Wednesday, July 17, 2024

Kristina in Pierre Hector Chanut's memoirs, February 1647 (New Style dates used)

Sources:

Mémoires de ce qui s'est passé en Suède, volume 1, pages 97 to 106, by Pierre Hector Chanut, published by Pierre Linage de Vauciennes, 1675


Anteckningar om det som tilldragit sig i Sverige ifrån år 1645 till år 1649, pages 101 to 111, translator unknown, published by Ecksteinska Boktryckeriet, 1826



Above: Kristina.

The excerpts:

Févr. 1647.
Le Corps des Ecclesiastiques de Suede se trouva troublé en ce temps pour quelques propositions de l'Evesque de Stregnez, autrefois Precepteur de la Reine, qui sembloit favoriser les opinions des Calvinistes sur l'abolition des Festes, la suppression des Ceremonies de l'Autel, & le Baptesme des enfans, qu'il ne croyoit pas absolument necessaire. On apprehendoit que la faveur de la Reine ne luy donnast de la protection en ces nouveautez; & toutes ces disputes d'école étoient tres-considerables, & tres-dangereuses en la conjoncture des affaires: Car il faloit, ou que la Reine souffrist que l'on censurast avec aigreur son Precepteur qu'elle aimoit, & de qui elle tenoit sa Religion, ou qu'elle s'exposast à la haine de tout son Clergé fort animé contre ces propositions, & selon toutes les apparences secrettement maintenu par des personnes puissantes dans l'Estat.

La Reine ayant receu des lettres d'Osnabrug, qui l'asseuroient que tout se preparoit à une bonne conclusion, appella à l'Audience le sieur Chanut, & luy fit part de cette nouvelle. Surquoy il luy répondit; qu'il avoit appris que les Ambassadeurs de l'Electeur de Brandebourg sembloient vouloir revenir à la premiere proposition, qu'ils avoient rejettée, & que s'ils l'acceptoient, il n'y auroit plus de difficulté à une paix seure, & parfaite. Mais la Reine luy repartit, que l'Electeur n'estoit plus recevable à y revenir; qu'il avoit opté de son costé; & que du sien elle avoit fait son compte sur la Pomeranie entiere, dont elle ne se vouloit point departir. Le sieur Chanut luy dit, qu'il ne luy en parloit alors que comme un particulier; mais qu'il ne pouvoit croire que sa sagesse, & sa bonté preferassent un party rude, & perilleux, à un accommodement benin, & asseuré; & qu'il se persuadoit que s'il avoit ordre de leurs Majestez de luy en parler en leur nom, elle ne resisteroit pas à une priere de cette consideration; surquoy elle ne répondit rien.

Dans le temps que ces choses se passoient la femme du Baron Oxenstiern estant morte à Osnabrug, le Chancelier entreprit avec chaleur de le marier avec une sœur du Comte Brahé Drost, qui estoit aussi veufve. Cette alliance donna de l'ombrage à la Reine, qui ne vouloit pas l'union de ces deux Maisons les plus puissantes du Royaume, & la pluspart du Senat ne l'approuvoient pas aussi; parce que ces deux Chefs ayant esté toûjours sinon divisez d'affection, au moins de differens avis, ceux qui n'eussent ozé prendre d'eux-mesmes des opinions contraires à celles du Chancelier, estoient asseurez d'avoir un appuy au Comte de Brahé Drost; au lieu que si ces deux Hommes s'unissoient une fois ensemble, personne n'auroit plus la hardiesse de tenir ferme contre eux.

Les Estats de Suede, qui s'estoient assemblez pour deliberer sur les propositions qu'on leur avoit faites, se remirent à la Reine, & à son Conseil pour aviser aux moyens de la Paix. Mais pour les deux autres articles, sçavoir de la levée des gens de guerre, & des contributions, il y eut quelques petites difficultez, qui se leverent peu à peu. La Noblesse vouloit absolument le couronnement de la Reine, & les Ecclesiastiques ouvrirent deux propositions: La premiere touchant la reformation de la dépence de la Maison Royale, qui excedoit celle du temps du feu Roy Gustave: Et l'autre, que le Celibat estoit une chose incommode, perilleuse, & que n'estant point approuvé dans l'Eglise, il estoit necessaire de supplier la Reine de prendre un Mary.

En ce temps-là l'Envoyé du Ragostki renouvellant la demande des quarante mil escus, que son Maistre pretendoit luy estre dûs par la Couronne de Suede; ajoûta qu'elle ne fist point de Paix sans stipuler, que les Eglises que l'on avoit ostées aux Protestans de Hongrie leur seroient renduës; & il offroit en cas de continuation de guerre, de la part de son Maistre, d'entrer dans l'alliance, & de mettre en campagne une armée considerable. Mais il eut peu de satisfaction sur le tout, au moins sur le dernier, & on luy fit connoître, que quand son Maistre voudroit prendre les armes contre l'Empereur, on luy bailleroit volontiers assistance.

Nous avons dit, que la Reine de Suede avoit promis exemption pour les quatre Monasteres de l'Archevesché de Bremen; mais estant tombée malade bien-tost aprés, cela fit differer l'expedition des Lettres qu'elle avoit promises; & ceux qui n'estoient pas satisfaits de ce qu'elle avoit accordé cette grace, écrivirent aux Administrateurs de cét Archevesché, d'envoyer promptement de grandes plaintes sur ces exemptions, & en cas que Sa Majesté les voulust continuer, de menacer d'une revolte de Soldatesque, ou d'un abandonnement des Païsans, qui estoient au desespoir de ce que le fardeau, dont on déchargeoit les autres, retomboit sur eux seuls.

La Reine, quoy que malade, voulant reconnoître les services du Maréchal Torstenshon, luy donna la dignité de Comte, pour luy, & sa posterité, avec dix mille Richedales de revenu en fonds assez prés de Stokolm.

Et le sieur Chanut ayant receu des lettres de la Reine Regente, qui luy ordonnoient de témoigner à la Reine de Suede l'inquietude où elle estoit sur l'avis qu'on luy avoit donné de sa maladie, il n'eut pas de peine à le luy persuader; & par hazard le Comte Magnus se rencontrant alors dans la chambre de la Reine, il confirma à sa Majesté, comme témoin oculaire, les asseurances qu'il luy donnoit de l'affection tendre, & sincere de leurs Majestez tres-Chrestiennes. Cette Princesse témoigna, qu'elle estoit tres-sensiblement obligée de l'amour, & du soin qu'elles avoient de sa personne, dont elle les remercieroit aussi-tost qu'elle seroit en estat de le faire.

La Reine au retour de sa maladie ne pût croire la nouvelle qu'on luy dit, que les Estats des Provinces-Unies avoient signé leur Traité avec l'Espagne. Pour s'en éclaircir, elle fit appeller le sieur Chanut, & de quelques déguisemens dont il couvrist un secret qu'il ne vouloit pas encore reveler, elle reconnut bien-tost que la France dissimuloit avec prudence ses sentimens, & elle regarda comme une adresse de son esprit ce qu'il luy dit; qu'il n'estoit pas croyable que des anciens Alliez; qui avoient de si grandes obligations à la France, fussent capables de luy faire la derniere infidelité; mais qu'au pis aller, ce procedé trop prompt ne pouvoit apporter d'autre inconvenient, que de presser de quelques jours la Paix avec le Roy d'Espagne, laquelle leurs Majestez pour le bien commun eussent desiré faire marcher de mesme pas que celle d'Allemagne.

Cependant le Duc de Curlande arriva de Pologne pour faire agréer le Traité proposé, & que les Venetiens fussent admis pour estre Mediateurs: Mais on n'espera pas que cette deputation produisist un grand effet; & la Reine disoit hautement, que de quatre Mediateurs que l'on avoit proposez pour cét accommodement, elle ne pouvoit prendre confiance qu'en la France seule.

Mais les Estats de Suede ayant fait prier la Reine d'avoir agreable que l'on songeast à son couronnement, sa Majesté les en fit remercier, par son Chancelier, qui leur remontra que cette action estant une des solemnelles qu'ils feroient jamais, il faloit du temps pour preparer les choses necessaires pour les ceremonies, & n'y rien obmettre des anciennes coûtumes, afin de faire paroître leur affection envers sa Majesté, & relever la gloire de leur Nation par cette Pompe; ensuite dequoy il leur proposa de deliberer du temps qu'ils jugeroient le plus commode pour le faire.

Il y avoit en Suede, pendant la Residence du sieur Chanut à Stokolm, plusieurs François & étrangers Catholiques, qui s'assembloient en son Hostel pour y entendre la Messe les jours de Festes, & Dimanches; les Suedois prirent ombrage de ces assemblées, en sorte que le sieur Guldenclos Secretaire de la Reine, fut trouver le sieur Chanut, à qui il dit de la part de sa Maistresse, que les Estats de Suede luy avoient remontré, qu'au prejudice des Loix fondamentales de l'Estat, qui deffendoient l'exercice d'aucune autre Religion que de l'Evangelique, un tres-grand nombre de Catholiques Romains s'assembloient publiquement en sa maison, dont il s'estoit élevé un si grand scandale, qu'on avoit esté obligé de supplier sa Majesté de le vouloir faire cesser; que la Reine luy avoit commandé de luy faire sçavoir qu'elle luy permettoit l'exercice de sa Religion pour toute la famille dans sa maison, & qu'elle le prioit de n'y admettre aucune autre personne de quelque Nation que ce fust. Il répondit à cét Envoyé de la Reine, qu'il ne pouvoit recevoir de sa Majesté, comme une grace, & une permission, sa liberté de l'exercice de sa Religion; puis qu'il la tenoit de leurs Majestez, qui l'avoient envoyé, & du droit des gens, & qu'il ne fermeroit point la porte aux Catholiques, qui y viendroient: Que leur Loy qu'ils appelloient fondamentale, bien qu'elle fust recente, & faite plus de deux mille ans depuis la fondation de leur Estat, selon leur calcul mesme, ne pouvoit abroger le droit des gens, qui donne des privileges particuliers aux personnes, & aux Ministres des Princes étrangers: Que leur Loy telle qu'elle estoit, deffendant l'exercice public, ne regardoit point celuy qui se faisoit en une maison étrangere par un privilege special, qui ne portoit ny suite, ny consequence; qu'aucun Suedois n'y alloit, mais seulement quelques François, qui n'estoient point chefs de famille, & qui n'avoient aucun établissement dans le païs: Qu'en France on n'en usoit pas ainsi envers les Ambassadeurs ou Residens de Suede, qu'ils faisoient prescher en leurs maisons ceux qui vouloient: Qu'il trouvoit bien étrange qu'on luy fist un incident, qu'on n'avoit pas fait au Resident de Portugal, dont la maison avoit toûjours esté ouverte aux Catholiques pendant la tenuë des Estats: Que le Baron de Rorthé son predecesseur n'avoit point deferé à un pareil avis, qui luy avoit esté donné par Messieurs les Regens: Que la Maison où il demeuroit, estoit la Maison du Roy son Maistre, dont par consequent il ne pouvoit refuser l'entrée aux Catholiques, & principalement à ceux qui estoient nais Sujets de sa Majesté: Et qu'enfin il estoit bien rude, qu'on le voulust obliger d'estre luy-mesme l'executeur de cette dure Loy, en exigeant de luy qu'il deffendit l'entrée de l'Eglise à ses Compatriotes. Ce Secretaire, qui estoit entierement attaché au Chancelier, lequel favorisoit toutes les intentions du Clergé, luy nia d'abord l'exemple qu'il avoit apporté du Baron de Rorthé, & le pressa avec bien plus d'importunité, qu'il n'en avoit ordre de la Reine; mais il n'en receut d'autre réponse, sinon qu'il écriroit en France, afin d'avoir sur cela les ordres de leurs Majestez, & que cependant il vivroit à son ordinaire, & tiendroit sa Maison ouverté à tous les Catholiques. «Avez-vous un ordre particulier de vivre ainsi», luy dit ce Secretaire? «Et vous qui me parlez, en avez-vous un aussi de la Reine de me faire cette demande», luy repartit le sieur Chanut. «Il est à craindre», luy dit ce Secretaire, «que si vous ne vous accommodez à ce que la Reine desire de vous, le peuple scandalizé ne s'émeuve, dont la Reine seroit fâchée.» «La Reine est trop puissante», luy répondit-il, «pour ne pas proteger les Ministres de ses Alliez; & le nom du Roy mon Maistre est si respecté en Suede, que je m'estonne qu'un homme d'honneur comme vous, me propose comme un inconvenient la crainte d'un peril, en faisant mon devoir.»

Le lendemain le sieur Chanut estant allé à l'Audience, aprés avoir parlé de plusieurs affaires à la Reine, il luy demanda si Guldenclos luy avoit rapporté la réponce de ce qu'il luy avoit dit de sa part: Elle luy dit, qu'elle sçavoit tout ce qui s'estoit passé entre-eux, & commença par une excuse generale de tout ce que le sieur de Guldenclos luy pouvoit avoir dit de fâcheux; luy allegua la rigueur de la Loy, la necessité que tous les Souverains ont de ne pas irriter les Puissans contre-eux; l'estat des affaires, qui l'obligeoient à témoigner son zele à la Religion; le pria de considerer comme une piece de Ceremonie cette Legation du sieur de Guldenclos; qu'elle n'avoit pû refuser cela aux Prestres, qui estoient assemblez; que la deffence qu'elle pretendoit, ne devoit s'étendre que jusques à ce que les Estats fussent levez. Mais voyant qu'il tenoit ferme à ne point refuser l'entrée de sa Maison aux Catholiques, Elle luy dit, que ce qui avoit fait parler des Prestres, estoit que la pluspart de ceux qui assistoient à la Messe estoient de ses domestiques, ou de ceux du Comte Magnus; qu'elle leur feroit dire sous main de n'y plus assister pendant les Estats, aprés quoy ils auroient la mesme liberté qu'auparavant d'y assister.

Mais le 20 du mois de Février, les Plenipotentiaires de Suede qui estoient à Osnabrug ayant écrit à la Reine que le Traité estoit signé, cette Princesse receut cette nouvelle avec des demonstrations ouvertes d'un contentement extrême; mais tous les Ministres estoient persuadez, que si les Plenipotentiaires eussent tenu ferme; ils pouvoient obtenir la Pomeranie toute entiere; & il estoit à craindre que sur un ordre nouveau, qu'on ne leur avoit envoyé que deux ou trois jours aprés, ils ne retractassent ce qu'ils avoient fait: Car cela eust scandalisé au dernier point toute l'Assemblée, qui eust crû que la Suede n'auroit pas voulu la Paix, & s'estoit joüée de ses Alliez. Les défiances au sieur Chanut venoient de ce qu'il avoit apris que plusieurs personnes de credit dans le Senat opinoient à desavoüer les Plenipotentiaires, & il apprehendoit que le Baron Oxenstiern, aprés avoir receu ces mauvais ordres, ne fist pas grand scrupule de se dédire ouvertement. Et la Reine, qui apprehendoit d'estre forcée de consentir à ce qu'elle ne vouloit pas par la violence des opinions, ne luy donna que des paroles generales; mais aprés de grandes contestations sur ce desaveu, la Reine par ses opinions, & par son autorité l'emporta, & l'on resolut que ce Traité seroit approuvé, sans y apporter aucun changement.

With modernised spelling:

Février 1647.
Le corps des ecclésiastiques de Suède se trouva troublé en ce temps pour quelques propositions de l'évêque de Strängnäs, autrefois précepteur de la reine, qui semblait favoriser les opinions des calvinistes sur l'abolition des fêtes, la suppression des cérémonies de l'autel, et le baptême des enfants, qu'il ne croyait pas absolument nécessaire. On appréhendait que la faveur de la reine ne lui donnât de la protection en ces nouveautés, et toutes ces disputes d'école étaient très considérables et très dangereuses en la conjoncture des affaires, car il fallait ou que la reine souffrît que l'on censurât avec aigreur son précepteur, qu'elle aimait et de qui elle tenait sa religion, ou qu'elle s'exposât à la haine de tout son clergé, fort animé contre ces propositions et, selon toutes les apparences, secrètement maintenu par des personnes puissantes dans l'État.

La reine ayant reçu des lettres d'Osnabrück, qui l'assuraient que tout se préparait à une bonne conclusion, appella à l'audience le sieur Chanut et lui fit part de cette nouvelle. Sur quoi il lui répondit qu'il avait appris que les ambassadeurs de l'électeur de Brandebourg semblaient vouloir revenir à la première proposition, qu'ils avaient rejettée, et que s'ils l'acceptaient, il n'y aurait plus de difficulté à une paix sûre et parfaite. Mais la reine lui repartit que l'électeur n'était plus recevable à y revenir, qu'il avait opté de son côté, et que du sien elle avait fait son compte sur la Poméranie entière, dont elle ne se voulait point départir.

Le sieur Chanut lui dit qu'il ne lui en parlait alors que comme un particulier, mais qu'il ne pouvait croire que sa sagesse et sa bonté préférassent un parti rude et périlleux à un accommodement bénin et assuré, et qu'il se persuadait que s'il avait ordre de Leurs Majestés de lui en parler en leur nom. Elle ne resisterait pas à une prière de cette considération, sur quoi elle ne répondit rien.

Dans le temps que ces choses se passaient la femme du baron Oxenstiern étant morte à Osnabrück, le chancelier entreprit avec chaleur de le marier avec une sœur du comte Brahe, drost, qui était aussi veuve. Cette alliance donna de l'ombrage à la reine, qui ne voulait pas l'union de ces deux maisons les plus puissantes du royaume, et la plupart du Sénat ne l'approuvaient pas aussi parce que ces deux chefs ayant été toujours sinon divisés d'affection, au moins de différents avis, ceux qui n'eussent osé prendre d'eux-mêmes des opinions contraires à celles du chancelier, étaient assurés d'avoir un appui au comte de Brahe drost; au lieu que si ces deux hommes s'unissaient une fois ensemble, personne n'aurait plus la hardiesse de tenir ferme contre eux.

Les États de Suede, qui s'étaient assemblés pour délibérer sur les propositions qu'on leur avait faites, se remirent à la reine et à son Conseil pour aviser aux moyens de la paix. Mais, pour les deux autres articles, savoir de la levée des gens de guerre et des contributions, il y eut quelques petites difficultés qui se lévèrent peu à peu. La noblesse voulait absolument le couronnement de la reine, et les ecclésiastiques ouvrirent deux propositions: la première touchant la réformation de la dépense de la Maison Royale, qui excédait celle du temps du feu roi Gustave; et l'autre, que le célibat était une chose incommode, perilleuse, et que, n'étant point approuvé dans l'Église, il était nécessaire de supplier la reine de prendre un mari.

En ce temps-là, l'envoyé du Rákóczi, renouvellant la demande des quarante mille écus que son maître prétendait lui être dûs par la Couronne de Suède, ajouta qu'elle ne fît point de paix sans stipuler que les églises que l'on avait ôtées aux protestants de Hongrie leur seraient rendues; et il offrait en cas de continuation de guerre de la part de son maître, d'entrer dans l'alliance, et de mettre en campagne une armée considérable. Mais il eut peu de satisfaction sur le tout, au moins sur le dernier, et on lui fit connaître que quand son maître voudrait prendre les armes contre l'empereur, on lui baillerait volontiers assistance.

Nous avons dit que la reine de Suède avait promis exemption pour les quatre monastères de l'archevêché de Brême; mais, étant tombée malade bientôt après, cela fit différer l'expédition des lettres qu'elle avait promises; et ceux qui n'étaient pas satisfaits de ce qu'elle avait accordé cette grâce écrivirent aux administrateurs de cet archevêché d'envoyer promptement de grandes plaintes sur ces exemptions et, en cas que Sa Majesté les voulût continuer, de menacer d'une révolte de soldatesque ou d'un abandonnement des paysans, qui étaient au désespoir de ce que le fardeau, dont on déchargeait les autres, retombait sur eux seuls.

La reine, quoique malade, voulant reconnaître les services du maréchal Torstensson, lui donna la dignité de comte, pour lui et sa postérité, avec dix mille richedales de revenu en fonds assez près de Stockholm.

Et le sieur Chanut ayant reçu des lettres de la reine-régente, qui lui ordonnaient de témoigner à la reine de Suède l'inquiétude où elle était sur l'avis qu'on lui avait donné de sa maladie, il n'eut pas de peine à le lui persuader; et, par hasard, le comte Magnus se rencontrant alors dans la chambre de la reine, il confirma à Sa Majesté, comme témoin oculaire, les assurances qu'il lui donnait de l'affection tendre et sincère de Leurs Majestés Très Chrétiennes. Cette princesse témoigna qu'elle était très sensiblement obligée de l'amour et du soin qu'elles avaient de sa personne, dont elle les remercierait aussitôt qu'elle serait en état de le faire.

La reine, au retour de sa maladie, ne put croire la nouvelle qu'on lui dit, que les États des Provinces-Unies avaient signé leur traité avec l'Espagne. Pour s'en éclaircir, elle fit appeller le sieur Chanut et, de quelques déguisements dont il couvrit un secret qu'il ne voulait pas encore révéler, elle reconnut bientôt que la France dissimulait avec prudence ses sentiments, et elle regarda comme une adresse de son esprit ce qu'il lui dit; qu'il n'était pas croyable que des anciens alliés, qui avaient de si grandes obligations à la France, fussent capables de lui faire la dernière infidélité, mais qu'au pis aller, ce procédé trop prompt ne pouvait apporter d'autre inconvenient que de presser de quelques jours la paix avec le roi d'Espagne, laquelle Leurs Majestés, pour le bien commun, eussent désiré faire marcher de même pas que celle d'Allemagne.

Cependant le duc de Courlande arriva de Pologne pour faire agréer le traité proposé, et que les Vénétiens fussent admis pour être médiateurs, mais on n'espéra pas que cette députation produisit un grand effet; et la reine disait hautement que de quatre médiateurs que l'on avait proposés pour cet accommodement, elle ne pouvait prendre confiance qu'en la France seule.

Mais les États de Suède ayant fait prier la reine d'avoir agréable que l'on songeât à son couronnement, Sa Majesté les en fit remercier par son chancelier, qui leur remontra que, cette action étant une des solennelles qu'ils feraient jamais, il fallait du temps pour préparer les choses nécessaires pour les cérémonies et n'y rien omettre des anciennes coutumes, afin de faire paraître leur affection envers Sa Majesté et réléver la gloire de leur nation par cette pompe, ensuite dequoi il leur proposa de délibérer du temps qu'ils jugeraient le plus commode pour le faire.

Il y avait en Suède, pendant la résidence du sieur Chanut à Stockholm, plusieurs Français et étrangers catholiques qui s'assemblaient en son hôtel pour y entendre la messe les jours de fêtes et dimanches. Les Suédois prirent ombrage de ces assemblées, en sorte que le sieur Gyldenclou, secrétaire de la reine, fut trouver le sieur Chanut, à qui il dit de la part de sa maîtresse que les États de Suède lui avaient remontré qu'au préjudice des lois fondamentales de l'État, qui défendaient l'exercice d'aucune autre religion que de l'évangelique, un très grand nombre de catholiques romains s'assemblaient publiquement en sa maison, dont il s'était élevé un si grand scandale qu'on avait été obligé de supplier Sa Majesté de le vouloir faire cesser; que la reine lui avait commandé de lui faire savoir qu'elle lui permettait l'exercice de sa religion pour toute la famille dans sa maison, et qu'elle le priait de n'y admettre aucune autre personne de quelque nation que ce fût.

Il répondit à cet envoyé de la reine qu'il ne pouvait recevoir de Sa Majesté, comme une grâce et une permission, sa liberté de l'exercice de sa religion, puisqu'il la tenait de Leurs Majestés, qui l'avaient envoyé, et du droit des gens, et qu'il ne fermerait point la porte aux catholiques qui y viendraient. Que leur loi qu'ils appellaient fondamentale, bien qu'elle fût récente et faite plus de deux mille ans depuis la fondation de leur État (selon leur calcul même) ne pouvait abroger le droit des gens, qui donne des privilèges particuliers aux personnes et aux ministres des princes étrangers; que leur loi, telle qu'elle était, défendant l'exercice public, ne regardait point celui qui se faisait en une maison étrangère par un privilège special qui ne portait ni suite, ni conséquence; qu'aucun Suédois n'y allait, mais seulement quelques Français, qui n'étaient point chefs de famille et qui n'avaient aucun établissement dans le pays.

Qu'en France on n'en usait pas ainsi envers les ambassadeurs ou résidents de Suède qu'ils faisaient prêcher en leurs maisons ceux qui voulaient; qu'il trouvait bien étrange qu'on lui fît un incident qu'on n'avait pas fait au résident de Portugal, dont la maison avait toujours été ouverte aux catholiques pendant la tenue des États; que le Baron de Rorté, son prédecesseur, n'avait point déféré à un pareil avis qui lui avait été donné par Messieurs les régents. Que la maison où il demeurait était la maison du Roi son maître, dont par conséquent il ne pouvait refuser l'entrée aux catholiques, et principalement à ceux qui étaient nés sujets de Sa Majesté; et qu'enfin il était bien rude qu'on le voulût obliger d'être lui-même l'exécuteur de cette dure loi, en exigeant de lui qu'il défendit l'entrée de l'église à ses compatriotes.

Ce secrétaire, qui était entièrement attaché au chancelier, lequel favorisait toutes les intentions du clergé, lui nia d'abord l'exemple qu'il avait apporté du baron de Rorté et le pressa avec bien plus d'importunité qu'il n'en avait ordre de la reine, mais il n'en reçut d'autre réponse, sinon qu'il écrirait en France, afin d'avoir sur cela les ordres de Leurs Majestés, et que cependant il vivrait à son ordinaire et tiendrait sa maison ouverté à tous les catholiques.

«Avez-vous un ordre particulier de vivre ainsi?», lui dit ce secrétaire.

«Et vous qui me parlez, en avez-vous un aussi de la reine de me faire cette demande?», lui repartit le sieur Chanut.

«Il est à craindre», lui dit ce secrétaire, «que si vous ne vous accommodez à ce que la reine désire de vous, le peuple scandalisé ne s'émeuve, dont la reine serait fâchée.»

«La reine est trop puissante», lui répondit-il, «pour ne pas protéger les ministres de ses alliés; et le nom du Roi mon maître est si respecté en Suède que je m'étonne qu'un homme d'honneur comme vous me propose, comme un inconvenient, la crainte d'un péril en faisant mon devoir.»

Le lendemain, le sieur Chanut étant allé à l'audience après avoir parlé de plusieurs affaires à la reine, il lui demanda si Gyldenclou lui avait rapporté la réponse de ce qu'il lui avait dit de sa part. Elle lui dit qu'elle savait tout ce qui s'était passé entre eux et commença par une excuse générale de tout ce que le sieur de Gyldenclou lui pouvait avoir dit de fâcheux, lui allégua la rigueur de la loi, la nécessité que tous les souverains ont de ne pas irriter les puissants contre eux; l'état des affaires qui l'obligeaient à témoigner son zèle à la religion; le pria de considérer comme une pièce de cérémonie cette légation du sieur de Gyldenclou, qu'elle n'avait pu refuser cela aux prêtres qui étaient assemblés, que la défense qu'elle prétendait ne devait s'étendre que jusqu'à ce que les États fussent levés.

Mais, voyant qu'il tenait ferme à ne point refuser l'entrée de sa maison aux catholiques, elle lui dit que ce qui avait fait parler des prêtres était que la plupart de ceux qui assistaient à la messe étaient de ses domestiques ou de ceux du comte Magnus, qu'elle leur ferait dire sous main de n'y plus assister pendant les États, après quoi ils auraient la même liberté qu'auparavant d'y assister.

Mais, le 20 du mois de février, les plénipotentiaires de Suède qui étaient à Osnabrück ayant écrit à la reine que le traité était signé, cette princesse reçut cette nouvelle avec des démonstrations ouvertes d'un contentement extrême; mais tous les ministres étaient persuadés que si les plénipotentiaires eussent tenu ferme, ils pouvaient obtenir la Poméranie toute entière, et il était à craindre que sur un ordre nouveau qu'on ne leur avait envoyé que deux ou trois jours après, ils ne retractassent ce qu'ils avaient fait, car cela eut scandalisé au dernier point toute l'assemblée, qui eut cru que la Suède n'aurait pas voulu la paix et s'était jouée de ses alliés.

Les défiances au sieur Chanut venaient de ce qu'il avait appris que plusieurs personnes de crédit dans le Sénat opinaient à désavouer les plénipotentiaires, et il appréhendait que le baron Oxenstiern, après avoir reçu ces mauvais ordres, ne fît pas grand scrupule de se dédire ouvertement. Et la reine, qui appréhendait d'être forcée de consentir à ce qu'elle ne voulait pas par la violence des opinions, ne lui donna que des paroles générales; mais, après de grandes contestations sur ce désaveu, la reine, par ses opinions et par son autorité, l'emporta; et l'on résolut que ce traité serait approuvé, sans y apporter aucun changement.

Swedish translation (by anonymous translator):

Februari 1647.
Andeliga Ståndet i Sverige var denna tid oroadt genom några förslag af Biskoppen i Strengnäs, fordom Drottningens informator, hvilken syntes gynna Calvinisterna, yrka festers, Altar-Ceremoniers och Barnadops afskaffande såsom ej alldeles nödvändiga. Man fruktade, att Drottningen skulle beskydda dessa nyheter, hvilka ehuru skoltvister, blefvo ganska vigtiga och farliga i sakernas dåvarande belägenhet: Drottningen måste antingen tåla att man med bitterhet anföll dess informator, som hon ällskade och af hvilken hon erhållit undervisning i Religionen, eller blottställa sig för Presterskapets hat, retadt mot dessa satser och synbart understödt af de förnämsta i staten.

Drottningen, som fått bref ifrån Osnabrüg, att allt nalkades ett lyckligt slut, kallade Herr Chanut till företräde och gaf honom del af denna underrättelse. Han svarade, att han hört att Kurförstens af Brandenburg Ambassadörer syntes villja återkomma till det första förslaget, hvilket de förut förkastat, men om de emottogo det, skulle ingen svårighet mer finnas för en säker och varaktig fred. Drottningen yttrade att detta intet nu mera vore antagligt, att Kurförsten redan valt och att hon icke ville afstå hela Pommern. Herr Chanut sade henne, att han nu endast talade såsom enskilt och trodde ej att hennes vishet och godhet skulle gifva ett hårdt och farligt beslut företräde framför en säker och vänlig förlikning; han var för öfrigt öfvertygad att om han var befald tala i Deras Majestäters namn, skulle hon ej emotstå en dylik bön; hvarpå hon intet svarade.

Baron Oxenstjernas Fru var död i Osnabrüg, och Riks-Kansleren önskade ifrigt gifta honom med Riks-Drotsen Grefve Brahes syster, som var änka. Detta giftermål ingaf Drottningen misstankar som ej önskade tvenne så mägtiga slägters förening och de fleste af Rådet gillade den ej heller, ty de begge hufvudmännen, om ej söndrade af böjelse, hade åtminstone alltid varit af olika tankar. De som sjelfva ej vågade sätta sig emot Riks-Kansleren funno alltid ett säkert stöd i Riks-Drotset, men om dessa begge män förenades, skulle ingen vara nog djerf att sätta sig emot den.

Rikets Ständer, hvilka voro församlade att öfverlägga de gjorda förslagen, öfverlemnade Drottningen och Rådet fredens afgörande; men angående krigsfolkets värfning och pålagorna uppkommo några små svårigheter, hvilka efter handen undanröjdes. Adeln önskade med ifver Drottningens Kröning och Prästeståndet afgaf tvänne Propositioner. Den första angåne de förminskning af utgifterne för det Kongliga Huset, hvilka öfverstego de som i Salig Konung Gustafs tid utbetaltes; den andra att då det ogifta ståndet var besvärligt, farligt och ej gilladt af kyrkan, anhöllo de hos Drottningen att taga sig en gemål.

Ragotskys sändebud förnyade den fordran, hans Herre trodde sig äga hos Svenska kronan af 40,000 R:d, tilläggande, att den ej borde sluta fred utan vilkor att de kyrkor man fråntagit Protestanterna i Ungern blefvo dem återgifne samt tillböd, i händelse af krigets fortsättande, ett förbund och en stark armé. Men han hade af allt föga tillfredsställelse i synnerhet af det sista förslaget, ty man underrättade honom att om dess herre tog vapen emot Kejsaren, skulle han gerna få bistånd.

Vi nämde förut, att Drottningen af Sverige lofvat befrielse för de 4 klostren i Brehmen, men befallningens utfärdande blef uppskjuten genom hennes sjukdom; de missnöjde med denna nåd skrefvo till Ärkestiftets Administratorer, att de skulle ifrigt beklaga sig i fall Hennes Majestät beviljade denna befrielses fortfarande, och hota med uppror af soldaterna eller utvandring af bönderna, hvilka voro i förtviflan öfver de nu endast dem drabbade plågor.

Drottningen, ehuru sjuk, ville belöna Fältmarskalken Torstensons förtjenster och upphöjde till Greflig värdighet honom och dess efterkommande med 10,000 R:dr i räntor af gods nära Stockholm.

Herr Chanut hade erhållit Drottningen Regentinnans befallning att hos Svenska Drottningen yttra hennes oro öfver de råd man gifvit under dess sjukdom, och han hade ej svårt att öfvertala henne; då Grefve Magnus träffades händelsevis uti Drottningens kammare, bekräftade han såsom ögonvittne försäkringarna om Deras Allra-Christeligaste Majestäters ömma tillgifvenhet. Denna Prinsessa yttrade, att hon var ganska känslofull för deras kärlek till hennes person och skulle sjelf tacka dem så snart hon vore i stånd dertill.

Drottningen, tillfrisknad, kunde ej tro nyheten att det Förenade Nederland underteknat Traktaten med Spanien. För att få upplysning, lät hon kalla Herr Chanut och med hvad förklädnad han än höljde den hemlighet han ej ville uppenbara, erfor hon, att Frankrike dolde försigtigt dess tänkesätt; hon ansåg som fintlighet hans yttrande: att det ej vore troligt att gamla Bundsförvanter, hvilka ägde så stora förbindelser till Frankrike, vore i stånd till sådan trolöshet; det värsta var, att detta hastiga steg ej kunde medföra annan olägenhet än att påskynda några dagar förr freden med Spanien, hvilken Deras Majestäter för det allmänna bästa önskade afsluta lika med Tysklands.

Hertigen af Kurland ankom emedlertid från Pohlen för att få den föreslagna Traktaten antagen och Venetianerne tillåtna såsom medlare. Man hoppades, att denna beskickning icke skulle medföra stor verkan och Drottningen yttrade högt, att af de 4 medlarna man föreslagit, kunde hon endast hysa förtroende för Frankrike.

Sveriges Ständer hade anhållit hos Drottningen att tänka på sin kröning, och Hennes Majestät tackade dem genom Riks-Kansleren, hvilken föreställde att till denna akt såsom en den högtidligaste, fordrades tid och stora tillredelser samt iakttagande af gamla plägseder för att visa deras kärlek för Hennes Majestät och upprätthålla Nationens ära; han föreslog sluteligen öfverläggning om tjenligaste tiden dertill.

Under Herr Chanuts visstande i Stockholm, församlades flere Franska och andra Katholiker i hans hus söndager och helgedagar för att höra messan. Svenskarna misstänkte detta och Herr Guldenclo, Drottningens Sekreterare, kom till honom och sade på hennes vägnar, att Ständerna föreställt henne, att, i trots af Rikets grundlag, som förbjöd utöfvandet af all annan Religion än den Evangeliska, ett stort antal Rommerske Katholiker församlade sig offentligt i hans hus, hvarigenom mycken förargelse uppkom; man hade derföre anhållit hos Hennes Majestät att detta måtte upphöra; Drottningen tillät väl Religions-öfning för hans husfolk, men bad honom ej insläppa någon annan af hvad nation det än vore. Han svarade Drottningens Sekreterare, att han ej kunde emottaga af Hennes Majestät såsom en nåd, fri Religions-öfning då han erhållit den af Deras Majestäter, hvilka sändt honom och af folkrätten, och han skulle ej stänga sina dörrar för Katholikerna. Den lag de kallade Grund-Lag, ehuru ny och stiftad för mer än 2000 år efter Rikets grundläggning, enligt deras egen uträkning, kunde ej afskaffa folkretten, som beskyddade enskilta personer och fremmande Furstars sändebud; Lagen sådan den var, förbjudande offentlig Religions-öfning angick ej den som hölls i ett utländskt hus i kraft af särskilt rättighet, utan någon följd eller vigt; ingen Svensk gick dit, endast några fransmän, hvilka icke voro hufvudmän för någon slägt eller bosatte i riket; man förhöll sig ej så i Frankrike emot Svenska sändebud, hvilka tillätos predikan i sina hus; han ansåg besynnerligt, att en dylik invändning intet gjordes mot Portugisiska Residenten, hvars hus alltid var öppet för Katholiker under Riksdagen; Baron de Rothé, hans företrädare, hade ej fogat sig efter en dylik underrättelse af Herrar förmyndare; det hus han bebodde tillhörde Konungen, dess Herre, hvarföre han intet kunde vägra inträde åt Katholikerna och förnämligast Hennes Majestäts undersåtare: Slutligen vore det nog hårdt att man ville tvinga honom sjelf verkställa denna grymma lag och förbjuda inträde i kyrkan för Katholikerna dess landsmän. Sekreteraren, fullkomligen tillgifven Riks-Kansleren, hvilken gynnade alla Presterskapets afsigter, nekade i anseende till Baron de Rothé och var enträgnare än Drottningen befallt honom, men erhöll ej annat svar än att Herr Chanut skulle skrifva till Frankrike, inhemta Deras Majestäters befallning, under tiden lefva på vanligt sätt och hålla sitt hus öppet för alla Katholiker. »Har ni särskilt befallning att så lefva«, frågade Sekreteraren? »och ni som talar till mig, har ni Drottningens befallning att göra mig denna fråga«, invände Herr Chanut. »Det är att frukta«, svarade Sekreteraren, »att om ni ej ingår på Drottningens begäran, skall folket, förargadt göra upplopp hvaröfver Drottningen skulle blifva mycket ledsen.« Han svarade: »Drottningen är nog mägtig för att beskydda Dess Bundsförvanters Ministrar och Konungens min Herres namn är så vördadt i Sverige att jag förundrar mig huru en man af heder som ni, anser farligt att jag gör min skyldighet.«

Dagen derpå hade Herr Chanut företräde hos Drottningen. Sedan han talt om andra saker, frågade han om Gyldenclo framburit hans svar. Hon svarade, att hon visste allt som tilldrägit sig och började en ursäkt för det förolämpande Herr Guldenclo kunnat yttra, förebärande lagens stränghet, nödvändigheten för alla Regenter att ej reta de mäktiga; sakernas tillstånd tvang henne att visa sitt nit för Religionen och hon bad honom anse Herr Gyldenclos beskickning såsom en Ceremoni, hvilken hon ej kunde vägra det församlade Presterskapet; förbudet skulle föröfrigt endast räcka under Riksdagen; men då hon såg att han var fast i sitt beslut att intet vägra Katholikerna inträde i sitt hus, sade hon att presternas föreställningar uppkommit deraf att större delen, som bivistade Messan, voro hennes och Grefve Magni betjenter; hon skulle under handen låta tillsäga dem att afstå derifrån endast under Riksdagen, hvarefter de erhöllo samma frihet som förut.

Den 20 Februari skrefvo de Svenska Fullmäktiga i Osnabrüg till Drottningen, att Traktaten var underteknad; hon emottog denna underrättelse med alla tecken af största förnöjelse, men alla Ministrarna voro öfvertygade att om de fullmäktiga varit ihärdiga hade de erhållit hela Pommern; det var att frukta i följd af den nya befallning man skickat dem två till tre dagar efteråt, att de skulle återkalla hvad de gjort. Detta skulle högeligen förarga hela Församlingen hvilken kunde tro att Svenskarna ej önskade fred och endast gäckade sina Bundsförvanter. Herr Chanuts misstankar uppkommo deraf, att flere ansedde personer i Rådet ansågo att man borde ogilla Plenipotentiairernes förhållande, och han fruktade derföre att Baron Oxenstjerna sedan han erhållit denna olyckliga befallning ej skulle göra sig stort samvete af att uppenbart återkalla allt. Drottningen, som fruktade bli tvungen att samtycka genom tänkesättens våldsamhet till det hon ej ville, yttrade endast allmänna ordalag; efter stora stridigheter om detta ogillande segrade Drottningen genom sin myndighet och sitt omdöme samt beslöt Traktatens gillande utan någon förändring.

English translation (my own):

February 1647.
The body of ecclesiastics in Sweden found itself disturbed at this time by some proposals of the Bishop of Strängnäs, formerly preceptor to the Queen, who seemed to favour the opinions of the Calvinists on the abolition of festivals, the suppression of altar ceremonies, and the baptism of infants, which he did not believe was absolutely necessary. It was feared that the Queen's favour would give him protection in these novelties, and all these school disputes were very considerable and very dangerous in the current climate of affairs, because it was necessary either for the Queen to suffer bitter censure of her preceptor, whom she loved and from whom she took her religion, or for her to expose herself to the hatred of all her clergy, who were very animated against these proposals and, to all appearances, secretly maintained by powerful people in the State.

The Queen having received letters from Osnabrück, which assured her that everything was preparing for a good conclusion, called Monsieur Chanut to the audience and informed him of this news. Whereupon he replied that he had learned that the ambassadors of the Elector of Brandenburg seemed to want to return to the first proposal, which they had rejected, and that if they accepted it, there would be no more difficulty to a secure and perfect peace. But the Queen replied that the Elector was no longer eligible to return, that he had opted for his side, and that on hers she had made her account of the whole of Pomerania, from which she did not want to part.

Monsieur Chanut told her that he only spoke to her about it as a private person, but that he could not believe that his wisdom and his goodness would prefer a rough and perilous course to a benign and assured accommodation, and that he persuaded himself only if he had orders from Their Majesties to speak to him about it in their name. She would not resist a prayer of this consideration, to which she answered nothing.

At the time that these things were happening, the wife of Baron Oxenstierna having died at Osnabrück, the Chancellor eagerly undertook to marry him to a sister of Count Brahe, the Steward, who was also a widow. This alliance gave umbrage to the Queen, who did not want the union of these two most powerful houses of the kingdom, and most of the Senate did not approve also because these two leaders had always been, if not divided of affection, at least of different opinions, those who would not have dared to take opinions of themselves contrary to those of the Chancellor, were assured of having support for Count Brahe, the Steward; whereas if these two men were once together, no one would have the boldness to hold firm against them.

The Estates of Sweden, which had assembled to deliberate on the proposals which had been made to them, entrusted themselves to the Queen and her Council to advise on the means of peace. But, for the two other articles, namely the levy of soldiers and contributions, there were some small difficulties which were gradually resolved. The nobility absolutely wanted the Queen to be crowned, and the ecclesiastics opened two proposals: the first concerning the reform of the expenditure of the Royal House, which exceeded that of the time of the late King Gustav; and the other, that celibacy was an inconvenient and perilous thing, and that, not being approved in the Church, it was necessary to beg the Queen to take a husband.

At that time, Rákóczi's envoy, renewing the demand for the forty thousand écus that his master claimed to be owed to him by the Crown of Sweden, added that it make no peace without stipulating that the churches that were taken from the Protestants of Hungary would be returned to them; and he offered, in the event of a continuation of the war on behalf of his master, to enter into the alliance, and to put a considerable army into the field. But he had little satisfaction with the whole thing, at least with the last one, and they made it known to him that when his master wanted to take up arms against the Emperor, they would gladly give him assistance.

One said that the Queen of Sweden had promised exemption for the four monasteries of the Archbishopric of Bremen; but, having fallen ill soon afterwards, this caused the sending of the letters she had promised to be postponed; and those who were not satisfied with her granting this grace wrote to the administrators of this archbishopric to promptly send great complaints on these exemptions and, in the event that Her Majesty wanted them to continue, to threaten a revolt of the soldies or abandonment of the peasants, who were in despair because the burden from which others were being relieved fell on them alone.

The Queen, although ill, wanting to recognise the services of Marshal Torstensson, gave him the dignity of count, for him and his posterity, with ten thousand riksdalers of income in funds fairly close to Stockholm.

And Monsieur Chanut having received letters from the Queen Regent which ordered him to show to the Queen of Sweden the concern she had about the notification given to her about her illness, he had no difficulty in persuading her; and, by chance, Count Magnus then meeting in the Queen's bedchamber, he confirmed to Her Majesty, as an eyewitness, the assurances he gave her of the tender and sincere affection of Their Most Christian Majesties. This princess testified that she was very much obliged for the love and care they had for her person, for which she would thank them as soon as she was able to do so.

The Queen, upon returning from her illness, could not believe the news she was told that the Estates of the United Provinces had signed their treaty with Spain. To clarify this, she called Monsieur Chanut and, through a few disguises with which he covered a secret that he did not yet want to reveal, she soon recognised that France was cautiously concealing its feelings, and she looked at it as an address from her mind what she told him; that it was unbelievable that former allies, who had such great obligations to France, were capable of being completely unfaithful to her, but that at worst, this too hasty procedure could not bring any other inconvenience than to hasten by a few days the peace with the King of Spain, which Their Majesties, for the common good, would have desired to make work in the same way as that of Germany.

In the meantime, the Duke of Courland arrived from Poland to have the proposed treaty approved, and that the Venetians were admitted to be mediators, but it was not hoped that this deputation would produce much effect; and the Queen said loudly that of the four mediators who had been proposed for this accommodation, she could only trust France alone.

But the Estates of Sweden having asked the Queen to agree that people should think of her coronation, Her Majesty had them thanked by her Chancellor, who showed them that, this action being one of the solemn ones that they would ever do, it took time to prepare the necessary things for the ceremonies and omit nothing from the ancient customs, in order to show their affection towards Her Majesty and raise the glory of their nation through this pomp, after which he proposed to them to deliberate on the time that they judged most convenient to do so.

There were in Sweden, during Monsieur Chanut's residence in Stockholm, several French and foreign Catholics who gathered in his hostel to hear mass on holidays and Sundays. The Swedes took umbrage at these assemblies, so that Lord Gyldenclou, secretary to the Queen, went to find Monsieur Chanut, to whom he said on behalf of his mistress that the Estates of Sweden had shown him that, to the prejudice of the fundamental laws of the State, which defended the exercise of no religion other than the evangelical, a very large number of Roman Catholics assembled publicly in his house, from which there arose such a great scandal that one had been obliged to beg Her Majesty to make it stop; that the Queen had ordered him to let him know that she allowed him the exercise of his religion for the whole family in his house, and that she begged him not to admit any other person of any nation whatsoever.

He replied to this envoy of the Queen that he could not receive from Her Majesty, as a grace and permission, his freedom to exercise his religion, since he received it from Their Majesties, who had sent him, and the law of nations, and that he would not close the door to Catholics who would come there. That their law which they called fundamental, although it was recent and made more than two thousand years since the founding of their State (according to their own calculation) could not abrogate the law of nations, which gives particular privileges to persons and to the ministers of foreign princes; that their law, such as it was, prohibiting public exercise, did not concern that which was carried out in a foreign house by a special privilege which carried neither consequence nor consequence; that no Swedes were going there, but only a few French people, who were not heads of families and who had no establishment in the country.

That in France it was not used in this way towards the ambassadors or residents of Sweden who had those who wanted to preach in their houses; that he found it very strange that an incident had been made of him that had not been made of the resident of Portugal, whose house had always been open to Catholics during the holding of the States; that the Baron de Rorté, his predecessor, had not complied with such an opinion which had been given to him by the regents. That the house where he lived was the house of the King, his master, to which consequently he could not refuse entry to Catholics, and especially to those who were born subjects of His Majesty; and that finally it was very harsh that they wanted to oblige him to be himself the executor of this harsh law, by requiring him to prohibit his compatriots from entering the church.

This secretary, who was entirely attached to the Chancellor, who favoured all the intentions of the clergy, first denied him the example he had brought from Baron de Rorté and pressed him with much more importunity than what he had orders for from the Queen, but he received no other response except that he would write to France, in order to have the orders of Their Majesties on this, and that, in the meantime, he would live as usual and keep his house open to all Catholics.

"Do you have a particular order to live like this?" said this secretary to him.

"And you who are speaking to me, do you also have one from the Queen to make this request of me?", replied Monsieur Chanut.

"It is to be feared", said this secretary, "that if you do not accommodate what the Queen desires of you, the scandalised people will be upset, with which the Queen would be angry."

"The Queen is too powerful", he replied, "not to protect the ministers of her allies; and the name of the King, my master, is so respected in Sweden that I am surprised that a man of honour like you should suggest to me, as an inconvenience, the fear of danger in doing my duty."

The next day, Monsieur Chanut having gone to the audience after having spoken to the Queen about several matters, he asked her if Gyldenclou had reported to her the answer to what he had said to her on his behalf. She told him that she knew everything that had happened between them and began with a general apology for anything untoward that Lord Gyldenclou could have said to him, alleging to him the rigour of the law, the necessity that all sovereigns must not irritate the powerful against them; the state of affairs which obliged him to show his zeal for religion; she asked him to consider this legation from Lord Gyldenclou as a ceremonial piece, that she could not refuse this to the priests who were assembled, that the defense she claimed should only extend until the Estates were lifted.

But, seeing that he was firm in not refusing entry to his house to Catholics, she told him that what had made the priests talk was that most of those who attended mass were his servants or those of Count Magnus, that she would have them informed under hand not to attend again during the Estates, after which they would have the same freedom as before to attend.

But, on February 20, the Swedish plenipotentiaries who were at Osnabrück having written to the Queen that the treaty was signed, this princess received this news with open demonstrations of extreme contentment; but all the ministers were persuaded that if the plenipotentiaries had held firm, they could obtain the whole of Pomerania, and it was to be feared that on a new order which had only been sent to them two or three days later, they would retract this which they had done, because it had scandalised the whole assembly to the last degree, which had believed that Sweden would not have wanted peace and had played games with its allies.

The mistrust in Monsieur Chanut came from the fact that he had learned that several people of credit in the Senate were willing to disavow the plenipotentiaries, and he feared that Baron Oxenstierna, after having received these bad orders, would not have great scruples about disavowing himself. openly. And the Queen, who feared being forced to consent to what she did not want by the violence of opinions, only gave him general words; but, after great disputes over this disavowal, the Queen, by her opinions and by her authority, prevailed; and it was resolved that this treaty would be approved, without making any changes.

Notes: Johan Oxenstierna's first wife, Anna Margareta Svantesdotter, had passed away on July 26/August 5 (Old Style), 1646, at age 31. She had been married to him since 1636. Anna had wanted to be buried in Jäder Church, but her mother Ebba Leijonhufvud's wish for her to be buried in the Sture family grave at Uppsala won out. Johan married Margareta Abrahamsdotter Brahe in 1647, and they remained married until his own death in 1657.

Marshal Lennart Torstensson became Count of Ortala and Väddö Parish in Uppland. His promotion to count took place on February 5/15 (Old Style).

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