Friday, February 17, 2023

Anonymous letter describing Kristina during her/his/their stay in Antwerp, year 1654

Source:

Histoire de la Vie de la Reyne Christine de Suede, avec un veritable recit du Sejour de la Reyne à Rome, et la Defense du Marquis Monaldeschi contre la Reyne de Suede, published by Jean Plein-de-Courage, pages 35 to 37, 1677

Above: Kristina.

The letter:

Ie vous entretiendra de la Reyne de Suede, que j'ay veüe à Anvers: je l'ay saluée & ay eu l'honneur de parler a elle ainsi je vous en feray le pourtrait fidelement: & je m'assure que vous avoüerez qu'elle reüssit bien au dessein & au but qu'elle a de paroistre extraordinaire en toutes ses actions. Elle est quand a sa personne petite & a une êpaule fort grosse pour ne l'appeller bossüe: quand au visage elle n'est ny laide ny belle. Pour ses habits elle est tantost homme tantost femme. je l'ay veüe un habit où elle estoit l'un & l'autre. Elle portoit un collet d'homme avec un mouchoir noüé au col a la soldate avec un ruban noir; ayant des manchettes d'homme & des souliers d'homme, avec une petite cotte qui ne luy venoit que jusques a la moitie de la jambe, pour son Train elle n'a que des hommes aupres d'elle pour la servir & pas une femme. Si bien que celuy donne la chemise est un jeune valet de chambre bien fait. Elle salüe & fait la reverence en homme & par contenance se releve la moustache quoy qu'elle n'ayt point de barbe au menton. Pour ce qui est de son entretien, il est tout a fait charmant, plein de pointes & de rencontres: mais ce qui gaste toute, est qu'elle jure à faire herisser les cheveux. Elle est libertine en parolle, & gaillarde au dela de ce que la bienseance & la pudeur permettent à une femme. Elle porte une peruque d'homme, & s'est fait couper les cheveux, & comme son valet de chambre luy representoit le tort qu'elle se faisoit, en se faisant tondre, elle luy dit «couppe, coupe Jean, veux tu que j'aye regret a mes cheveux apres avoir quitté un Royaume.» Elle est tout a fait impie & parle de la Bible, comme d'une bagatelle; a la reserve des Cantiques de Salomon, qui sont, dit elle, pleins de douceur. Voila qu'elle est cette femme qui â passée pour la lumiere de son siecle: mais qui donne un grand demantir a Monsieur d'Harcy dans son Panegyrique. Je ne doute point s'il l'avoit veüe qu'il n'eust un grand regret aux belles fleurs d'eloquence qu'il a ainsi prodiguè.

With modernised spelling:

Je vous entretiendra de la reine de Suède, que j'ai vue à Anvers. Je l'ai saluée et ai eu l'honneur de parler a elle, ainsi je vous en ferai le portrait fidèlement; et je m'assure que vous avouerez qu'elle réussit bien au dessein et au but qu'elle a de paraître extraordinaire en toutes ses actions.

Elle est, quant à sa personne, petite et a une épaule fort grosse, pour ne l'appeller bossue. Quant au visage, elle n'est ni laide, ni belle. Pour ses habits, elle est tantôt homme, tantôt femme. Je l'ai vue un habit où elle était l'un et l'autre. Elle portait un collet d'homme avec un mouchoir noué au col à la soldate avec un ruban noir, ayant des manchettes d'homme et des souliers d'homme, avec une petite cotte qui ne lui venait que jusqu'à la moitié de la jambe. Pour son traîn, elle n'a que des hommes auprès d'elle pour la servir et pas une femme, si bien que celui donne la chemise est un jeune valet de chambre bien fait. Elle salue et fait la révérence en homme et par contenance se rélève la moustache, quoi qu'elle n'ait point de barbe au menton.

Pour ce qui est de son entretien, il est tout a fait charmant, plein de pointes et de rencontres, mais ce qui gâte toute est qu'elle jure à faire hérisser les cheveux. Elle est libertine en parole et gaillarde au-delà de ce que la bienséance et la pudeur permettent à une femme. Elle porte une perruque d'homme et s'est fait couper les cheveux, et comme son valet de chambre lui représentait le tort qu'elle se faisait en se faisant tondre, elle lui dit: «Coupe! Coupe, Jean! Veux-tu que j'aie regret à mes cheveux après avoir quitté un royaume?!»

Elle est tout a fait impie et parle de la Bible comme d'une bagatelle — à la réserve des Cantiques de Salomon, qui sont, dit-elle, pleins de douceur. Voilà qu'elle est cette femme qui a passé pour la lumière de son siècle, mais qui donne un grand démenti a Monsieur d'Arcy dans son panégyrique. Je ne doute point s'il l'avait vue qu'il n'eût un grand regret aux belles fleurs d'éloquence qu'il a ainsi prodigué.

Swedish translation (my own):

Jag skall berätta om Sveriges drottning, som jag har sett i Antwerpen. Jag hälsade henne och hade äran att tala med henne, så jag skall troget framställa henne för Er; och jag försäkrar mig själv att Ni kommer att erkänna att hon lyckas väl med sin dessäng och målsättning att framstå som extraordinär i alla sina handlingar.

Hon är, när det kommer till sin person, liten, och hon har en väldigt fet axel, för att inte kalla henne puckelryggig. När det gäller hennes ansikte är det varken fult eller vackert. När det gäller hennes kläder är hon ibland en man, ibland en kvinna. Jag såg henne i en habit vari hon var båda. Hon bar en manskrage med en handkläde bunden vid kragen à la soldate med ett svart band, med manschetter och mansskor, med en liten kjol som bara kom halvvägs upp på benet. När det gäller hennes träng har hon bara män med sig för att tjäna henne och inte en kvinna, så att den som ger henne chemisen är en välskapad ung betjänt. Hon hälsar och gör reverens som en man och höjer av ansiktet sin mustasch, fast hon inte har något skägg på hakan.

När det gäller hennes entretien är den ganska charmerande, full av poänger och encontres, men det som förstör allt är att hon svär tillräckligt för att få håret att resa sig. Hon är libertin i ord och är otrevlig utöver vad anständighet och blygsamhet tillåter hos en kvinna. Hon bär en mansperuk och har klippt håret, och eftersom hennes betjänt föreställde henne det orätt hon gjorde sig själv genom att låta sig klippas, sade hon till honom: »Klipp! Klipp, Johan! Vill du att jag ska sakna mitt hår efter att ha lämnat ett kungarike?!«

Hon är fullständigt ogudaktig, och hon talar om Bibeln som en bagatell — förutom Salomos Visar, som är, säger hon, fulla av sötma. Här är hon, denna kvinna som har passerat för sitt sekels ljus, men som starkt motsäger monsieur d'Arcy i sin panegyrik. Jag tvivlar inte på, om han hade sett henne, att han skulle ha känt stor ånger över de vackra blommor av vältalighet, som han sålunda skänkte.

English translation (my own):

I will tell you about the Queen of Sweden, whom I have seen at Antwerp. I greeted her and had the honour of speaking to her, so I will portray her faithfully to you; and I assure myself that you will confess that she succeeds well in her design and aim of appearing extraordinary in all her actions.

She is, when it comes to her person, small, and she has a very fat shoulder, not to call her hunchbacked. As for her face, it is neither ugly nor beautiful. As for her clothes, she is sometimes a man, sometimes a woman. I saw her in a dress where she was both. She wore a man's collar with a handkerchief tied at the collar à la soldate with a black ribbon, having man's cuffs and man's shoes, with a little skirt which only came halfway up her leg. As for her train, she has only men with her to serve her and not one woman, so that the one who gives her the chemise is a well-formed young valet. She greets and does reverence like a man and, by countenance, raises her mustache, although she has no beard on her chin.

As for her entretien, it is quite charming, full of points and encontres, but what spoils everything is that she swears enough to make one's hair stand on end. She is libertine in words and is bawdy beyond what propriety and modesty allow in a woman. She wears a man's wig and has had her hair cut, and as her valet represented to her the wrong she was doing herself by letting herself be shorn, she said to him, "Cut! Cut, Johan! Do you want me to miss my hair after leaving a kingdom?!"

She is utterly impious, and she speaks of the Bible as a trifle — except for the Songs of Solomon, which are, she says, full of sweetness. Here she is, this woman who has passed for the light of her century, but who strongly contradicts Monsieur d'Arcy in his panegyric. I do not doubt if he had seen her that he would have felt great regret at the beautiful flowers of eloquence which he thus lavished.

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