Monday, June 17, 2024

Kristina's letter to the ambassadress of France, probably Paule Payen, dated December 25, 1688/January 4, 1689 (New Style)

Sources:

Bibliothèque interuniversitaire (Montpellier); Manuscrits de la reine Christine; Appendice di lettere della regina Cristina; Lettres à l'ambassadrice de France; Christine de Suède à l'ambassadrice de France, Rome, 4 janvier 1689 (digitisation pages 106v-107r to 107v-108r)


Bibliothèque interuniversitaire (Montpellier); Manuscrits de la reine Christine; Appendice di lettere della regina CristinaLettres à l'ambassadrice de France; Christine de Suède à l'ambassadrice de France, [s. l.], [s. d.] (digitisation pages 107v-108r to 108v-109r)


Christine (1626-1689 ; reine de Suède), Manuscrits de la reine Christine: Appendice di lettere della regina Cristina, : , 1601-1700.

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Copyright SCDI-UPV - Collections Université de Montpellier (shelfmark H 258).



The letter (Kristina's handwritten concept):

Madame lAmbassadrisse estre instruit[e] de Vous mesme de[s] sentiments de Vostre Coeur Vos sentiments est vn plaisir extreme qui est a vn Coeur ausi Sensible au merite que le mien, Vous [n]aues pas eu de paine a me persuader tout ce que Vous me ditte[s] dagreable et dobligeant[.] Je Suis trop interesse a Vous Croẏre que et ie nay garde den doutter ou [...] lamitie est lestime de[s] personne[s] ausi aymables [et] raysonables [...] que Vous Vaut bie[n] pour vne [l]Accquisition que et lA[c]quisition dune province entie[re] et nest pas moins glorieuse [...], et pour moy iy suis enCore plus sansible au[x] Charmes de Vostre personne a vn merite si[n]gulier [...] qui Vous distingue si fort quaux s[o]umissions et au[x] tributs de plus grandes provinces du monde, Je vous prie den den estre persuade prenant pour temoin Mr lAmbassadeur qvi me rendera Justice aupres de Vous, Jl Se porte graces [a] dieu tres bien[.] Je souhaitte que Vous soyes ausi en parfaitte sente et que nous nous re[n]voyon[s] bientost Comme ie lespere Cep[end]ant Croi[e]s moi toutte a Vous.
Christine Alexandra

With modernised spelling (with Kristina's spelling mistakes preserved as much as possible):

Madame l'ambassadrisse [sic],
Être instruit[e] de vous-même de vos sentiments est un plaisir extrême à un cœur aussi sensible au mérite que le mien. Vous [n']avez pas eu de paine [sic] à me persuader tout ce que vous me dite[s] d'agréable et d'obligeant. Je suis trop intéressée à vous croire, et je n'ai gardé d'en douter ou [...]. L'amitié est l'estime de[s] personne[s] aussi aimables [et] raisonnables que vous vaut bie[n], et l'a[c]quisition d'une province entiè[re] et n'est pas moins glorieuse; et, pour moi, j'y suis encore plus sansible [sic] au[x] charmes de votre personne à un mérite si[n]gulier qui vous distingue si fort qu'aux s[o]umissions et au[x] tributs de plus grandes provinces du monde.

Je vous prie d'en être persuadée, prenant pour témoin Monsieur l'ambassadeur, qui me rendera [sic] justice auprès de vous. Il se porte, grâce [à] Dieu, très bien. Je souhaite que vous soyez aussi en parfaite senté [sic] et que nous nous re[n]voyon[s] bientôt, comme je l'espère. Cep[end]ant, croy[e]z-moi toute à vous.
Christine Alexandra.

With modernised spelling:

Madame l'ambassadrice,
Être instruit[e] de vous-même de vos sentiments est un plaisir extrême à un cœur aussi sensible au mérite que le mien. Vous [n']avez pas eu de peine à me persuader tout ce que vous me dites d'agréable et d'obligeant. Je suis trop intéressée à vous croire, et je n'ai gardé d'en douter ou [...]. L'amitié est l'estime des personnes aussi aimables [et] raisonnables que vous vaut bien, et l'acquisition d'une province entière n'est pas moins glorieuse; et, pour moi, j'y suis encore plus sensible aux charmes de votre personne à un mérite singulier qui vous distingue si fort qu'aux soumissions et aux tributs de plus grandes provinces du monde.

Je vous prie d'en être persuadée, prenant pour témoin Monsieur l'ambassadeur, qui me rendra justice auprès de vous. Il se porte, grâce [à] Dieu, très bien. Je souhaite que vous soyez aussi en parfaite santé et que nous nous renvoyons bientôt, comme je l'espère. Cep[end]ant, croyez-moi toute à vous.
Christine Alexandra.

Copy of the letter:

Madame l'Ambassadrice; D'estre instruit[e] par vous mesme du Souuenir obligeant que vous conseruez a ceux qui vous aiment, est un grand plaisir pour un Coeur aussi Sensible que le mien. Vous n'auez pas eu de peine à me persuader tout ce que vous me ditez d'agreable et d'obligeant. Vous escriuez trop bien pour ne me persuader pas et Je Suis trop interessée à vous croire. L'amitié et l'estime des personnes aussi aimables et esclaireés que vous, uaillent bien l'acquisition d'vne Province entiere, et ne Sont pas moins glorieuses. Pour moy qui Suis encore plus Sensible aux charmes de vostre personne, a un merite Singulier qui vous distingue Si fort, qu'aux Soumissions et aux tributs de plus grandes Prouinces du monde, Je vous prie d'en estre persuadeé, Vous me tenez lieu de bien des choses. J'en prends a tesmoin Mr. le Marquis de Lauardin Ambassadeur de france qui me rendera justice aupres de vous. Jl Se porte grace a Dieu tres bien. Je Souhaitte que vous Soyiez aussi en parfaite Santé, et que nous nous renuoyions bientost comme Je l'espere. Je vous embrasse cependant de tout mon coeur, Adieu.

With modernised spelling:

Madame l'ambassadrice,
Être instruit[e] par vous-même du souvenir obligeant que vous conservez à ceux qui vous aiment est un grand plaisir pour un cœur aussi sensible que le mien. Vous n'avez pas eu de peine à me persuader tout ce que vous me dites d'agréable et d'obligeant. Vous écrivez trop bien pour ne me persuader pas, et je suis trop intéressée à vous croire. L'amitié et l'estime des personnes aussi aimables et éclairées que vous vaillent bien l'acquisition d'une province entière et ne sont pas moins glorieuses.

Pour moi, qui suis encore plus sensible aux charmes de votre personne, à un merite singulier qui vous distingue si fort qu'aux soumissions et aux tributs de plus grandes provinces du monde, je vous prie d'en être persuadée, vous me tenez lieu de bien des choses.

J'en prends à témoin Monsieur le marquis de Lavardin, ambassadeur de France, qui me rendra justice auprès de vous. Il se porte, grâce à Dieu, très bien. Je souhaite que vous soyez aussi en parfaite santé et que nous nous renvoyons bientôt, comme je l'espère. Je vous embrasse cependant de tout mon cœur. Adieu.

Swedish translation (my own):

Madame l'ambassadrice,
Att bli informerad av Er själv om det förpliktande minnet Ni bevarar för dem som älskar Er är ett stort nöje för ett lika känsligt hjärta som mitt. Ni har inte haft några svårigheter att övertyga mig om allt det trevliga och tillmötesgående Ni har sagt till mig. Ni skriver alltför bra för att inte övertyga mig om det, och jag är alltför intresserad av att tro Er. Vänskapen och aktningen hos människor som är så snälla och upplysta som Ni är väl värda att förvärva en hel provins och är inte mindre härliga.

För mig, som är ännu mer känslig för Er persons charm, för en enastående förtjänst som utmärker Er så starkt som för bidragen och hyllningarna från de största provinserna i världen, ber jag Er att vara övertygad om att Ni betyder mycket för mig.

Jag tar som vittne markisen de Lavardin, Frankrikes ambassadör, som kommer att göra mig rättvisa mot Er. Han mår, Gudi lov, mycket bra. Jag hoppas att Ni också är vid perfekt hälsa och att vi snart kommer att ses igen, som jag hoppas. Emellertid omfamnar jag Er av hela mitt hjärta. Farväl.

English translation (my own):

Madame l'ambassadrice,
To be informed by you yourself of the obliging memory you preserve for those who love you is a great pleasure for a heart as sensitive as mine. You have had no difficulty in persuading me of all the pleasant and obliging things you have said to me. You write too well not to persuade me of it, and I am too interested in believing you. The friendship and esteem of people as kind and enlightened as you are well worth the acquisition of an entire province and are no less glorious.

For me, who am even more sensitive to the charms of your person, to a singular merit which distinguishes you so strongly as to the submissions and tributes of the greatest provinces of the world, I beg you to be persuaded that you mean many things to me.

I take as witness the Marquis de Lavardin, the ambassador of France, who will do me justice with you. He is doing, thanks be to God, very well. I hope that you are also in perfect health and that we will see each other again soon, as I hope. In the meantime, I embrace you with all my heart. Goodbye.

Swedish translation of the original (my own):

Madame l'ambassadrice,
Att själv bli informerad av Er om Era egna känslor är ett extremt nöje för ett hjärta som är lika känsligt för förtjänster som mitt. Ni har inte haft svårt att övertyga mig om allt det trevliga och tillmötesgående Ni sagt till mig. Jag är alltför intresserad av att tro Er, och jag har inte tvivlat på det eller [...]. Vänskap är människors aktning så vänlig och rimlig, som den är Er värdig, och förvärvet av en hel provins är inte mindre härligt [...]; och för mig är jag ännu mer känslig för Er persons charm och för en enastående förtjänst som skiljer Er så starkt från underkastelser och hyllningar från de största provinserna i världen.

Jag ber Er att vara övertygad om detta, tagande som vittne monsieur ambassadören, som kommer att göra mig rättvisa mot Er. Han mår, Gudi lov, mycket bra. Jag hoppas att Ni också är vid perfekt hälsa och att vi snart kommer att ses igen, som jag hoppas. Emellertid, tro mig att jag tillhör Er helt.
Kristina Alexandra.

English translation of the original (my own):

Madame l'ambassadrice,
To be informed by you yourself of your own feelings is an extreme pleasure to a heart as sensitive to merit as mine. You have not had difficulty persuading me of all the pleasant and obliging things you said to me. I am too interested in believing you, and I have not doubted it or [...]. Friendship is the esteem of people as kind and reasonable, as it is worthy of you, and the acquisition of an entire province is no less glorious [...]; and, for me, I am even more sensitive to the charms of your person and to a singular merit which distinguishes you so strongly from the submissions and tributes of the greatest provinces in the world.

I beg you to be persuaded of this, taking as witness Monsieur the ambassador, who will do me justice with you. He is doing, thanks be to God, very well. I hope that you are also in perfect health and that we will see each other again soon, as I hope. In the meantime, believe me that I am all yours.
Kristina Alexandra.


Above: Kristina.

Note: Paule Payen was the widowed wife of Hugues de Lionne, who had been the French ambassador to the Holy See from 1654 to around 1659, and who had died in 1671. They were married in 1645.

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