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Lettres du cardinal Mazarin pendant son ministère: tome III, janvier 1648-decembre 1650, page 64, published by M. A. Chéreul, 1883
The letter excerpt:
Je vous diray premièrement, sur le sujet des reistres mutinez, que tant s'en faut qu'on ayt jamais convenu à Munster de les laisser dans l'armée de Suede, qu'au contraire, depuis que ce malheur est arrivé, il ne s'est presque point passé d'ordinaire qu'on n'ayt escrit et fait de vives instances à Stocolm et audit Munster pour les recouvrer ou en recevoir un pareil nombre en eschange, de sorte que ce n'est qu'un pretexte estudié, dont M. Wrangel se sert, pour ne donner pas une satisfaction qui est pleine de justice, et sur laquelle, tant la reyne de Suede que les ministres qui sont auprès d'elle, qui la servent à Osnabrück, nous ont fait declarer que non seulement ils seroient bien aises que les susdits cavaliers retournassent dans nostre armée, mais qu'ils employeroient tous leurs offices pour les obliger à prendre cette resolution, comme je vous ay plusieurs fois mandé.
Ce n'est pas que je ne voye assez que ladite reyne et les susdits ministres souhaiteroient en leur ame que cela ne se fist point; mais enfin nous n'en avons jamais receu d'autre response, et vous l'aurez bien pu voir dans la coppie que je vous ay envoyée d'une lettre que le sieur Chanut m'escrivit dernierement sur ce sujet.
Vous trouverez encore cy-joint l'extrait de la derniere que ledit sieur Chanut m'a escrite, et où vous verrez ce de quoy il estoit convenu avec la reyne de Suede, et les promesses que M. le prince palatin luy avoit faites de nous donner satisfaction sur ce point à son arrivée à l'armée, de maniere que, sy pendant ce temps là il n'a point encore esté ajusté comme je doute fort qu'il le soit, veu la dureté et la repugnance que M. Wrangel y apporte, il est à presumer qu'il le sera alors et que dans peu de temps nous sçaurons à quoy il nous en faudra tenir. ...
Ce qui me fait presumer que la reyne de Suede et M. le prince palatin nous ont fait esperer là dessus se pourra effectuer en ce temps là, c'est que ledit sieur prince menant avec soy un puissant renfort en Allemagne, il n'aura point la mesme peur que M. Wrangel de se trop affoiblir par la separation desdits cavaliers.
Outre que la reyne ayant obtenu et demandé de nous, quelque espuisées que soient nos finances, une subvention extraordinaire, qui monte à la somme de 50,000 escus d'or au soleil, et le sieur Chanut en l'offrant de la part de Leurs Majestez, l'ayant passée sur la teste de nos reistres, elle luy a fait la response que vous verrez, il y a apparence, dis-je, que cette somme ayant esté donnée audit sieur prince palatin pour se mettre en esquipage et subvenir aux despences necessaires, cela luy servira d'un petit aiguillon pour luy faire executer ce de quoy il nous a donné esperance. ...
With modernised spelling:
Je vous dirai premièrement, sur le sujet des reîtres mutinés, que tant s'en faut qu'on ait jamais convenu à Münster de les laisser dans l'armée de Suède; qu'au contraire, depuis que ce malheur est arrivé, il ne s'est presque point passé d'ordinaire, qu'on n'ait écrit et fait de vives instances à Stockholm et audit Münster pour les recouvrer ou en recevoir un pareil nombre en échange, de sorte que ce n'est qu'un prétexte étudié, dont M. Wrangel se sert, pour ne donner pas une satisfaction qui est pleine de justice; et sur laquelle, tant la reine de Suède que les ministres qui sont auprès d'elle, qui la servent à Osnabrück, nous ont fait declarer que non seulement ils seraient bien aises que les susdits cavaliers retournassent dans notre armée, mais qu'ils employeraient tous leurs offices pour les obliger à prendre cette résolution, comme je vous ai plusieurs fois mandé.
Ce n'est pas que je ne voye assez que ladite reine et les susdits ministres souhaiteraient en leur âme que cela ne se fît point; mais enfin nous n'en avons jamais reçu d'autre response, et vous l'aurez bien pu voir dans la copie que je vous ai envoyée d'une lettre que le sieur Chanut m'écrivit dernièrement sur ce sujet.
Vous trouverez encore ci-joint l'extrait de la dernière que ledit sieur Chanut m'a écrite, et où vous verrez ce de quoi il était convenu avec la reine de Suède, et les promesses que M. le prince palatin lui avait faites de nous donner satisfaction sur ce point à son arrivée à l'armée, de manière que, si pendant ce temps-là, il n'a point encore été ajusté, comme je doute fort qu'il le soit, vu la dureté et la répugnance que M. Wrangel y apporte, il est à présumer qu'il le sera alors et que dans peu de temps nous saurons à quoi il nous en faudra tenir. ...
Ce qui me fait presumer que la reine de Suède et M. le prince palatin nous ont fait espérer là-dessus se pourra effectuer en ce temps-là, c'est que ledit sieur prince menant avec soi un puissant renfort en Allemagne, il n'aura point la même peur que M. Wrangel de se trop affaiblir par la séparation desdits cavaliers.
Outre que la reine ayant obtenu et demandé de nous, quelque épuisées que soient nos finances, une subvention extraordinaire, qui monte à la somme de 50,000 écus d'or au soleil, et le sieur Chanut en l'offrant de la part de Leurs Majestés, l'ayant passée sur la tête de nos reîtres, elle lui a fait la réponse que vous verrez, il y a apparence, dis-je, que cette somme ayant été donnée audit sieur prince palatin pour se mettre en équipage et subvenir aux dépenses necessaires, cela lui servira d'un petit aiguillon pour lui faire exécuter ce de quoi il nous a donné espérance. ...
Swedish translation (my own):
Jag kommer först att säga Er, angående de myteriösa ryttare, att det var långt ifrån att man någonsin kom överens i Münster om att lämna dem i den svenska armén; att det tvärtom, sedan denna olycka inträffade, knappast vanligen förekommit, att man icke skrivit och gjort starka vädjanden till Stockholm och nämnda Münster att återfå dem eller få ett sådant antal i utbyte, så att det endast är en studerade förevändning, som Wrangel använder, för att inte ge en tillfredsställelse som är full av rättvisa; och på vilken både Sveriges drottning och de ministrar som är med henne, som tjäna henne i Osnabrück, har fått oss att förklara att de inte bara skulle vara mycket glada över att de förutnämnda ryttarna skulle återvända till vår armé, utan att de skulle anställa alla deras tjänster för att tvinga dem att fatta denna resolution, som jag har skickat bud till er flera gånger.
Det är inte så att jag inte ser nog att den förutnämnda drottningen och de förutnämnda ministrarna skulle önska i sina själar att detta inte skulle ske; men i alla fall, vi fick aldrig något annat svar, och Ni kommer att ha kunnat se det i den kopia som jag skickade till Er av ett brev som monsieur Chanut skrev till mig nyligen i detta ämne.
Ni finner också bifogat utdraget ur det sista, som nämnde monsieur Chanut skrev till mig, och där Ni skall se, vad man kommit överens om med Sveriges drottning, och de löften, som pfalzgreven hade givit henne för att ge oss tillfredsställelse på denna punkt vid hans ankomst till armén, så att om han under denna tid ännu inte har justerats, vilket jag mycket betvivlar att han kommer att bli, med tanke på den hårdhet och motvilja som herr Wrangel medför, är det att förmoda att han blir det då och att vi om kort tid vet vad vi får hålla fast vid. ...
Det som får mig att anta att Sveriges drottning och pfalzgreven har fått oss att hoppas på att det vid den tidpunkten skall kunna genomföras, är att nämnde pfalzgreve, som med sig leder en mäktig förstärkning i Tyskland, han kommer inte att ha samma rädsla som herr Wrangel har för att försvaga sig själv för mycket genom att de nämnda ryttarna skiljs åt.
Därutöver har drottningen erhållit och begärt av oss, hur uttömda våra ekonomi än är, en extraordinär subvention, som uppgår till summan av 50.000 guldkronor till solen, och monsieur Chanut genom att erbjuda den på Deras Majestäters vägnar, efter att ha förpassat den över chefer för våra ryttare, gav hon honom det svar som Ni kommer att se, det verkar, säger jag, att denna summa har givits till nämnde pfalzgreven för att utrusta sig och täcka de nödvändiga utgifterna, det kommer att tjäna som en liten sporre att göra han genomför det han har givit oss att hoppas. ...
English translation (my own):
I will say to you firstly, on the subject of the mutinous reiters, that it was far from it that it was ever agreed at Münster to leave them in the army of Sweden; that, on the contrary, since this misfortune happened, it has hardly usually happened that people have not written and made strong entreaties to Stockholm and the said Münster to recover them or receive such a number of them in exchange, so that it is only a studied pretext, which Wrangel uses, for not giving a satisfaction which is full of justice; and on which, both the Queen of Sweden and the ministers who are with her, who serve her at Osnabrück, have made us declare that not only would they be very glad that the aforesaid horsemen should return to our army, but that they would employ all their services to oblige them to take this resolution, as I have sent word to you several times.
It is not that I do not see enough that the aforesaid Queen and the aforesaid ministers would wish in their souls that this should not happen; but anyway, we never received any other reply, and you will have been able to see it in the copy that I sent you of a letter that Monsieur Chanut wrote to me lately on this subject.
You will also find enclosed the extract from the last one that the said Monsieur Chanut wrote to me, and where you will see what was agreed upon with the Queen of Sweden, and the promises that the Count Palatine had made to her to give us satisfaction on this point on his arrival in the army, so that if during this time he has not yet been adjusted, as I very much doubt he will be, considering the harshness and repugnance that Mr. Wrangel brings to it, it is to be presumed that he will be then and that in a short time we will know what we will have to hold on to. ...
What makes me presume that the Queen of Sweden and the Count Palatine have made us hope on this point that it will be possible to carry out at that time, is that the said Count, leading with him a powerful reinforcement in Germany, he will not have the same fear as Mr. Wrangel of weakening himself too much by the separation of the said reiters.
Besides that the Queen having obtained and asked from us, however exhausted our finances, an extraordinary subsidy, which amounts to the sum of 50,000 gold crowns to the sun, and Monsieur Chanut by offering it on behalf of Their Majesties, having passed it over the heads of our reiters, she gave him the answer which you will see, it seems, I say, that this sum having been given to the said Count Palatine to equip himself and meet the expenses necessary, it will serve as a little spur to make him carry out what he has given us to hope. ...
Above: Kristina.
Above: Karl Gustav.
Above: Cardinal Jules Mazarin.
Above: Henri de la Tour d'Auvergne, le Maréchal de Turenne.
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