Monday, July 4, 2022

Philip Zoete van Laeke's diary entry of November 3/13 (New Style), 1657

Source:

Journal d'un voyage à Paris en 1657-1658, pages 321 to 335, by Philip Zoete van Laeke, published by A. P. Faugère, 1862


I have posted a copy of the relation here:


The diary entry:

Le 13e, nous fusmes rendre visite à madame de Saint-Armant. Nous apprismes que le 10° du courant, la reyne de Suede ayant fait venir dans sa chambre le comte de Monaldeschi, natif d'Orvieto, en Italie, qui luy servoit d'intendant de sa maison, elle luy monstra une lettre, et luy demanda s'il ne cognoissoit point cette escriture; il respondit qu'ouï et que c'estoit la sienne. Pour mal mettre dans son esprit le comte de Santinelli, natif de Pesaro, au duché d'Urbin, il avoit escrit et supposé diverses lettres, adressées à la reyne, comme si elles luy estoient escrites par des personnes amies de la reputation de cette Maiesté vagabonde. On y circonstantoit certains faits que personne ne pouvoit sçavoir qu'elle et Santinelli. Cette fourberie pensa faire disgracier Santinelli qui protestant et iurant qu'il n'en avoit iamais rien dit à personne, espia si bien Monaldeschi, son competiteur, qu'il descouvrit que c'estoit luy qui ioüoit ce mauvais tour. Il en advertit la reyne, et l'asseura que ces lettres estoient de son invention et de sa main. Elle le fit venir en sa chambre, et luy ayant fait lire la lettre interceptée, et voyant qu'il blesmissoit, elle luy dit: «Certes ie vois que vous ne vous portez pas bien, car vous palissez trop, et vous pourriez bien mourir.» Elle le fit ensuite entrer dans la gallerie des Cerfs du palais de Fontainebleau, l'y enferma, et s'estant saisie de tous les papiers qui estoient dans ses cassettes, elle envoya Santinelli luy dire qu'il n'eust qu'à se preparer à la mort, et qu'elle ne luy bailloit qu'une heure pour se confesser.

Monaldeschi fut fort estonné d'entendre une si brieve sentence et demanda qu'on luy donnast au moins un iour pour se preparer à bien mourir; mais il ne put l'obtenir, et le confesseur luy dit: «ne songez qu'à vostre conscience, car le temps s'escoule desia;» et apres qu'il se fut confessé, Santinelli son ennemi vint le percer de coups, et fit la plus lasche action qui se soit iamais faite; et ainsi un Italien expedia l'autre par ordre d'une forcenée, et dont la lubricité, qui est mere de tous les desordres, fait connoistre qu'elle n'a iamais eu de veritable vertu, ni de beaux sentiments, puisque par cette action elle a tesmoigné qu'ayant fait faux bon à Dieu, elle ne se soucioit guere de le faire à son honneur. Apres avoir quitté les François qui l'avoient gouvernée en Suede, avant qu'on l'eust obligée à quitter sa couronne, elle se donna aux Espagnols, et ses amours pour ceux cy finirent des qu'elle fut en Italie: elles luy ont duré iusques à ce qu'elle a esté en France, où elle vient de s'en defaire avec eclat, et ie ne sçay si à present elle ne medite point de sçavoir combien valent les Escossois, les Anglois et mesme les Arminiens.

Comme nous en sommes icy, l'on nous communique une rélation italienne de cette belle action, que Marco-Antonio Conti, romain, grand amy d'Ondedei qui fut envoyé à cette reine aussitost qu'elle eust donné advis à la Cour de la tragedie qu'elle venoit de iouër, a composée sur le recit mesme qu'Ondedeï luy en a fait. Bien qu'il traite ce suiet avec la souplesse ordinaire à ceux de sa nation, il est aisé de voir qu'il le depeint assez vivement, bien qu'avec paroles de respect. ...

Aux considerations de cet Italien, sur la lascheté d'un homme de sa nation, on peut adiouster qu'il falloit en estre pour se laisser employer à une si infame action qu'a commise le Santinelli. Aussi, remarque-t-on, que lorsque Henri III voulut se defaire du duc de Guyse, il commanda au Sr de Crillon de le tuer. Il l'avoit choisi pour cette execution parce qu'il sçavoit que le duc de Guyse luy avoit donné quelque suiet de n'estre pas son serviteur; mais Crillon refusa d'accepter une telle commission, et dit au Roy que si Sa Maiesté vouloit il appelleroit le duc de Guyse en duël et feroit son possible pour l'y faire perir, mais que de l'assassiner il ne pouvoit s'y resoudre.

Son procedé fut loué de tout le monde, bien que ce fust le commandement d'un souverain à son subiect et pour le rendre executeur de ses ordres contre un autre sien subiect: au lieu qu'icy c'est un domestique qui, pour plaire à sa maistresse, se porte à commettre un assassinat, et fait pis que le bourreau en executant un homme à qui on n'a point fait le procez, et que sa partie condamne à la mort dans la chaleur de sa passion, ce qui n'est pas mesme permis aux souverains puisque les loix veulent qu'ils croyent criminels, pour les avoir offensés, et s'en estre pris, ou à leur personne ou à leur Estat. Mais depuis que cette reyne a quitté Dieu et la religion dans laquelle elle est née, la pluspart de ses actions n'ont esté que des devoyements de prudence et des contraires de tout ce que l'on avoit dit d'elle de merveilleux et de grand.

With modernised spelling:

Le 13e, nous fûmes rendre visite à madame de Saint-Armand. Nous apprîmes que le 10 du courant, la reine de Suède ayant fait venir dans sa chambre le comte de Monaldeschi, natif d'Orvieto, en Italie, qui lui servait d'intendant de sa maison, elle lui montra une lettre et lui demanda s'il ne connaissait point cette écriture; il répondit qu'oui et que c'était la sienne. Pour mal mettre dans son esprit le comte de Santinelli, natif de Pesaro, au duché d'Urbin, il avait écrit et supposé diverses lettres, adressées à la reine, comme si elles lui étaient écrites par des personnes amies de la réputation de cette Majesté vagabonde. On y circonstantait certains faits que personne ne pouvait savoir qu'elle et Santinelli. Cette fourberie pensa faire disgracier Santinelli qui protestant et jurant qu'il n'en avait jamais rien dit à personne, épia si bien Monaldeschi, son competiteur, qu'il découvrit que c'était lui qui jouait ce mauvais tour. Il en avertit la reine, et l'assura que ces lettres étaient de son invention et de sa main. Elle le fit venir en sa chambre, et lui ayant fait lire la lettre interceptée, et voyant qu'il blémissait, elle lui dit: «Certes je vois que vous ne vous portez pas bien, car vous palissez trop, et vous pourriez bien mourir.» Elle le fit ensuite entrer dans la galerie des Cerfs du palais de Fontainebleau, l'y enferma, et s'étant saisie de tous les papiers qui étaient dans ses cassettes, elle envoya Santinelli lui dire qu'il n'eût qu'à se préparer à la mort, et qu'elle ne lui baillait qu'une heure pour se confesser.

Monaldeschi fut fort étonné d'entendre une si briève sentence et demanda qu'on lui donnât au moins un jour pour se préparer à bien mourir; mais il ne put l'obtenir, et le confesseur lui dit: «Ne songez qu'à votre conscience, car le temps s'écoule déjà;» et après qu'il se fut confessé, Santinelli son ennemi vint le percer de coups, et fit la plus lâche action qui se soit jamais faite. Et ainsi un Italien expédia l'autre par ordre d'une forcenée, et dont la lubricité, qui est mère de tous les désordres, fait connaître qu'elle n'a jamais eu de véritable vertu, ni de beaux sentiments, puisque par cette action elle a témoigné qu'ayant fait faux bon à Dieu, elle ne se souciait guère de le faire à son honneur. Après avoir quitté les Français qui l'avaient gouvernée en Suède, avant qu'on l'eût obligée à quitter sa Couronne, elle se donna aux Espagnols, et ses amours pour ceux-ci finirent des qu'elle fut en Italie. Elles lui ont duré jusques à ce qu'elle a été en France, où elle vient de s'en defaire avec éclat, et je ne sais si à present elle ne médite point de savoir combien valent les Écossais, les Anglais et même les Arminiens.

Comme nous en sommes ici, l'on nous communique une relation italienne de cette belle action, que Marco-Antonio Conti, romain, grand ami d'Ondedei qui fut envoyé à cette reine aussitôt qu'elle eût donné avis à la Cour de la tragedie qu'elle venait de jouer, a composée sur le recit mesme qu'Ondedei lui en a fait. Bien qu'il traite ce sujet avec la souplesse ordinaire à ceux de sa nation, il est aisé de voir qu'il le depeint assez vivement, bien qu'avec paroles de respect. ...

Aux considérations de cet Italien, sur la lâcheté d'un homme de sa nation, on peut ajouter qu'il fallait en être pour se laisser employer à une si infâme action qu'a commise le Santinelli. Aussi, remarque-t-on, que lorsque Henri III voulut se defaire du duc de Guise, il commanda au Sieur de Crillon de le tuer. Il l'avait choisi pour cette exécution parce qu'il savait que le duc de Guise lui avait donné quelque sujet de n'être pas son serviteur; mais Crillon refusa d'accepter une telle commission, et dit au Roi que si Sa Majesté voulait il appellerait le duc de Guise en duel et ferait son possible pour l'y faire périr, mais que de l'assassiner il ne pouvait s'y résoudre.

Son procédé fut loué de tout le monde, bien que ce fût le commandement d'un souverain à son sujet et pour le rendre exécuteur de ses ordres contre un autre sien sujet: au lieu qu'ici c'est un domestique qui, pour plaire à sa maîtresse, se porte à commettre un assassinat, et fait pis que le bourreau en exécutant un homme à qui on n'a point fait le procès, et que sa partie condamne à la mort dans la chaleur de sa passion, ce qui n'est pas même permis aux souverains puisque les lois veulent qu'ils croyent criminels, pour les avoir offensés, et s'en être pris, ou à leur personne ou à leur État. Mais depuis que cette reine a quitté Dieu et la religion dans laquelle elle est née, la plupart de ses actions n'ont été que des dévoyements de prudence et des contraires de tout ce que l'on avait dit d'elle de merveilleux et de grand.

Swedish translation (my own):

Den 13 gick vi för att besöka madame de Saint-Armand. Vi fick veta att den 10 denna månad, efter att drottningen av Sverige kallat till sitt rum greve Monaldeschi, född i Orvieto i Italien, som tjänade som hennes förvaltare av hennes hushåll, visade hon honom ett brev och frågade honom om han kände inte till denna skrift; han svarade ja och att det var hans. För att försätta greven Santinelli, född i Pesaro och hertigdömet Urbino, i ett dåligt sinne, hade han skrivit och förmodat olika brev, adresserade till drottningen, som om de var skrivna till henne av personer som var vänliga mot denna vagabond Majestäts rykte. Den innehöll vissa fakta som ingen kunde veta förutom hon och Santinelli. Denna bedrägliga man tänkte vanära Santinelli som, protesterande och svor att han aldrig hade berättat för någon, spionerade på Monaldeschi, sin konkurrent, så bra att han upptäckte att det var han som spelade detta dåliga spratt. Han informerade drottningen om detta och försäkrade henne att dessa brev var hans uppfinning och hans handstil. Hon kallade honom till sitt rum, och efter att ha fått honom att läsa det avlyssnade brevet, och då hon såg att han blev blek, sade hon till honom: »Visst ser jag att Ni inte mår bra, för Ni är för blek, och Ni kunde mycket väl dö.« Hon tog honom sedan till Hjortgalleriet i slottet Fontainebleau, låste in honom där, och efter att ha beslagtagit alla papper som fanns i hans fall skickade hon Santinelli för att berätta för honom att han bara behövde förbereda sig för döden, och att hon bara gav honom en timme att erkänna.

Monaldeschi blev mycket förvånad över att höra en så kort dom och bad att han skulle få minst en dag på sig att förbereda sig på att dö väl; men han kunde inte få det, och biktfadern sade till honom: »Tänk bara på Ert samvete, ty tiden är redan slut.« Och efter att han hade gjort sin bekännelse, kom Santinelli, hans fiende, och genomborrade honom med slag och utförde den fegaste handling som någonsin gjorts. Och sålunda sände en italienare den andra på order av en galen kvinna, och vars smörjighet, som är alla störningars moder, gör det känt att hon aldrig haft sann dygd eller fina känslor, eftersom hon genom denna handling har vittnat om att ha gjort falskt gott mot Gud, brydde hon sig inte om att göra det till hans ära. Efter att ha lämnat fransmännen som hade styrt henne i Sverige, innan hon tvingades lämna sin krona, gav hon sig åt spanjorerna, och hennes kärlek till dem upphörde så snart hon var i Italien. De höll henne tills hon var i Frankrike, där hon just blivit av med dem med éclat; och jag vet inte om hon nu inte mediterar över att veta hur mycket skottarna, engelsmännen och till och med armenierna är värda.

När vi är här får vi en italiensk redogörelse för denna fina handling, som Marco Antonio Conti, en romersk och stor vän till Ondedei, som sändes till denna drottning så snart hon hade meddelat domstolen om den tragedi hon just hade haft spelade, komponerade på just den berättelse som Ondedei berättade om den. Även om han behandlar detta ämne med den smidighet som är gemensam för dem i hans nation, är det lätt att se att han skildrar det ganska levande, dock med respektfulla ord. ...

Till denna italienares överväganden, om fegheten hos en man av hans nation, kan man tillägga att det var nödvändigt att vara där för att låta sig anställas i en så ökänd handling som Santinelli begick. Vi noterar också att när Henri III ville bli av med Duc de Guise, beordrade han Lord Crillon att döda honom. Han hade valt honom för denna avrättning eftersom han visste att hertigen de Guise hade gett honom någon anledning att inte vara hans tjänare; men Crillon vägrade att acceptera ett sådant uppdrag och sade till konungen att om Hans Majestät så önskade skulle han utmana hertigen de Guise till en duell och göra sitt bästa för att döda honom, men att han inte kunde besluta sig för att mörda honom.

Hans förfarande prisades av alla, även om det var befallning till honom från en suverän och att göra honom till verkställande av sina order mot en annan av hans undersåtar. Istället här är det en tjänare som, för att behaga sin härskarinna, fortsätter att begå mord och gör värre än bödeln genom att avrätta en man som inte har ställts inför rätta och som hans parti dömer till döden i passionens hetta, vilket inte ens är tillåtet för suveräner eftersom lagarna kräver att de betraktas som kriminella för att ha kränkt dem och attackerat antingen deras person eller deras stat. Men sedan denna drottning lämnade Gud och religionen i vilken hon föddes, har de flesta av hennes handlingar endast varit avvikelser från försiktighet och i strid med allt som sades om henne som fantastisk och stor.

English translation (my own):

On the 13th we went to visit Madame de Saint-Armand. We learned that on the 10th of this month, the Queen of Sweden having summoned to her room Count Monaldeschi, a native of Orvieto in Italy, who served as her steward of her household, she showed him a letter and asked him if he did not know this writing; he answered yes and that it was his. To put Count Santinelli, a native of Pesaro and of the Duchy of Urbino, in a bad state of mind, he had written and supposed various letters, addressed to the Queen, as if they were written to her by persons friendly to the reputation of this vagabond Majesty. It contained certain facts that no one could know except her and Santinelli. This deceitful man thought to disgrace Santinelli who, protesting and swearing that he had never told anyone, spied on Monaldeschi, his competitor, so well that he discovered that it was he who was playing this bad trick. He informed the Queen of this and assured her that these letters were his invention and his handwriting. She called him to her room, and having made him read the intercepted letter, and seeing that he was turning pale, she said to him: "Certainly I see that you are not well, because you are too pale, and you could very well die." She then took him into the Galerie des Cerfs in the Palace of Fontainebleau, locked him therein, and having seized all the papers that were in his cases, she sent Santinelli to tell him that he had only to prepare for death, and that she only gave him an hour to confess.

Monaldeschi was very surprised to hear such a brief sentence and asked that he be given at least one day to prepare himself to die well; but he could not obtain it, and the confessor said to him: "Think only of your conscience, for time is already running out." And after he had made his confession, Santinelli, his enemy, came and pierced him with blows, and performed the most cowardly action that was ever done. And thus an Italian dispatched the other one at the orders of a madwoman, and whose lubricity, which is the mother of all disorders, makes it known that she never had true virtue, nor fine feelings, since by this action she has testified that having done false good to God, she did not care to do it to His honour. After leaving the French who had governed her in Sweden, before she was forced to quit her Crown, she gave herself to the Spaniards, and her love for them ended as soon as she was in Italy. They lasted her until she was in France, where she has just gotten rid of them with éclat; and I don't know if now she isn't meditating on knowing how much the Scots, the English and even the Armenians are worth.

As we are here, we are given an Italian account of this fine action, which Marco Antonio Conti, a Roman and great friend of Ondedei who was sent to this Queen as soon as she had given notice to the Court of the tragedy she had just acted out, composed on the very story that Ondedei told her of it. Though he treats this subject with the suppleness common to those of his nation, it is easy to see that he portrays it rather vividly, though with words of respect. ...

To the considerations of this Italian, on the cowardice of a man of his nation, one can add that it was necessary to be there to allow oneself to be employed in such an infamous action that Santinelli committed. Also, we note that when Henri III wanted to get rid of the Duc de Guise, he ordered the Lord Crillon to kill him. He had chosen him for this execution because he knew that the Duc de Guise had given him some reason not to be his servant; but Crillon refused to accept such a commission, and told the King that if His Majesty wished, he would challenge the Duc de Guise to a duel and do his best to put him to death, but that he could not resolve to assassinate him.

His procedure was praised by everyone, although it was the command to him from a sovereign and to make him executor of his orders against another one of his subjects. Instead here, it is a servant who, to please to his mistress, proceeds to commit murder, and does worse than the executioner by executing a man who has not been put on trial, and whom his party condemns to death in the heat of passion, which is not even permitted to sovereigns since the laws require them to be considered criminals for having offended them and having attacked either their person or their state. But since this Queen left God and the religion in which she was born, most of her actions have been only deviations from prudence and contrary to all that was said of her as marvelous and great.

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