Saturday, July 13, 2024

Baron Carl Bildt on Kristina's birth, childhood, personality and life before the abdication, part 3

Source:

Christine de Suède et le cardinal Azzolino: Lettres inédites (1666-1668), pages 8 to 14, by Baron Carl Bildt, 1899


The account:

Les études de Christine embrassaient surtout la philologie, l'histoire et la théologie, car telle était alors la base de toute bonne éducation. Elle a vite fait d'apprendre le latin, le grec, le français, l'espagnol, l'italien et l'allemand. Elle dévore les auteurs classiques, elle pénètre dans ce monde peuplé d'abstractions que nous présentent les historiens de l'antiquité. Plus tard, elle voudra aussi se familiariser avec les sciences naturelles, la philosophie, les arts, les lettres modernes. Tout éveille sa curiosité, elle a soif de savoir, elle absorbe rapidement, retient facilement. Son cerveau bourré de leçons et de lectures devient bientôt un magasin richement fourni de faits qu'elle classe avec lucidité et se rappelle sans effort. Elle est ce qu'on appelle très intelligente.

On attache souvent, surtout lorsqu'il est question de la jeunesse, une importance prépondérante aux facultés réceptives et retentives de l'esprit. Apprendre et se souvenir facilement, voilà en général les qualités qui valent à un élève l'épithète de brillant. L'autre côté de l'intelligence, la capacité de distinguer, d'établir une synthèse, d'appliquer les idées abstraites aux faits concrets, de se servir utilement de ce que l'on sait, tout cela ne vient qu'en second ligne dans l'appréciation qu'on porte sur les forces intellectuelles des jeunes gens. C'est qu'il faut du temps pour s'en apercevoir. Ce sont là cependant les qualités les plus précieuses et celles qui mènent à la victoire dans la lutte pour la vie. Qui de nous n'a vu des individus, réputés jadis des cancres sur les bancs de l'école, se frayer une carrière, tandis que les brillants sujets, les forts en thème ont disparu des rangs de bonne heure ou n'ont pu arriver à se créer une position? Les applaudissements qui saluaient, dès l'enfance, l'intelligence de Christine, s'adressaient surtout, il est bon de s'en souvenir, à ses facultés réceptives.

Dès l'âge de douze ans, la petite reine devait recevoir des leçons d'une portée bien autrement pratique que celles de ses professeurs. Le grand chancelier Oxenstiern venait presque tous les jours causer avec elle et l'entretenir des affaires. Et quelles affaires! C'était tout le drame de la guerre de Trente ans que déroulait l'homme d'État aux yeux de l'enfant, qui apprenait à dire mes victoires, mes défaites, mes armées, mes peuples. Quel sentiment de son importance et de sa grandeur ne devait pas en concevoir cette petite fille! Que de facilité à développer en elle un caractère exceptionnellement grand et généreux, mais quel danger aussi de préparer dans ce jeune esprit un terrain trop propice au développement des germes de la névrose!

L'enseignement religieux lui était donné par son précepteur le docteur Jean Mathiæ. C'était un homme de bien, doux, honnête et tolérant. Christine eut bientôt pour lui une affection qui devrait durer toute la vie. Elle l'appelle son père, son papa, en fait son confident, lui conte ses petits chagrins, ses réflexions, ses rêves. Il est touchant de retrouver sous la plume de la Reine, longtemps après qu'elle aura abjuré la foi de son père, les expressions de sa reconnaissance pour celui qui l'y avait guidée. Depuis longtemps les leçons du docteur auront été oubliées, mais le souvenir de sa tendresse paternelle sera resté dans le cœur de Christine. Leur correspondance continuera encore après qu'elle aura abdiqué, elle l'assistera dans les jours malheureux et reportera sa bienveillance sur ses fils. Il avait donc tout ce qu'il fallait, ce prêtre, qui était en même temps un confident et un ami, pour conduire une jeune âme dans le sentier de la religion. Examinons maintenant un moment quelle était cette religion.

Toute doctrine est nécessairement imparfaite, puisqu'elle doit passer par un cerveau humain, se traduire par des idées et des paroles humaines. Mais tout imparfaite qu'elle puisse être, une religion nous est toujours nécessaire. Même les disciples les plus convaincus de la critique moderne se contentent, à des exceptions près, d'être, au moins de nom, catholiques, orthodoxes, protestants ou israélites, et ils s'en contenteront probablement jusqu'au jour où un nouveau saint François ou un nouveau Luther montrera à l'humanité une vérité plus pure, la grande religion de l'avenir. Luther n'avait pas eu la force d'aller si loin qu'il aurait voulu. Il avait dû s'arrêter à moitié chemin dans sa grande lutte pour la liberté de conscience, et après lui les siens avaient dénaturé son œuvre. Dans les pays scandinaves, et surtout en Suède, la réformation avait été politique autant que religieuse. C'était plutôt contre le papisme que contre le catholicisme qu'elle était dirigée. On ne voulait plus tolérer qu'un prêtre italien se mêlât des affaires du pays, qu'il en tirât de l'argent pour enrichir les princes romains ou embellir une ville étrangère, on ne voulait plus voir les richesses de la nation s'accumuler dans les mains de prélats et de moines, ni permettre qu'une loi venue du dehors réclamât la supériorité sur les lois que le pays se donnât lui-même. C'était en premier lieu un affranchissement de Rome et de l'Église, romaine et papiste, qu'on avait voulu. Les dogmes ne venaient qu'en seconde ligne. Et, quant à la liberté de conscience, ce rêve généreux des premières années de la Réforme, il en restait bien peu dans la nouvelle église protestante. On avait remplacé les dogmes de Rome par d'autres dogmes, le pape en chair et en os de Rome par un pape en papier qu'on appelait les livres symboliques de l'Église, et pour ce pape on réclamait la même omnipotence spirituelle que pour l'ancien. On avait changé de maître, voilà tout, mais ce nouveau maître on l'avait chez soi, et non pas à Rome. C'était là un grand progrès et un avantage si précieux aux yeux du monde protestant, que la Suède n'avait pas hésité à verser le meilleur de son sang pour le conserver.

La nouvelle Église était, nous l'avons dit, tout aussi authoritaire que l'ancienne. Malheur à qui osait discuter ses dogmes! On était là-dessus, en Suède, d'une intolérance qui devait étonner même l'ambassadeur de Cromwell, le puritain Whitelocke. On voulait avant tout l'unité dans la foi. Compromettre cette unité par des doutes et des discussions était se rendre l'ennemi de l'Église, de la société et de l'État. Seulement, par son origine même, cette Église qui se déclarait fondée sur le droit au libre examen, se trouvait bien plus faiblement armée que l'ancienne contre le doute et la critique. Rome défendait tout libre examen: c'était clair, simple et logique. La Réforme admettait le libre examen, mais seulement pour elle-même, et jusqu'à un certain point arbitrairement fixé.

La nouvelle Église avait encore un autre point faible: l'extrême sécheresse du culte. La réaction contre le cérémonialisme du culte catholique avait produit un service divin empreint de mesquinerie et d'ennui. Les temples dépouillés de leurs ornements et ne s'ouvrant que les dimanches et jours de fête, la pauvreté de la musique, l'absence de toute pompe, tout cela donnait une impression de froideur et de sévérité. La prédication était le point central et essentiel du service. Le sermon, nécessairement long, devenait souvent pénible et fatigant à écouter. Pour bien parler pendant une heure, il faut beaucoup plus de talent qu'on n'en pouvait exiger de la grande majorité des pasteurs, rudes braves gens dont l'éducation ne pouvait être ni profonde, ni variée. Ces défauts, il faut le dire, n'étaient pas généralement sentis. Bien au contraire, le peuple suédois manifestait pour les formes de son culte un véritable attachement, mais il est explicable que ces formes aient froissé un esprit possédant la culture raffinée et les goûts esthétiques de Christine. Plus tard, elle se plaindra des longs et ennuyeux sermons qu'elle a dû écouter dans sa jeunesse, et elle manifestera pour la grandiosité artistique des cérémonies catholiques une constante sympathie. — Les sujets neurasthéniques se laissent encore de nos jours facilement impressioner par les pompes religieuses du catholicisme.

Christine était déjà une femme faite lorsqu'elle laissa paraître son peu de goût pour le service protestant. Mais depuis longtemps déjà elle avait ressenti les premières attaques du doute. Voici le récit qu'elle fait elle-même de ses luttes intimes:

«J'avais à peine l'âge de la raison que j'étais devenue incrédule et défiante. J'avais du mépris pour tout ce qui m'environnait, surtout pour mes femmes, desquelles je ne pouvais souffrir aucune correction. Ma gouvernante était aussi ma tante. Cela me donnait quelque considération et même de l'amour pour elle, mais je ne souffrais qu'avec peine les corrections. Je n'avais de l'estime que pour mon précepteur et pour mon gouverneur. C'était aussi de fort honnêtes gens, et par l'amitié et l'estime que j'avais pour eux je souffrais tout d'eux, mais aussi il fallait qu'ils me rendissent raison de tout, et de cette manière ils ne trouvaient aucune répugnance en moi, et [quoique] j'étais incrédule et méfiante, ces deux hommes, qui étaient amis, avaient toute autorité auprès de moi. Ils surent si bien me prendre qu'ils gagnèrent mon amitié et toute [ma] confidence. J'étudiais avec plaisir. J'étais curieuse au delà de l'imagination, je voulais tout apprendre, je voulais tout savoir, mais quelque confiance ou autorité qu'eussent auprès de moi ces deux hommes, quelque persuadée que je fus de leur probité je [ne] laissais pas [de] me défier de leurs raisons et de raisonner à ma mode.

Une des choses du monde qui fortifia le plus mon incrédulité, et qui me semble digne de vous être racontée, était ce qui m'arriva environ à l'âge de six ou sept ans. Me trouvant, selon la coutume, pour la première fois, à la prédication du dernier jugement, le prédicateur, exagérant avec beaucoup d'emphase cette dernière catastrophe, il m'en donna une si grande frayeur que je crus tout perdu. Je m'imaginai que le ciel et la terre m'allaient accabler sous leur chute. Je me mis à pleurer amèrement, m'étant figuré que cela devait arriver dans le moment. Au sortir de la prédica[tion], j'appelai mon précepteur et lui demandai:

«Qu'est-ce donc ceci, mon père? Pourquoi ne m'avez-vous pas parlé de cet effroyable jour? Que deviendrai-je ce jour-là? Est-ce dans la nuit qui vient que cela doit arriver?»

Il se mit à rire de ma naïveté et me dit: «Vous irez en paradis, mais pour y aller il faut être obéissante au précepteur. Il faut prier Dieu et étudier.»

Cette réponse me fit faire des réflexions que je n'ai jamais oubliées et qui étaient assurément au-dessus de mon âge et de ma capacité. L'année après j'écoutais encore la même prédication, et, voyant le même jugement, j'en fus encore touchée, mais bien moins que la première fois. Je ne pleurais plus et au sortir de là je demandais encore à mon précepteur: «Quand sera-ce donc que viendra ce jugement dont on parle tant?»

Il me dit: «Il viendra, viendra. Ne vous en mettez pas en peine, mais il n'y a que Dieu qui sait quand cela arrivera, et cependant il faut s'y préparer.»

Je ne fut pas fort satisfaite de cette réponse et je commençais à raisonner à ma mode et à douter et à me défier, presque de mon précepteur même, quoique je l'estimais et l'aimais beaucoup.

La troisième année, quand je vis que l'on rebattait encore le même texte, je m'en moquai et ne crus plus rien. Je recommençai à douter de tout le reste. Un jour, étudiant avec mon précepteur, je lui dis: «Dites-moi la vérité? Tout ce qu'on nous conte de la religion, ne sont-ce pas des fables, aussi bien que le dernier jugement?»

Mais il me fit là-dessus une terrible réprimande, me disant que c'était un horrible péché et une impiété d'avoir eu seulement la pensée, et que s'il m'arrivait jamais de dire quelque chose de semblable, il me ferait fouetter par ma gouvernante. Cette menace me piqua, et je lui [dis]: «Je vous promets de ne dire plus rien de semblable, mais je ne veux pas être fouettée, car vous vous en repentiriez tous si cela arrivait.»

Je lui dis cela d'un air si impérieux que je le fis trembler.»

Passons sur l'exagération de la petite vanterie de la fin! Christine nous fait assister au premier éveil de l'esprit critique en son âme d'enfant. Il serait intéressant d'en suivre le développement jusqu'à ce que doute et incrédulité viennent se noyer dans la soumission absolue à l'autorité papale, mais la Reine a arrêté sa plume avant d'y arriver.

Swedish translation (my own):

Kristinas studier omfattade främst filologi, historia och teologi, för detta då låg till grund för all god utbildning. Hon lärde sig snabbt latin, grekiska, franska, spanska, italienska och tyska. Hon slukar de klassiska författarna, hon tränger in i denna värld befolkad av abstraktioner som antikens historiker presenterar för oss. Senare kommer hon också att vilja bekanta sig med naturvetenskap, filosofi, konst och moderna lettres. Allt väcker hennes nyfikenhet, hon har en kunskapstörst, hon absorberar snabbt, behåller lätt. Hennes hjärna, fylld med lektioner och läsningar, blir snart ett rikt lager av fakta som hon klassificerar klart och utan ansträngning. Hon är vad man kallar väldigt intelligent.

Vi fäster ofta, särskilt när det gäller ungdomar, övervägande vikt vid sinnets mottagliga och resonerande förmågor. Att lära sig och lätt komma ihåg är i allmänhet de egenskaper som ger en student epitetet briljant. Den andra sidan av intelligens, förmågan att särskilja, att upprätta en syntes, att applicera abstrakta idéer på konkreta fakta, att använda det vi vet användbart, allt detta kommer bara i andra hand i vår uppskattning av ungas intellektuella styrkor. Det tar tid att märka det. Dessa är dock de mest värdefulla egenskaperna och de som leder till seger i kampen för livet. Vem av oss har inte sett individer, en gång kallade dummerjönsar på skolbänkar, göra karriär, medan de briljanta eleverna, de starkt i temat, försvann tidigt från leden eller inte lyckades skapa en position? Applåderna som hälsade Kristinas intelligens sedan barndomen riktade sig framför allt, det är bra att minnas, till hennes mottagliga förmågor.

Från tolv års ålder skulle den lilla drottningen få lektioner av mycket mer praktisk omfattning än hennes lärares. Rikskanslern Oxenstierna kom nästan varje dag för att prata med henne och diskutera ärenden med henne. Och tänk vilka affärer de var! Det var hela det trettioåriga krigets drama som statsmannen utspelade sig i barnets ögon, som lärde sig säga mina segrar, mina nederlag, mina arméer, mitt folk. Vilken känsla av hennes viktighet och hennes storhet måste denna lilla flicka ha haft! Hur lätt det är att hos henne utveckla en utomordentligt stor och generös karaktär, men vilken fara också att i detta unga sinne bereda en alltför gynnsam grund för utvecklingen av neurosens frön!

Religiös utbildning gavs till henne av hennes preceptor, doktor Johannes Matthiæ. Han var en god man, mild, ärlig och fördragsam. Kristina fick snart en tillgivenhet för honom som skulle vara livet ut. Hon kallar honom sin far, sin pappa, gör honom till sin förtrogne, berättar för honom om sina små sorger, sina tankar, sina drömmar. Det är rörande att under drottningens penna finna uttryck för sin tacksamhet för den som hade väglett henne dit, långt efter att hon hade avsvurit sin fars tro. Doktorens läxor kommer sedan länge att vara bortglömda, men minnet av hans faderliga ömhet kommer att ha stannat kvar i Kristinas hjärta. Deras korrespondens kommer att fortsätta efter att hon har abdikerat, hon kommer att hjälpa honom i olyckliga dagar och kommer att överföra sin välvilja till hans söner. Han hade därför allt han behövde, denne präst, som på samma gång var en förtrogen och en vän, för att leda en ung själ på religionens väg. Låt oss nu undersöka för ett ögonblick vad denna religion var.

Varje doktrin är med nödvändighet ofullkomlig, för den måste passera genom en mänsklig hjärna, översättas med mänskliga idéer och ord. Men hur ofullkomlig den än är, en religion är alltid nödvändig för oss. Även den moderna kritikens mest övertygade lärjungar nöjer sig, med undantag, med att åtminstone till namnet vara katoliker, ortodoxa, protestanter eller israeliter, och de kommer förmodligen att nöja sig med detta till den dag då en ny helige Franciskus eller en ny Luther kommer att visa mänskligheten en renare sanning, framtidens stora religion. Luther orkade inte gå så långt som han hade velat. Han fick stanna halvvägs i sin stora kamp för samvetsfrihet och efter honom hade hans folk förvanskat hans arbete. I de skandinaviska länderna, och särskilt i Sverige, hade reformationen varit politisk såväl som religiös. Det var snarare mot påven än mot katolicismen som den riktades. Man ville inte längre tolerera att en italiensk präst blandade sig i landets angelägenheter, att han drog pengar därifrån för att berika romerska furstar eller försköna en främmande stad, man ville inte längre se nationens rikedom samlas i händerna på prelater och munkar, inte heller tillåta en lag som kommer utifrån att hävda överlägsenhet över de lagar som landet gav sig självt. Det var först och främst en befrielse från Rom och från Kyrkan, romersk och papistisk, som önskades. Dogmer kom bara på andra plats.

Och vad gäller samvetsfriheten, denna generösa dröm om reformationens första år, fanns det mycket lite kvar i den nya protestantiska Kyrkan. Roms dogmer hade ersatts av andra dogmer, påven i kött och blod av Rom av en påve gjord av papper som kallades Kyrkans symboliska böcker, och för denne påve krävdes samma andliga allmakt som för den gamle. Man hade bytt herre, det är allt, men man hade denna nye herre hemma hos sig, och inte i Rom. Detta var ett stort framsteg och en fördel så dyrbar i den protestantiska världens ögon att Sverige inte tvekade att utgjuta det bästa av sitt blod för att bevara det.

Den nya Kyrkan var, som vi har sagt, lika auktoritär som den gamla. Ve den som vågade diskutera dess dogmer! Det fanns en intolerans kring detta i Sverige som måste ha förvånat även Cromwells ambassadör, puritaneren Whitelocke. Framför allt ville man ha enhet i tron. Att äventyra denna enhet genom tvivel och diskussioner var att göra sig själv till Kyrkans, samhällets och Statens fiende. Men genom sitt ursprung befann sig denna Kyrka, som förklarade sig grundad på rätten till fri undersökning, mycket svagare än den gamla mot tvivel och kritik. Rom försvarade all fri undersökning: den var tydlig, enkel och logisk. Reformationen medgav fri undersökning, men endast för sin egen skull, och till en viss punkt godtyckligt fastställd.

Den nya Kyrkan hade ännu en svag punkt: gudstjänstens extrema torrhet. Reaktionen mot den katolska gudstjänstens ceremonialism hade skapat en gudstjänst präglad av smålighet och tristess. Templen berövade sina prydnadsföremål och öppnade endast på söndagar och helgdagar, musikens fattigdom, frånvaron av någon pompa, allt detta gav ett intryck av kyla och stränghet. Predikan var den centrala och väsentliga punkten i gudstjänsten. Predikan, nödvändigtvis lång, blev ofta smärtsam och tröttsam att lyssna på. För att tala bra i en timme krävs mycket mer talang än vad som kan krävas av den stora majoriteten av pastorer, tuffa, modiga människor vars utbildning varken kan vara djup eller varierad. Dessa fel, det måste sägas, kändes inte allmänt. Tvärtom visade det svenska folket en sann hängivenhet till formerna för sin kult, men det är förståeligt att dessa former kränkte ett sinne som hade Kristinas förfinade kultur och estetiska smak. Senare skulle hon klaga på de långa och tråkiga predikningar hon var tvungen att lyssna på i sin ungdom, och hon skulle visa ständig sympati för de katolska ceremoniernas konstnärliga grandiositet. — Neurasteniska subjekter imponeras fortfarande idag lätt av katolicismens religiösa pompa.

Kristina var redan en vuxen kvinna när hon visade sin lilla smak för den protestantiska gudstjänsten. Men för länge sedan hade hon känt de första anfallen av tvivel. Här är hennes egen redogörelse för hennes intima kamp:

»Jag hade knappt nått förnuftets ålder när jag hade blivit vantrogen och misstroende. Jag hade förakt för allt omkring mig, särskilt för mina kvinnor, från vilka jag inte kunde uthärda någon tillrättavisning som helst. Min guvernant var också min faster. Detta gav mig en viss omtanke och till och med kärlek till henne, men jag fick bara utstå tillrättavisningarna med svårighet. Jag hade bara respekt för min preceptor och min guvernör. De var också mycket ärliga människor, och genom den vänskap och den aktning jag hade för dem led jag allt av dem, men de måste också ge mig orsaken till allt, och på detta sätt fann de inte någon avsky hos mig, och fastän jag var vantrogen och misstroende, dessa två män, som var vänner, hade fullständig auktoritet med mig. De visste hur de skulle ta mig så väl att de vann min vänskap och allt mitt förtroende. Jag studerade med nöje. Jag var nyfiken bortom den vildaste fantasin, jag ville lära mig allt, jag ville veta allt, men vilket förtroende eller auktoritet dessa två män än hade med mig, hur övertygad jag än var av deras hederlighet, kunde jag inte låta bli att misstro deras skäl och resonemang på mitt sätt.

En av de saker i världen som mest stärkte min otrohet, och som jag tycker är värd att berättas för Er, var det som hände mig vid sex eller sju års ålder. När jag satt, enligt sedvana, för första gången vid den sista domens predikan, överdrev denna sista katastrof med stor eftertryck, gav mig så stor fruktan att jag trodde att allt var förlorat. Jag föreställde mig att himmel och jord skulle krossa mig i deras fall. Jag började gråta bittert, efter att ha föreställt mig att detta skulle hända i stunden. I slutet av predikan ringde jag min lärare och frågade honom:

»Vad är det här, min far? Varför berättade Ni inte för mig om denna fruktansvärda dag? Vad kommer att hända med mig den dagen? Kommer det att hända inatt?«

Han började skratta åt min naivitet och sade till mig: »Ni kommer visserligen att gå till paradiset, men för att åka dit måste Ni lyda Er preceptor. Ni måste be till Gud och studera.«

Detta svar fick mig att göra reflektioner som jag aldrig har glömt och som verkligen var över min ålder och min kapacitet. Året efter lyssnade jag på samma predikan igen, och när jag såg samma dom blev jag igen berörd, men mycket mindre än första gången. Jag grät inte längre, och när jag gick därifrån frågade jag min preceptor igen: »När kommer den här domen som man talar så mycket om?«

Han sade till mig: »Den kommer, den kommer. Oroa Er inte för det, men bara Gud vet när det kommer att hända, och ändå måste vi förbereda oss för det.«

Jag var inte särskilt nöjd med detta svar, och jag började resonera på mitt sätt och tvivla och misstro, nästan till och med min preceptor, fastän jag uppskattade och älskade honom mycket.

Det tredje året, när jag såg att samma text upprepades igen, gjorde jag narr av den och trodde inte längre på någonting. Jag började tvivla på allt annat igen. En dag, när jag studerade med min preceptor, sade jag till honom: »Säg mig sanningen? Allt vi får veta om religion, är det inte fabler, liksom den sista domen?«

Men vid detta gav han mig en fruktansvärd tillrättavisning och sa till mig att det var en förfärliga synd och ogudaktighet att ens ha haft tanken, och att om jag någonsin skulle säga något sådant igen, skulle han få mig piskad av min guvernant. Detta hot pikerade mig, och jag sade till honom: »Jag lovar Er att inte säga något sådant igen, men jag vill inte bli piskade, för Ni skulle alla ångra det om det hände.«

Jag sade detta till honom med en sådan imperiösa är att jag fick honom att skälva.«

Låt oss gå vidare från det lilla skrytets överdrift på slutet! Kristina får oss att bevittna det första uppvaknandet av den kritiska andan i hennes barnsjäl. Det skulle vara intressant att följa hennes utveckling tills tvivel och misstro dränktes i absolut underkastelse till påvlig auktoritet, men drottningen stoppade sin penna innan hon kom dit.

English translation (my own):

Kristina's studies mainly encompassed philology, history and theology, because this was then the basis of all good education. She quickly learned Latin, Greek, French, Spanish, Italian and German. She devours the classical authors, she penetrates into this world populated by abstractions that the historians of antiquity present to us. Later, she will also want to familiarise herself with the natural sciences, philosophy, arts and modern letters. Everything arouses her curiosity, she has a thirst for knowledge, she absorbs quickly, retains easily. Her brain, stuffed with lessons and readings, soon becomes a richly stocked storehouse of facts that she classifies lucidly and recalls effortlessly. She is what one calls very intelligent.

We often attach, especially when it comes to youth, preponderant importance to the receptive and resonant faculties of the mind. Learning and remembering easily are generally the qualities that earn a student the epithet of brilliant. The other side of intelligence, the ability to distinguish, to establish a synthesis, to apply abstract ideas to concrete facts, to use what we know usefully, all this comes only second line in our appreciation of the intellectual strengths of young people. It takes time to notice it. These, however, are the most valuable qualities and those which lead to victory in the fight for life. Who among us has not seen individuals, once known as dunces on school benches, carve out a career, while the brilliant subjects, the strong in theme, disappeared from the ranks early or were unable to get to create a position? The applause which saluted Kristina's intelligence since childhood was aimed above all, it is good to remember, at her receptive faculties.

From the age of twelve, the little Queen was to receive lessons of a much more practical scope than those of her teachers. The Grand Chancellor Oxenstierna came almost every day to talk with her and discuss affairs with her. And what affairs they were! It was the whole drama of the Thirty Years' War that the statesman unfolded in the eyes of the child, who learned to say my victories, my defeats, my armies, my people. What a feeling of her importance and her greatness must this little girl have had! How easy it is to develop in her an exceptionally great and generous character, but what a danger also to prepare in this young mind too favourable a ground for the development of the seeds of neurosis!

Religious education was given to her by her preceptor, Dr. Johannes Matthiæ. He was a good man, gentle, honest and tolerant. Kristina soon had an affection for him that would last a lifetime. She calls him her father, her papa, makes him her confidant, tells him her little sorrows, her thoughts, her dreams. It is touching to find under the Queen's pen, long after she had abjured the faith of her father, expressions of her gratitude for the one who had guided her to it. The doctor's lessons will have long been forgotten, but the memory of his paternal tenderness will have remained in Kristina's heart. Their correspondence will continue after she has abdicated, she will assist him in unhappy days and will transfer her benevolence to his sons. He therefore had everything he needed, this priest, who was at the same time a confidant and a friend, to lead a young soul on the path of religion. Now let us examine for a moment what this religion was.

Any doctrine is necessarily imperfect, as it must pass through a human brain, be translated by human ideas and words. But however imperfect it may be, a religion is always necessary to us. Even the most convinced disciples of modern criticism are content, with exceptions, to be, at least in name, Catholic, Orthodox, Protestant or Israelite, and they will probably be content with this until the day when a new Saint Francis or a new Luther will show humanity a purer truth, the great religion of the future. Luther did not have the strength to go as far as he would have liked. He had to stop halfway in his great struggle for freedom of conscience, and after him his people had distorted his work. In the Scandinavian countries, and especially in Sweden, the reformation had been political as well as religious. It was rather against popery than against Catholicism that it was directed. One no longer wanted to tolerate that an Italian priest meddled in the affairs of the country, that he drew money from it to enrich Roman princes or beautify a foreign city, one no longer wanted to see the wealth of the nation accumulate in the hands of prelates and monks, nor allow a law coming from outside to claim superiority over the laws that the country gave itself. It was first of all a liberation from Rome and from the Church, Roman and Papist, that was wanted. Dogmas only came second.

And, as for freedom of conscience, this generous dream of the first years of the Reformation, there remained very little in the new Protestant Church. The dogmas of Rome had been replaced by other dogmas, the Pope in flesh and blood of Rome by a pope made of paper which was called the symbolic books of the Church, and for this pope the same spiritual omnipotence was demanded as for the old one. One had changed masters, that is all, but one had this new master at home, and not in Rome. This was great progress and an advantage so precious in the eyes of the Protestant world that Sweden did not hesitate to shed the best of its blood to preserve it.

The new Church was, as we have said, just as authoritarian as the old one. Woe to him who dared to discuss its dogmas! There was an intolerance about this in Sweden which must have astonished even Cromwell's ambassador, the Puritan Whitelocke. Above all, one wanted unity in the faith. To compromise this unity through doubts and discussions was to make oneself the enemy of the Church, society and the State. However, by its very origin, this Church which declared itself founded on the right to free examination found itself much more weakly armed than the old one against doubt and criticism. Rome defended all free examination: it was clear, simple and logical. The Reformation admitted free examination, but only for its own sake, and up to a certain point arbitrarily fixed.

The new Church had yet another weak point: the extreme dryness of the worship. The reaction against the ceremonialism of Catholic worship had produced a divine service marked by pettiness and boredom. The temples stripped of their ornaments and only opening on Sundays and holidays, the poverty of the music, the absence of any pomp, all this gave an impression of coldness and severity. Preaching was the central and essential point of the service. The sermon, necessarily long, often became painful and tiring to listen to. To speak well for an hour, it takes much more talent than could be demanded of the great majority of pastors, tough, brave people whose education could be neither deep nor varied. These faults, it must be said, were not generally felt. On the contrary, the Swedish people showed a true attachment to the forms of their cult, but it is understandable that these forms offended a mind possessing the refined culture and aesthetic tastes of Kristina. Later, she would complain about the long and boring sermons she had to listen to in her youth, and she would show constant sympathy for the artistic grandiosity of the Catholic ceremonies. — Neurasthenic subjects are still easily impressed today by the religious pomp of Catholicism.

Kristina was already a grown woman when she showed her little taste for the Protestant service. But a long time ago now she had felt the first attacks of doubt. Here is her own account of her intimate struggles:

"I had barely reached the age of reason when I had become incredulous and distrustful. I had contempt for everything around me, especially for my women, from whom I could not bear any correction. My governess was also my aunt. This gave me some consideration and even love for her, but I only suffered the corrections with difficulty. I only had respect for my preceptor and my governor. They were also very honest people, and through the friendship and esteem I had for them I suffered everything from them, but they also had to give me reason for everything, and in this way they did not find any repugnance in me, and although I was incredulous and mistrustful, these two men, who were friends, had complete authority with me. They knew how to take me so well that they won my friendship and all my confidence. I studied with pleasure. I was curious beyond imagination, I wanted to learn everything, I wanted to know everything, but whatever confidence or authority these two men had with me, however persuaded I was of their probity, I couldn't help but distrust their reasons and reason in my way.

One of the things in the world which most strengthened my incredulity, and which seems to me worthy of being told to you, was what happened to me at around the age of six or seven. Finding myself, according to custom, for the first time, at the preaching of the last judgment, the preacher, exaggerating with great emphasis this last catastrophe, gave me such great fear that I thought all was lost. I imagined that Heaven and Earth would crush me in their fall. I began to cry bitterly, having imagined that this was going to happen in the moment. At the end of the sermon, I called my preceptor and asked him:

'What is this, my Father? Why didn't you tell me about this terrible day? What will become of me on that day? Is it going to happen tonight?'

He began to laugh at my naiveté and said to me: 'You will go to Paradise, but to go there you must obey your preceptor. You must pray to God and study.'

This response made me make reflections that I have never forgotten and which were certainly beyond my age and my capacity. The year after, I listened to the same sermon again, and, seeing the same judgment, I was again touched, but much less than the first time. I no longer cried, and when I left there I asked my preceptor again: 'When will this judgment come that one talks about so much?'

He said to me: 'It will come, it will come. Don't you worry about it, but only God knows when it will happen, and yet we must prepare for it.'

I was not very satisfied with this answer, and I began to reason in my own way and to doubt and distrust, almost even my preceptor, although I esteemed and loved him very much.

The third year, when I saw that the same text was being repeated again, I made fun of it and no longer believed anything. I started to doubt everything else again. One day, studying with my preceptor, I said to him: 'Tell me the truth? Everything we're told about religion, is it not fables, as well as the last judgment?'

But at this he gave me a terrible reprimand, telling me that it was a horrible sin and impiety to have even had the thought, and that if I ever said anything like that again, he would have me whipped by my governess. This threat piqued me, and I said to him: 'I promise you not to say anything like that again, but I don't want to be whipped, 'cause you'd all repent it if that happened.'

I said this to him with such an imperious air that I made him tremble."

Let us move on from the exaggeration of the little boast at the end! Kristina makes us witness the first awakening of the critical spirit in her child soul. It would be interesting to follow her development until doubt and disbelief were drowned in absolute submission to papal authority, but the Queen stopped her pen before getting there.


Above: Kristina.


Above: Johannes Matthiæ.


Above: Baron Carl Bildt.

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