Wednesday, September 27, 2023

Gilles Ménage's anecdote about being Kristina's correspondent in Paris, Kristina's little court academy in Stockholm in the early 1650s, and him introducing Kristina to various great men during her/his/their September 1656 visit to France

Source:

Suite du Menagiana: ou bons mots, rencontres agréables, pensées judicieuses, et observations curieuses, volume 2, pages 244 to 245, by Gilles Ménage, 1695
The anecdote:

La Reine Christine de Suede m'avoit fait son correspondant à Paris dans le temps qu'elle étoit à Stolkolm. En cette qualite je recevois souvent de ses nouvelles; & toutes les Lettres qu'elle me faisoit l'honneur de m'écrire étoient d'une pureté qui passoit la capacité ordinaire des étrangers. Elle avoit établi une Académie dans sa Ville capitale, qui s'assembloit les Jeudis. Pour lors on s'assembloit chez moy les Mercredis. Cela lui donna occasion en m'apprenant ce nouvel établissement, de m'écrire en ces termes: «Ma Joviale est trés-humble servante de vôtre Mercuriale.» J'ay toûjours cru que ce trait n'étoit pas d'elle. Il est trop françois pour partir d'une Etrangere. Quelques années aprés elle vint à Paris, où j'eus l'honneur de la saluer. J'étois alors assez bien auprés d'elle, & c'étoit moy qui lui présentois les personnes considérables qui venoient la saluer. Je ne manquois jamais de lui nommer les noms, & de lui dire quelque chose du mérite des personnes que je connoissois. «C'est lui» disois-je, «M. le Président un tel, M. le Conseiller un tel, &c.» gens de mérite. Je ne sçai si elle crut que je ne lui disois pas vrai, ou si elle s'apperçut qu'il ne se pouvoit pas faire que je ne mentisse souvent en lui disant tant de bien de tous ces Messieurs, mais je lui entendis dire d'un air chagrin: «Ce Monsieur Ménage-là connoît bien des gens de mérite.»

With modernised spelling:

La reine Christine de Suède m'avait fait son correspondant à Paris dans le temps qu'elle était à Stockholm. En cette qualité je recevais souvent de ses nouvelles, et toutes les lettres qu'elle me faisait l'honneur de m'écrire étaient d'une pureté qui passait la capacité ordinaire des étrangers.

Elle avait établi une académie dans sa ville capitale, qui s'assemblait les jeudis; pour lors on s'assemblait chez moi les mercredis. Cela lui donna occasion, en m'apprenant ce nouvel établissement, de m'écrire en ces termes: «Ma Joviale est très humble servante de votre Mércuriale.»

J'ai toujours cru que ce trait n'était pas d'elle. Il est trop français pour partir d'une étrangère. Quelques années après, elle vint à Paris, où j'eus l'honneur de la saluer. J'étais alors assez bien auprès d'elle, et c'était moi qui lui présentais les personnes considérables qui venaient la saluer. Je ne manquais jamais de lui nommer les noms, et de lui dire quelque chose du mérite des personnes que je connaissais.

«C'est lui» disais-je, «Monsieur le président Untel, Monsieur le conseiller Untel, etc.» Gens de mérite. Je ne sais si elle crut que je ne lui disais pas vrai, ou si elle s'aperçut qu'il ne se pouvait pas faire que je ne mentisse souvent en lui disant tant de bien de tous ces messieurs, mais je lui entendis dire d'un air chagrin: «Ce Monsieur Ménage-là connaît bien des gens de mérite!»

Swedish translation (my own):

Drottning Kristina av Sverige gjorde mig till sin korrespondent i Paris medan hon var i Stockholm. I denna egenskap fick jag ofta nyheter från henne, och alla brev hon gjorde äran att skriva till mig var av en renhet som översteg utlänningars vanliga kapacitet.

Hon hade etablerat en akademi i sin huvudstad, som sammanträdde på torsdagar; så vi samlades hemma hos mig på onsdagar. Detta gav henne möjligheten att, när hon berättade för mig om denna nya anläggning, skriva till mig i dessa ord: »Min Joviale är en mycket ödmjuk tjänare till Er Mércuriale.«

Jag har alltid trott att denna egenskap inte var hennes. Det är för franskt för att skiljas från en utlänning. Några år senare kom hon till Paris, där jag fick äran att hälsa på henne. Jag var då ganska nära henne, och det var jag som presenterade henne för de ansenliga människor som kom för att hälsa på henne. Jag misslyckades aldrig med att ge henne deras namn och berätta något om förtjänsten hos de människor jag kände.

»Det här är han«, sade jag, »monsieur le président Grej, monsieur le conseiller Grej osv.« Människor av merit. Jag vet inte om hon trodde att jag inte berättade sanningen för henne, eller om hon insåg att det inte kunde vara så att jag inte ofta ljög genom att berätta så många bra saker för henne om alla dessa herrar, men jag hörde henne säga ändå, med en sorgsen är: »Denne monsieur Ménage känner väl många människor av merit!«

English translation (my own):

Queen Kristina of Sweden made me her correspondent in Paris while she was in Stockholm. In this quality I often received news from her, and all the letters she did the honour of writing to me were of a purity that exceeded the ordinary capacity of foreigners.

She had established an academy in her capital city, which met on Thursdays; so we gathered at my house on Wednesdays. This gave her the opportunity, in telling me about this new establishment, to write to me in these terms: "My Joviale is a very humble servant of your Mércuriale."

I always believed that this trait was not hers. It is too French to part with a foreigner. A few years later, she came to Paris, where I had the honour of greeting her. I was then quite close with her, and it was I who introduced her to the considerable people who came to greet her. I never failed to give her their names and to tell her something of the merit of the people I knew.

"This is him", I said, "Monsieur le Président So-and-So, Monsieur le Conseiller So-and-So, etc." People of merit. I don't know if she thought that I wasn't telling her the truth, or if she realised that it couldn't be that I didn't often lie by telling her so many good things about all these gentlemen, but I did hear her say, with a mournful air: "This Monsieur Ménage certainly knows many people of merit!"


Above: Kristina.


Above: Gilles Ménage.

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