Friday, August 2, 2024

Pierre Bourdelot's letter to Claude Saumaise, dated May 1/11 (New Style), 1652

Source:

Trois familiers du Grand Condé: l'abbé Bourdelot, le père Talon, le père Tixier, pages 271 to 272, by Jean Lemoine and André Lichtenberger, 1909


The letter:

A Stockolm, ce 11 may 1652.
MONSIEUR,
J'ay appris que vous estiez retombé malade et ay sceu la vexation qui vous a esté faite par M. Vossius, il vous aporte peu de respect en cette occasion et par l'action qu'il a faitte et par son escrit; s'il le perdoit pour vous, il devoit au moins ne le perdre pas pour la Reyne dont vous estes domestique et amy, s'il se peut dire, dans la dernière estime de Sa Majesté et confiance et à tout le moins s'il vous vouloit choquer, il la devoit choisir pour juge mais en public vous poursuivre et injurieusement c'est vous faire un outrage signalé. Il se l'est fait à luy mesme, je croy que Sa Majesté trouvera son procédé fort mauvais que persone qui ayme l'honeur et les lettres ne peut aprouver et luy mesme aura sujet de s'en repentir et ne pense pas qu'il puisse paroistre aux lieux où vous serés si vous venés icy, ce que j'espère, il est bien malaisé qu'il s'i trouve jamais, il est impossible qu'il vous puisse voir sans estre confondu.

Pour la debte de M. de Mursault, Sa Majesté y donera ordre come elle l'a promis et s'il vous force par justice de la payer, elle vous en fera raison comme je croy, ce que je ne pense pas qu'il ose faire, il n'aura pas l'animosité de vous pousser à bout, estant une affaire de pique puisque son debt tost ou tard nous est infaillible.

M. de Lagé nous quitte, la Reyne luy donne, comme je croy, une comission en Italie, ce sont affaires qui n'ont point passé par mes mains.

Je vous prie d'asseurer Mme de Saumaise de mon très humble service, et qu'elle se résolve à venir icy, elle se moque avec son Palatinat.

Sa Majesté est partie aujourd'huy pour Upsal. J'ay des restes de ma cholique qui m'ont empesché de la suivre, je me vas traitter dans son absence. J'ay à vous dire que j'ay trouvé un secours présent à la douleur, par hazard, c'est d'appliquer une serviette mouillée en l'eau la plus fraische que l'on puisse trouver, les douleurs les plus cruelles s'apaisent tout à l'heure. J'ay eu autant de hardiesse en l'application de ce remède qui choque l'opinion de tout le monde que si j'eusse eu robur et æs triplex. Si vous venés par mer, portés un baril d'eau et ne beuvés plus de vin d'Espagne, mais ne différés plus vostre voyage.

Sa Majesté a rescrit à M. de Naudé de venir icy en diligence, le désordre de ses livres l'inquiette. Je ne vous ennuyerai pas plus longtemps et seray éternellement
Vostre...

With modernised spelling:

A Stockholm, ce 11 mai 1652.
Monsieur,
J'ai appris que vous étiez retombé malade et ai su la vexation qui vous a été faite par M. Vossius. Il vous apporte peu de respect en cette occasion et par l'action qu'il a faite et par son écrit; s'il le perdait pour vous, il devait au moins ne le perdre pas pour la reine, dont vous êtes domestique et ami, s'il se peut dire, dans la dernière estime de Sa Majesté et confiance et à tout le moins. S'il vous voulait choquer, il la devait choisir pour juge, mais en public vous poursuivre et injurieusement, c'est vous faire un outrage signalé. Il se l'est fait à lui-même. Je crois que Sa Majesté trouvera son procédé fort mauvais que personne qui aime l'honneur et les lettres ne peut approuver et lui-même aura sujet de s'en repentir et ne pense pas qu'il puisse paraître aux lieux où vous serez si vous venez ici, ce que j'espère. Il est bien malaisé qu'il s'y trouve jamais, il est impossible qu'il vous puisse voir sans être confondu.

Pour la dette de M. de Meursault, Sa Majesté y donnera ordre, comme elle l'a promis; et s'il vous force par justice de la payer, elle vous en fera raison, comme je crois, ce que je ne pense pas qu'il ose faire. Il n'aura pas l'animosité de vous pousser à bout, étant une affaire de pique puisque son det tôt ou tard nous est infaillible.

M. de Lagé nous quitte, la reine lui donne, comme je crois, une commission en Italie. Ce sont affaires qui n'ont point passé par mes mains.

Je vous prie d'assurer Madame de Saumaise de mon très humble service, et qu'elle se résolve à venir ici, elle se moque avec son Palatinat.

Sa Majesté est partie aujourd'hui pour Upsal. J'ai des restes de ma colique qui m'ont empêché de la suivre, je me vas traiter dans son absence. J'ai à vous dire que j'ai trouvé un secours présent à la douleur, par hasard, c'est d'appliquer une serviette mouillée en l'eau la plus fraîche que l'on puisse trouver; les douleurs les plus cruelles s'appaisent tout à l'heure. J'ai eu autant de hardiesse en l'application de ce remède qui choque l'opinion de tout le monde que si j'eusse eu robur et æs triplex. Si vous venez par mer, portez un baril d'eau et ne buvez plus de vin d'Espagne, mais ne différez plus votre voyage.

Sa Majesté a récrit à M. de Naudé de venir ici en diligence, le désordre de ses livres l'inquiète. Je ne vous ennuierai pas plus longtemps et serai éternellement
Votre...

Swedish translation (my own):

Stockholm, den 11 maj 1652.
Monsieur,
Jag har fått reda på att Ni blivit sjuk igen och fått reda på den irritation som har orsakat Er av herr Vossius. Han ger dig lite respekt vid detta tillfälle och genom den handling han har gjort och genom sitt skrivande; om han skulle förlora det för Er, så får han åtminstone inte förlora det för drottningen, som Ni är en tjänare och vän av så att säga i Hennes Majestäts högsta aktning och förtroende och åtminstone. Om han ville chockera Er var han tvungen att välja henne som domare, men att förfölja Er offentligt och förolämpande är att orsaka Er en signalerad upprördhet. Han har gjort det mot sig själv. Jag tror att Hennes Majestät kommer att finna hans tillvägagångssätt mycket dåligt, ingen som älskar heder och brev kan godkänna det, och han kommer själv att ha anledning att ångra sig och tror inte att han kan dyka upp på de platser där Ni kommer att vara om Ni kommer hit, vilket jag hoppas. Det är väldigt svårt för honom att någonsin vara där, det är omöjligt för honom att kunna se Er utan att bli förvirrad.

Om monsieur de Meursaults skuld kommer Hennes Majestät att ge order, som hon lovat; och om han tvingar Er av rättvisa att betala det, så skall hon återbetala Er, som jag tror, vilket jag inte tror att han vågar göra. Han kommer inte att ha fiendskapen att pressa Er till gränsen, ty hans skuld förr eller senare är ofelbar för oss.

Monsieur de Lagé lämnar oss, drottningen ger honom, som jag tror, ett uppdrag i Italien. Det här är frågor som inte har passerat mina händer.

Försäkra madame de Saumaise om min mycket ödmjuka tjänst, och om hon bestämmer sig för att komma hit, gör hon narr av sin pfalz.

Hennes Majestät reste idag till Uppsala. Jag har rester av min kolik som har hindrat mig från att följa henne, jag skall ta itu med henne i hennes frånvaro. Jag måste berätta för Er att jag hittade en presentlindring för smärtan, av en slump, och det är att applicera en handduk våt med det färskaste vatten som kan hittas; de grymmaste smärtorna avtar snart. Jag har haft lika mycket djärvhet i att tillämpa detta botemedel, som chockerar allas åsikter som om jag hade haft robur et æs triplex. Om Ni kommer till sjöss, bär en tunna vatten och drick inte mer spanskt vin, men försena inte Er resa längre.

Hennes Majestät har skrivit till monsieur de Naudé att han snabbt skall komma hit; oordningen i hennes böcker oroar henne. Jag kommer inte att tråka ut Er längre och kommer att vara för alltid
Er...

English translation (my own):

Stockholm, May 11, 1652.
Monsieur,
I have learned that you had fallen ill again and learned of the vexation that was caused to you by Mr. Vossius. He brings you little respect on this occasion and by the action he has done and by his writing; if he were to lose it for you, he must at least not lose it for the Queen, of whom you are a servant and friend, so to speak, in the highest esteem and confidence of Her Majesty and at the very least. If he wanted to shock you, he had to choose her as judge, but to pursue you in public and insultingly is to cause you a signaled outrage. He has done it to himself. I believe that Her Majesty will find his procedure very bad, no one who loves honour and letters can approve of it, and he himself will have reason to repent of it and does not think that he can appear in the places where you will be if you come here, which I hope. It is very difficult for him to ever be there, it is impossible for him to be able to see you without being confounded.

As Monsieur de Meursault's debt, Her Majesty will give order, as she promised; and if he forces you out of justice to pay it, she will repay you, as I believe, which I do not think he dares to do. He will not have the animosity to push you to the limit, being a matter of spades since his debt sooner or later is infallible to us.

Monsieur de Lagé leaves us, the Queen gives him, as I believe, a commission in Italy. These are matters which have not passed through my hands.

Please assure Madame de Saumaise of my very humble service, and if she decides to come here, she is making fun of her Palatinate.

Her Majesty left today for Uppsala. I have remnants of my colic which have prevented me from following her, I am going to deal with her in her absence. I must tell you that I found a present relief for the pain, by chance, and that is to apply a towel wet with the freshest water that can be found; the cruelest pains soon subside. I have had as much boldness in applying this remedy, which shocks everyone's opinion as if I had had robur et æs triplex. If you come by sea, carry a barrel of water and drink no more Spanish wine, but do not delay your journey any longer.

Her Majesty has written to Monsieur de Naudé to come here quickly; the disorder of her books worries her. I won't bore you any longer and will be forever
Your...


Above: Kristina.


Above: Claude Saumaise.


Above: Pierre Bourdelot.

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