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Lettres du cardinal Mazarin pendant son ministère: tome II, juillet 1644-décembre 1647, page 357, published by M. A. Chéreul, 1879
The letter excerpt:
[Paris,] 15 janvier 1647.
Bien que tout le monde souhaitte qu'il se conclue dans l'Empire une suspension d'armes, comme le plus asseuré moyen que nous ayons de parvenir bientost à la conclusion de la paix, sur quoy vous aurez veu ce que je vous escris, et ce que vous en ont mandé MM. les plenipotentiaires, je n'ay pourtant pas grande esperance que cela puisse reussir, d'autant que nous ne pourrions tomber d'accord des conditions auxquelles le duc de Baviere voudroit ladicte suspension, ny luy, accepter celles que les confederez pretendront et consentir à leur laisser peut-estre une plus grande estendue de pays pour les quartiers de leurs armées que celuy qu'ils occupent maintenant.
Outre cela, on nous mande de Suede, et nos plenipotentiaires nous confirment avoir remarqué la mesme chose dans l'esprit de ceux de son conseil, n'estoient aucunement portez à cette suspension, bien que d'ailleurs ils le fussent pour la paix, sur le subject de laquelle je ne doubte point que MM. les plenipotentiaires ne vous advertissent de tems en tems du progrez qui se faict à Munster.
Jusques icy les difficultez que les ministres de Suede y ont [faictes] en ont retardé la conclusion pour l'Empire; mais dans la disposition où la reyne se trouve pour cela, et les raisons qu'elle a de contribuer toute sorte de facilité à une chose qui apportera beaucoup de gloire à sa personne et de grands advantages à son royaume (adjoustez à cela les expediens dont on se sert et les offres qu'on faict à l'electeur de Brandebourg pour le desdommager de ce que les Suedois pretendent dans la Pomeranie et pour l'obliger à y donner les mains), tout cela, dis-je, nous fait esperer que la negociation de paix pourra avoir une issue favorable.
C'est pourquoy je vous prie de faire reflexion sur ce que je vous ay mandé touchant vos troupes (car, comme les esperances de la paix ne nous empeschent point de redoubler nos soins et preparer toutes choses pour la continuation de la guerre, nous ne devons pas aussy laisser de prevoir et de resoudre de bonne heure ce que nous aurons à faire, aprez que la paix sera conclue) de faire passer en Portugal un des corps de cavalerie que nous ne voudrons pas retenir, ce qui nous seroit, en mesme temps, un double advantage: l'un de maintenir tousjours sur pied des troupes sy aguerries, l'autre d'en fortiffier les armées de Portugal, et leur donner moyen d'agir avec plus de vigueur et de resistance contre les forces d'Espagne.
With modernised spelling:
Paris, 15 janvier 1647.
Bien que tout le monde souhaite qu'il se conclue dans l'Empire une suspension d'armes, comme le plus assuré moyen que nous ayons de parvenir bientôt à la conclusion de la paix, sur quoi vous aurez vu ce que je vous écris, et ce que vous en ont mandé MM. les plénipotentiaires, je n'ai pourtant pas grande espérance que cela puisse réussir, d'autant que nous ne pourrions tomber d'accord des conditions auxquelles le duc de Bavière voudrait ladite suspension, ni lui, accepter celles que les confédérés prétendront et consentir à leur laisser peut-être une plus grande étendue de pays pour les quartiers de leurs armées que celui qu'ils occupent maintenant.
Outre cela, on nous mande de Suède, et nos plénipotentiaires nous confirment avoir remarqué la même chose dans l'esprit de ceux de son conseil, n'étaient aucunement portés à cette suspension, bien que d'ailleurs ils le fussent pour la paix, sur le sujet de laquelle je ne doute point que MM. les plénipotentiaires ne vous avertissent de temps en temps du progrès qui se fait à Munster.
Jusqu'ici les difficultés que les ministres de Suède y ont faites en ont retardé la conclusion pour l'Empire; mais dans la disposition où la reine se trouve pour cela, et les raisons qu'elle a de contribuer toute sorte de facilité à une chose qui apportera beaucoup de gloire à sa personne et de grands avantages à son royaume (ajoutez à cela les expédients dont on se sert et les offres qu'on fait à l'électeur de Brandebourg pour le dédommager de ce que les Suédois prétendent dans la Poméranie et pour l'obliger à y donner les mains), tout cela, dis-je, nous fait espérer que la négociation de paix pourra avoir une issue favorable.
C'est pourquoi je vous prie de faire réflexion sur ce que je vous ai mandé touchant vos troupes (car, comme les espérances de la paix ne nous empêchent point de redoubler nos soins et preparer toutes choses pour la continuation de la guerre, nous ne devons pas aussi laisser de prevoir et de résoudre de bonne heure ce que nous aurons à faire, après que la paix sera conclue) de faire passer en Portugal un des corps de cavalerie que nous ne voudrons pas retenir, ce qui nous serait, en même temps, un double avantage: l'un de maintenir toujours sur pied des troupes si aguerries, l'autre d'en fortifier les armées de Portugal, et leur donner moyen d'agir avec plus de vigueur et de résistance contre les forces d'Espagne.
Swedish translation (my own):
Paris, den 15 januari 1647.
Även om alla önskar att det i riket skall ingås en uppskjutning av vapen, eftersom det säkraste betyder att vi snart måste komma fram till fredsslutet, på vilket ni kommer att ha sett vad jag skriver till er och vad Ni har berättat för de befullmäktigade, hyser jag dock inget stort hopp om att detta kan lyckas, särskilt som vi inte kunde komma överens om de villkor på vilka hertigen av Bayern skulle vilja ha nämnda avstängning, inte heller kommer han att acceptera de som konfederationen kommer att göra anspråk på och samtycka till att lämna dem kanske en större omfattning av landet för sina arméers kvarter än det som de nu ockuperar.
Dessutom skickar man oss från Sverige, och våra befullmäktigade bekräftar för oss, att de har märkt samma sak i tankarna hos de av hans råd, de var på intet sätt benägna till denna avstängning, fastän de var benägna till fred, på vars ämne jag inte tvivlar på att de befullmäktigade inte meddelar Er då och då om de framsteg som görs i Münster.
Hittills har de svårigheter som Sveriges ministrar där gjort fördröjt slutförandet av det för Kejsardömet; men i den läggning som drottningen har för det och de skäl hon har för att bidra med alla slags hjälpmedel till något som kommer att ge mycket ära åt hennes person och stora fördelar för hennes rike (lägg därtill vars hjälpmedel och erbjudandena) gjort till kurfursten i Brandenburg för att kompensera honom för vad svenskarna påstår i Pommern och förplikta honom att ge efter), allt detta, säger jag, får oss att hoppas att fredsförhandlingen kan få ett gynnsamt resultat.
Det är därför jag ber Er att reflektera över vad jag har berättat för Er om Era trupper (ty eftersom förhoppningarna om fred inte hindrar oss från att fördubbla vår omsorg och förbereda allt för krigets fortsättning, så får vi inte heller misslyckas med att förutse och tidigt besluta vad vi måste göra efter det att freden är sluten) att sända till Portugal en av de ryttarekårer som vi inte vill behålla, vilket samtidigt skulle vara en dubbel fördel: en av att alltid behålla sådana rutinerade trupper till fots, den andra av att befästa Portugals arméer och ge dem medel att agera med mer kraft och motstånd mot Spaniens styrkor.
English translation (my own):
Paris, January 15, 1647.
Although everyone wishes that there be concluded in the Empire a suspension of arms, as the surest means that we have of arriving soon at the conclusion of peace, on which you will have seen what I write to you, and what you have told the plenipotentiaries, I do not, however, have great hope that this can succeed, especially as we could not agree on the conditions on which the Duke of Bavaria would like the said suspension, nor will he accept those that the confederates will claim and consent to leave them perhaps a greater extent of country for the quarters of their armies than that which they now occupy.
Besides that, we are sent from Sweden, and our plenipotentiaries confirm to us, that they have noticed the same thing in the minds of those of his council, they were in no way inclined to this suspension, although they were inclined to peace, on the subject of which I have no doubt that the plenipotentiaries do not notify you from time to time of the progress which is being made at Münster.
Up to now the difficulties which the ministers of Sweden have made there have delayed the conclusion of it for the Empire; but in the disposition in which the Queen is for it and the reasons she has for contributing every kind of facility to a thing which will bring much glory to her person and great advantages to her kingdom (add to this the expedients of which and the offers made to the elector of Brandenburg to compensate him for what the Swedes claim in Pomerania and to oblige him to give in there), all this, I say, makes us hope that the peace negotiation may have a favourable outcome.
This is why I beg you to reflect on what I have told you concerning your troops (for, as the hopes of peace do not prevent us from redoubling our care and preparing everything for the continuation of the war, we must also not fail to foresee and resolve early on what we will have to do after peace will be concluded) to send into Portugal one of the corps of cavalry which we do not want to retain, which would be at the same time a double advantage: one of always keeping such seasoned troops on foot, the other of fortifying the armies of Portugal, and giving them the means to act with more vigour and resistance against the forces of Spain.
Above: Kristina.
Above: Cardinal Jules Mazarin.
Above: Henri de la Tour d'Auvergne, le Maréchal de Turenne.
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