Wednesday, June 22, 2022

Excerpt from Gui Patin's letter to André Falconet, dated September 26/October 6 (New Style), 1655

Sources:

Lettres choisies du feu M. Guy Patin, volume 1, page 215, published by Pierre du Laurens, 1692


Lettres de Gui Patin, volume 3, page 60, Gui Patin, published by J. B. Ballière, 1846


The letter excerpt:

... Les esprits éveillés, tels que celui de la Reine de Suede, aiment de telles pointes & de ces subtilitez qui passent le commun. Pour sa conversion procurée par les Jésuites, je ne say qu'en dire. Feu mon Pére m'a appris que le gros Monsieur du Maine chef de la Ligue disoit que les Princes n'avoient point de Religion, qu'aprés avoir passé l'âge de 40. ans quand ils deviennent vieux:

— cùm numina nobis
Mors instans majora fecit:

Lorsqu'ils deviennent sages, ou du moins lorsqu'ils le devroient être. Quand je considére le chemin que cette Reine a fait depuis deux ans sans celuy qu'elle fera, je me souviens d'un conte d'un certain Italien, qui étoit malade de la Perégrinomani, ou maladie de voyager, familiére aux Allemands. Il vint à Geneve, & ayant vû comment vivoient les Ministres, interrogé d'eux ce qu'il pensoit de leur Religion, il leur répondit: Elle n'est pas mauvaise, mais la nôtre est plus commode pour aller par les pays. Ainsi dans le dessein qu'elle a eu de voyager en differens Pays, elle a pû prendre l'avis de cet Italien, & sans doute elle ne pouvoit pas aisément voir Rome, le Pape & tant de Papillons qu'il y a, sans se travestir comme elle a fait, soit qu'elle l'ait fait sérieusement, ou non.

Pour Monsieur Bourdelot son Médecin il s'appelle Michon en son surnom & l'a changé par ordre testamentaire d'un sien oncle qui luy laissa une belle Bibliothéque, qui valoit bien huit mille francs. Il veut qu'on le croye savant, du moins est il adroit propre à la Cour. Il est fils d'un Chirurgien de Sens & a été Garçon Apoticaire. Il a autrefois voyagé en Italie, puis s'est fait Médecin. Tôt aprés il s'accosta de Guénaut, qui le mit auprés du Prince de Condé: enfin aprés que j'eus refuse, il y a plus de six ans, d'aller en Suéde, feu Monsieur de Saumaise voyant que j'avois trop de peur du froid de ce pays-là, y nomma Bourdelot, qui a garni ses mains. ...
De Paris, le 6. Octobre 1656.

Ballière's transcript of the letter excerpt (year typo fixed from 1636):

... Les esprits éveillés, tels que celui de la reine de Suède, aiment de telles pointes et de ces subtilités qui passent le commun. Pour sa conversation procurée par les jésuites, je ne sais qu'en dire. Feu mon père m'a appris que le gros M. du Maine, chef de la Ligue, disoit que les princes n'avoient point de religion, qu'après avoir passé l'âge de quarante ans, quand ils deviennent vieux:

....... cum numina nobis
Mors instans majora fecit:

lorsqu'ils deviennent sages, ou du moins lorsqu'ils le devroient être. Quand je considère le chemin que cette reine a fait depuis deux ans, sans celui qu'elle fera, je me souviens du conte d'un certain Italien qui étoit malade de la pérégrinomanie, ou maladie de voyager, familière aux Allemands. Il vint à Genève, et ayant vu comment vivoient les ministres, interrogé d'eux ce qu'il pensoit de leur religion, il leur répondit: Elle n'est pas mauvaise, mais la nôtre est plus commode pour aller par les pays. Ainsi, dans le dessein qu'elle a eu de voyager en différents pays, elle a pu prendre l'avis de cet Italien, et sans doute elle ne pouvoit pas aisément voir Rome, le pape et tant de papillons qu'il y a, sans se travestir comme elle a fait, soit qu'elle l'ait fait sérieusement, ou non.

Pour M. Bourdelot, son médecin, il s'appelle Michon en son surnom, et l'a changé par ordre testamentaire d'un sien oncle qui lui laissa une belle bibliothèque qui valoit bien huit mille francs. Il veut qu'on le croie savant, du moins est-il adroit et propre à la cour. Il est fils d'un chirurgien de Sens et a été garçon apothicaire. Il a autrefois voyagé en Italie, puis s'est fait médecin. Tôt après il s'accosta de Guénaut, qui le mit auprès du prince de Condé. Enfin, après que j'eus refusé, il y a plus de six ans, d'aller en Suède, feu M. Saumaise voyant que j'avois trop de peur du froid de ce pays-là, y nomma Bourdelot, qui a garni ses mains. ...
De Paris, le 6 octobre 1655.

Swedish translation (my own):

... Väckta andar, som Sveriges Drottning, älskar sådana punkter och subtiliteterna som passerar det vanliga. För hennes samtal som jesuiterna anskaffat vet jag inte vad jag ska säga. Min salige far berättade för mig att den fete monsieur du Maine, chef till Ligue, sade att furstarna inte hade någon religion förrän efter att de hade passerat fyrtioårsåldern, när de började bli gamla:

....... cum numina nobis
Mors instans majora fecit:

när de blir kloka, eller åtminstone när de borde vara det. När jag tänker på den väg som denna Drottning har tagit i två år, utan den hon kommer att ta, minns jag berättelsen om en viss italienare som var sjuk av peregrinomania, eller resesjuka, som tyskarna känner till. Han kom till Genève, och efter att ha sett hur ministrarna levde, frågade han dem vad han tyckte om deras religion, han svarade dem: »Den är inte dålig, men vår religion är bekvämare att gå genom länderna.« Sålunda, i sin plan att resa till olika länder, kunde hon ta denna italienares råd, och hon kunde utan tvekan inte lätt se Rom, påven och så många fjärilar att det finns, utan att klä sig som hon gjorde, om hon gjorde det på allvar, eller inte.

För monsieur Bourdelot, hennes läkare, är hans namn Michon i hans smeknamn, och ändrade det på testamentarisk order av sin onkel som lämnade honom ett fint bibliotek som var väl värt åtta tusen franc. Han vill att man skall tro att han är en lärd man, han är åtminstone klok och ordentlig vid hovet. Han är son till en kirurg från Sens och var pojkapotek. Han reste en gång till Italien och blev sedan läkare. Strax därefter landade han med Guénaut, som satte honom nära prinsen de Condé. Slutligen, sedan jag för mer än sex år sedan vägrat att åka till Sverige, sänt salige monsieur Saumaise, eftersom jag var alltför rädd för kylan i det landet, Bourdelot dit, som räckte sina händer.
Från Paris den 6 oktober 1655.

English translation (my own):

... Awakened spirits, such as that of the Queen of Sweden, love such points and subtleties that pass the commonplace. For her conversation procured by the Jesuits, I do not know what to say. My late father told me that the fat Monsieur du Maine, head of the League, said that princes had no religion until after they had passed the age of forty, when they were getting old:

....... cum numina nobis
Mors instans majora fecit:

when they become wise, or at least when they should be. When I consider the road this Queen has taken for two years, without the one she will take, I remember the tale of a certain Italian who was ill with peregrinomania, or travel sickness, familiar to the Germans. He came to Geneva, and having seen how the ministers lived, questioned them on what he thought of their religion, he answered them: "It is not bad, but ours is more convenient to go through the countries." Thus, in her plan to travel to different countries, she was able to take the advice of this Italian, and no doubt she could not easily see Rome, the Pope and so many butterflies that there are without dressing up like she did, whether she did it seriously or not.

For Monsieur Bourdelot, her doctor, his name is Michon in his nickname, and he changed it by testamentary order of his uncle, who left him a fine library which was well worth eight thousand francs. He wants one to believe him to be a learned man, at least he is clever and proper at court. He is the son of a surgeon from Sens and was a boy apothecary. He once traveled to Italy, then became a doctor. Soon after he landed with Guénaut, who put him near the Prince de Condé. Finally, after I had refused, more than six years ago, to go to Sweden, the late Monsieur Saumaise, seeing that I was too afraid of the cold of that country, appointed Bourdelot there, who furnished his hands. ...
From Paris, October 6, 1655.


Above: Kristina.


Above: Pierre Bourdelot.


Above: Gui Patin.

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