Wednesday, February 22, 2023

Henri Auguste Loménie de Brienne's letter to Abel Servien, dated October 24/November 3 (New Style), 1656

Source:

Mazarin et Colbert, volume 2, page 54 (appendix), published by Gabriel Jules de Cosnac, 1892
The letter excerpt:

Monsieur,
Je suis extrêmement surpris que la reine de Suède qui affecte tant d'être traitée en reine se soit oubliée de faire couvrir M. le nonce et vous aussi, et elle est heureuse de n'avoir point reçu de compliment ni de Venise, ni de Hollande, puisque sans doute elle eût eu ce déplaisir que leurs ambassadeurs se fussent couverts sans qu'elle les en eût conviés. Quand on parle à un roi, s'il n'en donne l'exemple, on n'a pas droit de le prétendre, et les reines font toujours cette civilité d'en rechercher les ambassadeurs, lesquels ont pour l'ordinaire celle après que leur chapeau a touché leurs cheveux, de le tenir à la main. J'en excepte Venise qui ne s'en avise jamais, au moins que j'aie veu. Que madame votre femme ait voulu prendre ses asseurances du traitement qu'elle recevroit, elle en est à louer, comme vous d'avoir imité M. le nonce; mais de vous être abstenu d'en faire faire une déclaration à cette reine qui a sujet d'en demeurer offensée, et je m'assure qu'elle en faira des plaintes au Pape si elle rentre dans la confiance dont il me semble qu'elle s'étoit éloignée...
... Je suis,
Monsieur,
votre très humble et très affectionné serviteur,
DE LOMÉNIE BRIENNE.
Paris, le 3e novembre 1656.

With more modernised spelling:

Monsieur,
Je suis extrêmement surpris que la reine de Suède, qui affecte tant d'être traitée en reine, se soit oubliée de faire couvrir M. le nonce et vous aussi, et elle est heureuse de n'avoir point reçu de compliment ni de Venise, ni de Hollande, puisque sans doute elle eût eu ce déplaisir que leurs ambassadeurs se fussent couverts sans qu'elle les en eût conviés. Quand on parle à un roi, s'il n'en donne l'exemple, on n'a pas droit de le prétendre, et les reines font toujours cette civilité d'en rechercher les ambassadeurs, lesquels ont pour l'ordinaire celle, après que leur chapeau a touché leurs cheveux, de le tenir à la main. J'en excepte Venise, qui ne s'en avise jamais, au moins que j'aie veu. Que Madame votre femme ait voulu prendre ses assurances du traitement qu'elle recevrait, elle en est à louer, comme vous d'avoir imité M. le nonce; mais de vous être abstenu d'en faire faire une déclaration à cette reine qui a sujet d'en demeurer offensée, et je m'assure qu'elle en faira des plaintes au Pape si elle rentre dans la confiance dont il me semble qu'elle s'était éloignée...
... Je suis,
Monsieur,
votre très humble et très affectionné serviteur,
De Loménie Brienne.
Paris, le 3e novembre 1656.

Swedish translation (my own):

Monsieur,
Jag är oerhört förvånad över att Sveriges drottning, som påverkar så mycket att bli behandlad som en drottning, har glömt att ha nuntien täckt och Er också, och hon är glad över att inte ha fått en komplimang varken från Venedig eller från Holland, som utan tvekan skulle hon ha haft det missnöje att deras ambassadörer hade täckt sig utan att hon hade bjudit in dem. När man talar med en kung, om han inte är ett exempel, har man ingen rätt att göra anspråk på det, och drottningar har alltid tillräckligt med artighet att söka upp sina ambassadörer, som vanligtvis har den, efter att deras hatt har rört vid deras hår, att hålla den i deras hand. Jag excepterar Venedig, som aldrig tänker på det, åtminstone som jag har sett. Att madam Er hustru ville taga sina försäkringar om den behandling hon skulle få, hon är att prisa, liksom Ni, för att ha imiterat nuntien; men för att ha avstått från att göra en förklaring om det till denna drottning, som har anledning att förbli kränkt av det, och jag är säker på att hon kommer att klaga på det till påven om hon återvänder, vars förtroende det förefaller mig ha gått bort från...
... Jag är,
monsieur,
Er ödmjukaste et tillgivnaste tjänare
De Loménie Brienne.
Paris, den 3 november 1656.

English translation (my own):

Monsieur,
I am extremely surprised that the Queen of Sweden, who affects so much to be treated like a queen, has forgotten to have the nuncio covered and you too, and she is happy not to have received a compliment either from Venice or from Holland, as no doubt she would have had the displeasure that their ambassadors had covered themselves without her having invited them. When one speaks to a king, if he does not set an example, one has no right to claim it, and queens always have enough civility to seek out their ambassadors, who usually have that, after their hat has touched their hair, of holding it in their hand. I except Venice, which never thinks of it, at least that I have seen. That Madame your wife wanted to take her assurances of the treatment she would receive, she is to be praised, like you, for having imitated the nuncio; but for having refrained from making a declaration of it to this queen, who has reason to remain offended by it, and I am sure that she will complain to the Pope about it if she returns, the confidence of whom it seems to me she has gone away from...
... I am,
Monsieur,
Your most humble and most affectionate servant
De Loménie Brienne.
Paris, November 3, 1656.


Above: Kristina.


Above: Abel Servien.


Above: Henri-Auguste de Loménie, comte de Brienne.

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