Wednesday, September 27, 2023

Gilles Ménage's anecdote about Kristina catching an ill Claude Saumaise reading "Le moyen de parvenir", making Ebba Sparre read it and laughing at her reaction

Source:

Menagiana: ou bons mots, rencontres agréables, pensées judicieuses, et observations curieuses, volume 4, pages 423 to 424, by Gilles Ménage, 1716
Bishop Pierre Daniel Huet's relation of this story is here:
The anecdote:

... Dans le tems que Mr. Saumaise étoit malade à la Cour de Suéde, la Reine Christine, qui l'y avoit fait venir, l'étant allée voir, le trouva au lit tenant un Livre que par respect il ferma au moment qu'il la vit entrer. Elle lui demanda ce que c'étoit? Il lui avoüa que c'étoient des contes un peu libres, que dans l'intervale de sa maladie il lisoit pour se réjouïr. «Ha, ha», dit la Reine, «voyons ce que c'est, montrez-m'en les bons endroits.» Mr. Saumaise lui en ayant montré un des meilleurs, elle le lut d'abord tout bas en souriant; après quoi, pour se donner plus de plaisir, adressant la parole à la belle Sparre sa favorite qui entendoit le François: «Vien, Sparre», s'écria-t-elle, «vien voir un beau Livre de dévotion intitulé le Moyen de parvenir; tien, lis-moi cette page tout haut. La belle Demoiselle n'eut pas lu trois lignes qu'arrêtée par les gros mots, elle se tut en rougissant; mais la Reine, qui se tenoit les côtez de rire, lui ayant ordonné de continuer, il n'y eut pudeur qui tînt, il falut que la pauvre fille lût tout. Mr. Saumaise racontant cette particularité au savant homme, alors fort jeune de qui je la tiens, lui fit voir le propre exemplaire qui avoit été le sujet de cette plaisante scéne, & le lui donna. Ce qui s'étoit passé dans la chambre de Mr. Saumaise fut bien-tôt sû de toute la Cour de Suéde; & peut-être fut-ce là qu'un autre homme célébre par son érudition, Nicolas Heinsius, fils de Daniel, ouït pour la premiere fois parler du Moyen de parvenir. ...

With modernised spelling:

... Dans le temps que Monsieur Saumaise était malade à la Cour de Suède, la reine Christine, qui l'y avait fait venir, l'étant allée voir, le trouva au lit tenant un livre que par respect il ferma au moment qu'il la vit entrer. Elle lui demanda ce que c'était. Il lui avoua que c'étaient des contes un peu libres, que dans l'intervale de sa maladie il lisait pour se réjouir.

«Ha, ha», dit la reine, «voyons ce que c'est! Montrez-m'en les bons endroits.»

Monsieur Saumaise lui en ayant montré un des meilleurs, elle le lut d'abord tout bas en souriant, après quoi, pour se donner plus de plaisir, adressant la parole à la belle Sparre, sa favorite qui entendait le français: «Viens, Sparre», s'écria-t-elle, «viens voir un beau livre de dévotion intitulé Le moyen de parvenir; tiens, lis-moi cette page tout haut!»

La belle demoiselle n'eut pas lu trois lignes qu'arrêtée par les gros mots. Elle se tut en rougissant, mais la reine, qui se tenait les côtés de rire, lui ayant ordonné de continuer. Il n'y eut pudeur qui tint, il fallut que la pauvre fille lût tout.

Monsieur Saumaise racontant cette particularité au savant homme, alors fort jeune de qui je la tiens, lui fit voir le propre exemplaire qui avait été le sujet de cette plaisante scène et le lui donna. Ce qui s'était passé dans la chambre de Monsieur Saumaise fut bientôt su de toute la Cour de Suède; et peut-être fut-ce-là qu'un autre homme célèbre par son érudition, Nicolas Heinsius, fils de Daniel, ouït pour la première fois parler du Moyen de parvenir. ...

Swedish translation (my own):

... På den tiden då monsieur Saumaise var sjuk vid Sveriges hov, drottning Kristina, som hade fört honom dit, efter att ha gått till honom, fann honom i sängen med en bok som han av respekt stängde i samma ögonblick som han såg henne komma in. Hon frågade honom vad den var. Han erkände för henne att de var lite fria sagor, som han läste under sin sjukdomsperiod för att underhålla sig själv.

»Jaså«, sade drottningen, »låt oss se vad det är! Visa mig de goda delarna.«

Monsieur Saumaise, efter att ha visat henne en av de bästa delarna, läste hon först den tyst med ett leende, varefter hon, för att ge sig själv mer nöje, tilltalade den vackra Sparre, hennes favorit, som förstod franska: »Kom, Sparre«, ropade hon,  »kom och se en vacker andaktsbok med titeln Le moyen de parvenir; här, läs denna sida högt för mig!«

Den vackra unga fröken hade inte läst tre rader förrän hon stoppades av svordomarna. Hon blev tyst och rodnade, men drottningen, som höll hennes sidor av skratt, beordrade henne att fortsätta. Det fanns inget utrymme för blygsamhet, den stackars fröken fick läsa allt.

Monsieur Saumaise, som berättade om detta särdrag för den lärde mannen, som då var mycket ung, och från vilken jag fick det, visade honom det rätta exemplaret som hade varit föremål för denna trevliga scen och gav honom det. Vad som hade hänt i monsieur Saumaises rum blev snart känt för hela Sveriges hov; och kanske var det där som en annan man känd för sin lärdom, Nicolaus Heinsius, Daniels son, först hörde talas om Le moyen de parvenir.

English translation (my own):

... At the time that Monsieur Saumaise was ill at the court of Sweden, Queen Kristina, who had brought him there, having gone to see him, found him in bed holding a book which out of respect he closed at the moment he saw her come in. She asked him what it was. He admitted to her that they were somewhat free tales, which he read during the interval of his illness to entertain himself.

"Well then", said the Queen, "let's see what it is! Show me the good parts."

Monsieur Saumaise having shown her one of the best parts, she first read it quietly with a smile, after which, to give herself more pleasure, addressing the beautiful Sparre, her favourite, who understood French: "Come, Sparre", she cried, "come and see a beautiful book of devotions entitled Le moyen de parvenir; here, read this page to me out loud!"

The beautiful young lady had not read three lines until she was stopped by the swear words. She went silent, blushing, but the Queen, who was holding her sides with laughter, ordered her to continue. There was no room for pudeur, the poor girl had to read the whole thing.

Monsieur Saumaise, recounting this particularity to the learned man, then very young, and from whom I got it, showed him the proper exemplar which had been the subject of this pleasant scene and gave it to him. What had happened in Monsieur Saumaise's room was soon known to the entire court of Sweden; and perhaps it was there that another man famous for his erudition, Nicolaus Heinsius, the son of Daniel, first heard of Le moyen de parvenir. ...


Above: Niclas Lafrensen the Younger's imagining of the anecdote, painted in 1794.


Above: Gilles Ménage.

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