Wednesday, June 12, 2024

Excerpt on Kristina's first attempt to abdicate and the Messenius incident, from a history of Gustav Adolf's life, death and legacy

Sources:

Bibliothèque interuniversitaire (Montpellier); Manuscrits de la reine Christine; Miscellanea politica; Miscellanea politica; La vie du Grand Gustave et sa mort (pages 26v-27r to 30v-31r)


Christine (1626-1689 ; reine de Suède), Manuscrits de la reine Christine: Miscellanea politica, : , 1601-1700.

The Foli@ online digital heritage library is here:


Copyright SCDI-UPV - Collections Université de Montpellier (shelfmark H 258).

Mémoires concernant Christine, reine de Suède, volume 3, pages 163 to 166, compiled and edited by Johan Arckenholtz, 1759


The excerpt (with Kristina's comments in parentheses and italics; some of these comments are in her/his/their own hand while others are copied or written in Andreas Galdenblad's hand):

Depuis le Prince qui estoit sage et prevoyant se retira dans ses maisons de Campagne. ne prit aucune part au govuernement et fist profession d'vne entiere soumission aux voluntéz de la Reyne, soit qu'il crût l'obliger de la dêlivrer du chagrin de voir son Successeur (Ce chagrin ne m'a pas tourmenta [pas] la reine et on Scait combien de Soin et de peine [...] elle prist pour lui donner Cette qualite mais lauteur en parle en sot mal informe et qui fait sa Court en france), ou qv'il craignoit de rien faire qui ne luy [fût] agreasble pas, il n'alloit à la cour que quand il y estoit mandé, et en cette sorte il se trouva aux funerailles de Torstenson, et reconduisit la Reyne à Dales. Jl dança aussi vn balet avec elle (quelles Sottises. la reine ne fust pas à Dales de tout son regne sinon une seule foix qvelle y alla pour donner le rende a son arme nauale dans la gerre de Dannemarque) à Schuvartzeé à deux lievës de Stokolm et ayant prit congé de Sa Majesté, il retourna a Oelande son sejour le plus ordinaire, ou il avoit laissé tout son train, pour ne point paroistre avec trop d'esclat. Mais la Reyne estoit resoluë à quitter le gouuernement. Elle jugeoit qu'il luy seroit plus glorieux de renoncer a la couronne que de la garder. Qu'elle pouvoit perdre la reputation qu'elle auoit acquise, par la foiblesse ou estoit alors le Royaume (le royaume ne fust Jamais ny plus glorieux Jl estoit ny plus fort, beste ny plus heureux quil estoit en ce temps que tu es la.), et l'instabilitéz des choses humaines et qv'une condition priveé qui la mettroit en possession d'elle mesme, seroit la comble de son bon heur, puis qv'elle avoit aversion pour le mariage: qv'elle aymoit l'estude avec passion: Qv'elle se vouloit faire Catholique (Cela est l'unique fondement de la fortune de Charles. tout le reste est faux.), qu'elle estoit ennuyeé de l'embarras des affaires, et qv'elle ne souhaitoit de viure, qve pour apprendre a bien mourir par la conuersations des Scavants. Elle communiqua ce dessein au Prince. puis au Connestable et au Chancelier et leur ordonna de l'en advertir encore. Le Prince écrivit a la Reyne, et a ses Ministres, et pria ses derniers de luy representer qv'elle devoit continuer a regner comme elle auoit commencé qu'elle estoit seule capable de soustenir dignement la paix de la couronne. Qv'elle ne se lassast point de commander, et que tandis qu'elle seroit vivante, il ne se lasseroit point de luy obeir (Tout cela est faux; Jl auroit esté las de viure, S'il se fust lassé de lui obeïr.). La Reyne écouta leurs raisons sans estre émüe, et convoqua le Senat dans sa Chambre où il demeura cinq heures et demie. Elle luy dit qu'elle vouloit se décharger du Gouvernement sur le Prince de Suede, et s'estendit sur ses vertus pour luy faire conceuoir de hautes esperances de son Regne. Toutes les remonstrances qui luy furent faites n'ayant pû la flechir, le Senat luy (Cette affaire n'estoit pas du Senat.) répondit qve la chose estoit trop importante pour la resoudre, et qv'il en falloit deliberer avec les Estats. Estant assemblez et instruits du desir de la Reyne, ils luy firent de si grandes instances, à la priere du Prince de Suede qvi les en avoit Sollicitez, de ne point quitter la couronne, qu'elle se se laissa persuader et leur promit de la retinir, à condition qv'ils ne luy parleroient jamais de Mariage (une partie de cecy est veritable, l'autre est fausse. On n'auoit que faire de leur demander cette condition; il n'y auoit pas un homme en toute la Suede, qui osa fust si hardi que doser en parler Serieusement a la Reine). Ce qv'ils luy accorderent facilement. Trois raisons la detournerent de sa premiere pensée l'une qu'elle apprit que les Estrangers n'approuveroient point son abdication et la consideroient comme vne action peu digne d'Elle l'autre qv'elle reconnit la violente affection que ses Sujets avoient pour elle et qve naturellement (Cela est tres Vrai) son esprit Se laissoit vaincre aux soubmissions comme il se roidissoit contre la resistance (Cela n'est pas trop maldit.), et la derniere qve sur le point de l'execution, sa [sic] sa passion refroidie permit à son Jugement de voir de plus prés la grandeur du bien dont elle se vouloit priuer (elle nignoroit rien de tout cela mais elle nauoit pas enCor fait tout ce quelle Vouloit faire Pour le bien de lestat et cette raison fust celle qui luy fist differer vne [si] Grande resolution), et les differences de la Royauté et de la vie privée[.] Elle en fist loüée de tout le Monde. Mais on n'admira pas moins le Prince de l'auoir empecheé de le faire Roy. (Ce ne fust nullement luy on ladmira fort mal apropos Car il estoit fort innocent de cett attentat que lauteur luy atribue gratis).

Cette preuve d'vne fidilité inoüie ne fut pas la seule qu'il luy donna. Jl receut vn libelle Seditieux, qui contenoit que s'il vouloit prendre les armes pour se rendre maistre du govvernement, plusieurs habitans de Stokolm, les peuples des Villes et de Campagne se souleuoient en sa faueur. Que la Reyne ne Song[e]oit qv'a ses divertissemens qvi causeroient la ruine du Royaume[.] Qv'elle avoit aliené tout son domaine. Qv'elle faisoit des dépenses excessives en balets. qv'elle estoit obsedée par le connestable, par le Chācelier et le Comte Magnus (Le Conétable estoit aueugle, le Chancelier estoit fort estimé de moy la reine, et le Comte Magnus vn iurogne et vn Menteur Qualites qvi son[t] peu agreables a la reine de tout temps). qu'ils estoient cause, qv'il estoit exclus du gouvernement, qv'ils le vouloient empoisonner. qu'il devoit faire mourir la Reyne et les Principaux de son conseil, qu'il ne seroit jamais Roy autrement et que s'il venoit a Stokholme ses Fidelles Sujets qvi luy donnoient ces avis, se declairerent a luy, et qu'il y trouueroient plus de secours qv'il ne pouuoit penser. le Prince l'envoya à la Reyne (Cela est vray, mais l'escrit ne contenoit rien de tout cela. et ce fust la Reine mesme qui le decouurit mais d'une maniere miraculeuse.) et cet écrit n'avoit point de souscription il fist tant de perquisitions par un, de ses domestiques, dont il l'avoit receu, qu'il dé[c]ouvrit qu'il avoit este addressé par vne Hostesse de Calmar, qv'un bourgeois de la ville avoit prié de la faire tenier au Prince, en Oelande luy ayant este enuoyé de la Chancellerie de Stokolm[.] La Reyne ayant Sçeu d'vn de ses Secretaires que la S[o]uscription du Paquet estoit de la main d'un de ses commis, aprit de ce commis que le fils de Jean Messenius garde des Archives de Suede, et historiographe de Sa Majesté, Jgnorant les titres du Prince, et les moyens de le luy faire tenier en Oeland le luy avoit enuoyé fermé pour y mettre l'adresse, et fit arrester Messenius le Pere et le fils. ce dernier reconnut que le libelle estoit écrit de sa main et qv'il l'avoit dressé sur des memoires de son Pere, et le pere qu'il l'avoit reveu et ne l'avoit pas Supprimé comme il le devoit. Les juges que la Reyne leur donna firent leur procez et les condamneroient au dernier supplice. On trancha la teste au Pere à Stokolme, et l'on permit à ses parents de l'enterrer. On coupa au fils le poing et la teste, et l'on mit son corps en quatre quartiers. Le crime de Jean Messenius luy estoit comme hereditaire, puisque son grand-Pere estoit mort pour vn attentat presque semblable. que son pere avoit fini sa vie dans vne prison pour auoir voulu faire des caballes contre l'Estat: que luy mesme auoit esté quatorze ans prisonnier pour auoir parlé insolemment du gouvernement, et il estoit d'autant plus coupable, que la Reine luy auoit rendu la liberté, et luy avoit fait grace. Qv'elle l[']avoit annobly. l'avoit pourveu des charges qu'il possedoit, et luy avoit donné deux mille Richedalles de rente en fonds de terre. Jl y avoit trois ans qv'il auoit conceu pour elle une aversion si grande, a cause qu'elle luy avoit fait perdre vn procéz contre sa soeur, qv'il ne pouuoit pas plus [la] souffrir et qu'il avoit juré sa ruine. Trois ans apres la Reyne ayant veu les quartiers du corps de Jeune Messenius exposez sur des poteaux hors la porte du Nort de la Ville de Stokolm, les fist enterrer, et regretta son malheur. Elle donna son portrait au Prince en vne boëte de Diamans prisée vingt mille écus, pour luy temoigner sa reconnoissance (Le Prince n'estoit pas a la Cour quand cela arriua.), et le Prince reciproquement luy fist present d'un cabinet remply de Medailles qv'il avoit acheté à Neuremberg environ dix-mille Richedalles. ...

With modernised spelling:

Depuis le prince, qui était sage et prévoyant, se retira dans ses maisons de campagne, ne prit aucune part au gouvernement et fit profession d'une entière soumission aux volontés de la reine. Soit qu'il crût l'obliger de la délivrer du chagrin de voir son successeur (Ce chagrin ne tourmenta [pas] la reine, et on sait combien de soin et de peine elle prit pour lui donner cette qualité; mais l'auteur en parle en sot mal informé et qui fait sa cour en France.), ou qu'il craignait de rien faire qui ne lui [fut] agréable pas, il n'allait à la Cour que quand il y était mandé; et en cette sorte il se trouva aux funérailles de Torstensson et reconduisit la reine à Dales. Il dansa aussi un ballet avec elle (Quelles sottises! La reine ne fut pas à Dales de tout son règne, sinon une seule foix [sic] qu'elle y alla pour donner le rende à son armée navale dans la g[u]erre de Danemarque [sic].*) à [Svartsjö] à deux lieues de Stockholm; et, ayant prit congé de Sa Majesté, il retourna à Ölande, son séjour le plus ordinaire, où il avait laissé tout son train pour ne point paraître avec trop d'éclat.

Mais la reine était résolue à quitter le gouvernement. Elle jugeait qu'il lui serait plus glorieux de renoncer à la Couronne que de la garder, qu'elle pouvait perdre la réputation qu'elle avait acquise par la faiblesse où était alors le royaume (Le royaume ne fut jamais ni plus glorieux, ni plus fort, ni plus heureux qu'il était en ce temps-là.) et l'instabilité des choses humaines, et qu'une condition privée, qui la mettrait en possession d'elle-même, serait le comble de son bonheur, puisqu'elle avait aversion pour le mariage. Qu'elle aimait l'étude avec passion, qu'elle se voulait faire catholique (Cela est l'unique fondement de la fortune de Charles. Tout le reste est faux.), qu'elle était ennuyée de l'embarras des affaires, et qu'elle ne souhaitait de vivre que pour apprendre à bien mourir par [les] conversations des savants.

Elle communiqua ce dessein au prince, puis au connêtable et au chancelier et leur ordonna de l'en avertir encore. Le prince écrivit à la reine et à ses ministres et pria ces derniers de lui représenter qu'elle devait continuer à régner comme elle avait commencé, qu'elle était seule capable de soutenir dignement la paix de la Couronne; qu'elle ne se lassât point de commander et que, tandis qu'elle serait vivante, il ne se lasserait point de lui obéir (Tout cela est faux; il aurait été las de vivre s'il se fut lassé de lui obéir.).

La reine écouta leurs raisons sans être émue et convoqua le Sénat dans sa chambre, où il demeura cinq heures et demie. Elle lui dit qu'elle voulait se décharger du gouvernement sur le prince de Suède et s'étendit sur ses vertus pour lui faire concevoir de hautes espérances de son règne. Toutes les remontrances qui lui furent faites n'ayant pu la fléchir, le Sénat lui (Cette affaire n'était pas du Sénat.) répondit que la chose était trop importante pour la résoudre et qu'il en fallait délibérer avec les États.

Étant assemblés et instruits du désir de la reine, ils lui firent de si grandes instances, à la prière du prince de Suède, qui les en avait sollicités, de ne point quitter la Couronne, qu'elle se laissa persuader et leur promit de la retenir, à condition qu'ils ne lui parleraient jamais de mariage (Une partie de ceci est véritable, l'autre est fausse. On n'avait que faire de leur demander cette condition; il n'y avait pas un homme en toute la Suède qui fut si hardi que d'ôser en parler à la reine.), ce qu'ils lui accordèrent facilement.

Trois raisons la detournèrent de sa première pensée: l'une, qu'elle apprit que les étrangers n'approuveraient point son abdication et la considéraient comme une action peu digne d'elle; l'autre, qu'elle reconnut la violente affection que ses sujets avaient pour elle et que naturellement (Cela est tres vrai.) son esprit se laissait vaincre aux soumissions comme il se roidissait contre la résistance (Cela n'est pas trop mal dit.). Et la dernière, que sur le point de l'exécution, sa passion refroidie permit à son jugement de voir de plus près la grandeur du bien dont elle se voulait priver (Elle n'ignorait rien de tout cela, mais elle n'avait pas encor[e] fait tout ce qu'elle voulait faire pour le bien de l'État, et cette raison fut celle qui lui fit différer une [si] grande résolution.) et les différences de la royauté et de la vie privée. Elle en fut louée de tout le monde, mais on n'admira pas moins le prince de l'avoir empêchée de le faire roi (On l'admira fort mal à propos, car il était fort innocent de cet attentat que l'auteur lui attribue gratis.).

Cette preuve d'une fidélité inouie ne fut pas la seule qu'il lui donna. Il reçut un libelle séditieux qui contenait que s'il voulait prendre les armes pour se rendre maître du gouvernement, plusieurs habitants de Stockholm, les peuples des villes et de campagne se soulevaient en sa faveur. Que la reine ne songeait qu'à ses divertissements, qui causeraient la ruine du royaume; qu'elle avait aliéné tout son domaine; qu'elle faisait des dépenses excessives en ballets; qu'elle était obsédée par le connétable, par le chancelier et le comte Magnus (Le connétable était aveugle, le chancelier était fort estimé de la reine, et le comte Magnus un ivrogne et un menteur, qualités qui sont peu agréables à la reine de tout temps.). Qu'ils étaient cause qu'il était exclu du gouvernement, qu'ils le voulaient empoisonner; qu'il devait faire mourir la reine et les principaux de son conseil; qu'il ne serait jamais roi autrement; et que, s'il venait a Stockholm, ses fidèles sujets qui lui donnaient ces avis, se déclarèrent à lui et qu'il y trouverait plus de secours qu'il ne pouvait penser.

Le prince l'envoya à la reine (Cela est vrai, mais l'écrit ne contenait rien de tout cela, et ce fut la reine-même qui le découvrit, mais d'une manière miraculeuse.), et cet écrit n'avait point de souscription. Il fit tant de perquisitions par un de ses domestiques, dont il l'avait reçu, qu'il découvrit qu'il avait été adressé par une hôtesse de Calmar, qu'un bourgeois de la ville avait prié de la faire tenir au prince en Ölande, lui ayant été envoyé de la chancellerie de Stockholm. La reine, ayant su d'un de ses secrétaires que la souscription du paquet était de la main d'un de ses commis, apprit de ce commis que le fils de Jean Messénius, garde des Archives de Suède et historiographe de Sa Majesté, ignorant le titre du prince et les moyens de le lui faire tenir en Ölande, le lui avait envoyé fermé pour y mettre l'adresse, et fit arrêter Messénius le père et le fils. Ce dernier reconnut que le libelle était écrit de sa main et qu'il l'avait dressé sur des mémoires de son père, et le père qu'il l'avait revu et ne l'avait pas supprimé comme il le devait.

Les juges que la reine leur donna firent leur procès et les condamneraient au dernier supplice. On trancha la tête au père à Stockholm, et l'on permit à ses parents de l'enterrer. On coupa au fils le poing et la tête, et l'on mit son corps en quatre quartiers.

Le crime de Jean Messénius lui était comme héréditaire, puisque son grand-père était mort pour un attentat presque semblable; que son père avait fini sa vie dans une prison pour avoir voulu faire des cabales contre l'État; que lui-même avait été quatorze ans prisonnier pour avoir parlé insolemment du gouvernement, et il était d'autant plus coupable que la reine lui avait rendu la liberté et lui avait fait grâce. Qu'elle l'avait annobli, l'avait pourvu des charges qu'il possédait, et lui avait donné deux mille richedales de rente en fonds de terre. Il y avait trois ans qu'il avait conçu pour elle une aversion si grande à cause qu'elle lui avait fait perdre un procès contre sa sœur, qu'il ne pouvait plus [la] souffrir, et qu'il avait juré sa ruine.

Trois ans après, la reine, ayant vu les quartiers du corps de jeune Messénius exposés sur des poteaux hors la porte du nord de la ville de Stockholm, les fit enterrer et regretta son malheur. Elle donna son portrait au prince en une boète de diamants, prisée vingt mille écus, pour lui témoigner sa reconnaissance (Le prince n'était pas à la Cour quand cela arriva.); et le prince réciproquement lui fit présent d'un cabinet rempli de médailles qu'il avait acheté à Nuremberg, environ dix mille richedales. ...

Arckenholtz's transcript of the excerpt:

Ensuite le Prince, qui étoit sage & prévoyant, se retira dans ses Maisons de campagne, ne prit aucune part au Gouvernement, & fit profession d'une entiére soumission aux volontés de la Reine, soit qu'il crût l'obliger en lui épargnant le chagrin de voir son Successeur (Ce chagrin ne tourmenta pas la Reine, & on sait combien de soin & de peine elle prit pour lui donner cette qualité; mais l'Auteur en parle en sot & en mal informé.), ou qu'il craignît de rien faire qui lui fût desagréable. Il n'alloit à la Cour que quand il y étoit mandé: il se trouva aux funérailles du Connétable Torstenson, & reconduisit la Reine à Dales, Il dansa un ballet avec elle à Swartsio à deux lieues de Stockholm, & ayant pris congé de Sa Majesté, il retourna à Olande, son séjour ordinaire, où il avoit laissé tout son train, pour ne point paroître avec trop d'éclat. Mais la Reine avoit résolu de quitter le Gouvernement. Elle jugeoit qu'il lui seroit plus glorieux de renoncer à la Couronne que de la garder; qu'elle pouvoit perdre la réputation qu'elle avoit acquise, par la foiblesse où étoit alors le Royaume (Le Royaume ne fut jamais, ni plus glorieux, ni plus fort, ni plus heureux qu'il étoit en ce tems-là.), & par l'instabilité des choses humaines, & qu'une condition privée, qui la mettroit en possession d'elle-même, seroit le comble de son bonheur, puisqu'elle avoit de l'aversion pour le mariage; qu'elle aimoit l'étude avec passion; qu'elle vouloit se faire Catholique (Cela est l'unique fondement de la fortune de Charles. Tout le reste est faux.); qu'elle étoit ennuyée de l'embarras des affaires, & qu'elle ne souhaitoit de vivre que pour apprendre à bien mourir par la conversation des Savans. Elle communiqua ce dessein au Prince, puis au Connétable & au Chancelier, & leur ordonna de l'en avertir encore. Le Prince écrivit à la Reine & à ses Ministres, & pria ceux-ci de lui représenter qu'elle devoit continuer à régner comme elle avoit commencé; qu'elle étoit seule capable de soutenir dignement la Paix de la Couronne; qu'elle ne se lassât pas de commander, & que tandis qu'elle seroit vivante il ne se lasseroit point de lui obéir (Tout cela est faux: il auroit été las de vivre, s'il se fût lassé de lui obéir.). La Reine écouta leurs raisons sans s'émouvoir, & convoqua le Sénat dans sa chambre, où il demeura cinq heures & demie. Elle lui dit qu'elle vouloit se décharger du Gouvernement sur le Prince de Suède, & s'étendit sur ses vertus pour lui faire concevoir de hautes espérances de son régne. Toutes les remontrances qui lui furent faites, n'ayant pu la fléchir, le Sénat lui répondit que la chose étoit trop importante pour la résoudre (Aussi cette affaire n'étoit pas de la décision du Sénat.), & qu'il en falloit délibérer avec les Etats. Etant assemblés & instruits du desir de la Reine, ils lui firent de si grandes instances, à la priére du Prince de Suède qui les en avoit sollicités, de ne point quitter la Couronne, qu'elle se se laissa persuader, & leur promit de la retenir, à condition qu'ils ne lui parleroient jamais de mariage (une partie de ceci est véritable, l'autre est fausse. On n'avoit que faire de leur demander cette condition. Il n'y avoit pas un homme en toute la Suède, qui fût si hardi que d'ôser en parler à la Reine.); ce qu'ils lui accordérent facilement. Trois raisons la détournérent de sa premiére pensée; l'une, qu'elle apprit que les Etrangers n'approuveroient point son abdication, & la considéreroient comme une action peu digne d'elle (Cela est très-vrai.); l'autre, qu'elle reconnut la forte affection que ses Sujets avoient pour elle, & que naturellement son esprit se laissoit vaincre aux soumissions, comme il se roidissoit contre la résistance (Ceci n'est pas trop mal dit.); & la derniére, que sur le point de l'exécuter, sa passion refroidie lui fit voir de plus près la grandeur du bien dont elle vouloit se priver (Elle n'ignoroit rien de tout cela; mais elle n'avoit pas fait encore tout ce qu'elle vouloit faire pour le bien de l'Etat; & cette raison fut celle qui lui fit différer une si grande résolution.), & les différences de la Royauté & de la vie privée. Elle en fut louée de tout le monde, mais on n'admira pas moins le Prince de l'avoir empêchée de le faire Roi (On l'admira fort mal à propos, car il étoit fort innocent de cet attentat, que l'Auteur lui attribue gratis.).

Cette preuve d'une fidélité inouïe ne fut pas la seule qu'il lui donna. Il reçut en Libelle séditieux, qui contenoit que s'il vouloit prendre les armes pour se rendre Maître du Gouvernement, plusieurs habitans de Stockholm, les peuples des Villes & des Campagnes se souléveroient en sa faveur; que la Reine ne songeoit qu'à ses divertissemens, qui causeroient la ruine du Royaume; qu'elle avoit aliéné tout son Domaine; qu'elle faisoit des dépenses excessives en Ballets; qu'elle étoit obsédée par le Connêtable, par le Chancelier, & par le Comte Magnus (Le Connétable étoit aveugle, le Chancelier étoit fort estimé de la Reine, & le Comte Magnus un ivrogne & un menteur; qualités qui furent peu agréables à la Reine de tout tems.); qu'ils étoient cause qu'il étoit exclu du Gouvernement; qu'ils vouloient l'empoisonner; qu'il devoit faire mourir la Reine & les principaux de son Conseil; qu'il ne seroit jamais Roi autrement, & que s'il venoit à Stockholm, ses fidéles Sujets, qui lui donnoient ces avis, se déclaroient à lui, & qu'il y trouveroit plus de secours qu'il ne pouvoit penser. Le Prince envoya à la Reine ce Libelle non signé (Cela est vrai; mais l'Ecrit ne contenoit rien de tout cela, & ce fut la Reine même qui le découvrit d'une maniére miraculeuse.). Il fit tant de perquisitions par un de ses Domestiques de qui il l'avoit reçu, qu'il découvrit qu'il avoit été adressé par une Hôtesse de Calmar, qu'un Bourgeois de la Ville avoit prié de le faire tenir au Prince en Olande, lui ayant été envoyé de la Chancellerie de Stockholm. La Reine, ayant su d'un de ses Secretaires que la souscription du paquet étoit de la main d'un de ses Commis, apprit de lui que le fils de Jean Messenius, Garde des Archives de Suède & Historiographe de Sa Majesté, ignorant le titre du Prince & les moyens de le lui faire tenir en Olande, le lui avoit envoyé fermé pour y mettre l'adresse. Il fit arrêter Messenius & son fils. Ce dernier reconnut que le Libelle étoit écrit de sa main, & qu'il l'avoit dressé sur le Mémoire de son pére, & le pére, qu'il l'avoit revu & ne l'avoit pas supprimé, comme il le devoit. Les Juges que la Reine leur donna, firent leur procès, & les condamnérent au dernier supplice. On trancha la tête au pére à Stockholm, & l'on permit à ses parens de l'enterrer. On coupa au fils le poing & la tête, & l'on mit son corps en quatre quartiers. Le crime de Jean Messenius lui étoit comme héréditaire, puisque son grand-pére étoit mort pour un attentat presque semblable; que son pére avoit fini sa vie dans une prison pour avoir voulu faire des cabales contre l'Etat; que lui-même avoit été quatorze ans prisonnier pour avoir parlé insolemment du Gouvernement; & il étoit d'autant plus coupable, que la Reine lui avoit rendu la liberté & fait grace; qu'elle l'avoit annobli, pourvu des Charges qu'il possédoit, & lui avoit donné deux mille Richdalers de rente en fonds de terre. Il y avoit trois ans qu'il avoit conçu pour elle une si grande aversion, parce qu'elle lui avoit fait perdre un procès contre sa sœur, qu'il ne pouvoit plus la souffrir, & qu'il avoit juré sa ruine. Trois ans après, la Reine ayant vu les quartiers du corps du jeune Messenius exposés sur des poteaux hors la porte du Nord de la Ville de Stockholm, les fit enterrer, & déplora son malheur. Elle donna son portrait au Prince dans une boëte de diamans, estimée vingt mille écus, pour lui témoigner sa reconnoissance (Le Prince n'étoit pas à la Cour quand cela arriva.) & le Prince lui fit réciproquement présent d'un Cabinet rempli de Médailles, qu'il avoit achetées à Nuremberg pour la somme d'environ dix mille Richsdalers.

Swedish translation (my own):

Sedan dess drog sig prinsen, som var vis och framsynt, tillbaka till sina lanthus, tog ingen del i regeringen och bekände sig fullständigt underkasta sig drottningens testamente. Huruvida han trodde att han förpliktade henne för att befria henne från sorgen att se sin efterträdare (Denna sorg plågade inte drottningen, och man vet hur mycket omsorg och besvär hon tog för att ge honom denna egenskap; men författaren talar om det som en illa upplyst dåre, som gör sitt kur i Frankrike.), eller huruvida han fruktade att göra något som inte skulle behaga henne, han gick först till hovet när han blev inkallad; och sålunda befann han sig vid Torstenssons begravning och återförde drottningen till Dalarna. Han dansade också balett med henne (Vilket struntprat! Drottningen var inte i Dalarna under hela sin regeringstid, förutom en gång när hon åkte dit för att se sin sjöarmé i danska kriget.) vid Svartsjö, två ligor från Stockholm; och efter att ha tagit avsked av Hennes Majestät, återvände han till Öland, sin vanligaste vistelse, där han lämnat hela sitt utseende för att inte framträda med alltför stor pompa.

Men drottningen var fast besluten att lämna regeringen. Hon bedömde att det skulle vara härligare för henne att avsäga sig Kronan än att behålla den, att hon kunde förlora det anseende hon förvärvat genom den svaghet som riket då befann sig i (Riket var aldrig härligare, ej heller starkare, ej heller lyckligare än det var på den tiden.) och mänskliga tings instabilitet, och att ett privat tillstånd, som skulle sätta henne i besittning av sig själv, skulle vara höjden av hennes lycka, ty hon hade en motvilja mot äktenskap. Att hon älskade studier med passion, att hon ville bli katolik (Detta är den enda grunden för Karls lycka. Allt annat är falskt.), att hon var uttråkad av angelägenheternas börda och att hon bara ville leva för att lära sig att dö bra genom vismännens samtal.

Hon meddelade denna dessäng till prinsen, sedan till Riksmarsken och till Rikskanslern och beordrade dem att meddela henne igen. Prinsen skrev till drottningen och hennes ministrar och bad dessa sista att representera för honom att hon måste fortsätta att regera som hon hade börjat, att hon var den enda som var i stånd att värdigt upprätthålla Kronans fred; att hon skulle inte tröttna på att befalla, och att han, medan hon levde, inte skulle tröttna på att lyda henne (Allt detta är falskt; han skulle ha tröttnat på att leva om han hade tröttnat på att lyda henne.).

Drottningen lyssnade på deras skäl utan att bli berörd och kallade Rådet till sin kammare, där det blev kvar i fem och en halv timme. Hon berättade för honom att hon ville befria sig själv från regeringen till prinsen av Sverige och uppehöll sig vid sina dygder för att få honom att hysa stora förhoppningar om hennes regering. Alla remonstrationer som riktades mot henne, ty de inte kunde få henne att vika sig, svarade Rådet (Denna fråga tillhörde inte Rådet.) att frågan var för viktig för att lösas och att det var nödvändigt att överlägga med Ständerna.

Församlade och instruerade om drottningens önskan, de gjorde så stora bön till henne på begäran av prinsen av Sverige, som hade anmodat dem att inte lämna Kronan, att hon skulle låta sig övertalas och lova dem att hålla den, under förutsättning att de aldrig skulle tala med henne om äktenskap (En del av detta är sant, det andra är falskt. Det behövdes inte be dem om detta villkor, det fanns inte en man i hela Sverige som var så djärv att våga tala om det till drottningen.), vilket de lätt beviljade.

Tre skäl distraherade henne från hennes första tanke: en, att hon fick veta att utlänningar inte skulle godkänna hennes abdikation och skulle anse det som en handling som var henne ovärdig; den andra, att hon kände igen den våldsamma tillgivenhet som hennes undersåtar hade för henne och att naturligt (Detta är mycket sant.) hennes ande låtit sig övervinnas av underkastelse när den stelnade mot motstånd (Detta är inte alltför illa sagt.). Och den sista, att vid exekutionspunkten tillät hennes nedkylda passion hennes omdöme att närmare se storheten av det goda som hon ville beröva sig själv (Hon var medveten om inget av detta, men hon hade ännu inte gjort allt hon ville göra för Statens bästa, och detta skäl var det, som gjorde att hon skjutit upp en så stor resolution.) och skillnaderna mellan kungligheten och ett privatliv. Hon prisades av alla, men prinsen beundrades inte mindre för att ha hindrat henne från att göra honom till konung (Man beundrade honom mycket illa, eftersom han var mycket oskyldig till detta angrepp som författaren fritt tillskriver honom.).

Detta bevis på okänd trohet var inte det enda han gav henne. Han fick en upprorisk libell som gick ut på att om han ville ta till vapen för att göra sig till herre över regeringen, reste sig flera stockholmare, städernas och landsbygdens folk till hans fördel. Att drottningen bara tänkte på sina avvikelser, som skulle orsaka kungadömets ruin; att hon hade alienerat hela sin domän; att hon spenderade överdrivet mycket på baletter; att hon var besatt av Riksmarsken, av Rikskanslern och greve Magnus (Riksmarsken var blind, Rikskanslern var högt uppskattad av drottningen, och greve Magnus var en fyllare och en lögnare, egenskaper som är föga behagligt för drottningen i alla tider.). Att de var orsaken till att han blev utesluten från regeringen, att de ville förgifta honom; att han måste döda drottningen och de främsta medlemmarna av hennes råd; att han aldrig skulle bli konung annars; och att, om han kom till Stockholm, hans trogna undersåtar, som gav honom detta råd, förklarade sig för honom och att han där skulle finna mer hjälp än han kunde tänka sig.

Prinsen skickade den till drottningen (Detta är sant, men skriften innehöll inget av detta, och det var drottningen själv som upptäckte det, men på ett mirakulöst sätt.), och denna skrift hade inget underteckning. Han gjorde så många sökningar av en av sina tjänare, från vilken han fått det, att han upptäckte att det hade tilltalats av en värdinna från Kalmar, att en borgare i staden bett att få det skickat till prinsen i Öland, efter att ha skickats till honom från kansliet i Stockholm. Drottningen, efter att ha fått veta av en av sina sekreterare att underteckningen på paketet skett av en av hennes tjänstemän, fick av denne tjänstemannen veta att sonen till Johan Messenius, Sveriges arkivvårdare och historiograf hos Hennes Majestät, okunnig av prinsens titel och medlen för att göra den sänt honom på Öland, hade skickat den till honom stängd för att sätta adressen på den, och hon lät arrestera fadern Messenius och sonen. Den sistnämnde kände igen att libellen var skriven i hans hand och att han hade utarbetat det från sin fars memorial, och fadern att han hade granskat den och inte hade undertryckt den som han borde.

Domarna som drottningen gav dem försökte och dömde dem till den sista tortyren. Faderns huvud skars av i Stockholm, och hans släktingar fick begrava honom. Sonens knytnäve och huvud skars av, och hans kropp delades i fyra fjärdedelar.

Johan Messenii brott var ärftligt för honom, ty hans farfar hade dött för ett nästan liknande anfall; att hans far hade slutat sitt liv i fängelse för att ha velat utföra kabaler mot staten; att han själv varit fånge i fjorton år för att ha talat oförskämt om regeringen, och han var desto mer skyldig för att drottningen hade släppt honom och benådat honom. Att hon hade adlat honom, försett honom med de ämbeten han innehade och givit honom två tusen riksdalers livränta i land. Det hade gått tre år sedan han hade utvecklat en så stor motvilja mot henne därför att hon hade fått honom att förlora en rättegång mot sin syster, att han inte längre kunde lida henne och att han svurit henne till undergång.

Tre år senare lät drottningen, efter att ha sett den unge Messenii kropps fjärdedelar exponeras på stolpar utanför Stockholms norra stadsport, dem begrava och ångrade sin olycka. Hon gav sitt porträtt till prinsen i en diamantlåda, prissatt till tjugo tusen écus, för att visa sin tacksamhet (Prinsen var inte vid hovet när detta hände.); och prinsen förlänade henne ömsesidigt ett skåp fullt med medaljer som han köpt i Nürnberg, ungefär tio tusen riksdaler. ...

English translation (my own):

Since then the Prince, who was wise and far-sighted, retired to his country houses, took no part in the government and professed complete submission to the Queen's will. Whether he thought he was obliging her so as to deliver her from the chagrin of seeing her successor (This chagrin did not torment the Queen, and one knows how much care and trouble she took to give him this quality; but the author speaks of it as an ill-informed fool who makes his court in France.), or whether he feared doing anything that would not please her, he only went to court when he was summoned; and in this way he found himself at Torstensson's funeral and reconducted the Queen to Dalarna. He also danced a ballet with her (What nonsense! The Queen was not in Dalarna during her entire reign, except once when she went there to see her naval army in the Danish war.) at Svartsjö, two leagues from Stockholm; and, having taken leave of Her Majesty, he returned to Öland, his most ordinary sojourn, where he had left all his appearance so as not to appear with too much pomp.

But the Queen was determined to quit the government. She judged that it would be more glorious for her to renounce the Crown than to keep it, that she could lose the reputation she had acquired by the weakness in which the kingdom was then (The kingdom was never more glorious, nor stronger, nor happier than it was at that time.) and the instability of human things, and that a private condition, which would put her in possession of herself, would be the height of her happiness, as she had an aversion to marriage. That she loved study with passion, that she wanted to become a Catholic (This is the sole basis of Karl's fortune. Everything else is false.), that she was bored of the burden of affairs, and that she only wanted to live to learn how to die well through the conversations of scholars.

She communicated this design to the Prince, then to the Constable and to the Chancellor and ordered them to notify her again. The Prince wrote to the Queen and her ministers and asked these last to represent to him that she must continue to reign as she had begun, that she was the only one capable of worthily maintaining the peace of the Crown; that she not tire of commanding, and that, while she was alive, he would not tire of obeying her (All this is false; he would have been tired of living if he had tired of obeying her.).

The Queen listened to their reasons without being moved and summoned the Senate to her chamber, where it remained for five and a half hours. She told him that she wanted to discharge herself of the government to the Prince of Sweden and dwelt on her virtues to make him have high hopes for her reign. All the remonstrances which were made to her having been unable to make her budge, the Senate (This matter was not of the Senate.) replied that the matter was too important to resolve and that it was necessary to deliberate with the Estates.

Being assembled and instructed of the Queen's desire, they made such great entreaties to her, at the request of the Prince of Sweden, who had requested them, not to leave the Crown, that she allow herself to be persuaded and promise them to keep it, on the condition that they would never talk to her about marriage (Part of this is true, the other is false. There was no need to ask them for this condition; there was not a man throughout Sweden who was so bold as to dare speak about it to the Queen.), which they easily granted.

Three reasons distracted her from her first thought: one, that she learned that foreigners would not approve of her abdication and would consider it an action unworthy of her; the other, that she recognised the violent affection that her subjects had for her and that naturally (This is very true) her spirit allowed itself to be overcome by submission as it stiffened against resistance (This is not too badly said.). And the last, that on the point of execution, her cooled down passion allowed her judgment to see more closely the greatness of the good of which she wanted to deprive herself (She was aware of none of this, but she had not yet done everything she wanted to do for the good of the State, and this reason was the one that made her postpone such a great resolution.) and the differences between royalty and a private life. She was praised by everyone, but the Prince was no less admired for having prevented her from making him king (One admired him very badly, because he was very innocent of this attack that the author freely attributes to him.).

This proof of unheard-of fidelity was not the only one he gave her. He received a seditious libel which stated that if he wanted to take up arms to make himself master of the government, several inhabitants of Stockholm, the people of the towns and the countryside were rising up in his favour. That the Queen only thought of her divertisements, which would cause the ruin of the kingdom; that she had alienated her entire domain; that she spent excessively on ballets; that she was obsessed with the Constable, with the Chancellor and Count Magnus (The Constable was blind, the Chancellor was highly esteemed by the Queen, and Count Magnus was a drunkard and a liar, qualities which are little agreeable to the Queen in all time.). That they were the cause of his being excluded from the government, that they wanted to poison him; that he must kill the Queen and the principal members of her Council; that he would never be king otherwise; and that, if he came to Stockholm, his faithful subjects, who gave him this advice, declared themselves for him and that he would find more succour there than he could imagine.

The Prince sent it to the Queen (This is true, but the writing contained none of this, and it was the Queen herself who discovered it, but in a miraculous way.), and this writing had no subscription. He made so many searches by one of his domestics, from whom he had received it, that he discovered that it had been addressed by a hostess from Kalmar, that a burgher of the town had asked to have it sent to the Prince in Öland, having been sent to him from the chancellery in Stockholm. The Queen, having learned from one of her secretaries that the subscription of the package was by the hand of one of her clerk, learned from this clerk that the son of Johan Messenius, keeper of the Archives of Sweden and historiographer to Her Majesty, ignorant of the title of the Prince and the means of making it sent him on Öland, had sent it to him closed to put the address on it, and she had Messenius the father and the son arrested. The latter recognised that the libel was written in his hand and that he had drawn it up from his father's memorandums, and the father that he had reviewed it and had not suppressed it as he should have.

The judges that the Queen gave them tried and sentenced them to the last torture. His father's head was cut off in Stockholm, and his relatives were allowed to bury him. The son's fist and head were cut off, and his body was divided into four quarters.

The crime of Johan Messenius was hereditary to him, as his grandfather had died for an almost similar attack; that his father had ended his life in prison for having wanted to carry out cabals against the State; that he himself had been a prisoner for fourteen years for having spoken insolently about the government, and he was all the more guilty because the Queen had released him and pardoned him. That she had ennobled him, had provided him with the offices he held, and had given him two thousand riksdalers' annuity in land. It had been three years since he had developed such a great aversion to her because she had caused him to lose a lawsuit against his sister, that he could no longer suffer her, and that he had sworn her ruin.

Three years later, the Queen, having seen the quarters of the body of the young Messenius exposed on posts outside the northern city gate of Stockholm, had them buried and regretted his misfortune. She gave her portrait to the Prince in a diamond box, priced at twenty thousand écus, to show her gratitude (The Prince was not at court when this happened.); and the Prince reciprocally presented her with a cabinet full of medals that he had bought at Nuremberg, approximately ten thousand riksdalers. ...


Above: Kristina.


Above: Karl Gustav.

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