Wednesday, July 24, 2024

Kristina's instructions for Bernhard von Rosenbach, dated June 4/14 (New Style), 1668

Source:

Riksarkivet, pages 46 to 49 in K 90; Utgångna och ingångna skrivelser; Drottning Kristina d. y. (Christina Alexandra); Svenska drottningars arkivaliesamlingar i riksarkivet; Kungliga arkiv






The memorandum (copy):

Jnstruction
pour
Le Sieur Rosenbac.
Jl irà au plustost, que faire Se pourrà a Stockholm oú il ferà les Svivantes propositions au Roy, et a la Regence, et employerà toutes Ses forces, et toutes son habilitè a les faire aggreer, et recevoir favorablement.

( 1. Jl demanderà pour la Reyne la libertè de l'exercice de la Religion en Svede, et tascherà de l'obtenir la plus ample, qu'il se pourrà Signeè des Estats.

Jl alleguerà pour l'obtenir le droit des Gens, l'usage universel des toutes les Nations, et l'exemple des particuliers, et des Ministres Estrangers en Svede mesme, remonstrant qu'il n'est pas raisonnable qu'on dispute a la Reÿne un Privilege, dont jouissent les moindres petits ministres des Princes estrangers. C'est ce point, qu'il faut Solliciter avec efficace, et tascher d'obtenir un Decret de la Diette le plus ample, qu'on pourrà pour avoir l'exercice libre Soubs ces Suivantes conditions.

( 1. Qu'il Soit permis a la Reyne toutes les fois, que Ses interests, Sa volontè, ou Son bon plaisir l'obligerà de venir en Svede, d'y ammener des Prestres de Sa Religion autant qu'ils luy Seront necessaires pour le Service de Sa Chappelle Royalle.

( 2. Qu'il sera permis â tous les Catholiques des Nations Estrangeres de frequenter les devotions aussy bïen qu'aux Domestiques de la Reyne mesme.

( 3. Que Sa M:tè ne pourra pas avoir parmy le nombre de Ses Ecclesiastiques des Jesuistes, ny autres Religieux reguliers de quelque Ordre, qu'ils puissent estre, et que Sur ce chapitre elle S'oblige de donner une ample promesse au Roy et aux Estats.

( 4. Qu'elle ne permettrà pas a Ses Domestiques Luteriens, ny a aucun autre Suedois de Se trouver present aux exercices des devotions qui Se feront en Sa Chappelle.

( 5. Toutes les fois que la Reyne voudrà venir en Svede, elle en donnerà aduis au Roy, et luy envoyerà la liste Speciale de ses Ecclesiastiques, a fin qu'ils Soient conneus pour tels a la Cour, et qu'elle aurà declarè luy estre absolum[en]t necessaire.

( 6. Qu'en cas que Sa M:te Se pourroit resoudre de faire quelque Seiour en Svede, a Stockholm ou ailleurs dans le[s] Villes, et lieux de Se[s] Domaines, et qu'il arrivast que quelqu'un de Ses Ecclesiastiques mourreroit durant ce Sejour, elle pourrà faire venir en sa place tel autre Prestre qu'il luy plairoit pourveu qu'elle observe tousjours l'exclusion des Jesuistes, et autres Religieux comm' il est dit icy dessus. Sa M:te voulant s'imposer d'elle mesme ces conditions pour oster des Esprits touts ombrages et pour leur faire voir que l'amour, qu'elle porte au Repos, et a la tranquillitè de la Svede luy fait condescendre a tout ce qu'elle peut accorder, avec honneur et conscience. Jl Se plaindra a ce propos aux Estats de l'affront qu'on a fait a la Reyne en l'obligeant de retourner de Norcopin menaçant son Prestre, et informera tout le monde de ce qui s'est passè.

( 2 Jl proposerà la Vente universelle des Biens et Domaines de la Reyne pour la Somme d'un million, et cinque cent mille escus d'argent content, ou assignations asseureés, et puisque Sa M:te n'ignore pas la difficultè qui Se trouverà dans le payement d'une Si grande Somme, et desirant des accommoder aux temps, elle propose de ceder Ses Domaines â condition que la Couronne luy engage, la Principautè de Breme pour la dite Somme pour en jouir Souuerainement jusques a ce qu'elle Soit deboursèe de la dite Somme.

Jl representerà au Conseill de Suede que la Couronne ne tire aucun profit, ny avantage de cette Province ruinèe, que tout l'estat, et les guarnisons necessaires payèes il resterà a peine a la Reyne de quoy Subsister du revenu de ce Pays, et que ce n'est pas une alienation de la Couronne, puisqu'elle pourrà tousjours la retirer moiennant cette Somme, ou bien la laisser jouir a la Reyne durant Sa vie sans en mettre plüs en peine.

Jl remonstrera que cet Eschange, ou bien cet engagement est utile a la Couronne.

( 1. Parce qu'il rend au Roy toute la Pomeranie, ou les Domaines de Sa M:te l'incommodent de la maniere, qui est Si notoire

( 2. Qu'il incorporerà a la Couronne Gotlandt, Olant, Norcopin, et Osel, qui l'incommodent Si fort presentement par leur separation, que cet eschange a este proposè a Sa M:te par le feu Roy, et eust estè executè, S'il eust vescu.

( 3. C'est un moyen expeditif de faire cesser tout en un coup toutes les pretentions de la Reyne, et de la Satisfaire a jamais, d'establir une Solide, cordiale, et reciproque amitiè entre Leurs Majestèz, puisqu'il n'y aura plus rien a desmeler entre elles.

( 4. Que la Couronne accroistra a Ses revenus par l'acquisition de ces Provinces de deux cent mille escus de rente, quoyque les Domaines de la Reyne ne peuvent luy valoir tant, mais elles vaudront cela asseurement au Roy.

Si l'on aimoit mieux donner de l'argent, on pourroit assigner a la Reyne Sur les Hollandois en cas qu'on en tire les Subsides d'eux, comm' on dit, et Si la Somme des Subsides Se trouveroit moindre, que la dite Somme, on pourroit ceder des Terres de la Reÿne a proportion, et par exemple les Biens de Pomeranie Seuls, ou tels autres, dont on pourroit convenir.

Jl faut traitter cette affaire avec grande dexteritè, la faire gouster, et la faciliter de toutes les façons possibles, et en obtenir un decret des Estats Generaux de Svede a fin que la Reyne puisse trouver toute la Soliditè et Seuretè en cette affaire, qui Sera necessaire pour Son respos et Satisfaction. Ce point estant le Second et principal de l'Envoy de Rosembac, il y employerâ toute la force de Son esprit, et tout Son adresse pour le faire reussir.

( 3. Jl Sollicitera l'entiere execution des Accordats de l'Abdication, c'est a dire qu'on mette la Reyne en possession du reste de ses Biens en Pomeranie, et qu'elle Soit dedomage de la Couronne de la perte de Ses revenus des annèes passèes Selon l'obligation et la promesse du Roy.

( 4. Jl demenderà instamment la restitution de Podagla remonstrāt la justice de la cause de la Reyne, et faisant comprendre le tort, et l'injustice, qui luy a estè faite en l'ostant a Sa M:te pour le donner a un perfide, et S'en plaindra hautement au Roy, et aux Estats, et leur en demanderà justice.

( 5. Jl demanderà payement de ce qui est deu a Sa M:té tant pour l'argent avancè que pour les logements des Trouppes Sur Ses Terres de Pomeranie.

( 6. Jl demandera l'assistence du Roy, pour estre payè de Liue, de Spar, et de Skantzwinkel ou de leurs heritiers, et autres Ministres de la Reyne, qui ont usè des malversations dans les maniments de Ses reuenus.

( 7. Jl demandera un Conte General, et particulier des tous les Ministres de la Reyne, de leurs administration, et forçera les gens a payer ce qu'ils doiuent.

( 8 Jl prendra une exacte information des droits des confiscations et des naufrages, qui appartiennent a la Reyne, taschera de Solliciter le payement par force, et justice.

( 9. Jl se plaindrà de la part de la Reyne de tous les prejudices, qui luy ont esté faits dans Ses droits, en demandera justice, et reparation au Roy, et aux Estats tant en General quant en particulier.

Toutes les Susdites affaires Se commettent au Soin, et a la fidelité du S:r Rosembac S M:te prenant toute confiance en Son adresse et habilité, qui S'employerà avec toute l'application requise pour bien reussir.

Au reste il fera tousjour[s] des raports a la Reyne de tout ce qui se passe, et receuera Ses ordres Sur toutes les propositions nouvelles, qu'on luy fera, et Se rendra digne du choix, que Sa M:te a fait de Sa personne et de l'honneur de sa confience[.] Faite a Hamb[o]urg ce 14 Juin 1668.
Christina Alexandra

With modernised spelling:

Instruction pour le sieur Rosenbach.
Il ira, au plutôt que faire se pourra, à Stockholm, où il fera les suivantes propositions au Roi et à la régence et emploiera toutes ses forces et toute son habileté a les faire agréer et recevoir favorablement:

1. Il demandera pour la Reine la liberté de l'exercice de la religion en Suède et tâchera de l'obtenir la plus ample qu'il se pourra, signée des États.

Il alleguera pour l'obtenir le droit des gens, l'usage universel des toutes les nations, et l'exemple des particuliers et des ministres étrangers en Suède même, remontrant qu'il n'est pas raisonnable qu'on dispute à la Reine un privilège, dont jouissent les moindres petits ministres des princes étrangers. C'est ce point qu'il faut solliciter avec efficace et tâcher d'obtenir un décret de la Diète le plus ample qu'on pourra pour avoir l'exercice libre sous ces suivantes conditions:

1. Qu'il soit permis à la Reine toutes les fois que ses intérêts, sa volonté, ou son bon plaisir l'obligera de venir en Suède d'y amener des prêtres de sa religion autant qu'ils lui seront nécessaires pour le service de sa chapelle royale.

2. Qu'il sera permis à tous les catholiques des nations étrangères de fréquenter les dévotions aussi bien qu'aux domestiques de la Reine même.

3. Que Sa Majesté ne pourra pas avoir parmi le nombre de ses ecclésiastiques des jésuites, ni autres religieux réguliers, de quelque ordre qu'ils puissent être; et que, sur ce chapitre, elle s'oblige de donner une ample promesse au Roi et aux États.

4. Qu'elle ne permettra pas à ses domestiques luthériens, ni à aucun autre Suédois, de se trouver présent aux exercices des dévotions qui se feront en sa chapelle.

5. Toutes les fois que la Reine voudra venir en Suède, elle en donnera avis au Roi et lui envoiera la liste spéciale de ses ecclésiastiques, afin qu'ils soient connus pour tels à la cour, et qu'elle aura déclaré lui être absolument nécessaire.

6. Qu'en cas que Sa Majesté se pourrait résoudre de faire quelque séjour en Suède, à Stockholm ou ailleurs dans les villes et lieux de ses domaines, et qu'il arrivât que quelqu'un de ses ecclésiastiques mourirait [mourrait] durant ce séjour, elle pourra faire venir en sa place tel autre prêtre qu'il lui plairait, pourvu qu'elle observe toujours l'exclusion des jésuites et autres religieux, comme il est dit ici-dessus; Sa Majesté voulant s'imposer d'elle même ces conditions pour ôter des esprits tous ombrages et pour leur faire voir que l'amour qu'elle porte au repos et à la tranquillité de la Suède lui fait condescendre à tout ce qu'elle peut accorder avec honneur et conscience.

Il se plaindra à ce propos aux États de l'affront qu'on a fait à la Reine en l'obligeant de retourner de Norrköping, menaçant son prêtre, et informera tout le monde de ce qui s'est passé.

2. Il proposera la vente universelle des biens et domaines de la Reine pour la somme d'un million et cinque cent mille écus d'argent comptant, ou assignations assurées; et puisque Sa Majesté n'ignore pas la difficulté qui se trouvera dans le paiement d'une si grande somme, et désirant des accommoder aux temps, elle propose de céder ses domaines, à condition que la Couronne lui engage la principauté de Brême pour ladite somme pour en jouir souverainement jusqu'à ce qu'elle soit déboursée de ladite somme.

Il représentera au Conseil de Suède que la Couronne ne tire aucun profit, ni avantage de cette province ruinée; que, tout l'état et les garnisons nécessaires payées, il restera à peine à la reine de quoi subsister du revenu de ce pays; et que ce n'est pas une alienation de la Couronne, puisqu'elle pourra toujours la retirer, moyennant cette somme, ou bien la laisser jouir à la Reine durant sa vie sans en mettre plus en peine.

Il remontrera que cet échange, ou bien cet engagement, est utile à la Couronne,

1. parce qu'il rend au Roi toute la Poméranie, où les domaines de Sa Majesté l'incommodent de la manière qui est si notoire.

2. Qu'il incorporera à la Couronne Gotlande, Ölande, Norrköping et Ösel, qui l'incommodent si fort présentement par leur séparation; que cet échange a été proposé à Sa Majesté par le feu Roi et eût été exécuté s'il eût vécu.

3. C'est un moyen expéditif de faire cesser, tout en un coup, toutes les prétentions de la Reine et de la satisfaire à jamais, d'établir une solide, cordiale et réciproque amitié entre Leurs Majestés, puisqu'il n'y aura plus rien à démêler entre elles.

4. Que la Couronne accroîtra à ses revenus par l'acquisition de ces provinces de deux cent mille écus de rente, quoique les domaines de la Reine ne peuvent lui valoir tant, mais elles vaudront cela assurément au Roi.

Si l'on aimait mieux donner de l'argent, on pourrait assigner à la Reine sur les Hollandais en cas qu'on en tire les subsides d'eux, comme on dit; et si la somme des subsides se trouverait moindre que ladite somme, on pourrait céder des terres de la Reine à proportion, et par exemple les biens de Poméranie seuls ou tels autres, dont on pourrait convenir.

Il faut traiter cette affaire avec grande dextérité, la faire goûter et la faciliter de toutes les façons possibles, et en obtenir un décret des États Généraux de Suède, afin que la Reine puisse trouver toute la solidité et sûreté en cette affaire qui sera nécessaire pour son repos et satisfaction. Ce point étant le second et principal de l'envoi de Rosenbach, il y emploiera toute la force de son esprit et tout son adresse pour le faire réussir.

3. Il sollicitera l'entière exécution des accordats de l'abdication, c'est-à-dire qu'on mette la Reine en possession du reste de ses biens en Poméranie et qu'elle soit dédommagée de la Couronne de la perte de ses revenus des années passées, selon l'obligation et la promesse du Roi.

4. Il demandera instamment la restitution de Pudagla, remontrant la justice de la cause de la Reine et faisant comprendre le tort et l'injustice qui lui a été faite en l'ôtant à Sa Majesté pour le donner a un perfide; et [il] s'en plaindra hautement au Roi et aux États et leur en demandera justice.

5. Il demandera paiement de ce qui est dû à Sa Majesté, tant pour l'argent avancé que pour les logements des troupes sur ses terres de Poméranie.

6. Il demandera l'assistence du Roi pour être payé de Lif, de Sparre et de Schatzwinkel, ou de leurs héritiers et autres ministres de la Reine, qui ont usé des malversations dans les maniments de ses revenus.

7. Il demandera un compte général, et particulier des tous les ministres de la Reine, de leurs administration, et forcera les gens à payer ce qu'ils doivent.

8. Il prendra une exacte information des droits des confiscations et des naufrages qui appartiennent à la Reine, tâchera de solliciter le paiement par force et justice.

9. Il se plaindra de la part de la Reine de tous les préjudices qui lui ont été faits dans ses droits, en demandera justice et réparation au Roi et aux États, tant en général quant en particulier.

Toutes les susdites affaires se commettent au soin et a la fidélité du sieur Rosenbach, Sa Majesté prenant toute confiance en son adresse et habileté qui s'emploiera avec toute l'application requise pour bien réussir.

Au reste, il fera toujours des rapports à la Reine de tout ce qui se passe et recevra ses ordres sur toutes les propositions nouvelles qu'on lui fera; et [il] se rendra digne du choix que Sa Majesté a fait de sa personne et de l'honneur de sa confiance. Faite à Hambourg, ce 14 juin 1668.
Christine Alexandra.

Swedish translation (my own):

Instruktion för herr Rosenbach.
Han skall så snart som möjligt bege sig till Stockholm, där han skall göra följande förslag till Konungen och förmyndarregeringen, och han skall använda all sin kraft och all sin förmåga att få dem antagna och väl mottagna:

1. Han skall be om Drottningens frihet att utöva religion i Sverige, och han skall försöka få den så brett som möjligt, undertecknad av Ständerna.

För att erhålla den kommer han att påstå folklagen, alla nationers universella bruk och exemplet för enskilda och utrikesministrar i Sverige självt, vilket visar att det inte är rimligt att man bestrider med Drottningen ett privilegium som de minsta ministrar av utländska furstar njuter. Detta är den punkt som måste eftersträvas på ett effektivt sätt och ett försök göras att få ett dekret från Riksdagen så omfattande som möjligt för att ha den fria utövandet under följande villkor:

1. Att Drottningen får, närhelst hennes intressen, hennes vilja eller hennes välbehag förpliktar henne att komma till Sverige, ditföra präster av hennes religion, så många som behövs för hennes kungliga kapells tjänst.

2. Att alla katoliker från främmande nationer tillåts delta i andakter, så väl som Drottningens tjänare själv.

3. Att Hennes Majestät icke må ha bland sina kyrkliga jesuiters antal, ej heller andra regelbundna religiösa män, av vilken orden de än må vara; och att hon i detta ämne förpliktar sig att ge Konungen och Ständerna ett brett löfte.

4. Att hon icke låter sina lutherska tjänare, ej heller några andra svenskar, vara närvarande vid de andaktersövningar, som skall hållas i hennes kapell.

5. Närhelst Drottningen önskar komma till Sverige, skall hon underrätta Konungen och sända honom en särskild förteckning över sina kyrkligheter, så att de vid hovet kan bli kända som sådana, och att hon har förklarat dem vara henne absolut nödvändiga.

6. Att för det fall Hennes Majestät kunde besluta att göra någon vistelse i Sverige, i Stockholm eller annorstädes i städer och orter på hennes domäner, och att om det skulle ske att någon av hennes kyrkliga skulle dö under denna vistelse, hon kan inbringa i hans ställe sådan annan präst som hon vill, förutsatt att hon alltid iakttar uteslutningen av jesuiterna och andra religiösa män, som ovan sagts; Hennes Majestät vill ålägga sig dessa villkor för att avlägsna all misstanke från sinnena och visa dem att den kärlek hon bär till Sveriges lugn och ro gör henne kondescendera till allt vad hon med heder och samvete kan instämma.

Han skall i detta hänseende klaga till Ständerna över den förolämpning som gjorts mot Drottningen genom att tvinga henne att återvända från Norrköping, hotande hennes präst, och han skall informera alla om vad som hänt.

2. Han skall föreslå en allmän försäljning av Drottningens gods och domäner för summan av en miljon och femhundra tusen écus i kontanter, eller försäkrade uppdrag; och då Hennes Majestät icke är okunnig om den svårighet, som kommer att möta vid betalningen av en så stor summa, och vill tillgodose dem till tiden, föreslår hon att avstå sina domäner, på villkor att Kronan pantsätter henne furstendömet Bremen för nämnda summa att njuta det suveränt tills hon utbetalas från nämnda summa.

Han kommer att förespråka för Sveriges Råd att Kronan inte har någon vinst eller fördel av denna ruinerade provins; att, då hela staten och de nödiga garnisonerna betalas, det knappt kommer att finnas kvar för Drottningen nog att livnära sig på detta lands inkomster; och att detta inte är en alienation av Kronan, ty den alltid kommer att kunna dra tillbaka den, för denna summa, eller också låta Drottningen njuta av den under sin livstid utan att sätta sig själv i några problem.

Han skall visa att detta utbyte, eller snarare detta engagemang, är användbart för Kronan,

1. därför att det återvänder till Konungen hela Pommern, där Hennes Majestäts domäner besvärar henne på det sätt som är så beryktat.

2. Att han skall inkorporera i Kronan Gotland, Öland, Norrköping och Ösel, som för närvarande besvär henne så mycket genom deras separation; att detta utbyte föreslagits Hennes Majestät av den salige Konungen och skulle ha blivit verkställt om han levt.

3. Det är ett snabbt sätt att på en gång sätta stopp för alla Drottningens anspråk och tillfredsställa henne för alltid, att upprätta en solid, hjärtlig och ömsesidig vänskap mellan Deras Majestäter, eftersom det inte kommer att finnas något mer att reda ut däremellan.

4. Att Kronan skall öka sina inkomster genom förvärvet av dessa provinser med tvåhundratusen écus i hyra, fastän Drottningens domäner inte kan vara värda så mycket för henne, men de kommer säkert att vara värda så mycket för Konungen.

Om man föredrog att ge pengar, kunde man tilldela Drottningen på holländarna i fall man drar subventionerna från dem, som man säger; och om subventionernas summa skulle befinnas mindre än nämnda summa, kunde man i proportion avstå Drottningens länder och till exempel Pommerns gods ensamt eller sådana andra, som man kunde komma överens om.

Man måste behandla denna affär med stor skicklighet, få den att smakas och underlätta den på alla möjliga sätt och få ett dekret från Sveriges Ständer, så att Drottningen kan finna all den soliditet och trygghet i denna affär som kommer att bli nödvändiga för hennes vila och tillfredsställelse. Eftersom denna punkt är den andra och viktigaste av Rosenbachs utskick, skall han använda all sin kraft och all sin adress för att få det att lyckas.

3. Han kommer att begära fullständigt verkställande av abdikationens överenskommelser, det vill säga att Drottningen sätts i besittning av återstoden av hennes gods i Pommern och att hon av Kronan ersätts för förlorad inkomst av gångna år, enligt förpliktelse och löfte av Konungen.

4. Han skall omedelbart begära återställandet av Pudagla, visa rättvisan i Drottningens sak och klargöra det orätt och orättvisa som har gjorts mot henne genom att ta det från Hennes Majestät att ge det till en svekfull man; och han skall klaga högt till Konungen och Ständerna och be dem om rättvisa.

5. Han skall begära betalning av vad som tillkommer Hennes Majestät, både för de framskjutna pengarna och för truppernas inkvartering på hennes länder i Pommern.

6. Han skall begära att Konungens hjälp betalas av Lif, Sparre och Schatzwinkel eller av deras arvingar och andra ministrar till drottningen, som har använt missförhållanden vid hanteringen av hennes inkomster.

7. Han skall be om en allmän och särskild redogörelse för alla Drottningens ministrar, av deras administration, och han skall tvinga människor att betala vad de är skyldiga.

8. Han skall ta exakt information om rättigheterna till konfiskationer och skeppsvrak som tillhör Drottningen, han skall försöka begära betalning med våld och rättvisa.

9. Han skall klaga på Drottningens vägnar över all skada som henne blivit tillfogad i hennes rätt, han skall begära rättvisa och gottgörelse av Konungen och Ständerna, både i allmänhet och i synnerhet.

Alla de ovannämnda angelägenheterna är förpliktade till herr Rosenbachs omsorg och trohet, Hennes Majestät har fullt förtroende för hans adress och förmåga, som han skall använda med all den ansökan som krävs för att lyckas väl.

Dessutom skall han alltid rapportera till Drottningen om allt som händer och skall ta emot hennes order om alla nya förslag som ställs till honom; och han skall göra sig värdig det val som Hennes Majestät har gjort av sin person och av hennes förtroendes ära. Gjort i Hamburg, den 14 juni 1668.
Kristina Alexandra.

English translation (my own):

Instruction for Lord Rosenbach.
He will go, as soon as possible, to Stockholm, where he will make the following propositions to the King and the regency, and he will use all his strength and all his ability to have them accepted and received favourably:

1. He will ask for the Queen the freedom to practice religion in Sweden, and he will try to obtain it as broadly as possible, signed by the Estates.

To obtain it, he will allege the law of nations, the universal usage of all nations, and the example of individuals and foreign ministers in Sweden itself, showing that it is not reasonable that one disputes with the Queen a privilege which the least little ministers of foreign princes enjoy. This is the point that must be solicited effectively and an attempt made to obtain a decree from the Riksdag as ample as possible to have the free exercise under these following conditions:

1. That the Queen be permitted, whenever her interests, her will, or her good pleasure oblige her to come to Sweden, to bring priests of her religion there, as many as are necessary for the service of her royal chapel.

2. That all Catholics of foreign nations be permitted to attend devotions, as well as the servants of the Queen herself.

3. That Her Majesty may not have among the number of her ecclesiastics Jesuits, nor other regular religious men, of whatever order they may be; and that, on this subject, she obliges herself to give a broad promise to the King and the Estates.

4. That she will not allow her Lutheran servants, nor any other Swedes, to be present at the exercises of devotions which will be held in her chapel.

5. Whenever the Queen wishes to come to Sweden, she will give notice to the King and send him a special list of her ecclesiastics so that they may be known as such at court, and that she will have declared them to be absolutely necessary to her.

6. That in the event that Her Majesty could resolve to make some stay in Sweden, at Stockholm or elsewhere in the cities and places of her domains, and that if it should happen that one of her ecclesiastics should die during this stay, she may bring in his place such other priest as she pleases, provided that she always observes the exclusion of the Jesuits and other religious men, as stated above; Her Majesty wishing to impose these conditions on herself to remove all suspicion from minds and to show them that the love she bears for the repose and tranquility of Sweden makes her condescend to all that she can accord with honour and conscience.

He will complain in this regard to the Estates about the affront that was made to the Queen by forcing her to return from Norrköping, threatening her priest, and he will inform everyone of what happened.

2. He will propose the universal sale of the Queen's estates and domains for the sum of one million and five hundred thousand écus in cash, or assured assignations; and as Her Majesty is not ignorant of the difficulty which will be encountered in the payment of so large a sum, and wishing to accommodate them to the times, she proposes to cede her domains, on condition that the Crown pledges to her the principality of Bremen for the said sum to enjoy it sovereignly until she is disbursed from the said sum.

He will represent to the Council of Sweden that the Crown derives no profit or advantage from this ruined province; that, all the state and the necessary garrisons being paid, there will barely remain for the Queen enough to subsist on from the income of this country; and that this is not an alienation of the Crown, as it will always be able to withdraw it, for this sum, or else let the Queen enjoy it during her lifetime without putting herself in any more trouble.

He will show that this exchange, or rather this engagement, is useful to the Crown,

1. because it returns to the King all of Pomerania, where Her Majesty's domains inconvenience her in the manner that is so notorious.

2. That he will incorporate into the Crown Gotland, Öland, Norrköping and Ösel, which inconvenience her so much at present by their separation; that this exchange was proposed to Her Majesty by the late King and would have been executed if he had lived.

3. It is an expeditious means of putting an end, all at once, to all the pretensions of the Queen and of satisfying her forever, of establishing a solid, cordial and reciprocal friendship between Their Majesties, as there will be nothing more to untangle between them.

4. That the Crown will increase its revenues by the acquisition of these provinces by two hundred thousand écus of rent, although the Queen's domains cannot be worth so much to her, but they will certainly be worth that much to the King.

If one preferred to give money, one could assign to the Queen on the Dutch in case one draws the subsidies from them, as they say; and if the sum of the subsidies would be found less than the said sum, one could cede the Queen's lands in proportion, and for example the goods of Pomerania alone or such others, as one could agree.

One must treat this affair with great dexterity, make it be tasted, and facilitate it in all possible ways, and obtain a decree from the Estates General of Sweden, so that the Queen can find all the solidity and security in this affair which will be necessary for her repose and satisfaction. This point being the second and principal of Rosenbach's dispatch, he shall use all the force of his mind and all his address to make it succeed.

3. He will request the full execution of the agreements of the abdication, that is to say, that the Queen be put in possession of the remainder of her estates in Pomerania and that she be compensated by the Crown for the loss of her income of past years, according to the obligation and promise of the King.

4. He will urgently request the restitution of Pudagla, showing the justice of the Queen's cause and making clear the wrong and injustice that has been done to her in taking it from Her Majesty to give it to a perfidious man; and he will complain loudly to the King and the Estates and ask them for justice.

5. He will request payment of what is due to Her Majesty, both for the money advanced and for the lodgings of the troops on her lands in Pomerania.

6. He will ask the King's assistance to be paid by Lif, Sparre and Schatzwinkel, or by their heirs and other ministers of the Queen, who have used malversations in the handling of her revenues.

7. He will ask for a general and particular account of all the Queen's ministers, of their administration, and he will force people to pay what they owe.

8. He will take exact information of the rights of confiscations and shipwrecks which belong to the Queen, he will try to solicit payment by force and justice.

9. He will complain on behalf of the Queen of all the harm which has been done to her in her rights, he will ask for justice and reparation from the King and the Estates, both in general and in particular.

All the above-mentioned affairs are committed to the care and loyalty of Lord Rosenbach, Her Majesty having full confidence in his address and ability, which he shall employ with all the application required to succeed well.

Moreover, he will always report to the Queen on everything that happens and will receive her orders on all new propositions that are made to him; and he will make himself worthy of the choice that Her Majesty has made of his person and of the honour of her trust. Made at Hamburg, June 14, 1668.
Kristina Alexandra.


Above: Kristina.

Note: Ösel is the old German and Swedish name for the Estonian island of Saaremaa.

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