Wednesday, February 8, 2023

Constantijn Huygens' letter to Pierre Hector Chanut, dated July 16/26 (New Style), 1650

Sources:

Œuvres de Descartes, correspondance V: mai 1647-février 1650, page 479, published by Charles Adam and Paul Tannery, 1903


The letter:

Monsieur,
Ie m'auance à vous importuner de l'adresse de ce gros pacquet sur l'assurance que i'ose me donner que ce qui regarde la memoire de feu M. Descartes, que vous auez honoré de vostre amitié particuliere, ne sauroit estre mal accueilli de Vostre Excellence. Il y a donc icy, Monsieur, quelque poeme de ma façon sur le subiect du trepas de ce grand home: mesme quelque sorte d'Inscription pour un tombeau qu'on m'a dit que vous auez eu dessein de luy faire construire. Ie ne pretens pas qu'il y serue. Ie sçay que, de vostre chef, vous auez moyen de produire choses beaucoup plus conuenables au subiect, et bien plus dignes de la posterité; mais, Monsieur, il m'a esté force de satisfaire ensemble à mon ardeur et à ma douleur, et comme la profusion des larmes, qui ne sont qu'une liqueur inutile, soulage l'affligé, il m'a semblé qu'en ne parlant que selon ma portée d'un si digne ami, dont la perte ne peut iamais estre assez regrettée ni en public ni en particulier, i'en pourrois adoucir l'amertume de mon cœur, et que toute sorte de gemissement seroit capable de me soulager, de quelque mauuais accent qu'il fust entonné. Ainsi, Monsieur, il n'est pas jusqu'au stile burlesque qui n'ayt serui en cette occurence; parce que, lors de l'arriuée de cette funeste nouuelle, nous estions en cette Cour sur ce passetemps-là qui occupe auiourd'hui les beaux esprits de France et s'est coulé dans les plumes estrangeres par contagion et insensiblement, comme la mode se communique du midi au septentrion. C'est de quoy, Monsieur, i'ai pensé pouuoir diuertir vostre incomparable Reine de Suede, si vous auiez la bonté de souffrir que ces mauuais papiers passassent par vos mains. I'y ay mesme recours par quelque forme de depit, de ce qu'en ayant ci-deuant recommandé d'autres imprimés à Monsieur Spiring, qu'on m'auoit fait croire que la Reine ne seroit pas marrie de voir, ie n'ay iamais pu sçauoir qu'ils eussent esté deliurés, non pas mesme par le pauure M. Descartes qui auoit pris la peine de s'en informer aupres du Bibliothecaire de S. M. Je supplie V. E. d'aggreer que ie cerche chez les estrangers la ciuilité que ie n'ay pu trouuer chez ceux de ma nation, et qu'il lui plaise m'oster de l'inquietude où ie viuray iusqu'à ce qu'elle aura pris la peine de me faire comprendre que la liberté dont i'use en son endroit ne luy a pas deplu iusqu'au dernier point. I'attends cette faueur aueq mesme impatience que l'honneur de ceux de vos commandements qui me puissent trouuer capable de témoigner par les effets de mes... comme veritablement ie suis...

With modernised spelling:

Monsieur,
Je m'avance à vous importuner de l'adresse de ce gros paquet sur l'assurance que j'ose me donner que ce qui regarde la mémoire de feu M. Descartes, que vous avez honoré de votre amitié particulière, ne saurait être mal accueilli de Votre Excellence. Il y a donc ici, Monsieur, quelque poème de ma façon sur le sujet du trépas de ce grand homme; même quelque sorte d'inscription pour un tombeau qu'on m'a dit que vous avez eu dessein de lui faire construire. Je ne prétends pas qu'il y serve. Je sais que, de votre chef, vous avez moyen de produire choses beaucoup plus convenables au sujet, et bien plus dignes de la postérité; mais, Monsieur, il m'a été force de satisfaire ensemble à mon ardeur et à ma douleur, et comme la profusion des larmes, qui ne sont qu'une liqueur inutile, soulage l'affligé. Il m'a semblé qu'en ne parlant que selon ma portée d'un si digne ami, dont la perte ne peut jamais être assez regrettée ni en public ni en particulier, j'en pourrais adoucir l'amertume de mon cœur, et que toute sorte de gémissement serait capable de me soulager, de quelque mauvais accent qu'il fût entonné. Ainsi, Monsieur, il n'est pas jusqu'au style burlesque qui n'ait servi en cette occurence; parce que, lors de l'arrivée de cette funeste nouvelle, nous étions en cette cour sur ce passetemps-là qui occupe aujourd'hui les beaux esprits de France et s'est coulé dans les plumes étrangeres par contagion et insensiblement, comme la mode se communique du midi au Septentrion. C'est de quoi, Monsieur, j'ai pensé pouvoir divertir votre incomparable Reine de Suède, si vous aviez la bonté de souffrir que ces mauvais papiers passassent par vos mains. J'y ai même recours par quelque forme de dépit, de ce qu'en ayant ci-devant recommandé d'autres imprimés à Monsieur Spiring, qu'on m'avait fait croire que la Reine ne serait pas marrie de voir, je n'ai jamais pu savoir qu'ils eussent été delivrés, non pas même par le pauvre M. Descartes qui avait pris la peine de s'en informer auprès du bibliothécaire de Sa Majesté. Je supplie Votre Excellence d'agréer que je cherche chez les étrangers la civilité que je n'ai pu trouver chez ceux de ma nation, et qu'il lui plaise m'ôter de l'inquiétude où je vivrai jusqu'à ce qu'elle aura pris la peine de me faire comprendre que la liberté dont j'use en son endroit ne lui a pas déplu jusqu'au dernier point. J'attends cette faveur avec même impatience que l'honneur de ceux de vos commandements qui me puissent trouver capable de témoigner par les effets de mes... comme véritablement je suis...

Swedish translation (my own):

Monsieur,
Jag kommer att besvära Er med adressen till detta stora paket med försäkran om att jag vågar ge mig själv att det som rör minnet av den salige monsieur Descartes, som Ni har ju hedrat med Er speciella vänskap, inte kan välkomnas illa av Ers Excellens. Så det finns här, monsieur, någon dikt på mitt eget sätt om denna store mans bortgång; till och med någon sorts inskription till en grav som jag har sagt att Ni tänkte bygga åt honom. Jag påstår inte att det tjänar det syftet. Jag vet att Ni på egen hand har medel att framställa saker som är mycket mer lämpliga för ämnet och mycket mer värda eftervärlden; men, monsieur, jag var tvungen att tillfredsställa både min iver och min smärta, och hur överflöd av tårar, som bara är en värdelös vätska, lindrar de drabbade. Det föreföll mig som om jag, genom att bara inom mitt räckhåll tala om en så värdig vän, vars förlust aldrig kan beklagas nog vare sig offentligt eller privat, skulle jag kunna mildra mitt hjärtas bitterhet, och att varje form av stön skulle kunna befria mig från vilken dålig accent det än var. Således, monsieur, är det inte ens den burleska stilen som inte har använts i detta fall; eftersom vi vid tidpunkten för ankomsten av denna katastrofala nyhet befann oss vid detta hov på detta tidsfördriv som upptar de vackra sinnena i Frankrike idag och som har glidit in i främmande pennor genom smitta och omärkligt, som modet kommuniceras från söder till norr. Det är därför, monsieur, jag trodde att jag skulle kunna underhålla Er makalösa drottning av Sverige, om Ni hade snällheten att låta dessa dåliga papper passera Era händer. Jag tillgriper till och med det av någon form av irritation, eftersom jag tidigare hade rekommenderat andra former till herr Spiring, som jag hade fått tro att drottningen inte skulle vara ledsen över att se, visste jag aldrig att de hade levererats, inte ens av stackars monsieur Descartes, som hade gjort sig besväret att ta reda på det av Hennes Majestäts bibliotekarie. Jag ber Ers Excellens att tillåta mig att hos utlänningar söka den artighet som jag inte har kunnat finna hos min egen nation, och må det behaga Er att befria mig från den oro som jag kommer att leva i tills Ni har tagit svårt att få mig att förstå att den frihet jag använder i Ert avseende inte har misshagat Er i högsta grad. Jag väntar på denna ynnest med samma otålighet som äran av de av Era befallningar som kan finna mig kunna vittna genom effekterna av min... som jag verkligen är...

English translation (my own):

Monsieur,
I am going to importune you with the address of this large packet on the assurance that I dare give myself that what concerns the memory of the late Monsieur Descartes, whom you have honoured with your special friendship, cannot be badly welcomed by Your Excellency. So there is here, Monsieur, some poem in my own manner on the subject of the demise of this great man; even some sort of inscription for a tomb which I am told you intended to have built for him. I do not claim that it serves that purpose. I know that, on your own, you have means of producing things much more suitable to the subject, and much more worthy of posterity; but, Monsieur, I was forced to satisfy both my ardour and my pain, and how the profusion of tears, which are only a useless liquor, relieves the afflicted. It seemed to me that by speaking only within my reach of such a worthy friend, whose loss can never be lamented enough either in public or in private, I could soften the bitterness of my heart, and that any kind of groan would be able to relieve me of whatever bad accent it was intoned. Thus, Monsieur, it is not even the burlesque style which has not been used in this instance; because, at the time of the arrival of this disastrous news, we were at this court on this pastime that occupies the beautiful minds of France today and has slipped into foreign pens by contagion and imperceptibly, like the fashion is communicated from the south to the north. That is why, Monsieur, I thought I could entertain your incomparable Queen of Sweden, if you had the kindness to allow these bad papers to pass through your hands. I even resort to it out of some form of vexation, because having previously recommended other forms to Mr. Spiring, which I had been led to believe the Queen would not be sorry to see, I never knew that they had been delivered, not even by poor Monsieur Descartes, who had taken the trouble to find out from Her Majesty's librarian. I beg Your Excellency to allow me to seek in foreigners the civility that I have not been able to find in those of my own nation, and may it please you to relieve me of the anxiety in which I will live until you will have taken the trouble to make me understand that the freedom I use in your regard has not displeased you to the greatest degree. I await this favour with the same impatience as the honour of those of your commands which may find me able to testify by the effects of my... as I am truly...


Above: Kristina.


Above: René Descartes.


Above: Constantijn Huygens.

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