des grandes choses qu'il a faites; ce qu'on ne peut point nier; mais pour cela elle ne peut ni approuver ni de condamner pas ses dernières actions, ni son emportement contre ses princes et sa patrie. Vous ménagerez cet avis, comme je vous ai dit, avec votre discrétion et votre adresse accoutumées, et me croirez très véritablement, etc.
Swedish translation (my own):
Paris, den 8 mars 1653.
Det verkar som om drottningen av Sverige har en viss böjelse för monsieur le princes intressen; vilket skulle vara ett dåligt exempel. Jag vill verkligen tro att så i grund och botten inte är fallet, och den här prinsessan är för klok och för intelligent för att inte veta att det gemensamma intresset för prinsar som inte är i krig är att inte stödja eller någonsin gynna undersåtars uppror av andra prinsar på grund av konsekvenserna för deras egen.
Utöver det är hon väl medveten om att intresset för alla prinsar, som inte tillhör Österrikes hus, är att förhindra att Frankrike, som är en av dess största motvikter, försvagas av något utländskt eller inbördeskrig; att det ännu icke är Sveriges särskilda intresse, att detta hus lider så illa i de staters besittning, som det ockuperar i Tyskland, utan att tala om den alldeles särskilda aktning, som Deras Majestäter har, som de borde, för drottningens person, och av de stora och ständiga märken av vänskap som de två kronorna har återlämnat i det förflutna.
Jag övertygar mig därför, utifrån detta, att saken inte är det och att det finns oklarheter och missförstånd i detta, som kan ha sitt ursprung i att det kanske kommer att ha hänt att Sveriges drottning på tal om hanteringen av detta. kungariket och det sällskap, som monsieur le prince har kastat sig in i, kommer att ha beklagat denna prins' olycka och kommer att ha talat om den med aktningsord, på grund av stora saker som han gjorde; som inte kan förnekas; men för det kan hon varken godkänna eller fördöma hans sista handlingar eller hans utbrott mot hans furstar och hans land. Ni skall hantera detta råd, som jag har berättat för Er, med Eder vana diskretion och skicklighet, och kommer verkligen att tro mig, osv.
English translation (my own):
Paris, March 8, 1653.
It seems that the Queen of Sweden has some inclination for the interests of Monsieur le Prince; which would be a bad example. I really want to believe that, basically, that is not the case, and this princess is too wise and too intelligent not to know that the common interest of princes who are not at war is not to support nor ever favour the rebellion of the subjects of other princes because of the consequence to their own.
Besides that, she is well aware that the interest of all princes, who are not of the House of Austria, is to prevent France, which is one of its greatest counterweights, from weakening. by any foreign or civil war; that it is not yet the particular interest of Sweden, that this house suffers so badly in the possession of the states which it occupies in Germany, without speaking of the very particular esteem which Their Majesties have, as they should, of Queen's person, and of the great and continual marks of friendship which the two Crowns have returned in the past.
I therefore persuade myself, on this basis, that the thing is not, and that there is ambiguity and misunderstanding in this, which may have originated from the fact that perhaps it will have happened that the Queen of Sweden, speaking of the handling of this kingdom and of the party into which Monsieur le Prince has thrown himself, will have lamented the misfortune of this prince and will have spoken of it with words of esteem, because of great things that he did; which cannot be denied; but for that she can neither approve nor condemn his last actions, nor his outburst against his princes and his country. You will manage this advice, as I have told you, with your accustomed discretion and skill, and will believe me very truly, etc.
Above: Kristina.
Above: Louis de Bourbon, Prince de Condé.
Above: Cardinal Jules Mazarin.
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