Source:
Le salute de la France à Monseigneur le dauphin, pages 30 to 31, published by Pierre Marteau, 1690
The account:
Christine Reyne de Suede succeda à Gustave Adolphe l'an 1633. Cette Princesse gouvernoit heureusement ses Estats, Issuë du sang du grand Gustave, elle se faisoit redouter partout. Et distinguée par une infinité de qualitez qui estoient au dessus de son sexe, elle estoit l'admiration de toute la terre. Les autres Royaumes envioient la felicité de la Suede; car enfin, un Estat ne peut qu'estre heureux, lorsque les Philosophes y sont Princes, ou que les Princes y sont Philosophes, selon la pensée d'un Ancien. Cependant, cette Reine toute heureuse & toute glorieuse qu'elle estoit, se démit de sa Couronne & de son Sceptre l'an 1654. pour en revestir Charles Gustave. Les Grands de sa Cour & tous ses Sujets s'affligerent de cette abdication, & tacherent à la dissuader: mais leurs persuasions furent inutiles. Elle fit assembler les Estats, où assisterent toute la Noblesse & tous les Ministres estrangers. Là les premiers Officiers du Royaume la revestirent de sa Robe Royale & luy mirent la Couronne sur la teste. Elle s'assit un moment aprés sur un Trosne, tenant son Sçeptre de la main droite & un Globe d'or de la gauche: mais ce ne fut que pour se despoüiller, un moment aprés, de tout cet attirail Royal qu'elle remit à son Successeur, & pour faire mettre en pieces sa Robbe que la diversité de sexe ne permettoit pas qu'elle luy remit.
With modernised spelling:
Christine, reine de Suède, succéda à Gustave Adolphe l'an 1633. Cette princesse gouvernait heureusement ses états. Issue du sang du grand Gustave, elle se faisait redouter partout. Et, distinguée par une infinité de qualités qui étaient au-dessus de son sexe, elle était l'admiration de toute la terre. Les autres royaumes enviaient la félicité de la Suède, car, enfin, un état ne peut qu'être heureux lorsque les philosophes y sont princes, ou que les princes y sont philosophes, selon la pensée d'un ancien.
Cependant, cette reine, toute heureuse et toute glorieuse qu'elle était, se démit de sa couronne et de son sceptre l'an 1654 pour en revêtir Charles Gustave. Les grands de sa Cour et tous ses sujets s'affligèrent de cette abdication et tâchèrent à la dissuader, mais leurs persuasions furent inutiles.
Elle fit assembler les États, où assistèrent toute la noblesse et tous les ministres étrangers. Là, les premiers officiers du Royaume la revêtirent de sa robe royale et lui mirent la couronne sur la tête. Elle s'assit un moment après sur un trône, tenant son sceptre de la main droite et un globe d'or de la gauche; mais ce ne fut que pour se dépouiller, un moment après, de tout cet attirail royal qu'elle remit à son successeur et pour faire mettre en pièces sa robe que la diversité de sexe ne permettait pas qu'elle lui remît.
Swedish translation (my own):
Kristina, Sveriges drottning, efterträdde Gustav Adolf år 1633. Denna prinsessa styrde sina stater lyckligt. Avkomlingen av den store Gustavs blod, gjorde hon sig fruktad överallt. Och, kännetecknad av en oändlighet av egenskaper som var över hennes kön, var hon hela jordens beundran. De andra rikena avundades Sveriges lycka, ty äntligen kan en stat bara vara lycklig när filosoferna är furstar där, eller när furstarna är filosofer där, enligt tanken hos en man i forntiden.
Men denna drottning, så fullkomligt lycklig och fullkomligt härlig som hon än var, gav upp sin krona och sin spira år 1654 för att bekläda Karl Gustav med dem. De stora i hennes hov och alla hennes undersåtar var ledsna över denna abdikation och försökte avråda henne, men deras övertalningar var värdelösa.
Hon samlade Ständerna, där hela adeln och alla utrikesministrar var närvarande. Där klädde de första riksofficerarna henne i hennes kungliga mantel och satte kronan på hennes huvud. Hon satte sig en stund senare på en tron och höll sin spira i sin högra hand och ett gyllene riksäpple i sin vänstra; men det var bara för att en stund senare beröva sig allt dessa kungliga attiraljer, som hon gav till sin successor, och för att få sin mantel sönderriven, som könets diversitet inte tillät henne att ge tillbaka till honom.
English translation (my own):
Kristina, Queen of Sweden, succeeded Gustav Adolf in the year 1633. This princess governed her states happily. The issue of the blood of the great Gustav, she was feared everywhere. And, distinguished by an infinity of qualities which were above her sex, she was the admiration of the whole earth. The other kingdoms envied the happiness of Sweden, because, finally, a state can only be happy when the philosophers are princes there, or when the princes are philosophers there, according to the thought of an ancient.
However, this Queen, as completely happy and completely glorious as she was, gave up her crown and her scepter in the year 1654 to invest Karl Gustav with them. The grandees of her court and all her subjects were saddened by this abdication and tried to dissuade her, but their persuasions were useless.
She assembled the Estates, where all the nobility and all the foreign ministers were present. There, the first officers of the Realm clothed her in her royal robe and placed the crown on her head. She sat down a moment later on a throne, holding her scepter in her right hand and a golden orb in her left; but it was only to strip herself, a moment later, of all this royal paraphernalia, which she gave to her successor, and to have her robe torn to pieces, which the diversity of sex did not allow her to give back to him.
Above: Kristina.
Above: Karl Gustav.
Note: Kristina did not destroy her/his/their coronation robe, but she/he/they took it along on travels and later sold it in order to make ends meet during one of her/his/their lowest points financially. In fact, it still exists today and can be seen on display at the Royal Armoury (Livrustkammaren) in Stockholm.
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