Monday, June 27, 2022

Letter to Kristina from Cardinal Jules Mazarin, dated December 27, 1653/January 6, 1654 (New Style)

Source:

Lettres du cardinal Mazarin pendant son ministère: tome VI, septembre 1653-juin 1655, page 107, published by M. A. Chéreul, 1890


The letter:

[Paris], 6 janvier 1654.
Je supplie tres-humblement Vostre Majesté de croire que tous ses desirs seront tousjours commandemens necessaires pour moy. Dez que la lettre qu'Elle m'a escrite en faveur du sr Bourdelot m'a esté rendue, j'ay faict expedier le brevet de l'abbaye qui lui a esté donnée, et si l'on en a remis l'agreement à V. Mté, ce n'a esté qu'afin que l'obligation qu'il luy en auroit ne se partageast avec personne et que la grace fust complete, qui viendroit immediatement de vos mains.

Le sr Bourdelot, à qui je me suis entierement ouvert, comme il a pleu à V. Mté de m'ordonner, luy faire sçavoir le detail de ce que je me suis proposé de faire pour sa satisfaction. M. Chanut aura desja mandé à V. Mté la mesme chose, et qu'en cecy non plus qu'aux autres choses qui la concerneront, mon zele n'aura d'autres bornes que ce qui sera impossible.

Enfin, Madame, je puis asseurer V. Mté qu'Elle n'est pas plus absolue en la cour de Suede qu'en la nostre, et que son incomparable merite ne s'y est pas estably un moindre pouvoir que celuy que le droit de souveraine luy a donné sur ses sujets; ce sentiment m'est à moy tres-particulier, qui suis avec tout le respect et toute la passion dont je suis capable, etc.

With modernised spelling:

Paris, 6 janvier 1654.
Je supplie très humblement Votre Majesté de croire que tous ses desirs seront toujours commandements nécessaires pour moi. Dès que la lettre qu'elle m'a écrite en faveur du sieur Bourdelot m'a été rendue, j'ai fait expedier le brevet de l'abbaye qui lui a été donnée, et si l'on en a remis l'agrément à Votre Majesté, ce n'a été qu'afin que l'obligation qu'il lui en aurait ne se partageât avec personne et que la grace fût complete, qui viendrait immédiatement de vos mains.

Le sieur Bourdelot, à qui je me suis entièrement ouvert, comme il a plu à Votre Majesté de m'ordonner, lui faire savoir le detail de ce que je me suis proposé de faire pour sa satisfaction. M. Chanut aura déjà mandé à Votre Majesté la même chose, et qu'en ceci non plus qu'aux autres choses qui la concerneront, mon zèle n'aura d'autres bornes que ce qui sera impossible.

Enfin, Madame, je puis assurer Votre Majesté qu'elle n'est pas plus absolue en la cour de Suède qu'en la nôtre, et que son incomparable mérite ne s'y est pas établi un moindre pouvoir que celui que le droit de souveraine lui a donné sur ses sujets; ce sentiment m'est à moi très particulier, qui suis avec tout le respect et toute la passion dont je suis capable, etc.

Swedish translation (my own):

Paris, den 6 januari 1654.
Jag ber mycket ödmjukt Ers Majestät att tro att alla Edra önskningar alltid kommer att vara nödvändiga bud för mig. Så snart brevet, som Ni skrev till mig till förmån för monsieur Bourdelot, återlämnades till mig, lät jag skicka klostrets patent till Er, och om godkännandet gavs till Ers Majestät, var det bara så att skyldigheten han skulle behöva Ni inte skulle delas med någon och att benådningen skulle vara fullständig, som omedelbart skulle komma från Era händer.

Herr Bourdelot, för vilken jag fullständigt har öppnat mig, som Ers Majestät behagat befalla mig, att låta honom veta detaljerna om vad jag har föreslagit att göra för Er tillfredsställelse. Monsieur Chanut skall redan ha sagt Ers Majestät samma sak, och att i detta icke mer än i andra frågor som berör Er, kommer min iver inte att ha andra gränser än vad som blir omöjligt.

Slutligen, madam, kan jag försäkra Ers Majestät, att Ni icke är mera absolut vid Sveriges hov än i vårt, och att Eder oförliknelige förtjänst där har upprättat icke mindre makt än den, som suveränens rätt givit Eder över Edra undersåtar; den här känslan är väldigt speciell för mig, som är med all den respekt och all passion som jag är kapabel till, osv.

English translation (my own):

Paris, January 6, 1654.
I very humbly beg Your Majesty to believe that all your desires will always be necessary commandments for me. As soon as the letter you wrote to me in favour of Monsieur Bourdelot was returned to me, I had the patent of the abbey given to you sent, and if the approval was given to Your Majesty, it was only so that the obligation he would have to you would not be shared with anyone and that the pardon would be complete, which would come immediately from your hands.

Mr. Bourdelot, to whom I have completely opened up, as Your Majesty has pleased to order me, to let him know the details of what I have proposed to do for your satisfaction. Monsieur Chanut will have already told Your Majesty the same thing, and that in this no more than in other matters which concern you, my zeal will have no other bounds than what will be impossible.

Finally, Madame, I can assure Your Majesty that you are not more absolute in the court of Sweden than in ours, and that your incomparable merit has established no less power there than that which the right of sovereign has given you over your subjects; this feeling is very particular to me, who is with all the respect and all the passion of which I am capable, etc.


Above: Kristina.


Above: Pierre Bourdelot.


Above: Cardinal Jules Mazarin.

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