Sources:
Mémoires de ce qui s'est passé en Suède, volume 1, pages 89 to 97, by Pierre Hector Chanut, published by Pierre Linage de Vauciennes, 1675
Anteckningar om det som tilldragit sig i Sverige ifrån år 1645 till år 1649, pages 93 to 101, translator unknown, published by Ecksteinska Boktryckeriet, 1826
Kristina's speech to the Estates is here:
Above: Kristina.
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The excerpts:
Ianv. 1647.
Le sieur Chanut receut de France une lettre, par laquelle on luy ordonnoit de presser la Reine de Suede d'écrire clairement à ses Ministres, qu'ils ne s'attachassent point à cette proposition nouvelle qu'ils avoient faite de leur chef, s'ils n'y trouvoient une facilité telle que la Paix n'en pust estre retardée d'un seul jour, & qu'elle n'entendoit pas que pour insister en cette demande, on mist au hazard la conclusion de la Paix: Mais il sembloit en ce temps assez difficile; car le sieur Chanut apprit de personnes, qui avoient part aux affaires, que les Principaux du Senat prenoient goût à cette demande en argent, & il estoit à craindre que la bonne fortune des Suedois ne les portât à fortifier sous main leurs Ambassadeurs à tenir ferme long-temps sur cette proposition; & par mal-heur la Reine alors estoit allittée depuis deux jours d'une petite fiévre, que l'on ne croyoit estre qu'un rhume causé par le froid qu'elle avoit souffert allant visiter le Connestable, qui estoit malade d'une fievre quarte, qu'il avoit rapportée des frontieres d'Allemagne.
Cependant on attendoit avec impatience le retour du Comte de la Garde, & chacun en faisoit un jugement particulier. Car bien que la Reine eust une bien-veillance extraordinaire pour luy, on la croyoit trop prudente pour suivre ses conseils, s'ils estoient trop passionez, ny quelle souffrit une rupture entre les principales Maisons de son Estat; d'autant que la dissension du dedans auroit indubitablement affoibly ses forces au dehors. Ainsi il n'estoit pas vray-semblable, que cette Princesse ayant l'esprit tres-moderé, & judicieux, portast rien aux extremitez. Tout ce qu'il y avoit à craindre estoit, que les intrigues secrettes ne passassent à une inimitié découverte, & que chacun prist party. Il estoit de la prudence du sieur Chanut de ne se point engager à une declaration formée; car il y avoit apparence, qu'enfin ceux qui possedoient la faveur, se contenteroient de joüir de leur bonne fortune, sans s'efforcer de détruire entierement les autres, quelques bravades qu'ils eussent faites de loin.
Enfin la copie de la derniere lettre que les Plenipotentiaires de France avoient écrite à Osnabrug à ceux de Suede. Elle fut leuë en plein Senat, & on recommença de nouveau d'agiter la question de la satisfaction, qui y fut determinément resoluë. Et de crainte que la satisfaction en argent pour la Pomeranie ulterieure, que l'Electeur de Brandebourg demandoit, n'arrestât la conclusion du Traité de Paix, on resolut de prendre pour limites entre la Suede, & l'Electeur de Brandebourg, la riviere d'Oder; pourveu que l'on y comprist, outre les villes de Volhein, Stetin, & Garts, celle de Dam, qui est à une lieuë de Stetin dans le marais de l'autre costé de l'Oder, & qui est comme la porte qui ouvre la communication en l'une & en l'autre Pomeranie. A quoy, si l'Electeur ne vouloit pas donner son consentement, la Suede garderoit toute la Pomeranie, avec la garantie de l'Empereur, & des Estats de l'Empire.
Mais sur la plainte que le sieur Chanut fit à la Reine, qu'elle ajoûtoit sans cesse quelque chose à ses demandes, & que ses Ministres estoient demeurez d'accord de laisser Dam à l'Electeur de Brandebourg: Elle luy répondit, qu'ils ne l'avoient pas dû faire, & que lors qu'elle avoit demandé Stetin, elle avoit toûjours entendu que Dam y seroit compris comme un Faux-bourg de la Ville, & une Place sans laquelle l'autre seroit inutile; de façon que ce n'estoit pas une nouveauté, mais une explication necessaire. Ce qu'il en put tirer, fut que la demande d'argent n'estoit point faite par son ordre, & qu'elle n'y vouloit point faire insister jusques à rompre.
On remit en suite sur le tapis la proposition du Negoce, & le sieur Chanut eut une grande conference avec le Chancelier sur ce sujet; mais ce fut en termes si generaux, qu'il n'y put pas remarquer beaucoup de chaleur. Sa conclusion alla à exhorter, & exciter de part & d'autre les Marchands à faire l'essay d'aller d'un Royaume à l'autre de droite route, afin que le gain des premiers qui l'auroient tenté y conviant les autres, le Commerce s'établist insensiblement. A quoy le sieur Chanut fit une réponse assés froide, ne voulant pas que ce fust sur son instance qu'il se portast à quelque chose de plus, & luy dit seulement, que si on ne faisoit autre diligence, la proposition demeureroit sans effet, & qu'il arriveroit que par la jalousie des Hollandois, les Marchands qui auroient fait à l'avanture ces premieres épreuves, n'y reüssissant pas faute d'intelligence, ou d'assistance, tous les autres en seroient détournez à l'avenir. Le Chancelier luy repartit, qu'il en parleroit à la Reine, pour avoir les avis des principaux Marchands, sur lesquels on en traiteroit plus au long.
On eut avis que le Comte d'Harcourt Vice-Roy de Catalogne avoit levé le siege de Lerida; & bien que les Espagnols en fissent grand bruit; neantmoins aux Païs étrangers, & particulierement en Suede, cela ne fut pas de grande consideration. Le Maréchal de Torstenshon excusoit fort le Comte d'Harcourt, & confessoit que le métier de General d'armée estoit si difficile, qu'il faloit plûtost imputer à bon-heur qu'à prudence, s'il ne luy arrivoit jamais de disgrace.
Sur la plainte que les Plenipotentiaires de France à Munster firent faire à la Reine de Suede par le sieur Chanut touchant les nouvelles propositions de ses Ministres, le Chancelier luy voulut persuader, que de la part de la Suede il n'y avoit point eu de variation depuis qu'elle avoit declaré ses dernieres volontez: Toutefois la Reine luy avoüa, que veritablement le Baron Oxenstiern avoit depuis peu envoyé une certaine proposition qui eust esté bonne à faire dés le commencement s'il s'en fust avisé; (non pas à dessein d'obtenir la demande qu'elle contenoit, mais pour reduire les Imperiaux à faire plus facilement accorder la Pomeranie) Mais que cette proposition n'estoit plus de saison; que pas un de ses Ministres n'avoit trouvé à propos de s'y arrester, & que par ce mesme ordinaire on écriroit à Osnabrug d'en demeurer aux termes sur lesquels on avoit travaillé dés le commencement.
On imputa à une faute tres-grossiere au sieur Salvius de s'estre rendu trop facile à Munster, & qu'il n'avoit pas tenu à luy que la Suede n'eust pas douze cens mille Rischedales, au lieu de Stetin; ce qui le fit depuis marcher un peu plus reservé qu'à l'ordinaire. Toutefois la Reine ne diminua point pour cela la bonne opinion qu'elle avoit de luy, & n'augmenta pas celle qu'elle avoit pour son Collegue.
Mais dans une conference que le sieur Chanut eut avec le Chancelier, estant tombez sur le discours de la Paix, il luy fit douter plus que jamais de son intention; car il luy dit qu'elle estoit resoluë, & ajoûta ces mots, «Prudenter necne non disputo»; & en suite parlant de la satisfaction dé la Suede, il dit qu'elle estoit trop moderée, & qu'on la luy accorderoit facilement, «Quandoquidem huc usque se induci passa est sua Majestas», ce sont les termes dont il se servit. Et pour conclusion, il dit que les Estats des Provinces-Unies ruineroient leurs propres desseins les voulant executer trop precipitament; qu'aujourd'huy le desire d'une Paix trop prompte leur feroit perdre l'occasion de la prendre plus avantageuse, & qu'en cela ils ne nuisoient pas seulement à leur propre Estat, mais aux affaires de toute l'Allemagne. Quelques jours aprés, le sieur Chanut se pleignant à la Reine de ce que son Chancelier ne luy paroissoit point trop affectionné à la Paix: Elle luy dit, qu'il se trompoit, & qu'au fond il la souhaitoit autant qu'aucun autre. Cela l'empescha de rien avancer qui pût offencer le Chancelier, puis que la Reine le deffendoit; mais il luy en disoit assés pour la convier d'y prendre garde.
On receut pour lors en Suede des lettres de Munster, portant qu'on alloit traiter serieusement de la satisfaction de la Suede sur la Pomeranie, puisque l'Electeur de Brandebourg avoit declaré ne pouvoir consentir à ce qu'on luy demandoit. Sur quoy la Reine dit, qu'elle n'entendroit plus à aucune forme d'accommodement pour sa satisfaction, que la pierre en estoit jettée, & que l'Electeur de Brandebourg ayant eu autant de temps qu'il luy en faloit pour se resoudre, & ayant esté sollicité de se declarer, elle prenoit son refus pour une resolution finale, sur laquelle elle prenoit aussi la sienne, qu'elle ne changeroit plus; en sorte que dés à present elle se determinoit à garder toute la Pomeranie, sans vouloir plus entendre parler de l'alternative, & mesme elle pria le sieur Chanut de l'écrire aux Plenipotentiaires de France à Munster.
Sur la fin du mois de Janvier 1647, il arriva un envoyé du Ragotski en qualité d'Ambassadeur, mais avec un fort petit train; le sujet de son voyage estoit pour demander le payement, qu'il pretendoit luy estre dû par la Suede en vertu d'un Traité que le Maréchal Torstensholm [sic] avoit fait avec luy pour la Couronne: Et comme le sieur Chanut apprehendoit qu'il ne viust proposer quelque nouveauté qui détournast la Suede du desir de la Paix, il en parla à la Reine, qui l'asseura qu'il n'avoit autre charge que de solliciter le payement d'une méchante dette: & que le Maréchal Torstensholm [sic], qui avoit fait ce Traité, avoit dequoy le bien payer sans argent.
Cependant le procedé du Roy de Pologne donna de grandes défiances en Suede: car il n'avoit point voulu licencier ses troupes, comme il l'avoit promis à la Republique; & l'on apprit aussi que le Roy de Dannemark faisoit passer en Norwégue quelquesunes des siennes.
Les Plenipotentiaires de France à Munster voyant que l'Electeur de Brandebourg ne vouloit point consentir aux propositions que la Suede faisoit pour sa satisfaction, écrivirent au sieur Chanut d'essayer encore si on ne pourroit point porter la Reine, & son Conseil, à se rélâcher de quelque chose, pour obtenir le consentement de cét Electeur; parce que la possession du total de la Pomeranie contre le gré de ce Prince demeurant litigieuse, la France demeuroit engagée à la garantie d'un Traité douteux, & laissoit des semences d'une nouvelle guerre. Le sieur Chanut l'ayant proposé à la Reine, elle luy dit que c'estoit une chose reglée, dont elle luy avoit declaré son sentiment, & que bien loin de rabattre de ses demandes, elle n'estoit plus en termes d'abandonner aucune partie de cette Province à l'Electeur de Brandebourg, puis qu'il avoit refusé l'accommodement; & les Principaux du Senat luy avoüerent, qu'on avoit eu peine à se resoudre de laisser ce levain de division dans le party protestant; mais qu'ils ne pensoient pas, que la Suede pût changer d'avis. Et le Comte Gustave-Sohn luy dit, que, si on l'en croyoit, la Suede bien loin de rendre à cét Electeur aucune partie de la Pomeranie, retiendroit sans en rien relâcher toutes les places qu'elle tenoit dans ses Estats.
Pendant ces contestations les Estats du Royaume de Suede s'assemblerent, & la premiere seance se fit le dernier jour de Janvier, où la Reine parlant debout en fit l'ouverture par un discours d'une demie heure, avec une grace, & une asseurance merveilleuse. Le Chancelier, au lieu de haranguer, leur debout, la Reine seule assise, une tres-longue relation de toutes les affaires qui estoient survenuës depuis les derniers Estats; & on reduisit les choses qui estoient à déliberer, à trois articles: Sçavoir, les conditions, & les moyens de la Paix; la levée qui se feroit des gens de guerre pendant la Paix, & la contribution d'argent pour les necessitez du Royaume. On jugeoit que les quatre Ordres de l'Estat aprés avoir deliberé à part sur les points proposez, & conferé ensemble pour former une resolution, y ajoûteroient leurs demandes pour le couronnement de la Reine, & peut-estre pour son mariage.
With modernised spelling:
Janvier 1647.
Le sieur Chanut reçut de France une lettre, par laquelle on lui ordonnait de presser la reine de Suède d'écrire clairement à ses ministres, qu'ils ne s'attachassent point à cette proposition nouvelle, qu'ils avaient faite de leur chef, s'ils n'y trouvaient une facilité telle que la paix n'en put être retardée d'un seul jour, et qu'elle n'entendait pas que pour insister en cette demande, on mit au hasard la conclusion de la paix. Mais il semblait en ce temps assez difficile, car le sieur Chanut apprit de personnes qui avaient part aux affaires que les principaux du Sénat prenaient goût à cette demande en argent, et il était à craindre que la bonne fortune des Suédois ne les portât à fortifier sous main leurs ambassadeurs à tenir ferme longtemps sur cette proposition. Par malheur, la reine alors était alitée depuis deux jours d'une petite fièvre, que l'on ne croyait être qu'une rhume causée par le froid qu'elle avait souffert allant visiter le connêtable, qui était malade d'une fièvre quarte qu'il avait rapportée des frontières d'Allemagne.
Cependant on attendait avec impatience le retour du comte de la Garde, et chacun en faisait un jugement particulier. Car bien que la reine eût une bienveillance extraordinaire pour lui, on la croyait trop prudente pour suivre ses conseils s'ils étaient trop passionés, ni qu'elle souffrit une rupture entre les principales maisons de son État, d'autant que la dissension du dedans aurait indubitablement affaibli ses forces au dehors. Ainsi il n'était pas vraisemblable que cette princesse, ayant l'esprit très modéré et judicieux, portât rien aux extrêmités. Tout ce qu'il y avait à craindre était que les intrigues secrètes ne passassent à une inimitié découverte et que chacun prît parti. Il était de la prudence du sieur Chanut de ne se point engager à une declaration formée, car il y avait apparence qu'enfin ceux qui possédaient la faveur se contenteraient de jouir de leur bonne fortune, sans s'efforcer de détruire entièrement les autres, quelques bravades qu'ils eussent faites de loin.
Enfin la copie de la dernière lettre que les plénipotentiaires de France avaient écrite à Osnabrück à ceux de Suède. Elle fut lue en plein Sénat, et on recommença de nouveau d'agiter la question de la satisfaction, qui y fut déterminément résolue. Et de crainte que la satisfaction en argent pour la Poméranie ulterieure, que l'électeur de Brandebourg demandait, n'arrêtât la conclusion du traité de laix, on résolut de prendre pour limites entre la Suède, et l'électeur de Brandebourg, la rivière d'Oder; pourvu que l'on y comprît, outre les villes de Wollin, Stetin et Gartz, celle de Damm, qui est à une lieue de Stetin dans le marais de l'autre côté de l'Oder et qui est comme la porte qui ouvre la communication en l'une et en l'autre Poméranie. A quoi, si l'électeur ne voulait pas donner son consentement, la Suède garderait toute la Poméranie, avec la garantie de l'empereur et des États de l'Empire.
Mais sur la plainte que le sieur Chanut fit à la reine qu'elle ajoutait sans cesse quelque chose à ses demandes et que ses ministres étaient demeurés d'accord de laisser Damm à l'électeur de Brandebourg, elle lui répondit qu'ils ne l'avaient pas dû faire et que lorsqu'elle avait demandé Stetin, elle avait toujours entendu que Damm y serait compris comme un faubourg de la ville, et une place sans laquelle l'autre serait inutile, de façon que ce n'était pas une nouveauté, mais une explication nécessaire. Ce qu'il en put tirer fut que la demande d'argent n'était point faite par son ordre, et qu'elle n'y voulait point faire insister jusqu'à rompre.
On remit ensuite sur le tapis la proposition du négoce, et le sieur Chanut eut une grande conférence avec le chancelier sur ce sujet, mais ce fut en termes si généraux qu'il n'y put pas remarquer beaucoup de chaleur. Sa conclusion alla à exhorter et exciter de part et d'autre les marchands à faire l'essai d'aller d'un royaume à l'autre de droite route, afin que le gain des premiers qui l'auraient tenté y conviant les autres, le commerce s'établit insensiblement, a quoi le sieur Chanut fit une réponse assez froide, ne voulant pas que ce fût sur son instance qu'il se portât à quelque chose de plus, et lui dit seulement que si on ne faisait autre diligence, la proposition demeurerait sans effet, et qu'il arriverait que par la jalousie des Hollandais, les marchands qui auraient fait à l'avanture ces premières épreuves, n'y réussissant pas faute d'intelligence ou d'assistance, tous les autres en seraient détournés à l'avenir. Le chancelier lui repartit qu'il en parlerait à la reine pour avoir les avis des principaux marchands, sur lesquels on en traiterait plus au long.
On eut avis que le comte de Harcourt, vice-roi de Catalogne, avait levé le siege de Lérida; et bien que les Espagnols en fissent grand bruit, néanmoins aux pays étrangers, et particulièrement en Suède, cela ne fut pas de grande considération. Le maréchal de Torstensson excusait fort le comte d'Harcourt et confessait que le métier de général d'armée était si difficile qu'il fallait plutôt imputer à bonheur qu'à prudence s'il ne lui arrivait jamais de disgrâce.
Sur la plainte que les plénipotentiaires de France à Münster firent faire à la reine de Suède par le sieur Chanut touchant les nouvelles propositions de ses ministres, le chancelier lui voulut persuader que de la part de la Suède il n'y avait point eu de variation depuis qu'elle avait déclaré ses dernières volontés. Toutefois la reine lui avoua que véritablement le baron Oxenstiern avait depuis peu envoyé une certaine proposition qui eut été bonne à faire dès le commencement s'il s'en fut avisé (non pas à dessein d'obtenir la demande qu'elle contenait, mais pour réduire les Imperiaux à faire plus facilement accorder la Poméranie), mais que cette proposition n'était plus de saison, que pas un de ses ministres n'avait trouvé à propos de s'y arrêter, et que par ce même ordinaire on écrirait à Osnabrück d'en demeurer aux termes sur lesquels on avait travaillé dès le commencement.
On imputa à une faute très grossière au sieur Salvius de s'être rendu trop facile à Münster, et qu'il n'avait pas tenu à lui que la Suède n'eût pas douze cent mille richedales au lieu de Stetin, ce qui le fit depuis marcher un peu plus réservé qu'à l'ordinaire. Toutefois la reine ne diminua point pour cela la bonne opinion qu'elle avait de lui et n'augmenta pas celle qu'elle avait pour son collègue.
Mais dans une conférence que le sieur Chanut eut avec le chancelier, étant tombés sur le discours de la paix, il lui fit douter plus que jamais de son intention, car il lui dit qu'elle était résolue et ajouta ces mots: «Prudenter necne non disputo»; et ensuite, parlant de la satisfaction de la Suède, il dit qu'elle était trop modérée et qu'on la lui accorderait facilement: «Quandoquidem huc usque se induci passa est Sua Majestas» — ce sont les termes dont il se servit.
Et, pour conclusion, il dit que les États des Provinces-Unies ruineraient leurs propres desseins, les voulant exécuter trop precipitament; qu'aujourd'hui le désire d'une paix trop prompte leur ferait perdre l'occasion de la prendre plus avantageuse, et qu'en cela ils ne nuisaient pas seulement à leur propre État, mais aux affaires de toute l'Allemagne. Quelques jours après, le sieur Chanut, se plaignant à la reine de ce que son chancelier ne lui paraissait point trop affectionné à la paix, elle lui dit, qu'il se trompait et qu'au fond il la souhaitait autant qu'aucun autre. Cela l'empêcha de rien avancer qui put offencer le chancelier, puisque la reine le défendait, mais il lui en disait assez pour la convier d'y prendre garde.
On reçut pour lors en Suède des lettres de Münster, portant qu'on allait traiter sérieusement de la satisfaction de la Suède sur la Poméranie, puisque l'électeur de Brandebourg avait déclaré ne pouvoir consentir à ce qu'on lui demandait. Sur quoi la reine dit qu'elle n'entendrait plus à aucune forme d'accommodement pour sa satisfaction, que la pierre en était jettée, et que l'électeur de Brandebourg, ayant eu autant de temps qu'il lui en fallait pour se résoudre, et ayant été sollicité de se déclarer, elle prenait son refus pour une résolution finale, sur laquelle elle prenait aussi la sienne, qu'elle ne changerait plus; en sorte que dès à présent elle se determinait à garder toute la Poméranie, sans vouloir plus entendre parler de l'alternative, et même elle pria le sieur Chanut de l'écrire aux plénipotentiaires de France à Münster.
Sur la fin du mois de janvier 1647, il arriva un envoyé du Rákóczi en qualité d'ambassadeur, mais avec un fort petit train; le sujet de son voyage était pour demander le paiement qu'il prétendait lui être dû par la Suède en vertu d'un traité que le maréchal [Torstensson] avait fait avec lui pour la Couronne. Et comme le sieur Chanut appréhendait qu'il ne vit proposer quelque nouveauté qui détournât la Suède du désir de la paix, il en parla à la reine, qui l'assura qu'il n'avait autre charge que de solliciter le paiement d'une méchante dette et que le maréchal [Torstensson], qui avait fait ce traité, avait dequoi le bien payer sans argent.
Cependant, le procédé du roi de Pologne donna de grandes défiances en Suède, car il n'avait point voulu licencier ses troupes, comme il l'avait promis à la République; et l'on apprit aussi que le roi de Danemark faisait passer en Norvègue quelques-unes des siennes.
Les plénipotentiaires de France à Münster, voyant que l'électeur de Brandebourg ne voulait point consentir aux propositions que la Suède faisait pour sa satisfaction, écrivirent au sieur Chanut d'essayer encore si on ne pourrait point porter la reine et son Conseil à se relâcher de quelque chose pour obtenir le consentement de cet électeur, parce que la possession du total de la Poméranie contre le gré de ce prince demeurant litigieuse, la France demeurait engagée à la garantie d'un traité douteux et laissait des semences d'une nouvelle guerre.
Le sieur Chanut l'ayant proposé à la reine, elle lui dit que c'était une chose reglée, dont elle lui avait déclaré son sentiment, et que, bien loin de rabattre de ses demandes, elle n'était plus en termes d'abandonner aucune partie de cette province à l'électeur de Brandebourg, puisqu'il avait refusé l'accommodement; et les principaux du Sénat lui avouèrent qu'on avait eu peine à se résoudre de laisser ce levain de division dans le parti protestant, mais qu'ils ne pensaient pas que la Suède pût changer d'avis. Et le comte Gustafsson lui dit que, si on l'en croyait, la Suède, bien loin de rendre à cet électeur aucune partie de la Pomeranie, retiendrait sans en rien relâcher toutes les places qu'elle tenait dans ses États.
Pendant ces contestations, les États du Royaume de Suède s'assemblèrent, et la première séance se fit le dernier jour de janvier, où la reine, parlant debout, en fit l'ouverture par un discours d'une demie heure, avec une grâce et une assurance merveilleuse. Le chancelier, au lieu de haranguer, leur debout, la reine seule assise, une très longue relation de toutes les affaires qui étaient survenues depuis les derniers États; et on réduisit les choses qui étaient à déliberer à trois articles: savoir, les conditions et les moyens de la paix; la levée qui se ferait des gens de guerre pendant la paix, et la contribution d'argent pour les nécessités du royaume. On jugeait que les quatre Ordres de l'État, après avoir déliberé à part sur les points proposés et conféré ensemble pour former une résolution, y ajouteraient leurs demandes pour le couronnement de la reine, et peut-être pour son mariage.
Swedish translation (by anonymous translator):
Januari 1647.
Herr Chanut fick befallning att förmå Drottningen att skrifva bestämt till sina Ministrar, att de ej skulle fästa sig vid det nya förslaget, i fall freden derigenom en enda dag uppskjöts eller blottställdes. Detta syntes svårt; ty Herr Chanut blef underrättad af personer, hvilka ägde del i ärenderna, att de förnämsta af Rådet hade smak för penningeförslaget; Svenskarnas lycka skulle kanhända förmå deras Ambassadörer att dervid stå fast. Olyckligtvis var Drottningen sängliggande i tvenne dagar af en feber som hon ådragit sig i kölden då hon besökte den gamla Fältherren, sjuklig efter sitt vistande vid Tyska gränsen.
Man väntade emellertid med otålighet Grefve de la Gardies återkomst, och hvar och en bedömde den på sitt sätt. Oaktadt Drottningen hade en utomordentlig välvilja för honom, trodde man henne nog försigtig för att följa hans råd om de voro otjenliga eller tåla en söndring emellan de förnämsta slägterne i sitt rike då de inre tvisterna ofelbart skulle försvaga den yttre styrkan. Det var således sannolikt att denna Prinsessa med fogligt och klokt förstånd afvände all ytterlighet. Allt hvad som var att frukta var, att hemliga ränker förvandlades i uppenbar oenighet och att hvar och en tog sitt parti. Herr Chanuts försigtighet tillät honom icke formlig förklaring, ty det syntes att de, som voro i gunst skulle åtnöja sig med njutningen af deras lycka utan bemödande att störa andras, hvad hotelser de än på afstånd gjorde.
Afskriften af det sista bref de Franska Fullmäktiga skrifvit i Osnabrüg till de Svenska den 14 December, ankom sluteligen till Sverige, upplästes inför hela Rådet och man började på nytt behandla frågan om skadestånd, som nu blef bestämdt afgjord. Af fruktan att ersättningen i penningar för Hinter-Pommern, som Kurförsten af Brandenburg begärde, skulle uppskjuta Freds-Traktaten, bestämdes Oderströmmen till gräns emellan Sverige och Brandenburg allenast man inbegrep utom Städerna Wollin, Stetin, Gartz äfven Dam, belägen en mil från Stetin uti ett träsk på andra sidan Oder och en gemenskapsport för hela Pommern; men om Kurförsten intet ville samtycka dertill skulle Sverige behålla hela Pommern med Kejsarens och Riks-Ståndens bifall.
Då Herr Chanut klagade hos Drottningen, att hon alltid ökade sina påståenden och att dess Ministrar öfverenskommit att lemna Dam åt Brandenburg, svarade hon: att de ej bordt göra det emedan då hon begärt Stetin hade hon icke förstått annat än att Dam skulle medfölja såsom en förstad och ort, utan hvilken den andra vore onyttig; detta var ej en nyhet, men en nödvändig förklaring. Han kunde häraf sluta att penningförslaget icke var enligt hennes befallning och att hon intet ville yrka det så ifrigt att underhandlingen blef afbruten.
Man återtog nu handelsförslagen, hvarföre Herr Chanut hade en lång öfverläggning med Riks-Kansleren, men i så allmänna ordalag, att ej stor håg förmärktes. Hans beslut blef att man skulle föreslå köpmännen fara raka vägen till det ena och andra Riket så att de förstas vinst lockade andra och handeln oförmärkt derigenom stadgades. Härtill svarade Herr Chanut nog kallt, att han ej ville yrka något mer; om man ej använde tillräcklig verksamhet, skulle förslaget blifva fruktlöst samt genom Holländarnas afvund köpmännens första försök misslyckas, af brist på insigt eller bistånd och de andra således afvändas. Riks-Kansleren svarade: att han skulle tala med Drottningen och inhämta de förnämste köpmännens råd innan ämnet med mer vidlyftighet behandlades.
Man blef underrättad att Grefve d'Harcourt, Vice Konung i Catalonien, upphäft belägringen för Lerida och att Spaniorerna derom gjorde mycket buller, hvilket likväl hvarken i andra land eller Sverige uppväckte stor uppmärksamhet. Fältmarskalken Torstenson ursäktade Grefve d'Harcourt och tillstod en Befälhafvares post vara så svår, att man häldre borde tillräkna lyckan än försigheten hans framgång.
I anseende till anförde klagomål af de Franska fullmäktiga i Münster hos Drottningen af Sverige, genom Herr Chanut, angående Hennes Ministrars nya förslag, ville Riks-Kansleren öfvertala honom, att å Sveriges sida intet ombyte skedt sedan det förklarat sin sista vilja. Likväl erkände Drottningen att Baron Oxenstjerna verkligen skickat ett visst förslag, som varit bäst att föredraga i början, (ej för att erhålla det som fodrades, men för att förmå de Kejserliga bevilja Pommerns afträdande); det skedde nu i otid, så att ingen af dess Ministrar ansåg det lämpligt; man skulle genast skrifva till Osnabrüg om att hålla sig vid det mål hvarpå ifrån början blifvit arbetadt.
Det tillräknades Herr Salvius, såsom ett ganska stort fel, att han varit för foglig i Münster, och att det berodt af honom att skaffa Sverige 1200.000 Rd., i stället för Stetin; detta förmådde honom sedan att mera varsamt än vanligt gå till väga; Drottningen förminskade likväl icke sin goda tanke om honom, och förökade ej heller den hon hyste om hans medbroder.
Uti Herr Chanuts sammanträde med Riks-Kansleren föll talet på fred, hvaraf han då mer än förr tviflade på dess tänkesätt; ty han sade att den var afgjord och tillade dessa ord »Prudenter nec ne non disputo«; om Sveriges ersättning yttrade han, att den var mycket måttlig och lätt skulle beviljas; »Quandoquidem hucusque se indui passa est sua Majestas«, voro de ord hvaraf han betjente sig. Till slut sade han, att det Förenade Nederland förstörde dess egna planer då deras verkställande påskyndades; att i dag begäret efter hastig fred skulle låta den fördelaktigaste gå förlorad, och att det derigenom skadade ej allenast sig sjelf, men äfven Tysklands angelägenheter. Några dagar derefter klagade Herr Chanut för Drottningen att Riks-Kansleren ej syntes nog benägen för fred. Hon svarade, att han bedrog sig och att Riks-Kansleren i sjelfva verket önskade den lika mycket som alla andra. Detta hindrade honom att yttra något, hvilket kunde förolämpa Riks-Kansleren, emedan han försvarades af Drottningen, men han sade nog för att förmå henne att vara på sin vakt.
Bref ankom ifrån Münster, innehållande att man allvarsamt tänkte på Sveriges ersättning i anseende till Pommern sedan Kurförsten af Brandenburg förklarat, att han icke kunde dertill samtycka. Drottningen svarade, att hon intet skulle lyssna till någon annan förlikning, att terningen vore kastad och att Kurförsten hade haft tid att fatta ett beslut, hvarefter hon tog ett oföränderligt, som var att behålla hela Pommern utan att mer vilja höra talas om något alternatif. Hon bad äfven Herr Chanut härom skrifva till de Franska Plenipotentiairerne i Münster.
I slutet af Januari månad 1647, ankom en Ambassadör från Ragotski, men med litet medfölje. Ändamålet för hans resa var att begära den betalning, man var honom skyldig i Sverige genom Traktaten, afslutat med Fältmarskalken Torstenson. Då Herr Chanut fruktade att han skulle föreslå något, som kunde hindra freden, talte han vid Drottningen, hvilken försäkrade att han ej hade annat uppdrag än att få en obetydlig skuld betald, och att bemälte Fältmarskalk kunde uppgöra saken utan penningar.
Konungen af Pohlen ingaf stort misstroende åt Sverige, ty han ville icke afskeda tropparne, hvilket han lofvat Republiken; man hörde äfven att Konungen af Danmark, sände några af sina öfver till Norrige.
Då Franska Fullmäktige i Münster, sågo att Kurförsten af Brandenburg ej ville samtycka till Sveriges förslag om ersättning, skrefvo de till Herr Chanut, att han skulle förmå Drottningen och dess Råd till någon eftergift, för att erhålla Kurförstens samtycke; Då ägandet af hela Pommern, emot denna Förstes vilja, blef tvistigt, skulle Frankrike bli förbundet att försäkra en tvifvelaktig Traktat, och derigenom qvarlemna frön till ett nytt krig. Herr Chanut omnämnde detta för Drottningen, som svarade, att saken var afgjord, och att hon förklarat sina påståenden, kunde hon nu ej öfverlemna Brandenburg någon del af Pommern sedan förlikningen var afslagen; de förnämsta af Rådet erkände svårigheten att lämna Protestantiska partiet detta tvedrägtsämne, men trodde ej att Sverige kunde ändra tänkesätt. Grefve Gustaf Gustafson sade, att, om man trodde honom, Sverige, långt ifrån att återgifva Brandenburg någon del af Pommern, borde behålla allt, som innehades i Kurförstens länder.
Under dessa stridigheter församlades Sveriges ständer, och deras första sammankomst den sista Januari öppnades af Drottningen, som, stående, höll under en halftima ett tal fullt af behag och beundransvärd styrka. Riks-Kansleren, i stället att tala, uppläste äfven stående då Drottningen satt, en lång berättelse om allt, som tilldragit sig sedan sista Riksdag; man inskränkte de saker, hvarom skulle öfverläggas, till trenne Punkter; nemligen vilkoren och medlen till fred; utskylderna till Rikets behof. Man trodde att de fyra stånden, sedan de öfverlagt och beslutat de föreslagne punkterna, skulle anhålla om drottningens kröning och kan hända hennes giftermål.
English translation (my own):
January 1647.
Monsieur Chanut received a letter from France, by which he was ordered to urge the Queen of Sweden to write clearly to her ministers that they not attach themselves to this new proposal, which they had made on their own, if they did not find such an ease that peace could not be delayed by a single day, and if they did not intend to insist on this request, the conclusion of peace was put to chance. But at that time it seemed quite difficult, because Monsieur Chanut learned from people who took part in the affairs that the principal members of the Senate were taking a liking to this demand for money, and it was to be feared that the good fortune of the Swedes would lead them to strengthen their ambassadors to hold firm on this proposal for a long time. Unfortunately, the Queen had then been bedridden for two days with a mild fever, which was believed to be only a catarrh caused by the cold she had suffered on her way to visit the Constable, who was ill with a quartan fever which he had brought back from the borders of Germany.
In the meantime, the return of the Count de la Gardie was impatiently awaited, and everyone had their own opinion of it. For although the Queen had an extraordinary benevolence towards him, she was believed to be too prudent to follow his advice if it was too passionate, nor that she suffered a rupture between the principal houses of her State, especially as the dissension of the inside would undoubtedly have weakened her forces outside. So it was not likely that this princess, having a very moderate and judicious mind, would carry anything to the extremities. All there was to fear was that secret intrigues would pass into open enmity and that everyone would take sides. It was the prudence of Monsieur Chanut not to commit to a formed declaration, because it seemed that ultimately those who possessed the favour would be content to enjoy their good fortune, without striving to entirely destroy the others, whatever bravados they would have made from afar.
Finally the copy of the last letter that the plenipotentiaries of France had written in Osnabrück to those of Sweden. It was read in full Senate, and the question of satisfaction was once again raised, which was determinedly resolved. And for fear that the monetary satisfaction for later Pomerania, which the Elector of Brandenburg requested, would stop the conclusion of the peace treaty, it was resolved to take as the limits between Sweden and the Elector of Brandenburg the river Oder, provided that one include, in addition to the towns of Wollin, Stettin and Gartz, that of Damm, which is a league from Stettin in the marsh on the other side of the Oder and which is like the gate which opens the communication in both Pomeranias. To which, if the Elector did not want to give his consent, Sweden would keep all of Pomerania, with the guarantee of the Emperor and the Estates of the Empire.
But on the complaint that Monsieur Chanut made to the Queen that she was constantly adding something to his requests and that her ministers had remained in agreement to leave Damm to the Elector of Brandenburg, she replied to him that they did not have to do that and that when she had asked for Stettin, she had always understood that Damm would be included as a suburb of the city, and a place without which the other would be useless, so that it was not a novelty, but a necessary explanation. What he was able to gather from this was that the request for money was not made by her order, and that she did not want to insist on it to the point of breaking up.
The trade proposal was then brought up again, and Monsieur Chanut had a long conference with the Chancellor on this subject, but it was in such general terms that he could not notice much warmth. His conclusion went to exhort and excite the merchants on both sides to try to go from one kingdom to another on a straight path, so that the gain of the first who would have tempted it would invite the others to do so, the trade was established imperceptibly, to which Monsieur Chanut gave a rather cold response, not wanting it to be at his insistence that he would do something more, and only told him that if no further diligence was taken, the proposal would remain without effect, and it would happen that through the jealousy of the Dutch, the merchants who had carried out these first tests in advance, not succeeding for lack of intelligence or assistance, all the others would be diverted in the future. The Chancellor told him that he would speak to the Queen about it to get the opinions of the main merchants, who would discuss it in more detail.
It was reported that the Count of Harcourt, viceroy of Catalonia, had lifted the siege of Lleida; and although the Spaniards made a big noise about it, nevertheless in foreign countries, and particularly in Sweden, it was not of great consideration. Marshal de Torstensson greatly excused Count d'Harcourt and confessed that the job of army general was so difficult that it was rather to be attributed to happiness than to prudence if he never fell into disgrace.
On the complaint that the plenipotentiaries of France in Münster made to the Queen of Sweden through Monsieur Chanut concerning the new proposals of her ministers, the Chancellor wanted to persuade her that on the part of Sweden there had been no variation since she had declared her last wishes. However, the Queen admitted to him that Baron Oxenstierna had recently sent a certain proposal which would have been good to make from the beginning if he had known about it (not with the intention of obtaining the request it contained, but to reduce the Imperials to more easily granting Pomerania), but that this proposal was no longer in season, that not one of her ministers had found it appropriate to dwell on it, and that by this same standard one would write in Osnabrück to stick to the terms on which one had worked from the beginning.
It was attributed to a very gross mistake that Lord Salvius had made himself too easy in Münster, and that it was not his fault that Sweden did not have twelve hundred thousand riksdalers instead of Stetin, which since then made him walk a little more reservedly than usual. However, the Queen did not thereby diminish the good opinion she had of him and did not increase that she had of his colleague.
But in a conference that Monsieur Chanut had with the Chancellor, having come across the discourse of peace, he made him doubt his intention more than ever, because he told him that it was resolute and added these words: "Prudenter necne non disputo"; and then, speaking of Sweden's satisfaction, he said that it was too moderate and that it would be easily granted: "Quandoquidem huc usque se induci passa est Sua Majestas" — these were the terms he used.
And, in conclusion, he said that the States of the United Provinces would ruin their own designs, wanting to execute them too hastily; that today the desire for a peace too soon would make them lose the opportunity to take it more advantageously, and that in this they were not only harming their own state, but the affairs of all Germany. A few days later, Monsieur Chanut, complaining to the Queen that her Chancellor did not seem too fond of peace, she told him that he was wrong and that deep down he wanted it as much as anyone else. This prevented him from saying anything that could offend the Chancellor, since the Queen defended him, but he told her enough to invite her to be careful.
At that time, letters were received in Sweden from Münster stating that Sweden's satisfaction with Pomerania was going to be seriously addressed, as the Elector of Brandenburg had declared that he could not agree to what was being asked of him. Whereupon the Queen said that she would no longer hear of any form of accommodation for her satisfaction, that the die was cast, and that the Elector of Brandenburg, having had as much time as he needed to resolve, and having been asked to declare herself, she took his refusal for a final resolution, on which she also took her own, that she would no longer change, so that from now on she was determined to keep all of Pomerania, without wanting to hear any more about the alternative, and she even asked Monsieur Chanut to write it to the French plenipotentiaries in Münster.
At the end of January 1647, an envoy of Rákóczi arrived as ambassador, but with a very small train; the subject of his journey was to demand the payment which he claimed was due to him from Sweden under a treaty which Marshal Torstensson had made with him for the Crown. And as Monsieur Chanut feared that he would see something proposed that would distract Sweden from the desire for peace, he spoke about it to the queen, who assured him that he had no other charge than to request the payment of a bad debt and that Marshal Torstensson, who had made this treaty, had to pay it off without money.
In the meantime, the action of the King of Poland gave rise to great distrust in Sweden, because he did not want to disband his troops, as he had promised to the Republic; and one also learned that the King of Denmark was sending some of his ships to Norway.
The plenipotentiaries of France in Münster, seeing that the Elector of Brandenburg did not want to consent to the proposals that Sweden was making for his satisfaction, wrote to Monsieur Chanut to try again if they could not induce the Queen and her Council to let go of something to obtain the consent of this Elector, because the possession of the whole of Pomerania against the will of this prince remaining contentious, France remained committed to the guarantee of a doubtful treaty and left seeds of a new war.
Monsieur Chanut having proposed it to the Queen, she told him that it was a settled thing, about which she had declared her feelings to him, and that, far from giving up on his requests, she was no longer in terms of abandoning any part of this province to the Elector of Brandenburg, as he had refused the accommodation; and the principal members of the Senate admitted to her that it had been difficult to resolve to leave this leaven of division in the Protestant party, but that they did not think that Sweden could change its mind. And Count Gustafsson told him that, if he were to be believed, Sweden, far from returning any part of Pomerania to this Elector, would retain it without in any way releasing all the places it held in its states.
During these disputes, the Estates of the Kingdom of Sweden assembled, and the first session took place on the last day of January, where the Queen, speaking standing, opened it with a speech lasting half an hour, with a grace and wonderful assurance. The Chancellor, instead of haranguing them, standing, the Queen alone seated, a very long account of all the affairs which had occurred since the last Estates; and the things which were to be deliberated upon were reduced to three articles: namely, the conditions and means of peace; the levy which would be made of men of war during peace, and the contribution of money for the necessities of the kingdom. It was judged that the four Orders of the State, after deliberating separately on the proposed points and conferring together to form a resolution, would add their requests for the Queen's coronation, and perhaps for her marriage.
Notes: Wollin is the German name for the Polish island of Wolin and a town on it, in the Baltic Sea.
Stettin is the German name for the town of Szczecin in what is now the West Pomeranian Voivodeship in Poland.
Gartz is a town in the Uckermarck district of Brandenburg, Germany.
"Prudenter necne non disputo" = "I do not dispute whether it is prudent or not." («Je ne conteste pas si c'est prudent ou non.») (»Jag ifrågasätter inte om det är klokt eller inte.«)
"Quandoquidem huc usque se induci passa est Sua Majestas" = "Since Her Majesty has suffered herself to be led thus far." («Puisque Sa Majesté s'est laissée conduire jusqu'ici.») (»Sedan Hennes Majestät har låtit sig ledas hittills.«)
György I Rákóczi, the Prince of Transylvania, wanted to marry Kristina to his son Zsigmond.
In Kristina's marginal notes in her/his/their copy of Chanut's memoirs, she/he/they recalled that she/he/they had been sitting while giving the speech at the opening of the Riksdag.
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