Sources:
Bibliothèque interuniversitaire (Montpellier); Manuscrits de la reine Christine; Lettere della regina a principi; Lettres à la reine mère de Suède; Lettres à la reine mère de Suède; 202: Christine de Suède à la reine mère de Suède, Rome, 15 juin 1672 (digitisation page NP-206r)
Christine (1626-1689 ; reine de Suède), Manuscrits de la reine Christine : Lettere della regina a principi, 1601-1700.
[En ligne sur https://ged.scdi-montpellier.fr/florabium45/jsp/nodoc.jsp?NODOC=2023_DOC_MONT_MBUM_92] (consulté le 20/06/2024 00:15).
The Foli@ online digital heritage library is here:
Copyright SCDI-UPV - Collections Université de Montpellier (shelfmark H 258).
Mémoires concernant Christine, reine de Suède, volume 3, page 415, compiled and edited by Johan Arckenholtz, 1759
"Christine avoit appris que les Etats de Suède se rassembleroient en Diette en 1672, où le jeune Roi Charles XI. seroit déclaré Majeur, & prendroit lui-même le timon de Gouvernement du Royaume. Et comme elle venoit d'éprouver que malgré les favorables dispositions que les Etats avoient eu pour elle dans leur derniére Assemblée, certains Membres de la Régence avoient pourtant trouvé moyen d'en suspendre, & même en quelque façon d'en éluder les effets, elle jugea nécessaire, pour savoir au juste où elle en seroit, de dépêcher quelqu'un à la Cour de Suède pour insister sur l'exécution des Décrets qui avoient été faits en sa faveur. Le choix de la Reine tomba sur le Marquis del Monte, qu'elle revêtit du Caractére de son Envoyé Extraordinaire. Il ne semble pas que sa capacité dans les affaires du Ministére ait été bien grande en ce tems-là; car Christine, en écrivant au fils du Marquis, qui lui succéda seize ans après dans ce poste, lui manda après la mort du Pére (Mém. de Christine T. II. p. 282. 288.): «Quant à vous-même, ayez bon courage, votre jeunesse & votre peu d'expérience ne doivent pas vous embarrasser: votre Pére d'heureuse mémoire avoit moins de capacité que vous, quand je commençai à le former. Depuis il devint en peu de tems aussi grand Ministre que nous l'avons connu. Les hommes font les affaires, mais les affaires font aussi les hommes...»
Aussi la Reine, pour ne le pas laisser manquer des Instructions nécessaires pour son Ambassade, l'en pourvut d'aussi amples & d'aussi précises, qu'avec leur secours l'homme doué du bon-sens seul se seroit toujours tiré d'affaire. Christine s'y remettant au reste à tout ce qu'elle lui avoit dit de vive voix, je m'assure qu'elle a tout dressé elle-même par écrit, vu que personne à Rome ne pouvoit connoître l'état & les affaires de Suède au point qu'elles y sont développées. Et comme les principaux objets dont il s'agit, regardent en partie l'exécution des Décrets faits derniérement par les Etats en sa faveur; & en partie le secours que le Pape sollicitoit à la Cour de Suède pour la République de Pologne contre le Turc, mais dont le Marquis del Monte ne fut instruit qu'après son arrivée à Stockholm; je tiens nécessaire de faire précéder ces Instructions à la Correspondance de la Reine avec le Marquis, laquelle se trouvant presque toute écrite en Italien, je la produirai traduite partie en François, partie par extraits, ou bien tout du long en Italien, suivant que le sujet en sera plus ou moins intéressant.
Le Roi Charles XI. étant encore sous la tutéle de la Régence, Christine adressa ses Lettres de créance pour le Marquis del Monte, à ceux qui en étoient les Membres (Mém. de Christine T. II. p 151.). Nous avons déjà produit celle aux Sénateurs-Tuteurs. Voici l'autre pour la Reine-Mére Régente, qui étoit le Chef de cette tutéle..."
"Kristina had learned that the Estates of Sweden would assemble in a Riksdag in 1672, where the young King Karl XI would be declared of age, and would himself take the helm of the government of the realm. And as she had just experienced that, in spite of the favourable dispositions that the Estates had had for her in their last assembly, certain members of the regency had nevertheless found means to suspend it, and even in some way to evade its effects, she judged it necessary, in order to know exactly where she would be, to dispatch someone to the court of Sweden to insist on the execution of the decrees which had been made in her favour.
The Queen's choice fell on the Marquis del Monte, whom she invested with the character of her envoy extraordinary. It does not seem that his capacity in the affairs of the ministry was very great at that time; for Kristina, in writing to the Marquis' son, who succeeded him sixteen years later in this post, sent him after the death of his father (Mémoires de Christine, volume 2, pages 282 and 288.):
"As for yourself, take courage, your youth and your lack of experience must not embarrass you. Your father, of happy memory, had even less capacity than you when I began to form him. Since then, he became in a short time as great a minister as We have known. Men make affairs, but affairs also make men..."
Also the Queen, in order not to let him lack the necessary instructions for his embassy, provided him with such ample and precise ones that, with their help, a man endowed with good sense alone would always have gotten out of trouble. Kristina, moreover, referring to everything she had told him by mouth, I am sure that she herself drew everything up in writing, seeing that no one in Rome could know the state and affairs of Sweden to the point that they are developed there.
And as the principal objects in question, concern partly the execution of the decrees recently made by the Estates in her favour, and partly the aid that the Pope requested from the court of Sweden for the Republic of Poland against the Turk, but of which the Marquis del Monte was not informed until after his arrival at Stockholm, I consider it necessary to precede these Instructions with the correspondence of the Queen with the Marquis, which, being almost entirely written in Italian, I will produce it translated partly into French, partly by extracts, or else entirely in Italian, according to whether the subject is more or less interesting.
King Karl XI being still under the tutelage of the regency, Kristina addressed her letters of credence for the Marquis del Monte to those who were its members (Mémoires de Christine, volume 2, page 151.). We have already produced the one to the senators-tutors. Here is the other for the Queen Mother Regent, who was the head of this tutelage..."
The letter:
Madame ma soeur, J'ay ordonnè au Marqùis de Bourbon del Monte Premier Gentilhomme de ma Chambré, que J'enuoye en Suede de se presenter à V M[aies]tè et de Vous renouueller par ses expressions la veritable amitie, et affection, que Je Vous conserue esperant que V. M. donnerà un fauorable accueil aux asseurances, qu'il Vous en ferà de ma part, et que J'auray la Satisfaction d'apprendre que V M me conserue aussy Son amitie, que Je merite par la Sinceritè, auec la quelle Je suis Madame Ma Soeur
Vostre bonne Soeur
Christine Alessandra
Rome 15 Juin 1672
/ M Santinj
à la Reyne Meré de Suede /
With modernised spelling:
Madame ma Sœur,
J'ai ordonné au marquis de Bourbon del Monte, premier gentilhomme de ma chambre, que j'envoie en Suède de se présenter à Votre Majesté et de vous renouveler par ses expressions la véritable amitié et affection que je vous conserve, espérant que Votre Majesté donnera un favorable accueil aux assurances qu'il vous en fera de ma part, et que j'aurai la satisfaction d'apprendre que Votre Majesté me conserve aussi son amitié, que je mérite par la sincerité avec laquelle je suis, Madame ma Sœur,
votre bonne Sœur
Christine Alessandra.
Rome, 15 juin 1672.
M. Santini.
A la reine-mère de Suède.
Arckenholtz's transcript of the letter:
Madame ma Sœur, j'ai ordonné au Marquis de Bourbon del Monte, Premier Gentilhomme de ma Chambre & mon Envoyé Extraordinaire en Suède, de se présentir à Votre Majesté, & de vous renouveller la véritable amitié & l'affection que je vous conserve, espérant que V. M. fera un favorable accueil aux assurances qu'il vous en fera de ma part, & que j'aurai la satisfaction d'apprendre que V. M. me conserve aussi son amitié, que je mérite par la sincérité avec laquelle je suis, Madame ma Sœur,
Votre bonne Sœur
Christina Alessandra.
à la Reine-Mére
de Suède.
Swedish translation (my own):
Madam min syster,
Jag har befallat markisen de Bourbon del Monte, min överkammarherre och envoajé extraordinarie i Sverige för att presentera sig inför Ers Majestät och för att förnya Er den sanna vänskap och tillgivenhet som jag behåller för Er, i förhoppningen att Ers Majestät vill välkomna de försäkringar som han skall giva Er på mina vägnar, och att jag får tillfredsställelsen att få veta att Ers Majestät också behåller Er vänskap för mig, som jag förtjänar av den uppriktighet som jag är, madam min syster,
Er goda syster
Kristina Alessandra.
Till Änkedrottningen av Sverige.
English translation (my own):
Madame my Sister,
I have ordered the Marquis de Bourbon del Monte, First Gentleman of my Chamber and my Envoy Extraordinary to Sweden, to present himself to Your Majesty, and to renew to you the true friendship and affection which I retain for you, hoping that Your Majesty will welcome the assurances he will make to you on my behalf, and that I will have the satisfaction of learning that Your Majesty also retains your friendship for me, which I deserve by the sincerity with which I am, Madame my Sister,
Your good Sister
Kristina Alessandra.
To the Queen Mother of Sweden.
Swedish translation of the original (my own):
Madam min Syster,
Jag har beordrat markisen de Bourbon del Monte, min överkammarherre, som jag sänder till Sverige att presentera sig för Ers Majestät och att genom sina uttryck förnya för Er den sanna vänskap och tillgivenhet som jag bevarar för Er, i hopp om att Ers Majestät kommer att välkomna de försäkringar som han kommer att göra Er på mina vägnar, och att jag kommer att få tillfredsställelsen att få veta att Ers Majestät också bevarar Er vänskap åt mig, som jag förtjänar genom den uppriktighet med vilken jag är,
madam min Syster,
Er goda Syster
Kristina Alessandra.
Rom, den 15 juni 1672.
M. Santini.
Till drottningmodern av Sverige.
English translation of the original (my own):
Madame my Sister,
I have ordered the Marquis de Bourbon del Monte, first gentleman of my chamber, whom I am sending to Sweden to present himself to Your Majesty and to renew to you by his expressions the true friendship and affection that I preserve for you, hoping that Your Majesty will give a favourable welcome to the assurances he will make to you on my behalf, and that I will have the satisfaction of learning that Your Majesty also preserves your friendship for me, which I deserve by the sincerity with which I am,
Madame my Sister,
your good Sister
Kristina Alessandra.
Rome, June 15, 1672.
M. Santini.
To the Queen Mother of Sweden.
Above: Kristina.
Above: Hedvig Eleonora.
Note: In accordance with the nobility's ideals in the early modern era, kings and queens considered themselves siblings.
No comments:
Post a Comment