Thursday, July 14, 2022

Kristina's instructions for Marquis Orazio Bourbon del Monte, year 1672

Sources:

Bibliothèque interuniversitaire (Montpellier); Papiers de Christine de Suède, complément; 2: Papiers de Christine de Suède, complément II; Lettre 42  Instructions pour le marquis del Monte, [s. l.], [s. d.] (digitisation pages 76-77r to 82v-83r)


Christine (1626-1689 ; reine de Suède), Papiers de Christine de Suède, complément II, : , 1601-1700.

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Copyright SCDI-UPV - Collections Université de Montpellier (shelfmark H 258 bis 2).

Mémoires concernant Christine, reine de Suède, volume 3, pages 415 to 419, compiled and edited by Johan Arckenholtz, 1759









"Les Instructions des Ministres faisant la base de leurs Négociations, nous allons donner celles que Christine avoit fournies au Marquis, & en premier lieu son Instruction générale (Negoz. di Pol. p. 207-214.)."

"The instructions of ministers forming the basis of their negotiations, we will give those that Kristina had provided to the Marquis, and first of all his general instruction (Negoziati di Polonia, pages 207-214.)."

The instructions (with Kristina's handwriting in italics):

Jnstruction pour le Marquis
del Monte
Jl irà à Stocholm, ou il ferà dans la Diete les Suiuantes propositions au Roy, et au Senat et employerà toutes Ses forces et toute Son Habilitè pour les faire aggréer, et reussir fauorablement.

1. Jl demanderà la confirmation, et l'execution entiere du Decret fait par la Diete de 1668 touchant la libertè de l'exercice de la Religion en Suede pour la Reyne, et Ses Domestiques, et tascherà de l'obtenir plus amplem[en]t qu'il Se pourrà Signee du Roy. et des Etats.

L'on espere que ce point estant desià une fois arrestè, et accordè par les Estats dans la Susdite Diete il n'y aurà pas aucune difficultè à le confirmer[.] mais en tout cas le Marquìs del Monte alleguerà le droit des Gens, l'usage vniuersel des toutes les Nations, et l'exemple des Particuliers et des Ministres estrangers en Suede mesme, remonstrant qu'il n'est pas raisonnable qu'on disputé à la Reyne vn Priuìlege, dont iouissent les moindres petits Ministres des Princes Estrangers.

Les conditions autres fois proposèes pour auoir ce libre exercice Sont les Suiuantes[.]

1.a Qu'il Soit permis à la Reyne toutes les fois que ses interests, Sa uolontè, ou Son bon plaisir l'obligerà de venir en Suede, d'y ammener des Prestres de sa Religion autant qu'ils luy Seront necessaires pour le Seruice de Sa Chappelle Royale.

2.a Qu'il Serà p[er]mis à tous les Catholiques des Nations Estrangérés de frequenter les deuotions aussy bien qu'aux Domestiques de la Reyne mesme.

3.a Que la Reyne ne pourrà pas auoir parmy le nombre des Ses Ecclesiastiques des Jesuistes ny autres Religieux Reguliers de quelque Ordre, qu'ils puissent estré, et que Sur ce chapitre elle S'oblige de donner vne ample promesse au Roy, et aux Estats —

4.a Qu'elle ne permettrà pas à Ses Domestiques Luteriens ny à aucun autre Suedois de se trouuer present aux exercices des déuotions qui Se feront en Sa Chappelle.

5.a Toutes les fois que la Reyne Voudrà venir en Suede, elle en donnerà aduìs au Roy, et luy enuoyerà la liste Speciale de ses Ecclesiastiques, à fin qu'ils Soient conneùs pour tels à la Cour, et qu'elle n'admette que tel nombre qu'ellé aurà declarè luy estre absolument necessaire[.]

6.a Qu'en cas que Sa M[aies]té Se pourroit resoudre de faire quelque Seiour en Suede, à Stocholm, ou ailleurs dans les Villes, et lieux de Ses Domaines, et qu'il arrivast que quelqu'un de Ses Ecclesiastiques moureroit durant ce Seiour, elle pourrà faire venir en Sa place tel autre Prestre qu'il luy plairoit, pourveu qu'elle obserue tousiours l'exclusion des Jesuistes, et autres Religieux comm' il est dict icy dessùs, Sa M[aies]té voulant S'imposer d'elle mesme ces conditions pour oster des Esprits tous ombrages, et pour leur faire Voir que l'amour, qu'elle porte au repos, et à la tranquillitè de la Suede luy fait condescendre à tout ce qu'elle peut accorder auec honneur, et conscience.

2.° Jl solliciterà l'entiere execution des Accordats de l'Abdication c'est à dire qu'on mette la Reyne en possession du reste de Ses Biens en Pomeranié et qu'elle Soit dedomagèe de la Couronne de la perte de Ses Biens reuenùs des annèes passèes Selon l'obligation, et la promesse du Roy[.]

Qu'on laisse à la Reyne la disposition libre des toutes Ses Domaines Selon la teneur du Recès qui doit estre inviolablem[en]t obseruè dans tous Ses articles, remonstrant l'iniustice qui a este faittè à S. M[aies]te en luy ostant Ses droits, dont il demanderà l'entiere restitution[.]

Jl demanderà instamment la restitution du Podagla remonstrant la iustice de la Cause de la Reyne, et faisant comprendre le tort et l'iniustice qu'on a fait à Sa M[aies]te en luy ostant ce Bien pour le donner à vn Perfide, a vn pariure, et à un traistre, et S'en plaindrà hautement au Roy, et aux Estats en leur demandant une prompte iustice.

Jl demanderà payement de ce qui est deu à Sa M[aies]té tant pour l'argent auançè, que pour les logements dés Trouppes Sur Ses Terres de Pomeranie.

Jl Proposerà la Vente vniuerselle des Biens, et Domaines de la Reyne pour la Somme d'vn million, et cinque cent mille escùs d'argent contant, ou assignations asseurèes, et puisque Sa. M[aiesté] n'ignore pas la difficultè qui Se trouuerà dans le payement d'vne Si grande Somme et desirant S'accomoder aux temps, elle propose de ceder Ses Domaines à condition que la Couronne luy engage la Principautè de Breme pour la dite Somme, pour en iouir Souuerainem[en]t iusques à ce qu'elle Soit deboursèe de la dite Somme —

Jl representerà au Conseil de Svede que la Couronné ne tire aucun profit, ny advantage de cette Prouince ruinèe, que tout l'estat, et les Guarnisons necessaires payèes, il resterà à peine à la Reyne de quoy Subsister du Reuenù de ce Pays et que ce n'est pas vne alienation de la Couronne, puisqu'elle pourrà tousiours la retirer moyennant cette Somme ou bien en la laisser iouir à la Reyne durant Sa Vie Sans en mettre plus en peine[.]

Jl remonstrerà que cet Eschange ou bien cet engagement est vtile à la Couronne —

İ. Parce qu'il rend au Roy toute la Pomeranie, ou les Domaines de Sa M[aies]té l'incommodent de la maniere, qui est Si notoire[.]

2. Qu'il incorporerà à la Couronne Gotlant, Olant, Norcopin, et Osel, qui l'incommodent Si fort presentement par leur Separation que cet eschange a estè proposè à Sa M[aies]té par le feu Roy, et eust estè executè, S'il eut Vescù.

3[.] C'est vn moyen expeditif de faire cesser tout en vn coup toutes les pretentions de la Reyne, et de la Satisfaire à iamais, d'establir vne Solide cordiale, et reciproque amitie entre leurs Maiestèz, puisqu'il n'y aurà plus rien à desmeler entr'elles[.]

4[.] Que la Couronne accroistrà à Ses Reuenùs par l'acquisition de ces Prouinces de deux cent mille escùs de rente quoyque les Domaines de la Reyne ne peuuent luy Valoir tant, mais elles Vaudront asseurem[en]t au Roy –

Si l'on aimoit mieux donner de l'argent, on pourroit assigner à la Reyne Sur la Hollande la france, et lEspange én cas qu'on en tire les Subsides d'eux, et Si la Somme des Subsides Se trouueroit moindre que la dite Somme on pourroit ceder des Terres de la Reyne à proposition et par exemple les Biens de Pomeranie Seuls, ou tels autres dont on pourroit conuenir la Reyne pouroit garder les Domaines iusque a lentiere remboursement

Jl faut traitter cette affaire auec grande dexteritè, la faire gouster, et la faciliter de toutes les façons possibles, et en obtenir vn Decret des Estats Generaux de Suede à fin que la Reyne puisse trouuer toute la Soliditè, et Seuretè, qui Serà necessaire pour Son repos, et Satisfaction.

Jl demanderà l'assistance du Roy pour estre payè de Liue, de Spar, et de Skantzwinkel ou de leurs heritiers, et autres Ministres de la Reyne, qui ont usè de malVersations dans les maniments de Ses reuenùs.

Jl demanderà vn Compte general et particulier dés tous les Ministres de la Reyne, de leur administration, et forçerà les gens à payer ce qu'ils doivent.

Jl prendrà une exacte information des droits des confiscations et des naufrages, qui appartiennent à la Reyne, et tascherà de Solliciter le payement par force, et Justice.

Jl se plaindrá de la part de la Reyne des tous les preiudices qui luy ont estè fait dans Ses droits, en demanderà iustice, et reparation au Roy, et aux Estats tant en general quant en particulier, et tascherà de faire connoistre au Roy que la Reyne à Voulu tesmoigner encore cette amour pour luy et pour le Royaume de ne l'inquieter pas pour cela dans le temps de Sa Minoritè Sur la confiance qu'elle a eue d'en estre entierem[en]t reparèe de luy apres qu'il eut pris le Gouuernem[en]t du Royaume + Mais qve lindispensable necessite ou S. M. se troue la force de len importuner, la Reyne estant persuadèe qu'il Voudrà luy faire iustice la dessus, et faire connoistre au Monde qu'il n'a pas estè iamais complice aux preiudices, et aux iniustices qu'elle a Souffert dans Sa minorité.

Toutes les Susdites affaires Se commettent au Soin, et à la fidelite du Marquis del Monte Sa M[aies]te prennant toute confiance en Son adresse et habilitè, qu'il S'employerà auec toute l'application requise pour bien reussir.

Au reste il ferà tousiours des rapports à la Reyne de tout cé qui Se passe, et receuerà Ses ordres Sur toutes les propositions nouuelles, qu'on luy ferà, et Se rendrà digne du choix que Sa M[aies]te a fait de Sa personne, et de l'honneur de Sa confiance.
Christina Alessandra

With modernised spelling:

Instruction pour le marquis del Monte.
Il ira à Stockholm, où il fera dans la Diète les suivantes propositions au Roi et au Sénat et employera toutes ses forces et toute son habileté pour les faire agréer et réussir favorablement.

1. Il demandera la confirmation et l'exécution entière du décret fait par la Diète de 1668 touchant la liberté de l'exercice de la religion en Suède pour la Reine et ses domestiques et tâchera de l'obtenir plus amplement qu'il se pourra signée du Roi et des États.

L'on espère que, ce point étant déjà une fois arrêté et accordé par les États dans la susdite Diète, il n'y aura pas aucune difficulté à le confirmer; mais en tout cas le marquis del Monte alléguera le droit des gens, l'usage universel des toutes les nations, et l'exemple des particuliers et des ministres étrangers en Suède même, remontrant qu'il n'est pas raisonnable qu'on dispute à la Reine un privilège dont jouissent les moindres petits ministres des princes étrangers.

Les conditions autrefois proposées pour avoir ce libre exercice sont les suivantes:

1, A. Qu'il soit permis à la Reine toutes les fois que ses intérêts, sa volonté ou son bon plaisir l'obligera de venir en Suède, d'y amener des prêtres de sa religion autant qu'ils lui seront nécessaires pour le service de sa chapelle royale.

2, A. Qu'il sera permis à tous les catholiques des nations étrangères de fréquenter les dévotions aussi bien qu'aux domestiques de la Reine même.

3, A. Que la Reine ne pourra pas avoir parmi le nombre de ses ecclésiastiques des jésuites, ni autres religieux réguliers — de quelque ordre qu'ils puissent être, — et que sur ce chapitre elle s'oblige de donner une ample promesse au Roi et aux États. —

4, A. Qu'elle ne permettra pas à ses domestiques luthériens, ni à aucun autre Suédois de se trouver présent aux exercices des dévotions qui se feront en sa chapelle.

5, A. Toutes les fois que la Reine voudra venir en Suède, elle en donnera avis au Roi et lui envoiera [enverra] la liste spéciale de ses ecclésiastiques, afin qu'ils soient connus pour tels à la cour et qu'elle n'admette que tel nombre qu'elle aura déclaré lui être absolument nécessaire.

6, A. Qu'en cas que Sa Majesté se pourrait résoudre de faire quelque séjour en Suède, à Stockholm ou ailleurs dans les villes et lieux de ses domaines, et qu'il arrivât que quelqu'un de ses ecclésiastiques mourrait durant ce séjour, elle pourra faire venir en sa place tel autre prêtre qu'il lui plairait, pourvu qu'elle observe toujours l'exclusion des jésuites et autres religieux comme il est dit ici-dessus, Sa Majesté voulant s'imposer d'elle même ces conditions pour ôter des esprits tous ombrages et pour leur faire voir que l'amour qu'elle porte au repos et à la tranquillité de la Suède lui fait condescendre à tout ce qu'elle peut accorder avec honneur et conscience.

2. Il sollicitera l'entière exécution des accordats de l'abdication, c'est-à-dire qu'on mette la Reine en possession du reste de ses biens en Poméranie et qu'elle soit dédommagée de la Couronne de la perte de ses revenus des années passées selon l'obligation et la promesse du Roi.

Qu'on laisse à la Reine la disposition libre des toutes ses domaines selon la teneur du recès, qui doit être inviolablement observé dans tous ses articles, remontrant l'injustice qui a été faite à Sa Majesté en lui ôtant ses droits, dont il demandera l'entière restitution.

Il demandera instamment la restitution du Pudagla, remontrant la justice de la cause de la Reine et faisant comprendre le tort et l'injustice qu'on a fait à Sa Majesté en lui ôtant ce bien pour le donner à un perfide, à un parjure et à un traître, et s'en plaindra hautement au Roi et aux États en leur demandant une prompte justice.

Il demandera paiement de ce qui est dû à Sa Majesté tant pour l'argent avancé que pour les logements des trouppes sur ses terres de Poméranie.

Il proposera la vente universelle des biens et domaines de la Reine pour la somme d'un million et cinq cent mille écus d'argent comptant, ou assignations assurées; et puisque Sa Majesté n'ignore pas la difficulté qui se trouvera dans le paiement d'une si grande somme, et, désirant s'accomoder au temps, elle propose de céder ses domaines à condition que la Couronne lui engage la principauté de Brême pour ladite somme pour en jouir souverainement jusqu'à ce qu'elle soit déboursée. —

Il représentera au Conseil de Suède que la Couronne ne tire aucun profit, ni avantage de cette province ruinée, que, tout l'État et les garnisons nécessaires payées, il restera à peine à la Reine de quoi subsister du revenu de ce pays et que ce n'est pas une aliénation de la Couronne, puisqu'elle pourra toujours la retirer, moyennant cette somme ou bien en la laisser jouir à la Reine durant sa vie sans en mettre plus en peine.

Il remontrera que cet échange, ou bien cet engagement, est utile à la Couronne. —

1. Parce qu'il rend au Roi toute la Poméranie, où les domaines de Sa Majesté l'incommodent de la manière qui est si notoire.

2. Qu'il incorporera à la Couronne Gotlande, Ölande, Norrköping et Ösel, qui l'incommodent si fort présentement par leur séparation que cet échange a été proposé à Sa Majesté par le feu Roi et eût été exécuté s'il eût vécu.

3. C'est un moyen expéditif de faire cesser tout en un coup toutes les prétentions de la Reine et de la satisfaire à jamais, d'establir une solide cordiale et réciproque amitié entre Leurs Majestés, puisqu'il n'y aura plus rien à démêler entre elles.

4. Que la Couronne accroîtra à ses revenus par l'acquisition de ces provinces de deux cent mille écus de rente, quoique les domaines de la Reine ne peuvent lui valoir tant, mais elles vaudront assurément au Roi. —

Si l'on aimait mieux donner de l'argent, on pourrait assigner à la Reine sur la Hollande, la France et l'Espange [sic] en cas qu'on en tire les subsides d'eux et si la somme des subsides se trouverait moindre que ladite somme. La Reine pourrait garder les domaines jusqu'à l'entière remboursement.

Il faut traiter cette affaire avec grande dextérité, la faire goûter et la faciliter de toutes les façons possibles et en obtenir un décret des États Généraux de Suède, afin que la Reine puisse trouver toute la solidité et sûreté qui sera nécessaire pour son repos et satisfaction.

Il demandera l'assistance du Roi pour être payé de Liwe, de Sparre et de Schatzwinkel, ou de leurs héritiers, et autres ministres de la Reine, qui ont usé des malversations dans les maniements de ses revenus.

Il demandera un compte général et particulier des tous les ministres de la Reine de leur administration et forcera les gens à payer ce qu'ils doivent.

Il prendra une exacte information des droits des confiscations et des naufrages qui appartiennent à la Reine et tâchera de solliciter le paiement par force et justice.

Il se plaindra de la part de la Reine de tous les préjudices qui lui ont été fait dans ses droits, en demandera justice et réparation au Roi et aux États tant en général quant en particulier, et tâchera de faire connaître au Roi que la Reine a voulu témoigner encore cette amour pour lui et pour le royaume de ne l'inquiéter pas pour cela dans le temps de sa minorité sur la confiance qu'elle a eue d'en être entièrement réparée de lui après qu'il eut pris le gouvernement du royaume. Mais que l'indispensable nécessité où Sa Majesté se trouve la force de l'en importuner, la Reine étant persuadée qu'il voudra lui faire justice là-dessus et faire connaître au monde qu'il n'a pas été jamais complice aux préjudices et aux injustices qu'elle a souffert dans sa minorité.

Toutes les susdites affaires se commettent au soin et à la fidélité du marquis del Monte, Sa Majesté prenant toute confiance en son adresse et habileté qu'il s'emploiera avec toute l'application réquise pour bien réussir.

Au reste, il fera toujours des rapports à la Reine de tout ce qui se passe et recevra ses ordres sur toutes les propositions nouvelles qu'on lui fera et se rendra digne du choix que Sa Majesté a fait de sa personne et de l'honneur de sa confiance.
Christine Alessandra.

Arckenholtz's transcript of the instructions (I have fixed a typo on the word "souverainement"):

Instruction pour le Marquis del Monte.
Il ira à Stockholm, où il fera dans la Diette les propositions suivantes au Roi & au Sénat, & employera toutes ses forces & toute son habileté pour les faire agréer & réussir favorablement.

Il demandera la confirmation & l'exécution entiére du Décret fait par la Diette de 1668, touchant le libre exercice de la Religion en Suède pour la Reine & ses Domestiques, & tâchera de l'obtenir le plus amplement qu'il se pourra, signée du Roi & des Etats.

On espére que ce point étant une fois arrêté & accordé par les Etats dans la susdite Diette, il n'y aura aucune difficulté à le confirmer. Mais en tout cas, le Marquis del Monte alléguera le Droit des Gens, l'Usage universel de toutes les Nations, & l'Exemple des Particuliers, & des Ministres Extraordinaires en Suède-même, remontrant qu'il n'est pas raisonnable qu'on dispute à la Reine un Privilége dont jouissent les moindres petits Ministres des Princes Etrangers.

Les conditions proposées autrefois pour avoir ce libre exercice, sont les suivantes.

I. Qu'il soit permis à la Reine, toutes les fois que ses intérêts, sa volonté, ou son bon-plaisir l'obligera de venir en Suède, d'y emmener des Prêtres de sa Religion, autant qu'ils lui seront nécessaires pour le service de sa Chapelle Royale.

II. Qu'il sera permis à tous les Catholiques, des Nations Etrangéres de fréquenter les Dévotions, aussi-bien qu'aux Domestiques de la Reine-même.

III. Que la Reine ne pourra pas avoir parmi ses Ecclésiastiques des Jésuites ni autres Religieux Réguliers de quelque Ordre qu'ils puissent être; & que sur cet article elle s'oblige de donner une ample promesse au Roi & aux Etats.

IV. Qu'elle ne permettra pas à ses Domestiques Luthériens, ni à aucun autre Suédois, de se trouver présent aux Exercices de Dévotion qui se feront dans sa Chapelle.

V. Toutes les fois que la Reine voudra venir en Suède, elle en donnera avis au Roi, & lui envoyera le liste particuliére de ses Ecclésiastiques, afin qu'ils soient connus pour tels à la Cour, & qu'elle n'admette que tel nombre qu'elle aura déclaré lui être absolument nécessaire.

VI. Qu'en cas que Sa Majesté se pût résoudre à faire quelque séjour en Suède, à Stockholm, ou ailleurs dans les Villes & Lieux de ses Domaines, & qu'il arrivât que quelqu'un de ses Ecclésiastiques mourût durant ce séjour, elle pourra faire venir en sa place tel autre Prêtre qu'il lui plaîra, pourvu qu'elle observe toujours l'exclusion des Jésuites, & autres Religieux, comme il est dit ci-dessus, S. M. voulant bien s'imposer d'elle-même ces conditions, pour ôter des esprits tout ombrage, & pour faire voir que l'amour qu'elle porte au repos & à la tranquillité de la Suède, la fait condescendre à tout ce qu'elle peut accorder avec honneur, & en conscience.

Il sollicitera l'entiére exécution des Accordats de l'Abdication, c'est-à-dire, qu'on mette la Reine en possession du reste de ses Biens en Poméranie, & qu'elle soit dédommagée par la Couronne de la perte de ses revenus des années passées, selon l'obligation & la promesse du Roi.

Qu'on laisse à la Reine la disposition libre de tous ses Domaines selon la teneur du Recès, qui doit être inviolablement observé dans tous ses articles, remontrant l'injustice qui a été faite à S. M. en lui ôtant ses droits, dont il demandera l'entiére restitution.

Il demandera instamment la restitution du Podagla, en faisant voir la justice de la Cause de la Reine, & faisant comprendre le tout, & l'injustice qu'on fait à S. M. en lui ôtant ce Bien pour le donner à un perfide, à un parjure, & à un traître. Il s'en plaindra hautement au Roi & aux Etats en leur demandant une promte justice.

Il demandera le payement de ce qui est dû à S. M. tant pour l'argent avancé, que pour les logemens des Troupes sur ses Terres de Poméranie.

Il proposera la vente universelle des Biens & Domaines de la Reine pour la somme d'un million cinq cens mille écus d'argent comptant, ou des assignations assurées; & puisque Sa Majesté n'ignore pas la difficulté qui se trouvera dans le payement d'une si grande somme, & desirant s'accommoder au tems, elle propose de ceder ses Domaines, à condition que la Couronne lui engage la Principauté de Bréme pour ladite somme, afin d'en jouir souverainement jusqu'à ce qu'elle soit remboursée.

Il représentera au Conseil de Suède, que la Couronne ne tire aucun profit ni avantage de cette Province ruinée; que tout l'Etat, & les Garnisons nécessaires payées, il restera à peine à la Reine de quoi subsister du revenu de ce Pays, & que ce n'est pas une aliénation de la Couronne, puisqu'elle pourra toujours la retirer moyennant cette somme, ou bien en laisser jouir la Reine durant sa vie sans se mettre plus en peine.

Il représentera que cet échange, ou bien cet engagement, est utile à la Couronne.

I. Parce qu'il rend au Roi toute la Poméranie, où les Domaines de Sa Majesté l'incommodent d'une maniére si notoire.

II. Qu'il incorporera à la Couronne Gotland, Oeland, Norcoping, & Oesel, qui l'incommodent si fort présentement par leur séparation, que cet échange a été proposé à Sa Majesté par le feu Roi, & qu'il eût été exécuté s'il eût vécu.

III. C'est un moyen expéditif de faire cesser tout d'un coup toutes les prétentions de la Reine, & de la satisfaire à jamais; d'établir une solide, cordiale, & réciproque amitié entre Leurs Majestés, puisqu'il n'y aura plus rien à démêler entre elles.

IV. Que la Couronne accroîtra ses Revenus par l'acquisition de ces Provinces de deux cent mille écus de rente, quoique les Domaines de la Reine ne puissent lui valoir autant; mais ils vaudront assurément cela au Roi.

Si l'on aimoit mieux donner de l'argent, on pourroit assigner à la Reine sur la Hollande, la France & l'Espagne, en cas qu'on en tire des subsides; & si la somme des subsides se trouvoit moindre que ladite somme, la Reine pourroit garder les Domaines jusqu'à l'entier remboursement.

Il faut traiter cette affaire avec une grande dextérité, la faire goûter, la faciliter de toutes les façons possibles, & en obtenir un Décret des Etats-Généraux de Suède, afin que la Reine puisse trouver dans cette affaire toute la solidité & sûreté qui sera nécessaire pour son repos & sa satisfaction.

Il demandera l'assistance du Roi pour être payé de Liven, de Sparre, & de Skantzwinkel, ou de leurs Héritiers, & autres Ministres de la Reine qui ont usé de malversation dans le maniement de ses revenus.

Il demandera un Compte général & particulier de tous les Ministres de la Reine, & de leur administration, & forcera les gens à payer ce qu'ils doivent.

Il prendra une exacte information des droits, confiscations & naufrages qui appartiennent à la Reine, & il tâchera de solliciter le payement par force, & par la voye de la Justice.

Il se plaindra de la part de la Reine de tous les préjudices qui lui ont été faits dans ses droits: on demandera justice & réparation au Roi & aux Etats, tant en général qu'en particulier, & on tâchera de faire connoître au Roi, que la Reine a voulu témoigner encore cet amour pour lui & pour le Royaume, de ne l'inquiéter pas pour cela dans le tems de sa Minorité; par la confiance qu'elle a eue qu'il répareroit le tout entiérement après qu'il auroit pris le Gouvernement du Royaume, mais que l'indispensable nécessité où S. M. se trouve, la force à l'en importuner, la Reine étant persuadée qu'il voudra lui faire justice là-dessus, & faire connoître au Monde qu'il n'a jamais été complice des préjudices & injustices qu'elle a soufferts dans sa Minorité.

Toutes les susdites affaires se commettent au soin & à la fidélité du Marquis del Monte, Sa Majesté mettant toute sa confiance en son adresse & habileté, & comptant qu'il s'employera avec toute l'application requise pour bien réussir.

Au reste, il fera toujours des rapports à la Reine de tout ce qui se passe, & recevra ses ordres sur toutes les propositions nouvelles qu'on lui fera, & il se rendra digne du choix que S. M. a fait de sa personne & de l'honneur de sa confiance.
Christina Alessandra.

Swedish translation (my own):

Instruktion för markisen del Monte.
Han skall bege sig till Stockholm, där han skall framlägga följande förslag till Konungen och Råd i Riksdagen, och kommer att använda all sin kraft och all sin skicklighet för att få dem godkända och gynnsamt lyckade.

Han skall begära stadfästelse och fullständigt verkställande av den av 1668 års Riksdag utfärdade förordningen angående fri religionsutövning i Sverige för Drottningen och hennes tjänare samt försöka få det så fullständigt som möjligt, undertecknat av Konungen och Ständerna.

Det är förhoppningsvis, att denna punkt, en gång av Ständerna avgjorts och beviljad i förutnämnda Riksdag, ingen svårighet kommer att stadfästa. Men i vilket fall som helst kommer markisen del Monte att hävda folkrätten, alla nationers universella bruk, och exemplet från individer och extraordinära ministrar i Sverige självt, vilket visar att det inte är rimligt att Drottningen tvistas om ett privilegium åtnjuts av utländska furstars ringaste ministrar.

Villkoren som tidigare föreslagits för denna fria religionsutövning är följande:

I. Att Drottningen får tillåtas, närhelst hennes intressen, hennes vilja eller hennes välbehag förpliktar henne att komma till Sverige, att ditföra präster av hennes religion, så långt det är nödvändigt för henne för hennes kungliga kapell.

II. Att alla katoliker från främmande nationer skall tillåtas att delta i andakter, såväl som Drottningens tjänare.

III. Att Drottningen inte bland sina kyrkliga må ha jesuiter eller andra vanliga munkar av vilken ordning de än må vara; och att hon på denna artikel förbinder sig att ge ett rikligt löfte åt Konungen och till Ständerna.

IV. Att hon icke skall tillåta sina lutherska tjänare, icke heller någon annan svensk, att närvara vid de andaktsövningar som skall äga rum i hennes kapell.

V. Närhelst Drottningen vill komma till Sverige, skall hon meddela Konungen det, och skall sända honom den särskilda förteckningen över sina kyrkliga, så att de vid hovet må bliva kända som sådana, och att hon endast medge att sådana nummer som hon har förklarat vara absolut nödvändigt.

VI. Att för det fall Hennes Majestät skulle besluta sig för att göra någon vistelse i Sverige, i Stockholm eller annorstädes i sina underhållsländers städer och orter, och om det skulle ske att någon av hennes kyrkliga dör under denna vistelse, hon må inbringa hans placera sådan annan präst som hon vill, förutsatt att hon alltid iakttar uteslutningen av jesuiter och andra munkar, som ovan sagts, Hennes Majestät villig att påtvinga sig själv dessa villkor, för att avlägsna all smuts från människors sinnen och att visa att den kärlek hon bär för Sveriges vila och lugn, får henne att nedlåta sig till allt som hon med ära och med samvete kan skänka.

Han skall begära fullständigt verkställande av abdikationsavtalen, det vill säga att Drottningen sätts i besittning av resten av hennes egendom i Pommern, och att hon ersätts av Kronan för förlorad inkomst under tidigare år, enligt förpliktelse och löfte av Konungen.

Att Drottningen lämnas fritt att förfoga över alla sina underhållsländer enligt Recessens villkor, som okränkbart måste iakttas i alla dess artiklar, vilket visar den orättvisa som har gjorts mot Hennes Majestät genom att beröva henne hennes rättigheter, varav han skall begära full återbetalning.

Han skall enträget be om återställande av Pudagla, genom att visa rättvisan i Drottningens sak, och göra det hela förstådd, och den orättvisa som görs mot Hennes Majestät genom att ta bort denna egendom från henne för att ge den till en falsk man, till en mened och till en förrädare. Han skall klaga starkt till Konungen och till Ständerna och be dem om snabb rättvisa.

Han skall kräva betalning av vad som tillkommer Hennes Majestät både för de förskotterade pengarna och för truppkvarteren på hennes land i Pommern.

Han skall föreslå en allmän försäljning av Drottningens egendom och underhållsländer för summan av en miljon femhundratusen kronor i kontanter, eller garanterade tilldelningar; och eftersom Hennes Majestät inte är omedveten om den svårighet som kommer att finnas i betalningen av en så stor summa, och vill tillgodose sig i tid, föreslår hon att avstå sina underhållsländer, på villkor att Kronan anlitar henne furstendömet Bremen för nämnda summa, för att suveränt åtnjuta den tills den är återbetald.

Han skall förespråka för Sveriges råd att Kronan inte har någon vinst eller fördel av denna ruinerade provins; att all staten och de nödiga garnisoner som betalas, det knappast skall finnas kvar för Drottningen nog att livnära sig på detta lands inkomster, och att detta inte är ett alienation för Kronan, eftersom hon alltid kan återkalla det med hjälp av detta summa, eller låt Drottningen njuta av det under sin livstid utan att göra några ytterligare svårighet.

Han skall representera att detta utbyte, eller annars detta engagemang, är användbart för Kronan.

I. Att han återställer åt Konungen hela Pommern, där Hennes Majestäts underhållsländer så notoriskt besvära henne.

II. Att han lägger till Kronan Gotland, Öland, Norrköping och Ösel, som för närvarande besvärar henne så mycket genom deras separation, att detta utbyte föreslagits Hennes Majestät av framlidne Konungen, och att det skulle ha blivit verkställt om han ville har levt.

III. Det är ett snabbt sätt att genast sätta stopp för alla Drottningens anspråk och tillfredsställa henne för alltid; att upprätta en solid, hjärtlig och ömsesidig vänskap mellan Deras Majestäter, eftersom det inte kommer att finnas något mer att lösa mellan dem.

IV. Att Kronan skall öka sina intäkter genom förvärvet av dessa provinser med tvåhundratusen kronor om året, även om Drottningens underhållsländer icke kan vara lika mycket värda för den; men det skall de säkert vara värda för Konungen.

Om man föredrog att ge pengar, kunde man anvisa till Drottningen över Holland, Frankrike och Spanien, ifall man drar bidrag från dem; och om summan av subventionerna befanns vara mindre än nämnda summa, kunde Drottningen behålla underhållsländerna till hela återbetalningen.

Man måste handla denna affär med stor skicklighet, göra den behaglig, underlätta den på alla möjliga sätt och få ett dekret från Sveriges Ständer, så att Drottningen kan finna i denna affär all den soliditet och trygghet som är nödvändig för hennes vila och tillfredsställelse.

Han skall söka Konungens hjälp att betalas av Lifven, Sparre och Skantzwinkel eller deras arvingar och andra av Drottningens ministrar som har använt förskingring vid hanteringen av hennes inkomster.

Han skall kräva en allmän och särskild redogörelse för alla Drottningens ministrar och deras administration och tvinga folket att betala vad de är skyldiga.

Han skall ta exakt information om de rättigheter, konfiskationer och skeppsvrak som tillhör Drottningen, och han skall försöka begära betalning med våld och rättvisa.

Han skall klaga på Drottningens vägnar över alla de prejudiser som har gjorts mot henne i hennes rättigheter. Man skall begära rättvisa och gottgörelse av Konungen och Ständerna, både i allmänhet och i synnerhet, och man skall försöka göra Konungen känt att Drottningen åter ville visa denna kärlek till honom och till riket, men inte till att bekymra honom om detta i hans minoritets tid, genom det förtroende hon hade att han skulle gottgöra allt efter det att han hade tagit över rikets regering, men att den oumbärliga nödvändigheten som Hennes Majestät befinner sig i tvingade henne att påtala honom, Drottningen är övertygad om att han kommer att vilja göra henne rättvisa i detta och göra det känt för världen att han aldrig var en medbrottsling i de fördomar och orättvisor som hon led i sin minoritet.

Alla ovannämnda angelägenheter är förpliktade till Marquis del Montes omsorg och trohet, Hennes Majestät sätter all hennes förtroende för hans skicklighet och förmåga, och litar på att han kommer att anställa sig själv med all den ansökan som krävs för att lyckas.

Dessutom skall han alltid rapportera till Drottningen om allt som händer, och skall ta emot hennes befallningar om alla de nya förslag som ställs till honom, och han skall göra sig värdig det val som Hennes Majestät har gjort av hans person och av äran av hennes förtroende.
Kristina Alessandra.

English translation (my own):

Instruction for the Marquis del Monte.
He will go to Stockholm, where he will make the following proposals to the King and the Råd in the Riksdag, and will employ all his strength and all his skill to have them approved and favourably succeeded.

He will ask for the confirmation and the complete execution of the decree made by the Riksdag of 1668, concerning the free exercise of religion in Sweden for the Queen and her domestics, and will try to obtain it as fully as possible, signed by the King and the Estates.

It is hoped that this point being once settled and granted by the Estates in the aforesaid Riksdag, there will be no difficulty in confirming it. But in any case, the Marquis del Monte will allege the law of nations, the universal usage of all nations, and the example of individuals, and extraordinary ministers in Sweden itself, showing that it is not reasonable that the Queen be disputed for a privilege enjoyed by the lowest ministers of foreign princes.

The conditions formerly proposed for this free exercise are as follows:

I. That the Queen be permitted, whenever her interests, her will, or her good pleasure will oblige her to come to Sweden, to bring thither priests of her religion, as far as they will be necessary to her for the service of her royal chapel.

II. That all Catholics of foreign nations will be permitted to attend devotions, as well as the domestics of the Queen herself.

III. That the Queen may not have among her ecclesiastics Jesuits or other regular monks of whatever order they may be; and that on this article she undertakes to give an ample promise to the King and to the Estates.

IV. That she will not permit her Lutheran domestics, nor any other Swede, to be present at the devotional exercises which will take place in her chapel.

V. Whenever the Queen wishes to come to Sweden, she will give notice of it to the King, and shall send him the particular list of her ecclesiastics, so that they may be known as such at court, and that she only admit that such number as she has declared to be absolutely necessary.

VI. That in the event that Her Majesty should resolve to make some stay in Sweden, in Stockholm, or elsewhere in the towns and places of her domains, and that it should happen that one of her ecclesiastics dies during this stay, she may bring in his place such other priest as she pleases, provided that she always observes the exclusion of Jesuits and other monks, as stated above, Her Majesty willing to impose on herself these conditions, to remove all umbrage from people's minds, and to show that the love she bears for the repose and tranquility of Sweden, makes her condescend to all that she can bestow with honour and in conscience.

He will solicit the complete execution of the abdication agreements, that is to say, that the Queen be put in possession of the rest of her property in Pomerania, and that she be compensated by the Crown for the loss of her income of past years, according to the obligation and the promise of the King.

That the Queen be left free to dispose of all her domains according to the terms of the Recess, which must be inviolably observed in all its articles, showing the injustice which has been done to Her Majesty by depriving her of her rights, of which he will ask full refund.

He will insistently ask for the restitution of Pudagla, by showing the justice of the Queen's cause, and making the whole thing understood, and the injustice that is being done to Her Majesty by taking away this property from her to give it to a perfidious man, to a perjurer, and to a traitor. He will complain strongly to the King and to the Estates, asking them for prompt justice.

He will demand payment of what is due to Her Majesty both for the money advanced, and for the quarters of the troops on her lands in Pomerania.

He will propose the universal sale of the property and domains of the Queen for the sum of one million five hundred thousand crowns in cash, or assured assignations; and as Her Majesty is not unaware of the difficulty which will be found in the payment of such a large sum, and desiring to accommodate herself to time, she proposes to cede her domains, on condition that the Crown engage her the principality of Bremen for said sum, in order to enjoy it sovereignly until it is reimbursed.

He will represent to the Council of Sweden that the Crown derives no profit or advantage from this ruined province; that all the State and the necessary garrisons being paid, there will hardly be left for the Queen enough to subsist on the revenue of this country, and that this is not an alienation of the Crown, since she can always withdraw it by means of this sum, or let the Queen enjoy it during her lifetime without going to any further trouble.

He will represent that this exchange, or else this engagement, is useful to the Crown.

I. That he restore to the King all Pomerania, where Her Majesty's domains so notoriously inconvenience her.

II. That he will incorporate into the Crown Gotland, Öland, Norrköping, and Ösel, which presently inconvenience her so greatly by their separation, that this exchange was proposed to Her Majesty by the late King, and that it would have been carried out if he would have lived.

III. It is an expeditious means of putting an end at once to all the pretensions of the Queen, and of satisfying her forever; to establish a solid, cordial, and reciprocal friendship between Their Majesties, since there will be nothing more to disentangle between them.

IV. That the Crown will increase its revenues by the acquisition of these provinces by two hundred thousand crowns a year, although the domains of the Queen cannot be worth as much to it; but they will certainly be worth that to the King.

If one preferred to give money, one could assign to the Queen over Holland, France and Spain, in case one draws subsidies from them; and if the sum of the subsidies were found to be less than the said sum, the Queen could keep the domains until the entire repayment.

One must deal with this affair with great dexterity, make it be pleasing, facilitate it in every possible way, and obtain a decree from the Estates General of Sweden, so that the Queen can find in this affair all the solidity and security that will be necessary for her repose and satisfaction.

He will seek the King's assistance to be paid by Lifven, Sparre, and Skantzwinkel, or their heirs, and other of the Queen's ministers who have used embezzlement in the handling of her revenues.

He will demand a general and particular account of all the Queen's ministers, and their administration, and compel the people to pay what they owe.

He will take exact information of the rights, confiscations and shipwrecks which belong to the Queen, and he will try to solicit payment by force, and by way of justice.

He will complain on behalf of the Queen of all the prejudices that have been done to her in her rights. One will ask for justice and reparation from the King and the Estates, both in general and in particular, and one will try to make it known to the King that the Queen wanted to show again this love for him and for the realm, not to worry him about this in the time of his minority, by the confidence she had that he would make up for everything after he had taken over the Government of the Realm, but that the indispensable necessity in which Her Majesty finds herself forced her to importune him, the Queen being persuaded that he will want to do her justice on this, and make it known to the world that he was never an accomplice in the prejudices and injustices she suffered in his minority.

All the aforesaid affairs are committed to the care and fidelity of the Marquis del Monte, Her Majesty placing all her confidence in his skill and ability, and trusting that he will employ himself with all the application required to succeed.

Moreover, he will always report to the Queen on everything that happens, and will receive her orders on all the new proposals that are made to him, and he will make himself worthy of the choice that Her Majesty has made of his person and of the honour of her trust.
Kristina Alessandra.

Swedish translation of the original (my own):

Instruktion för markisen del Monte.
Han skall bege sig till Stockholm, där han skall göra följande förslag till Konungen och Rådet i Riksdagen och skall använda all sin kraft och slughet för att få dem instämmande och få dem att lyckas gynnsamt.

1. Han skall begära stadfästelse och fullständigt verkställande av den av Riksdagen 1668 utfärdade förordningen angående religionsfriheten i Sverige för Drottningen och hennes tjänare och kommer att söka erhålla den så fullständigt som kan undertecknas av Konungen och Ständerna.

Man hoppas att, då denna punkt redan en gång av Ständerna i den förutnämnda Riksdagen blivit beslutad och tillerkänd, det inte blir någon svårighet att stadfästa den; men i vilket fall som helst kommer markisen del Monte att hävda nationernas lagar, alla nationers universella bruk, och exemplet med privatpersoner och utrikesministrar i Sverige självt, vilket visar att det inte är rimligt att man bestrider ett privilegium med Drottningen som åtnjuts av utländska furstars minsta ministrar.

De villkor som tidigare föreslagits för att ha denna fri utövning är följande:

1, A. Att Drottningen får tillåtas, närhelst hennes intressen, hennes vilja eller hennes välbehag förpliktar henne att komma till Sverige, att ditföra präster av hennes religion, så många som hon behöver för sitt kungliga kapells tjänst.

2, A. Att alla katoliker från främmande nationer skall tillåtas att närvara vid andakter såväl som Drottningens tjänare.

3, A. Att Drottningen icke må ha bland sina kyrkliga jesuiters antal, ej heller andra regelbundna munkar — av vilken orden de än må vara, — och att hon på detta kapitel förpliktar sig att ge ett rikligt löfte åt Konungen och Ständerna. —

4, A. Att hon icke låter sina lutherska tjänare, ej heller några andra svenskar, vara närvarande vid de andaktsövningar som skall äga rum i hennes kapell.

5, A. Närhelst Drottningen önskar komma till Sverige, skall hon därom meddela Konungen och sända honom en särskild förteckning över sina kyrkligheter, så att de vid hovet kan bli kända som sådana och för att hon endast må ta med sig en sådan nummer som hon har förklarat vara absolut nödvändigt för henne.

6, A. Att för det fall Hennes Majestät kunde besluta att göra någon vistelse i Sverige, i Stockholm eller annorstädes i hennes domäners städer och orter, och att om det skulle ske att någon av hennes kyrklighet skulle dö under denna vistelse, kunde hon i hans ställe ta med sådan annan präst som hon vill, förutsatt att hon alltid iakttar uteslutningen av jesuiterna och andra munkar som ovan sagts. Hennes Majestät vill påtvinga dessa villkor på sig själv för att avlägsna all misstänksamhet från sinnena och visa dem att den kärlek hon bär till Sveriges lugn och ro gör att hon nedlåter sig till allt som hon med heder och samvete kan ge.

2. Han skall begära fullständigt verkställande av överenskommelserna om abdikationen, det vill säga att drottningen sätts i besittning av återstoden av hennes gods i Pommern och att hon av Kronan ersätts för förlorad inkomst av gångna år enligt Konungens förpliktelse och löfte.

Att Drottningen lämnas fritt att förfoga över alla sina domäner i enlighet med recessens längd, vilket måste iakttas okränkbart i alla dess artiklar, och påpekar den orättvisa som har gjorts mot Hennes Majestät genom att ta hennes rättigheter, varav han skall begära hela återbetalningen.

Han skall omedelbart begära återlämnande av Pudagla, påpeka rättvisan i drottningens sak och klargöra det fel och orättvisa som har gjorts mot Hennes Majestät genom att ta denna egendom ifrån henne för att ge den till en falsk man, en mened och en förrädare, och han skall klaga högt om det till Konungen och Ständerna när han ber dem om snabb rättvisa.

Han skall kräva betalning av vad som tillkommer Hennes Majestät både för de framskjutna pengarna och för inkvartering av trupperna på hennes länder i Pommern.

Han kommer att föreslå en allmän försäljning av Drottningens gods och domäner för summan av en miljon och femhundra tusen écus i kontanter, eller försäkrade tilldelningar; och eftersom Hennes Majestät inte är omedveten om den svårighet som kommer att uppstå vid betalningen av en så stor summa, och eftersom hon vill tillgodose sig vid tiden, föreslår hon att avstå sina domäner på villkor att kronan förpliktar furstendömet Bremen åt henne för nämnda summa att hon kan suveränt åtnjuta det tills det utbetalas. —

Han kommer att förespråka för Sveriges råd att Kronan inte får någon vinst eller fördel av denna förstörda provins, att när all Staten och de nödvändiga garnisonerna betalas, det knappt kommer att finnas kvar för Drottningen nog att livnära sig på inkomsterna av detta land och att detta inte är ett alienation av Kronan, eftersom hon alltid kommer att kunna ta tillbaka det för denna summa eller låta Drottningen njuta av det under sitt liv utan att sätta sig i några problem.

Han skall visa att detta utbyte, eller detta åtagande, är användbart för Kronan. —

1. Därför att den återställer åt Konungen hela Pommern, där Hennes Majestäts domäner besvärar henne på det sätt som är så beryktat.

2. Att han kommer att införliva i Kronan Gotland, Öland, Norrköping och Ösel, som för närvarande besvärar henne så mycket genom deras separation, att detta utbyte föreslagits Hennes Majestät av salige Konungen och skulle ha gjorts om han levt.

3. Det är ett skyndsamt sätt att genast sätta stopp för alla Drottningens anspråk och tillfredsställa henne för alltid, att upprätta en solid hjärtlig och ömsesidig vänskap mellan Deras Majestäter, eftersom det inte kommer att finnas något mer att reda ut dem emellan.

4. Att Kronan kommer att öka sina intäkter genom förvärvet av dessa provinser med tvåhundratusen écus i ränta, fastän Drottningens domäner inte kan vara så mycket värda för henne, men de kommer säkert att vara värda så mycket för Konungen.

Om man föredrog att ge pengar, skulle man kunna tilldela drottningen om Holland, Frankrike och Spanien i fall man drar subventionerna från dem och om summan av subventionerna skulle vara mindre än nämnda summa. Drottningen kunde behålla domänerna fram till hela återbetalningen.

Denna affär måste behandlas med stor skicklighet, att på alla möjliga sätt få den smakad och underlättad och att få ett dekret från Sveriges Ständer, så att Drottningen kan finna all den soliditet och trygghet som är nödvändig för hennes vila och tillfredsställelse.

Han kommer att be om hjälp av Konungen att betalas av Liwe, Sparre och Schatzwinkel, eller av deras arvingar, och andra ministrar till Drottningen som har använt missförhållanden i hanteringen av hennes inkomster.

Han kommer att be om en allmän och särskild redogörelse för alla ministrar hos Drottningen av deras administration och kommer att tvinga människor att betala vad de är skyldiga.

Han kommer att ta exakt information om rättigheterna till konfiskationer och skeppsvrak som tillhör Drottningen och kommer att försöka begära betalningen med våld och rättvisa.

Han skall klaga på Drottningens vägnar över all skada som har gjorts henne i hennes rättigheter, han kommer att kräva rättvisa och gottgörelse av Konungen och av Ständerna både i allmänhet och i synnerhet, och han kommer att försöka göra känt för Konungen att Drottningen ville betyda denna kärlek till honom och till riket att inte bekymra honom för detta under hans minoritets tid på det förtroende som hon hade att bli helt reparerad av honom efter att han hade tagit regeringen av konungariket. Men att den oumbärliga nödvändighet som Hennes Majestät befinner sig i tvingar henne att påtala honom, då Drottningen är övertygad om att han kommer att vilja göra henne rättvisa i detta och göra känt för världen att han aldrig har varit medbrottsling till skadan och orättvisorna som hon lidit i hans minoritet.

Alla ovannämnda angelägenheter är engagerade i markisen del Montes omsorg och trohet, Hennes Majestät har fullt förtroende för hans adress och skicklighet som han kommer att använda med all den ansökan som krävs för att lyckas väl.

Dessutom skall han alltid rapportera till Drottningen om allt som händer och kommer att ta emot hennes befallningar om alla de nya förslag som ställs till honom och kommer att göra sig värdig det val som Hennes Majestät har gjort av hans person och äran av hennes förtroende.
Kristina Alessandra.

English translation of the original (my own):

Instruction for the Marquis del Monte.
He will go to Stockholm, where he will make the following propositions to the King and the Senate in the Riksdag and will use all his strength and cleverness to have them agreed to and make them succeed favourably.

1. He will ask for the confirmation and full execution of the decree made by the Riksdag of 1668 concerning the freedom of the exercise of religion in Sweden for the Queen and her domestics and will try to obtain it as fully as it can be signed by the King and the Estates.

One hopes that, this point having already been once decided and accorded by the Estates in the aforesaid Riksdag, there will be no difficulty in confirming it; but in any case, the Marquis del Monte will allege the law of nations, the universal usage of all nations, and the example of private people and foreign ministers in Sweden itself, showing that it is not reasonable that one disputes with the Queen a privilege enjoyed by the least little ministers of foreign princes.

The conditions formerly proposed for having this free exercise are the following:

1, A. That the Queen be permitted, whenever her interests, her will or her good pleasure oblige her to come to Sweden, to bring there priests of her religion, as many as she may need for the service of her royal chapel.

2, A. That all Catholics of foreign nations will be permitted to attend devotions as well as the domestics of the Queen herself.

3, A. That the Queen may not have among the number of her ecclesiastics Jesuits, nor other regular monks — of whatever order they may be, — and that on this chapter she obliges herself to give an ample promise to the King and the Estates. —

4, A. That she will not allow her Lutheran domestics, nor any other Swedes, to be present at the devotional exercises which will take place in her chapel.

5, A. Whenever the Queen wishes to come to Sweden, she will give notice of it to the King and send him a special list of her ecclesiastics so that they may be known as such at court and so that she may admit only such a number as she has declared to be absolutely necessary to her.

6, A. That in the event that Her Majesty could resolve to make some stay in Sweden, in Stockholm or elsewhere in the cities and places of her domains, and that if it wer to happen that one of her ecclesiastics were to died during this stay, she could bring in his place such other priest as she pleases, provided that she always observe the exclusion of the Jesuits and other monks as is said above, Her Majesty wanting to impose these conditions on herself so as to remove all suspicion from minds and to show them that the love that she bears for the repose and tranquility of Sweden makes her condescend to all that she can grant with honour and conscience.

2. He will request the full execution of the agreements of the abdication, that is to say, that the Queen be put in possession of the remainder of her estates in Pomerania and that she be compensated by the Crown for the loss of her income of past years according to the obligation and promise of the King.

That the Queen be left free to dispose of all her domains according to the tenor of the recess, which must be inviolably observed in all its articles, pointing out the injustice that has been done to Her Majesty in taking away her rights, of which he will request the full restitution.

He will urgently request the restitution of Pudagla, pointing out the justice of the Queen's cause and making clear the wrong and injustice that has been done to Her Majesty in taking this property away from her to give it to a perfidious man, a perjurer and a traitor, and he will complain loudly about it to the King and the Estates in asking them for prompt justice.

He will demand payment of what is due to Her Majesty both for the money advanced and for the accommodation of the troops on her lands in Pomerania.

He will propose the universal sale of the Queen's estates and domains for the sum of one million and five hundred thousand écus in cash, or assured assignations; and because Her Majesty is not unaware of the difficulty that will be encountered in the payment of so large a sum, and, wishing to accommodate herself to the time, she proposes to cede her domains on condition that the Crown pledges the principality of Bremen to her for the said sum to enjoy it sovereignly until it is disbursed. —

He will represent to the Council of Sweden that the Crown derives no profit or advantage from this ruined province, that, all the State and the necessary garrisons being paid, there will barely remain for the Queen enough to subsist on from the income of this land and that this is not an alienation of the Crown, as she will always be able to withdraw it for this sum or else let the Queen enjoy it during her life without putting herself in any more trouble.

He will show that this exchange, or this commitment, is useful to the Crown. —

1. Because it restores to the King all Pomerania, where Her Majesty's domains inconvenience her in the manner which is so notorious.

2. That he will incorporate into the Crown Gotland, Öland, Norrköping and Ösel, which inconvenience her so much at present by their separation that this exchange was proposed to Her Majesty by the late King and would have been executed if he had lived.

3. It is an expeditious means of putting an end at once to all the pretensions of the Queen and of satisfying her forever, of establishing a solid cordial and reciprocal friendship between Their Majesties, since there will be nothing more to untangle between them.

4. That the Crown will increase its revenues by the acquisition of these provinces by two hundred thousand écus of rent, although the Queen's domains cannot be worth that much to her, but they will certainly be worth that much to the King.

If one preferred to give money, one could assign to the Queen on Holland, France and Spain in case one draws the subsidies from them and if the sum of the subsidies would be less than the said sum. The Queen could keep the domains until the entire reimbursement.

This affair must be treated with great dexterity, to have it tasted and facilitated in all possible ways and to obtain a decree from the Estates General of Sweden, so that the Queen can find all the solidity and security which will be necessary for her repose and satisfaction.

He will ask the assistance of the King to be paid by Liwe, Sparre and Schatzwinkel, or by their heirs, and other ministers of the Queen, who have used malversations in the handling of her revenues.

He will ask for a general and particular account of all the ministers of the Queen of their administration and will force people to pay what they owe.

He will take exact information of the rights of confiscations and shipwrecks that belong to the Queen and will try to solicit the payment by force and justice.

He will complain on behalf of the Queen of all the harm that has been done to her in her rights, he will demand justice and reparation from the King and from the Estates both in general and in particular, and he will try to make known to the King that the Queen wanted to testify again this love for him and for the kingdom not to worry him for this in the time of his minority on the confidence that she had of being entirely repaired by him after he had taken the government of the kingdom. But that the indispensable necessity in which Her Majesty finds herself forces her to importune him, the Queen being persuaded that he will want to do her justice on this and make known to the world that he has never been an accomplice to the harm and injustices that she suffered in his minority.

All the above-mentioned affairs are committed to the care and loyalty of the Marquis del Monte, Her Majesty having full confidence in his address and skill that he will employ with all the application required to succeed well.

Moreover, he will always report to the Queen on everything that happens and will receive her orders on all the new propositions that are made to him and will make himself worthy of the choice that Her Majesty has made of his person and of the honour of her confidence.
Kristina Alessandra.


Above: Kristina.

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