Wednesday, June 12, 2024

Excerpt on the last two years of Kristina's reign, her/his/their abdication, its immediate aftermath, and Kristina's departure from Sweden, from a history of Gustav Adolf's life, death and legacy

Sources:

Bibliothèque interuniversitaire (Montpellier); Manuscrits de la reine Christine; Miscellanea politica; Miscellanea politica; La vie du Grand Gustave et sa mort (pages 30v-31r to 36v-37r)


Christine (1626-1689 ; reine de Suède), Manuscrits de la reine Christine: Miscellanea politica, : , 1601-1700.

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Copyright SCDI-UPV - Collections Université de Montpellier (shelfmark H 258).

Mémoires concernant Christine, reine de Suède, volume 3, pages 166 to 173, compiled and edited by Johan Arckenholtz, 1759


The excerpt (with Kristina's comments in parentheses and italics; some of these comments are in her/his/their own hand while others are copied or written in Andreas Galdenblad's hand):

Apres il se retira en Oeland, et s'enferma si estroittement chez luy, qu'il n'en sortit que pour visiter le Prince Jean Casimir son Pere, et Jacques de la Gardie Connestable (il estoit aueugle) de Svede qui moururent presque en mesme temps. Jl estoit chagrin d'estre exclus des affaires, et de n'estre point appellé au Senat dont deux raisons luy fermoient l'entrée. L'un[e] l'humeur du Chancelier Oxenstiern qui ne vouloit dependre que de sa Maistresse (C'est une grande loüange qu'il donne au Chancelier.) et l'autre celle de la Reyne qui estoit jalouse de son authorité. (Cela est vray, J'en fus plus jalouse qu'on ne peut S'immaginer, mais ce n'estoit pas du Conétable.). Mais enfin elle s'ennuya du Gouvernement (Cela est faux) et ne pouvant se resoudre à le partager (Sans doute ie elle ne l'aurois jamais partagé) elle fist dissein de la [sic] quitter tout-à-fait[.] Elle enuoya le Comte Magnus pour disposer (Cela est faux; le Comte Magnus estoit exilé de la Cour et dans la derniere disgrace[.] touttes ses affaire[s] ne passerent pas par les mains du Conte Magnus qui ny eust aucune part) le Prince à l'accepter, et pour en faire la demission dans le Senat; elle y convoqua tous les Senateurs, Elle leur dit qu'elle ne les avoit avoit pas fait assembler, pour demander leurs auis, mais pour leur declarer sa voluntez. Qu'elle estoit desormais inflexible dans ses Sentimens. et que si elle s'estoit laissé[e] vaincre à leurs prieres il y avoit deux ans, Elle n'estoit plus dans cette disposition. Qu'elle avoit pris sa derniere resolution, et qu'ils ne devoient songer qu'à la faire reüssir. Ensuite elle en confera à Nicopin avec le Prince, et depuis encore au retour a Vestros, et estant demeurez d'accord de toutes choses, elle luy dit qu'elle ne le manderoit plus que pour le Saluer Roy. (Cela est vray.) Elle luy ordonna encore de ne se pas eloigner, et de demeurer en l'une de ses maisons autour de Stokolm. Les Estats estants assemblez elle leur proposa le dessein de son abdication, et les inuita de pourvoir à sa Subsistance, dont elle estoit déja convenüe avec le Prince. Les deputez de la Noblesse l'ayant priée de ne point quitter la Couronne, elle leur repondit que s'ils en avoient encore vne a luy offrir, elle la refuseroit avec une égale fermetée; et que pour y mettre le Prince, et l'asseurer ainsi le repos de l'Estat, Elle vouloit qu'en cas le Prince n'eust point d'Enfans, on nommast le Comte Tot pour son Successeur, et qu'on luy reconnust pour Prince de son sang (quelles faussetes. Ou diable a[t] il trouué de telles chimeres), comme en effet il en estoit sorti du costé des femmes (quelle[s] faussetes[.] que cet homme parle Sottement). Mais disesperant de reussir dans cette entreprise elle se contenta de luy faire donner des asseurances du payement de deux cent mille Richedalles qui estoient deuéz au General Tot son pere. (Jl auroit esté plus facile de faire Roy le Comte Tot, que le Prince Charles. quelle fausseté.) et le fit recevoir Senateur quoy qu'il n'eust encore que vingt-trois ans.

Enfin toutes choses estant disposées et arrestées, le mardy [6./16. Juin] a Sept heures du matin la Reyne se rendit au Senat, et là par vne acte en parchemin, qui fut lû à haute voix, elle renonça a jamais pour elle et pour tous ses parants, tant presens qu'avenier, a la Couronne de Svede: y ceda au Prince Charles son Cousin tous ses droits et toutes ses pretentions, et l'establit son Successeur. A condition qu'il la maintiendroit sa vie durant dans la possession de la Ville de [sic] et du Chasteau de Nicoping (quelle fausseté.) qui est en Svede, des Jsles d'Oenland, de Gostland, de Danseld. de Wolin, d'ucedom, de la Ville et du Château de Wolgast, de Pil de Missen, et d'un autre bien en Pomeranie qu'elle se reservoit pour son appanage, de la valeur de deux cens quarante mille Richedalles de rente. (Cela est vray, il deuoit estre autant.) Qu'elle pourroit vendre ou engager ces trois dernieres pieces, pourveu que ce fust à des sujets du Royaume de Svede. Que pour les autres elle n'en pourroit [pas] disposer: Qu'elle pourroit faire tout ce que bon luy sembleroit, sans estre obligé[e] d'en rendre Compte (precautions inutiles. Cestoit au plustot au Ro[y] de[n] rendre plu Conte a la reine qui ne reConoist que dieu au desus delle. la sest reserve son entiere la souuerainete et son indepandence dans laqvelle dieu la fait naistre. et [elle] la Conseruer[a] entiere iusques a la mort) au Roy: et qv'elle auroit jurisdiction sur ses Commençaux et sur ses domestiques. Ayant signé cet acte, on en lut un autre du Prince aussi en parchemin, où il promettoit de la maintenir dans la joüissance du revenu de toutes ses terres, de luy Faire le meilleur traittement qu'elle pourroit desirer. et de l'honnorer toujours comme sa mere, et de prendre vn Soing tres-particulier de tous ses interests. Aprés que le Prince eut Signé, la Reyne fut revestüe des Ornemens Royaux, et entra dans la grande Salle du château a Stokolm, où les Estats estoient assembléz et les ministres des Princes estrangeres [sic] invité[z.] Elle monta sur vn Trône eslevé de trois degrez, et s'assit sur vne chaise d'argent son grand Chambellan et son Capitaine des gardes estant derriere elle, et le Prince à sa droite devant une chaise à bras placé[e] hors du Trône. On lut la dispense du Serment de fidelitez dont les Sujets de la Reyne estoient tenus envers elle, et les deux actes dont on à parlé. On remit au Prince celuy de la Reyne. et celuy du Prince entre les mains de la Reyne, qui qvitta aussi-tost les Ornemens Royaux et s'estant avancée sur le bord du Trône en des-habillé de Taffetas (Satin blanc: cela est Vrai le reste est faux.) blanc, [elle] parla prés de demy heure aux Estats avec beaucoup d'éloquence et de fermeté. Elle leur representa ce qu'elle avoit fait depuis sa majorité pour la gloire de [sic] Royaume. et adjousta qu'elle leur donnoit un Roy si prudent et si sage qu'ils devoient en attendre un Regne encore plus florissant comme elle eut finy elle eut finy elle donna sa main a baiser, aux chefs de[s] quatre ordres, la Noblesse, les Ecclesiastiques les Bourgeois des Villes et aux Paisans de la campagne, et puis se tournant vers le Prince, elle le fit vn discours plus éloquent encore que la precedente [sic], Elle luy dit qu'elle luy quittoit vn employ tres-difficile. Qu'il alloit monter sur vn Trône, que des grands Roys avoient occupé, qu'elle esperoit qu'il le rempliroit dignement. Que la parenté moins qve le merite l'auoit obligée de le choisir pour son Successeur. Qu'elle luy laissoit vn Senat remplie [sic] de sages Ministres, et qve pour toute reconnoissance du Sceptre qu'il recevoit d'elle (Jl receut a genoux la Couronne de la main de la Reine, et ne la porta jamais en Sa presence.), elle luy prioit d'avoir soin de la Reyne sa mere, et d'accroistre ses revenus plustost que de les diminuer. Le Prince luy repondit en des termes fort sousmis et fort obligeants et puis ayant parlé aù Senat et aux Estats, il receut les devoirs des quatre chefs des ordres qui luy baiseroient la main (Cela est faux.). Aprés cela il prit celle de la Reyne, et l'ayant menée jusqu'au bout de la salle où estoient leurs apartements, le sien à la droite, et celuy de la Reyne à la gauche, il la conduisit jusques dans sa Chambre.

Estant entré dans la Sienne Suivy du Senat et de la Noblesse il quitta son habit, pour en prendre vn de toille d'argent avec le manteau de mesme et se rendit en la grande Eglise, sur les quattre heures, entre vne double haye de Cavallerie, qui bordoit toutes les rues, par où il passoit, accompagné des Officiers, des grands et des Gentils-hommes de sa cour, et des Gardes du Corps. Jl presta serment avec les Solemnitez ordinaires, la main gauche sur l'Evangile et la droite levée, de garder inviolablement les loix du Royaume. jl fut oint d'un[e] huile gardée en un vase d'argent en forme de corne de bellier, par l'Archevésque d'Upsal, au front, au milieu du Sein, Sein et sur les poignets, il fut revestù du manteau Royal, et receut les autres marques du pouvoir Souverains [sic]. Jl monta sur un Trône eslevé vis-a-vis de la porte par où l'on entroit dans l'Eglise, où quatre Herauts crierent ensemble, «Le Roy est couronné. Dieu luy donne toute sorte de bon-heur et de prospérité.»

Aprés qu'on eut chanté le Te Deum, avec la Musique et les Orgues, et qu'on eut tiré le canon de la Ville et du Château, il receut le Serment de fidelitez des grands Officiers et des Senateurs, et sur les Six heures il monta à cheval, et retourna au château, la Couronne sur la teste: et le Sceptre à la main. Sur les huit heures, il se mit a table dans la grande Salle des Estats, où le festin estoit preparé[.] les Senateurs de la noblesse se mirent aussi à d'autres tables rengées autour de la Salle. le[s] Bo[u]rgeois et les Paisans en Firent de même en des Chambres Séparées et l'on ne se retira qu'a trois heures aprés minuit. le lendemain sur les trois heures aprés midy, le Roy monta sur vn Trône êlevé dans la Cour du Château, et s'estant assis dans vne Chaise d'argent massif, il receut le Serment des [sic] fidelité des Comtes, des Barons et des Gentils-hommes, et leur donna l'inuestiture de leurs fiefs et de leur domaines. Ce qui empecha qu'on ne commençast plustost cette cer[e]monie, fut que Steimberg Allemand premier Escuyer de la Reyne, dont le pere avoit esté fait Gentil-homme Svedois, avoit obtenu de la Reyne la dignité de Comte, et que les autres avoi[en]t refusé de [le] recevoir (Tout cela est faux.). La Reyne, que Stiemberg deux ans auparavant auoit retiré de la mer ou elle estoit tombée et ou elle eust esté noyée sans luy, parla Separement a dix des plus anciennes familles du Royaume qui S'opposoient à cette reception, et les pria de consentir (Tout cela est faux.) qu'il fût installé dans le rang des Comtes, avec promesse de leur faire la même faveur. Ces Seigneurs s'en estant excusez (quelle fausseté.), elle l'enuoya au Roy pour le prier d'interposer Son Autoritét dans cette rencontre et le Roy pour obliger sa Bienfaitrice, envoya dire aussi-tost à la Noblesse qu'il vouloit, que Steimberg fuist receu, et qu'autrement elle n'esperast pas prendre de luy ses domaines. La Noblesse s'estonna de la fermeté du Roy, bien qu'il ne fut pas encore reconnu de tous les Ordres du Royaume (Jl eust bien de la peine a l'estre. et san[s] les Efforts extr[a]o[r]dinaires que fist la reine [en] sa faueur il nauroit Jamais este reConeu pour tel) et obiet [sic] à vn commandement si absolu. Sur les neuf heures du Soir, le Roy soupa dans l'appartement de la Reyne avec elle et non content de luy avoir donné la Serviette, il luy quitta la premiere place sous le Dais, et se mit de l'autre costé de la table, vn peu au dessous d'elle. Quelques jours aprés Christine partit de Stokolm, d'ou elle avoit Fait sortir du Royaume tous les meubles de la couronne, avec ses piererires [sic], et sa vaisselle d'or et d'argent, le tout prisé [a] Six millions. demeura quattre jours a Halmstat passa à Elsenor et par Danemarc entra dans le Duché de Holstein, s[']en rendit a Hambourg et de la en flandres. Le Roy luy avoit donné tous les meubles (Cela est [faux]) qu'il avoit en Oenland, qui estoi[en]t de grand prix et en grande quantite, et lorsqu'il partit, il luy donna encore une [sic] poinson de Diamans de Soixante mille lieures, et cinquante mille escus en argent content [sic] pour le[s] frais de son voyage.

With modernised spelling:

Après, il se retira en Ölande et s'enferma si étroitement chez lui qu'il n'en sortit que pour visiter le prince Jean-Casimir, son père, et Jacques de la Gardie, connétable (Il était aveugle.) de Suède, qui moururent presqu'en même temps. Il était chagrin d'être exclu des affaires et de n'être point appellé au Sénat, dont deux raisons lui fermaient l'entrée: l'une, l'humeur du chancelier Oxenstiern, qui ne voulait dépendre que de sa maîtresse (C'est une grande louange qu'il donne au chancelier.); et l'autre, celle de la reine, qui était jalouse de son autorité (Cela est vrai; j'en fus plus jalouse qu'on ne peut s'imaginer, mais ce n'était pas du connétable.).

Mais enfin elle s'ennuya du gouvernement (Cela est faux.), et ne pouvant se résoudre à le partager (Sans doute, elle ne l'aurais jamais partagé.), elle fit dessein de le quitter tout à fait. Elle envoya le comte Magnus pour disposer (Cela est faux; le comte Magnus était exilé de la cour et dans la dernière disgrâce. Toutes ces affaire[s] ne passèrent pas par les mains du conte [sic] Magnus, qui n'y eut aucune part.) le prince à l'accepter et pour en faire la démission dans le Sénat; elle y convoqua tous les sénateurs.

Elle leur dit qu'elle ne les avait pas fait assembler pour demander leurs avis, mais pour leur déclarer sa volonté; qu'elle était désormais inflexible dans ses sentiments et que, si elle s'était laissée vaincre à leurs prières il y avait deux ans, elle n'était plus dans cette disposition; qu'elle avait pris sa dernière résolution, et qu'ils ne devaient songer qu'à la faire réussir. Ensuite elle en conféra à Nyköping avec le prince et depuis encore au retour à Västerås, et étant demeurés d'accord de toutes choses, elle lui dit qu'elle ne le manderait plus que pour le saluer roi (Cela est vrai.). Elle lui ordonna encore de ne se pas éloigner et de demeurer en l'une de ses maisons autour de Stockholm.

Les États étants assemblés, elle leur proposa le dessein de son abdication et les invita de pourvoir à sa subsistance, dont elle était déjà convenue avec le prince. Les députés de la noblesse l'ayant priée de ne point quitter la Couronne, elle leur répondit que s'ils en avaient encore une à lui offrir, elle la refuserait avec une égale fermeté et que, pour y mettre le prince et l'assurer ainsi le repos de l'État, elle voulait qu'en cas le prince n'eût point d'enfants, on nommât le comte Tott pour son successeur et qu'on lui reconnût pour prince de son sang (Quelles faussetés! Où diable a-t-il trouvé de telles chimères?!), comme en effet il en était sorti du côté des femmes (Quelle[s] faussetés! Que cet homme parle sottement!).

Mais, désespérant de réussir dans cette entreprise, elle se contenta de lui faire donner des assurances du paiement de deux cent mille richedales qui étaient dus au général Tott, son père (Il aurait été plus facile de faire roi le comte Tott que le prince Charles.) et le fit recevoir sénateur, quoiqu'il n'eût encore que vingt-trois ans.

Enfin, toutes choses étant disposées et arrêtées, le mardi [6/16 juin] à sept heures du matin, la reine se rendit au Sénat, et là, par un acte en parchemin qui fut lu à haute voix, elle renonça à jamais pour elle et pour tous ses parents, tant présents qu'à venir, à la Couronne de Suède; y céda au prince Charles son cousin tous ses droits et toutes ses prétentions et l'établit son successeur, à condition qu'il la maintiendrait sa vie durant dans la possession de la ville et du château de Nyköping (Quelle fausseté!) qui est en Suède, des îles d'Ölande, de Gotlande, [d'Ösel], de Wollin, d'Usedom, de la ville et du château de Wolgast, de Pœl, de Missen, et d'un autre bien en Poméranie qu'elle se réservait pour son appanage, de la valeur de deux cent quarante mille richedales de rente (Cela est vrai, il devait être autant.).

Qu'elle pourrait vendre ou engager ces trois dernières pièces, pourvu que ce fût à des sujets du Royaume de Suède; que pour les autres elle n'en pourrait [pas] disposer; qu'elle pourrait faire tout ce que bon lui semblerait, sans être obligée d'en rendre compte (Précautions inutiles. C'était plutôt au ro[i] d'e[n] rendre conte [sic] à la reine, qui ne reconnaît que Dieu au-dessus d'elle. La [Elle] s'est réservée entière la souveraineté et son indépandence [sic] dans laquelle Dieu l'a fait naître; et [elle] la conserver[a] entière jusqu'à la mort.) au roi; et qu'elle aurait jurisdiction sur ses commensaux et sur ses domestiques.

Ayant signé cet acte, on en lut un autre du prince, aussi en parchemin, où il promettait de la maintenir dans la jouissance du revenu de toutes ses terres, de lui faire le meilleur traitement qu'elle pourrait désirer, et de l'honorer toujours comme sa mère et de prendre un soin très particulier de tous ses intérêts.

Après que le prince eut signé, la reine fut revêtue des ornements royaux et entra dans la grande salle du château à Stockholm, où les États étaient assemblés et les ministres des princes étrangers invités. Elle monta sur un trône élevé de trois degrés et s'assit sur une chaise d'argent, son grand chambellan et son capitaine des gardes étant derrière elle, et le prince à sa droite devant une chaise à bras placée hors du trône. On lut la dispense du serment de fidélité dont les sujets de la reine étaient tenus envers elle, et les deux actes dont on à parlé. On remit au prince celui de la reine et celui du prince entre les mains de la reine, qui quitta aussitôt les ornements royaux et, s'étant avancée sur le bord du trône en déshabillé de taffetas (Satin blanc. Cela est vrai, le reste est faux.) blanc, [elle] parla près de demi-heure aux États avec beaucoup d'éloquence et de fermeté.

Elle leur représenta ce qu'elle avait fait depuis sa majorité pour la gloire du royaume et ajouta qu'elle leur donnait un roi si prudent et si sage qu'ils devaient en attendre un règne encore plus florissant comme elle eut fini. Elle donna sa main à baiser aux chefs des quatre Ordres, la noblesse, les ecclésiastiques, les bourgeois des villes, et aux paysans de la campagne; et puis, se tournant vers le prince, elle le fit un discours plus éloquent encore que le précédent.

Elle lui dit qu'elle lui quittait un emploi très difficile, qu'il allait monter sur un trône que des grands rois avaient occupé, qu'elle espérait qu'il le remplirait dignement; que la parenté moins que le mérite l'avait obligée de le choisir pour son successeur, qu'elle lui laissait un Sénat rempli de sages ministres, et que, pour toute reconnaissance du sceptre qu'il recevait d'elle (Il reçut à genoux la couronne de la main de la reine et ne la porta jamais en sa présence.), elle lui priait d'avoir soin de la reine sa mère et d'accroître ses revenus plutôt que de les diminuer.

Le prince lui répondit en des termes fort soumis et fort obligeants; et puis, ayant parlé au Sénat et aux États, il reçut les devoirs des quatre chefs des Ordres, qui lui baiseraient la main (Cela est faux.). Après cela il prit celle de la reine et, l'ayant menée jusqu'au bout de la salle où étaient leurs appartements, le sien à la droite, et celui de la reine à la gauche, il la conduisit jusque dans sa chambre.

Étant entré dans la sienne, suivi du Sénat et de la noblesse, il quitta son habit pour en prendre un de toille d'argent avec le manteau de même et se rendit en la grande église, sur les quatre heures, entre une double haie de cavallerie, qui bordait toutes les rues par où il passait, accompagné des officiers, des grands et des gentilhommes de sa cour et des gardes du corps. Il prêta serment avec les solennités ordinaires, la main gauche sur l'Évangile et la droite levée, de garder inviolablement les lois du royaume. Il fut oint d'une huile gardée en un vase d'argent en forme de corne de bélier, par l'archévêque d'Upsal, au front, au milieu du sein et sur les poignets. Il fut revêtu du manteau royal et reçut les autres marques du pouvoir souverain. Il monta sur un trône élevé vis-à-vis de la porte par où l'on entrait dans l'église, où quatre hérauts crièrent ensemble: «Le roi est couronné! Dieu lui donne toute sorte de bonheur et de prospérité!»

Après qu'on eut chanté le Te Deum, avec la musique et les orgues, et qu'on eut tiré le canon de la ville et du château, il reçut le serment de fidélité des grands officiers et des sénateurs; et sur les six heures il monta à cheval et retourna au château, la couronne sur la tête et le sceptre à la main.

Sur les huit heures, il se mit à table dans la grande Salle des États, où le festin était préparé. Les sénateurs de la noblesse se mirent aussi à d'autres tables rangées autour de la salle. Les bourgeois et les paysans en firent de même en des chambres séparées, et l'on ne se retira qu'a trois heures après minuit.

Le lendemain, sur les trois heures après-midi, le roi monta sur un trône élevé dans la cour du château et, s'étant assis dans une chaise d'argent massif, il reçut le serment de fidélité des comtes, des barons et des gentilhommes et leur donna l'investiture de leurs fiefs et de leur domaines. Ce qui empêcha qu'on ne commençât plutôt cette cérémonie fut que Steinberg, Allemand, premier écuyer de la reine, dont le père avait été fait gentilhomme suédois, avait obtenu de la reine la dignité de comte, et que les autres avaient refusé de [le] recevoir (Tout cela est faux.). La reine, que Steinberg deux ans auparavant avait retiré de la mer où elle était tombée et où elle eût été noyée sans lui, parla séparément à dix des plus anciennes familles du royaume qui s'opposaient à cette reception et les pria de consentir (Tout cela est faux.) qu'il fût installé dans le rang des comtes, avec promesse de leur faire la même faveur.

Ces Seigneurs s'en estant excusez (Quelle fausseté!), elle l'envoya au roi pour le prier d'interposer son autorité dans cette rencontre; et le roi, pour obliger sa bienfaitrice, envoya dire aussitôt à la noblesse qu'il voulait que Steinberg fût reçu et qu'autrement elle n'espérât pas prendre de lui ses domaines. La noblesse s'étonna de la fermeté du roi, bien qu'il ne fut pas encore reconnu de tous les Ordres du Royaume (Il eut bien de la peine à l'être; et san[s] les efforts extr[a]o[r]dinaires que fit la reine [en] sa faveur, il n'aurait jamais été reconnu pour tel.) et obéit à un commandement si absolu.

Sur les neuf heures du soir, le roi soupa dans l'appartement de la reine avec elle et, non content de lui avoir donné la serviette, il lui quitta la première place sous le dais et se mit de l'autre côté de la table, un peu au-dessous d'elle. Quelques jours après, Christine partit de Stockholm, d'où elle avait fait sortir du royaume tous les meubles de la Couronne, avec ses pierreries et sa vaisselle d'or et d'argent, le tout prisé [à] six millions, demeura quatre jours à Halmstad, passa à Elseneur, et par Danemark entra dans le duché de Holstein, s'en rendit à Hambourg et de là en Flandre. Le roi lui avait donné tous les meubles (Cela est [faux].) qu'il avait en Ölande, qui étaient de grand prix et en grande quantité; et lorsqu'il partit, il lui donna encore un poinçon de diamants de soixante mille livres, et cinquante mille écus en argent comptant pour les frais de son voyage.

Arckenholtz's transcript of the excerpt:

Après il se retira en Olande, & s'enferma si étroitement chez lui, qu'il n'en sortit que pour faire visite au Prince Jean Casimir, son Pére, & à Jaques de la Gardie (Ce Connétable de Suède étoit aveugle.), Connétable de Suède, qui moururent presqu'en même tems. Il étoit chagrin d'être exclu des affaires, & de n'être point appellé au Sénat, dont deux raisons lui fermoient l'entrée; l'une, l'humeur du Chancelier Oxenstierna, qui ne vouloit dépendre que de sa Maîtresse (C'est une grande louange qu'il donne au Chancelier.); & l'autre, celle de la Reine, qui étoit jalouse de son autorité (Cela est vrai, j'en fus plus jalouse que l'on ne peut s'imaginer, mais ce n'étoit pas du Connétable.). Mais enfin elle s'ennuya du Gouvernement (Cela est faux.), & ne pouvant se résoudre à le partager (Sans-doute, elle ne l'auroit jamais partagé.) elle conçut le dessein de le quitter tout-à-fait.

Elle envoya le Comte Magnus (Cela est faux. Le Comte Magnus étoit exilé de la Cour, & dans la dernière disgrace. Toutes ces affaires ne passèrent pas par les mains du Comte Magnus, qui n'y eut aucune part.) pour disposer le Prince à l'accepter, & pour en faire la démission dans le Sénat. Elle y convoqua tous les Sénateurs, & leur dit qu'elle ne les avoit pas fait assembler pour demander leurs avis, mais pour leur déclarer sa volonté; qu'elle seroit desormais inflexible dans ses sentimens, & que si elle s'étoit laissée vaincre à leurs priéres, il y avoit deux ans, elle n'étoit plus dans cette disposition; qu'elle avoit pris sa derniére résolution, & qu'ils ne devoient songer qu'à la faire réussir. Ensuite elle en conféra à Nycöping avec le Prince, & depuis encore au retour de Westerås, & étant demeurés d'accord de tout elle lui dit qu'elle ne le manderoit plus que pour le saluer Roi (Cela est vrai.). Elle lui ordonna encore de ne se point éloigner, & de demeurer dans l'une de ses maisons autour de Stockholm.

Les Etats étant assemblés, elle leur proposa son dessein, & les invita à pourvoir à sa subsistance, dont elle étoit déja convenue avec le Prince. Les Députés des Etats l'ayant priée de ne point abdiquer la Couronne, elle leur répondit que s'ils en avoient encore une à lui offrir, elle la refuseroit avec une égale fermeté; & que pour y mettre le Prince & leur assurer ainsi le repos de l'Etat, elle vouloit qu'en cas que le Prince n'eût point d'Enfans, on nommât le Comte Tott pour son Successeur, & qu'on le reconnût pour Prince de son sang (Quelles faussetés! Où diantre a-t-il trouvé de telles chiméres?), comme en effet il en étoit du côté des femmes. Mais désespérant de réussir dans cette entreprise, elle se contenta de lui faire donner des assurances du payement de deux cens mille Richdalers, qui étoient dûs au Général Tott son pére (Quelles faussetés! que cet homme parle sottement! Il auroit été plus facile de faire Roi le Comte Tott, que le Prince Charles.), & le fit recevoir Sénateur, quoiqu'il n'eût encore que vingt-trois ans.

Enfin, toutes choses étant disposées & arrêtées le Mardi 6/16 Juin à sept heures du matin, la Reine se rendit au Sénat, & là, par un Acte en parchemin, qui fut lu à haute voix, elle renonça à jamais pour elle, & pour tous ses Parens, tant présens qu'à venir, à la Couronne de Suède, y céda au Prince Charles son Cousin tous ses droits & toutes ses prétentions, & l'établit son Successeur, à condition qu'il la maintiendroit, sa vie durant, dans la possession de la Ville & du Château de Nycoping (Quelle fausseté! Ce fut la Ville de Norcöping en Ostrogothie, qu'elle s'étoit réservée.) qui est en Suède, des Iles d'Olande, de Gottland, d'Osel, de Wollin, d'Usedom, de la Ville & du Château de Wolgast, des Domaines de Pöle, de Nykloster, & d'un autre Bien en Poméranie, qu'elle se réservoit pour son appanage, de la valeur de deux cens quarante mille Richdalers de rente (Cela est vrai, il devoit être autant.); qu'elle pourroit vendre ou engager ces trois derniéres piéces, pourvu que ce fût à des Sujets du Royaume de Suède; que pour les autres, elle n'en pourroit pas disposer; qu'elle pourroit faire tout ce que bon lui sembleroit, sans être obligée d'en rendre compte au Roi (Précautions inutiles. C'étoit plutôt au Roi d'en rendre compte à la Reine, qui ne connoît que Dieu seul au-dessus d'elle. Elle se réserva entiére la souveraineté & l'indépendance dans laquelle Dieu l'a fait naître, & elle la conservera entiére jusqu'à la mort.), & qu'elle auroit jurisdiction sur ses Commensaux & sur ses Domestiques. Ayant signé cet Acte, on en lut un autre du Prince, aussi en parchemin, où il promettoit de la maintenir dans la jouïssance du revenu de toutes ses Terres; de lui faire le meilleur traitement qu'elle pourroit desirer, de l'honorer toujours comme sa Mére, & de prendre un soin très-particulier de tous ses intérêts.

Après que la Reine eut signé, elle fut revêtue des Ornemens Royaux, & entra dans la grande Salle du Château à Stockholm, où les Etats étoient assemblés, & les Ministres des Princes étrangers qui y avoient été invités. Elle monta sur un Trône de trois degrés, & s'assit sur un siége d'argent, son Grand-Chambellan & son Capitaine des Gardes étant derriére elle, & le Prince à sa droite vis-à-vis d'une chaise à bras, placée hors du Trône. On lut la dispense du serment de fidélité, dont les Sujets de la Reine étoient tenus envers elle, & les deux Actes dont on a parlé. On remit au Prince celui de la Reine, & celui du Prince entre les mains de la Reine, qui quitta aussi-tôt les Ornemens Royaux, & s'étant avancée sur le bord du Trône en deshabillé de taffetas blanc (Satin blanc: Cela est vrai, le reste est faux.), elle parla près d'une demi heure aux Etats avec beaucoup d'éloquence & de fermeté. Elle leur représenta ce qu'elle avoit fait depuis sa majorité pour la gloire du Royaume, & ajouta qu'elle leur donnoit un Roi si prudent & si sage, qu'ils devoient en attendre un régne encore plus florissant. Après qu'elle eut fini, elle donna sa main à baiser aux Chefs des quatre Ordres, à la Noblesse, aux Ecclésiastiques, aux Bourgeois des Villes, & aux Païsans de la Campagne; puis se tournant vers le Prince, elle lui fit un discours encore plus éloquent que le précédent. Elle lui dit qu'elle lui abandonnoit un Emploi très-difficile; qu'il alloit monter sur un Trône que de grands Rois avoient occupé; qu'elle espéroit qu'il le rempliroit dignement; que la parenté, moins que le mérite, l'avoit obligée de le choisir pour son Successeur; qu'elle lui laissoit un Sénat rempli de sages Ministres; & que pour toute reconnoissance du Sceptre qu'il recevoit d'elle (Il reçut à genoux, la Couronne de la main de la Reine, & ne la porta jamais en sa présence.), elle le prioit d'avoir soin de la Reine sa Mére, & d'accroître ses revenus, plutôt que de les diminuer. Le Prince lui répondit en termes fort soumis & fort obligeans; puis ayant parlé au Sénat & aux Etats, il reçut les devoirs des quatre Chefs des Ordres, qui lui baiserent la main (Cela est faux.). Après cela il prit celle de la Reine, & l'ayant menée jusqu'au bout de la Salle où étoient leurs appartemens, le sien à la droite, celui de la Reine à la gauche, il la conduisit jusque dans sa chambre.

Etant entré dans la sienne, suivi du Sénat & de la Noblesse, il quitta son habit pour en prendre un de toile d'argent avec le manteau de même, & se rendit sur les quatre heures à la grande Eglise, entre une double haye de Cavalerie, qui bordoit toutes les rues par où il devoit passer, accompagné des Officiers, des Grands, des Gentilshommes de sa Cour & des Gardes du Corps. Il prêta serment avec les solemnités ordinaires, la main gauche sur l'Evangile & la droite levée, de garder inviolablement les Loix du Royaume. Il fut oint d'une huile, gardée dans un vase d'or en forme de corne de Bélier, par l'Archevêque d'Upsal, au front, au milieu de la poitrine & aux poignets. Il fut revêtu du Manteau Royal, & reçut les autres marques du pouvoir souverain. Il monta sur le Trône, élevé vis-à-vis de la porte par où l'on entroit dans l'Eglise, où quatre Hérauts criérent en même tems: «Le Roi est couronné, Dieu lui donne toute sorte de bonheur & de prospérités?»

Après qu'on eut chanté le Te Deum en musique & au jeu des Orgues, & qu'on eut tiré le Canon de la Ville & du Château, il reçut le serment de fidélité des grands Officiers & des Sénateurs, & sur les six heures il monta à cheval & retourna au Château la couronne sur la tête & le sceptre à la main. Sur les huit heures il se mit à table dans la grande Salle des Etats, où le festin étoit préparé. Les Sénateurs & la Noblesse se mirent aussi à d'autres tables, rangées autour de la Salle. Les Bourgeois & les Païsans en firent de même dans des chambres séparées, & l'on ne se retira qu'à trois heures après minuit. Le lendemain vers les trois heures après midi, le Roi monta sur un Trône, élevé dans la Cour du Château, & s'étant assis sur un siége d'argent massif, il reçut le serment de fidélité des Comtes, des Barons & des Gentilshommes, & leur donna l'investiture de leurs fiefs & de leur domaines. Ce qui fut cause qu'on ne commença pas plutôt cette cérémonie, fut que Steinberg, Allemand, premier Ecuyer de la Reine, dont le Pére avoit été fait Gentilhomme Suédois, avoit obtenu de la Reine la Dignité de Comte, & que les autres avoient refusé de le recevoir en cette qualité (Cela est faux.). La Reine, que deux ans auparavant Steinberg avoit retirée de la mer où elle étoit tombée, & où elle se seroit noyée sans lui, parla séparément à dix des plus anciennes familles du Royaume, qui s'opposoient à cette réception (Tout cela est faux.), & les pria de consentir qu'il fût installé dans le rang des Comtes, avec promesse de leur faire la même faveur. Ces Seigneurs s'en étant excusés (Quelle fausseté!), elle l'envoya au Roi pour le prier d'interposer son autorité dans cette rencontre; & le Roi, pour obliger sa Bienfaitrice, envoya dire aussitôt à la Noblesse qu'il vouloit que Steinberg fût reçu; qu'autrement elle n'espérât pas de prendre de lui ses domaines. La Noblesse s'étonna de la fermeté du Roi, & quoiqu'il ne fût pas encore reconnu de tous les Ordres du Royaume (Il eut bien de la peine à l'être; & sans les efforts extraordinaires qu'elle fit en sa faveur, il n'auroit jamais été reconnu pour tel.), elle obéit à un commandement si absolu. Sur les neuf heures du soir, le Roi soupa avec la Reine dans son appartement, & non content de lui avoir donné la serviette, il lui céda la premiére place sous le dais, & se mit de l'autre côté de la table un peu au-dessous d'elle. Quelques jours après, Christine partit de Stockholm, d'où elle avoit fait sortir du Royaume tous les meubles de la Couronne avec ses pierreries & sa vaisselle d'or & d'argent, le tout évalué à six millions; demeura quatre jours à Halmstad; passa à Helsingör; entra par le Dannemarc dans le Duché de Holstein; se rendit à Hambourg, & de-là en Flandres. Le Roi lui avoit donné tous les meubles (Cela est faux.) qu'il avoit en Oelande, qui étoient de grand prix & en grande quantité; & lorsqu'il partit, il lui donna encore un poinçon de diamans de soixante mille livres, & cinquante mille écus en argent comptant pour les fraix du voyage.

Swedish translation (my own):

Efteråt drog han sig tillbaka till Öland och stängde in sig så tätt i sitt hem att han bara kom ut för att besöka prins Johan Kasimir, hans far, och Jakob de la Gardie, Riksmarsken (Han var blind.) från Sverige, som båda dog nästan samtidigt. Han var bedrövad över att bli utestängd från angelägenheter och inte kallad till Rådet, av två skäl som stängde hans inträde: en, humöret hos Rikskansler Oxenstierna, som bara ville vara beroende av sin härskarinna (Det är en stor eloge han ger till kanslern.); och den andra, drottningens, som var avundsjuk på hans auktoritet (Detta är sant; jag var mer avundsjuk än man kan föreställa sig, men inte på Riksmarsken.).

Men till slut blev hon uttråkad av regeringen (Detta är falskt.), och att inte kunna ta sig själv att dela den (Utan tvekan, hon skulle aldrig ha delat det.), hon tänkte sluta det helt och hållet. Hon sände greve Magnus att förfoga över (Detta är falskt; greve Magnus blev förvisad från hovet *och i största onåd. Alla dessa angelägenheter gick inte genom händerna på greve Magnus, som inte hade del i dem.) prinsen att acceptera det och att avgå i Rådet; hon kallade dit alla riksråden.

Hon berättade för dem att hon inte hade samlat dem för att fråga om råd, utan för att förklara för dem sin vilja; att hon hädanefter var oböjlig i sina känslor och att, om hon hade låtit sig överväldigas av deras böner för två år sedan, hon inte längre var i detta sinnelag; att hon hade fattat sitt sista beslut, och att de bara skulle tänka på att få det att lyckas. Sedan konfererade hon i Nyköping med prinsen och sedan åter vid återkomsten till Västerås, och sedan hon förblivit överens om allt, sade hon till honom, att hon bara skulle kalla honom för att hälsa honom till konung (Detta är sant.). Hon befallde honom återigen att inte flytta och stanna i ett av hans hus runt om i Stockholm.

När Ständerna hade samlats, föreslog hon dem dessängen för sin abdikation och uppmanade dem att försörja hennes uppehälle, vilket hon redan hade kommit överens om med prinsen. Efter att adelns ställföreträdare bett henne att inte lämna Kronan, svarade hon dem att om de fortfarande hade en att erbjuda henne, skulle hon vägra det med lika fasthet och att, att sätta prinsen där och försäkra honom sålunda om resten av Staten, ville hon att om prinsen inte hade några barn, greve Tott skulle utnämnas till hans efterträdare och att han skulle erkännas som prins av hans blod (Vilka falskheter! Var fan fann han sådana chimärer?!), som i själva verket hade han kommit ur det på kvinnornas sida (Vilka falskheter! Hur dumt den här mannen talar!).

Men, förtvivlad av framgång i detta företag, nöjde hon sig med att ge honom försäkringar om betalningen av tvåhundratusen riksdaler som skulle tillkomma general Tott, hans far (Det hade varit lättare att göra greve Tott till konung än prins Karl.) och lät mottaga honom som riksråd, fastän han ännu bara var tjugotre år gammal.

Slutligen, allt ordnat och beslutat, gick drottningen tisdagen [den 6/16 juni] klockan sju på morgonen till Rådet, och där, genom en pergamentakt som lästes högt, avsade hon sig för alltid för sig själv och för alla hennes släktingar, både nuvarande och framtida, till Sveriges krona; där avstod hon till prins Karl, sin kusin, alla sina rättigheter och alla sina pretentioner och upprättade honom till sin efterträdare, på villkor att hon för sin livstid skulle upprätthålla besittningen av staden och slottet Nyköping (Vilken falskhet!), som ligger i Sverige, öarna Öland, Gotland, Ösel, Wollin, Usedom, staden och slottet Wolgast, Poel, Missen, samt en annan egendom i Pommern som hon reserverat för sin apanage, värde av tvåhundra och fyrtio tusen riksdalers inkomst (Det är sant, det måste ha varit så mycket.).

Att hon kunde sälja eller pantsätta dessa tre sista stycken, förutsatt att det var till undersåtar av Konungariket Sverige; att för andra kunde hon inte förfoga över det; att hon kunde göra med dem vad hon tyckte, utan att vara skyldig att redogöra för det (Onyttiga försiktighetsåtgärder. Det var snarare upp till konungen att rapportera det till drottningen, som bara känner igen Gud över sig själv, från vilken hon reserverat sig suveräniteten och den självständighet i vilken Gud lät henne födas, och hon skall hålla den hel till döden.) till konungen; och att hon skulle ha jurisdiktion över sina bordkamrater och sina tjänare.

Efter att ha undertecknat denna handling, lästes en annan av prinsen, också i pergament, där han lovade att behålla henne i njutningen av inkomsterna från alla hennes länder, att ge henne den bästa behandling hon kunde önska och att alltid hedra henne som hans mor och att ta hand om alla hennes intressen.

Sedan prinsen skrivit under, kläddes drottningen i kungliga prydnader och gick in i slottets stora sal i Stockholm, där Ständerna samlades och utländska furstars ministrar inbjudna. Hon besteg en tre trappstegs hög tron och satte sig på en silverstol, hennes kammarherre och kapten för vakterna var bakom henne, och prinsen på henne precis framför en fåtölj bredvid tronen. Man läste dispensen från trohetseden genom vilken drottningens undersåtar var bundna till henne, och de två handlingar som vi har talat om. De av drottningen gavs till prinsen och de av prinsen i händerna på drottningen, som omedelbart lämnade de kungliga prydnader och, efter att ha avancerat på tronens kant i en vit taffeta déshabillé (Vit satin. Detta är sant, resten är falskt.), talade hon i nästan en halvtimme till Ständerna med stor vältalighet och fasthet.

Hon berättade för dem vad hon gjort sedan hon blev myndig för rikets ära och tillade att hon gav dem en konung så klok och vis att de borde vänta sig en ännu mer blomstrande regering än den hon hade avslutat. Hon gav sin hand för de fyra huvudständerna att kyssa: adeln, prästerskapet, städernas borgare och bönderna på landsbygden; och sedan vände hon sig till prinsen och höll ett tal ännu mer vältaligt än det föregående.

Hon berättade för honom att hon lämnade honom en mycket svår anställning, att han skulle bestiga en tron som stora konungar hade ockuperat, att hon hoppades att han skulle fylla den med värdighet; att släktskap mindre än förtjänst hade tvingat henne att välja honom till sin efterträdare, att hon lämnade honom ett Råd full av kloka ministrar, och det, för allt erkännande av spiran som han fick av henne (Han fick på sina knän kronan från drottningens hand och bar den aldrig i hennes närvaro.), bad hon honom att ta hand om drottningen hennes mor och öka hennes inkomst hellre än att minska den.

Prinsen svarade i mycket undergivna och förpliktande ordalag; och sedan, efter att ha talat med Rådet och Ständerna, fick han plikterna för de fyra huvudständerna, som skulle kyssa hans hand (Detta är falskt.). Därefter tog han drottningens hand och efter att ha lett henne till slutet av kammaren där deras appartemanger låg, hans till höger och drottningens till vänster, ledde han henne till hennes kammare.

Efter att ha gått in i sin egen, följt av Rådet och adeln, tog han av sig sin vana att ta ett av silverlinne med samma mantel och gick till den stora kyrkan, klockan fyra, mellan en dubbel häck av kavalleri, som kantade alla gator genom vilka han passerade, åtföljd av officerare, adelsmän och herrar från hans hov och hans livvakter. Han avlagde en ed med de vanliga högtidligheterna, med vänster hand på evangeliet och höger upplyft, att okränkbart upprätthålla rikets lagar. Han smord med olja förvarad i en silvervas i form av ett baggehorn, av ärkebiskopen i Uppsala, på pannan, mitt på bröstet och på handlederna. Han fick den kungliga manteln och fick de andra märkena av suverän makt. Han satte sig på en tron som höjdes mitt emot dörren genom vilken man gick in i kyrkan, där fyra härolder tillsammans ropade: »Konungen är krönt! Gud give honom mycken lycka och välstånd!«

Sedan Te Deum hade sjungits, med musik och orglar, och kanonen avfyrats från staden och slottet, fick han trohetseden från de stora officerarna och riksråden; och klockan sex steg han upp på sin häst och återvände till slottet, med kronan på huvudet och spiran i handen.

Klockan åtta satte han sig till bords i den stora Rikssalen, där festen förbereddes. De ädla riksråden satt också vid andra bord som var arrangerade runt om i rummet. Borgarna och bönderna gjorde detsamma i skilda rum, och de drog sig inte tillbaka förrän klockan tre efter midnatt.

Nästa dag, klockan tre på eftermiddagen, besteg konungen en tron som höjdes på slottets borggård och, efter att ha satt sig i en solid silverstol, mottog han lojalitetseden från grevarna, baronerna och herrarna och gav dem besättningen av sina förläningar och deras gård. Det som hindrade denna ceremoni från att börja tidigare var att Steinberg, en tysk, drottningens överstallmästare, vars far hade gjorts till en svensk herre, hade av drottningen erhållit grevens värdighet och att de andra hade vägrat att ta emot honom (Allt detta är falskt.). Drottningen, som Steinberg två år tidigare hade tagit från havet där hon hade fallit och där hon skulle ha drunknat utan honom, talade separat med tio av de äldsta familjerna i riket som motsatte sig detta mottagande och bad dem att samtycka (Allt detta är falskt.) att han insattes i grevarnas rang, med ett löfte att göra dem samma tjänst.

När dessa herrar bed om ursäkt (Vilken falskhet!), skickade hon dem till konungen för att be honom att ingripa med sin auktoritet i denna rekonversation; och konungen, för att förplikta sin välgörarinna, sände genast bud till adeln, att han ville att Steinberg skulle tas emot och att de eljest inte hoppades att ta hans gård från honom. Adeln var förvånad över konungens fasthet, även om han ännu inte var erkänd av alla Rikets Ständer (Han hade stora svårigheter att vara det; och utan de extraordinära ansträngningar som drottningen gjorde till hans fördel, skulle han aldrig erkänts som sådant.) och lydt ett sådant absolut befallning.

Runt klockan nio på kvällen åt konungen med drottningen i hennes appartemang och, utan att ha givit henne servetten, lämnade han hennes första plats under baldakinen och satte sig på andra sidan bordet, lite nedanför henne. Några dagar senare lämnade Kristina Stockholm, där hon hade fört ut ur riket alla Kronans möbler, med sina juveler och sina servis i guld och silver, alla värderade till sex miljoner, stannade i fyra dagar i Halmstad, gick genom Helsingör, och genom Danmark kom in i hertigdömet Holstein, fortsatte till Hamburg och därifrån till Flandern. Konungen hade givit henne alla möbler (Detta är falskt.) som han hade på Öland, som var av stort värde och i stor mängd; och när hon gav sig av, gav han henne också en diamantpoinçon värd sextio tusen livres och femtio tusen écus i kontanter för kostnaderna för hennes resa.

English translation (my own):

Afterwards, he retired to Öland and shut himself up so closely in his home that he only came out to visit Prince Johan Kasimir, his father, and Jakob de la Gardie, constable (He was blind.) from Sweden, who both died almost at the same time. He was distressed at being excluded from affairs and not being called to the Senate, two reasons for which closed his entry: one, the humour of Chancellor Oxenstierna, who only wanted to depend on his mistress (It is great praise that he gives to the Chancellor.); and the other, that of the Queen, who was jealous of his authority (This is true; I was more jealous than one can imagine, but not of the constable.).

But finally she got bored of the government (This is false.), and not being able to bring herself to share it (No doubt, she would never have shared it.), she intended to quit it altogether. She sent Count Magnus to dispose (This is false; Count Magnus was exiled from court and in the greatest disgrace. All these affairs did not pass through the hands of Count Magnus, who had no part in them.) the Prince to accept it and to make the resignation in the Senate; she summoned all the senators there.

She told them that she had not assembled them to ask their advice, but to declare to them her will; that she was henceforth inflexible in her feelings and that, if she had allowed herself to be overcome by their prayers two years ago, she was no longer in this disposition; that she had made her last resolution, and that they should only think of making it succeed. Then she conferred in Nyköping with the Prince and since then again on the return to Västerås, and having remained in agreement on all things, she told him that she would only summon him to greet him as king (This is true.). She again ordered him not to move away and to stay in one of his houses around Stockholm.

The Estates being assembled, she proposed to them the design for her abdication and invited them to provide for her subsistence, which she had already agreed on with the Prince. The deputies of the nobility having begged her not to quit the Crown, she replied to them that if they still had one to offer her, she would refuse it with equal firmness and that, to put the prince there and assure him thus of the rest of the State, she wanted that in case the Prince had no children, Count Tott should be named as his successor and that he should be recognised as prince of his blood (What falsities! Where the devil did he find such chimeras?!), as in fact he had come out of it on the side of the women (What falsities! How stupidly this man speaks!).

But, despairing of success in this enterprise, she contented herself with giving him assurances of the payment of two hundred thousand riksdalers which were due to General Tott, his father (It would have been easier to make Count Tott king than Prince Karl.) and had him received as a senator, although he was still only twenty three years old.

Finally, all things being arranged and decided, on Tuesday [June 6/16], at seven o'clock in the morning, the Queen went to the Senate, and there, by a parchment act which was read aloud, she renounced forever for herself and for all her relatives, both present and future, to the Crown of Sweden; there she ceded to Prince Karl, her cousin, all her rights and all her pretensions and established him as her successor, on the condition that she would maintain for her lifetime the possession of the town and castle of Nyköping (What falsity!), which is in Sweden, the islands of Öland, Gotland, Ösel, Wollin, Usedom, the town and castle of Wolgast, Poel, Missen, and another property in Pomerania which she reserved for her appanage, the value of two hundred and forty thousand riksdalers of income (This is true, it must have been that much.).

That she could sell or pledge these last three pieces, provided that it was to subjects of the Kingdom of Sweden; that for others she could not dispose of it; that she could do with them whatever she saw fit, without being obliged to account for it (Useless precautions. It was rather up to the King to report it to the Queen, who only recognises God above herself, from whom she reserved the sovereignty and the independence in which God let her be born; and she will keep it entire until death.) to the King; and that she would have jurisdiction over her commensals and her domestics.

Having signed this act, another was read by the Prince, also in parchment, where he promised to keep her in the enjoyment of the income from all her lands, to give her the best treatment she could desire, and to honour her always as his mother and to take very special care of all her interests.

After the Prince had signed, the Queen was dressed in royal ornaments and entered the great hall of the castle in Stockholm, where the Estates were assembled and the ministers of foreign princes invited. She ascended a throne three steps high and sat on a silver chair, her grand chamberlain and captain of the guards being behind her, and the Prince on her right in front of an armchair placed next to the throne. One read the dispensation from the oath of loyalty by which the Queen's subjects were bound to her, and the two acts of which we have spoken. Those of the Queen were given to the Prince and those of the Prince in the hands of the Queen, who immediately left the royal ornaments and, having advanced on the edge of the throne in a white taffeta déshabillé (White satin. This is true, the rest is false.), she spoke for almost half an hour to the Estates with great eloquence and firmness.

She told them what she had done since she came of age for the glory of the kingdom and added that she gave them a king so prudent and wise that they should expect an even more flourishing reign than the one she had finished. She gave her hand to kiss to the heads of the four Orders, the nobility, the ecclesiastics, the burghers of the towns, and to the peasants of the countryside; and then, turning to the Prince, she made a speech even more eloquent than the preceding one.

She told him that she was leaving him a very difficult employ, that he was going to ascend a throne that great kings had occupied, that she hoped he would fill it with dignity; that kinship less than merit had obliged her to choose him for her successor, that she left him a Senate full of wise ministers, and that, for all recognition of the scepter which he received from her (He received on his knees the crown from the Queen's hand and never wore it in her presence.), she begged him to take care of the Queen her mother and to increase her income rather than diminish it.

The prince replied in very submissive and obliging terms; and then, having spoken to the Senate and the Estates, he received the duties of the four heads of the Orders, who would kiss his hand (This is false.). After that he took the Queen's hand and, having led her to the end of the chamber where their apartments were, his to the right, and that of the Queen to the left, he led her to her room.

Having entered his own, followed by the Senate and the nobility, he took off his habit to take one of silver linen with the same mantle and went to the great church, at four o'clock, between a double hedge of cavalry, which lined all the streets through which he passed, accompanied by officers, nobles and gentlemen of his court and his bodyguards. He took an oath with the ordinary solemnities, with his left hand on the Gospel and his right raised, to inviolably maintain the laws of the kingdom. He was anointed with oil kept in a silver vase in the shape of a ram's horn, by the Archbishop of Uppsala, on the forehead, in the middle of the chest and on the wrists. He was invested with the royal mantle and received the other marks of sovereign power. He mounted a throne raised opposite the door through which one entered the church, where four heralds shouted together: "The King is crowned! May God give him much happiness and prosperity!"

After the Te Deum had been sung, with music and organs, and the cannon had been fired from the city and the castle, he received the oath of loyalty from the great officers and senators; and at about six o'clock he mounted his horse and returned to the castle, the crown on his head and the scepter in his hand.

At eight o'clock he sat down to table in the great Hall of State, where the feast was prepared. The noble senators also sat at other tables arranged around the room. The burghers and the peasants did the same in separate rooms, and they did not retire until three o'clock after midnight.

The next day, at three o'clock in the afternoon, the King ascended a throne raised in the courtyard of the castle and, having seated himself in a solid silver chair, he received the oath of loyalty from the counts, barons and gentlemen and gave them the investiture of their fiefs and their domains. What prevented this ceremony from beginning earlier was that Steinberg, a German, first equerry of the Queen, whose father had been made a Swedish gentleman, had obtained from the Queen the dignity of count, and that the others had refused to receive him (This is all false.). The Queen, whom Steinberg two years before had taken from the sea where she had fallen and where she would have drowned without him, spoke separately to ten of the oldest families in the kingdom who opposed this reception and begged them to consent (All this is false.) that he be installed in the rank of counts, with a promise to do them the same favour.

These lords having apologised (What a falsity!), she sent them to the King to ask him to interpose his authority in this rencontre; and the King, to oblige his benefactress, immediately sent word to the nobility that he wanted Steinberg to be received and that otherwise they did not hope to take his domains from him. The nobility was astonished at the King's firmness, although he was not yet recognised by all the Orders of the Realm (He had great difficulty in being so; and without the extraordinary efforts made by the Queen in his favour, he would never have been recognised as such.) and obeyed such an absolute command.

Around nine o'clock in the evening, the King dined in the Queen's apartment with her and, not content with having given her the napkin, he left her first place under the canopy and sat on the other side of the table, a little below her. A few days later, Kristina left Stockholm, where she had brought out of the kingdom all the furniture of the Crown, with her jewels and her gold and silver dishware, all valued at six million, remained for four days in Halmstad, passed through Helsingør, and through Denmark entered the Duchy of Holstein, proceeded to Hamburg and from thence to Flanders. The King had given her all the furniture (This is false.) that he had in Öland, which were of great value and in large quantity; and when she left, he also gave her a diamond poinçon worth sixty thousand livres, and fifty thousand écus in cash for the expenses of her journey.


Above: Kristina.


Above: Karl Gustav.

Note: At the time of Kristina's abdication in 1654, the court was residing in Uppsala, not Stockholm.

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