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Mémoires pour servir à l'histoire d'Anne d'Autriche, volume 4, pages 497 to 503, Madame de Motteville, 1723
WARNING: GRAPHIC VIOLENCE.
Above: Kristina.
Above: Françoise Bertaut, Madame de Motteville.
The excerpt:
1657-1658
... la Reine de Suede, sans être souhaitée, & quasi malgré le Roi, vint faire un second voyage en France, qui ne lui réussit pas si bien que le premier. Elle fut contrainte par l'ordre qu'elle en reçut de s'arrêter à Fontainebleau, où elle s'ennuya beaucoup; car peu de personnes la furent visiter, & son voiage sans précautions, & sans sûreté d'être bien reçûë eut la destinée des actions imprudentes, qui d'ordinaire apportent du chagrin. Cette Princesse ne se contenta pas de montrer qu'elle se laissoit aller à toutes ses fantaisies sans trop de reflexion, elle fit voir encore qu'elle avoit beaucoup de cruauté, & qu'ainsi ses vices & ses deffauts égaloient du moins ses vertus. Elle fit massacrer à ses yeux, & dans Fontainebleau, un Homme qui lui avoit déplu, & voici qu'elle fut sa conduite pour cette belle Action. Elle envoia querir le Pere Mathurin de la Chapelle, elle lui donna à serrer un Paquet de Lettres: puis aiant donné ses ordres, elle fit appeller un nommé Monaldesqui Gentilhomme, qui étoit à elle; & l'aiant menée dans la Galerie des Cerfs proche de sa Chambre, elle lui dit qu'il l'avoit trahie, & qu'il falloit qu'il en fut puni. Sur ce qu'il nia la chose, le Pere Mathurin qu'elle avoit envoié querir, entra, & lui aiant demandé ses Lettres, elle les montra à cet Homme, dont il demeura surpris. Alors, il se jetta à ses piés, & lui demanda pardon. Elle lui dit qu'il étoit un traitre, & qu'il ne méritoit pas de grace; &, aiant dit au Pere de le confesser, elle les quitta tous deux pour rentrer dans son Appartement, d'où elle envoia dans la Gallerie Sentinelli, son Capitaine des Gardes, qui avoit ordre de faire l'Execution. Il étoit Frere d'un Sentinelli, Favori de cette Princesse; & Monaldesqui, à ce qu'on disoit, par jalousie l'avoit accusé faussement de beaucoup de crimes: mais, nul n'a été bien instruit de la verité de cette Histoire. C'est pourquoi je ne puis parler que de l'Action, & point de la cause. Monaldesqui refusa long-tems de se confesser, demanda pardon à son Boureau Sentinelli, & le pria d'aller de sa part implorer la misericorde de la Reine leur Maitresse; ce qu'il fit mais il ne put rien obtenir qu'une confirmation de son premier Arrêt. Elle se moqua du Criminel, de ce qu'il avoit peur de la mort, l'apella poltron, & dit à son Capitaine des Gardes, «Allez, il faut qu'il meurt; &, afin de l'obliger à se confesser, blessez le.» Sentinelli revint annoncer à ce Misérable l'Arrêt définitif de sa mort, & en même tems lui voulut donner quelque coup d'épée: mais, il trouva qu'il étoit armé sous son pourpoint; si bien que l'épée ne le put blesser qu'au bras, dont il para le coup. Il en reçut encore un à la tête; &, comme il se vit baigné dans son sang, alors il se confessa à ce Pere Mathurin, qui étoit aussi éffraié que son Pénitent. Le Pere, aprés l'avoir confessé, alla se jetter aux pieds de cette Reine impitoiable, qui le refusa tout de nouveau. Enfin, Sentinelli lui passa son épée au travers de la gorge, & la lui coupa à force de le chicoter. Quand il fut expiré, on prit son corps, & on l'emporta enterrer sans bruit. Cette barbare Princesse, apr[é]s une Action aussi cruelle que celle-là, demeura dans sa Chambre à tirer & à causer aussi tranquillement, que si elle eut fait une chose indifférente, ou fort loüable.
La Reine-Mere, toute Chrétienne, qui avoit eu tant d'Ennemis, qu'elle auroit pu faire punir, qui n'avoient reçu d'elle que des marques de sa bonté, en fut scandalisée. Le Roi & Monsieur la blamérent; & le Ministre, qui n'étoit point cruel, en fut étonné. Enfin, toute la Cour eut horreur d'une si laide vangeance, & ceux qui avoient tant estimée cette Reine furent honteux de lui avoir donné des loüanges: mais, ce ne fut pas sans se moquer du pauvre mort, qui n'avoit pas eu le courage, ni de se sauver, ni de se deffendre, & d'avoir eu contre cet accident une précaution si inutile: car, du moins il devoit avoir un poignard, & s'en servir avec valeur.
On laissa cette Reine languir long-tems à Fontainebleau, pour lui montrer le mépris qu'on avoit pour elle; mais enfin, elle supplia tant de fois le Ministre de la laisser venir à Paris, qu'il fût impossible de la refuser. Elle vint donc voir le Ballet, que le Roi dansa cette année pour le Carnaval, & elle arriva le vingt quatre Fevrier 1658. Il est à croire qu'elle auroit souhaité de pouvoir s'établir tout-à-fait en France; mais on ne lui fit espérer de l'y souffrir, que quelques jours seulement. On la logea dans le Louvre, à l'Apartement du Cardinal Mazarin, ce qui fut concerté exprès, pour lui montrer qu'il falloit qu'elle le quittât promptement.
Malgré toutes les précautions de la Reine, elle y passa les jours gras, qu'elle emploia le mieux qu'elle put. Rien ne parut en elle de contraire à l'honneur, je veux dire à cet honneur qui dépend de la chasteté; &, si elle s'étoit laissé[e] entamer sur ce chapitre, les charitables gens de la Cour n'auroient pas oublié de le publier: mais, en tout le reste, elle montra peu de sagesse, peu de conduite, & beaucoup d'emportement pour le plaisir. Elle couroit les Bals en masque, elle alloit sans cesse à la Comedie avec des hommes toute seule, dans les prémiers Carosses qu'elle rencontroit, & jamais personne n'a paru plus éloignée de la Philosophie que celle-là.
Elle partit enfin les prémiers jours du Carême, aiant reçu quelque argent du Roi, & s'en retourna à Rome, où l'Action qu'elle avoit faite en France ne la fit pas estimer. ...
With modernised spelling:
1657-1658
... La reine de Suède, sans être souhaitée, et quasi malgré le roi, vint faire un second voyage en France, qui ne lui réussit pas si bien que le premier. Elle fut contrainte par l'ordre qu'elle en reçut de s'arrêter à Fontainebleau, où elle s'ennuya beaucoup, car peu de personnes la furent visiter, et son voyage, sans précautions et sans sûreté d'être bien reçue, eut la destinée des actions imprudentes, qui d'ordinaire apportent du chagrin. Cette princesse ne se contenta pas de montrer qu'elle se laissait aller à toutes ses fantaisies sans trop de réfléxion, elle fit voir encore qu'elle avait beaucoup de cruauté et qu'ainsi ses vices et ses défauts égalaient du moins ses vertus.
Elle fit massacrer à ses yeux, et dans Fontainebleau, un homme qui lui avait déplu, et voici qu'elle fut sa conduite pour cette belle action. Elle envoya quérir le père Mathurin de la chapelle, elle lui donna à serrer un paquet de lettres; puis, ayant donné ses ordres, elle fit appeler un nommé Monaldeschi, gentilhomme qui était à elle; et l'ayant mené dans la Galerie des Cerfs proche de sa chambre, elle lui dit qu'il l'avait trahie et qu'il fallait qu'il en fut puni.
Sur ce qu'il nia la chose, le père Mathurin, qu'elle avait envoié querir, entra, et lui ayant demandé ses lettres, elle les montra à cet homme, dont il demeura surpris. Alors il se jetta à ses pieds et lui demanda pardon. Elle lui dit qu'il était un traitre et qu'il ne méritait pas de grâce; et, ayant dit au père de le confesser, elle les quitta tous deux pour rentrer dans son appartement, d'où elle envoya dans la Galerie Santinelli, son capitaine des gardes, qui avait ordre de faire l'exécution. Il était frère d'un Santinelli, favori de cette princesse; et Monaldeschi, à ce qu'on disait, par jalousie l'avait accusé faussement de beaucoup de crimes. Mais nul n'a été bien instruit de la vérité de cette histoire. C'est pourquoi je ne puis parler que de l'action et point de la cause.
Monaldeschi refusa longtemps de se confesser, demanda pardon à son boureau Santinelli, et le pria d'aller de sa part implorer la miséricorde de la reine leur maîtresse; ce qu'il fit, mais il ne put rien obtenir qu'une confirmation de son premier arrêt. Elle se moqua du criminel de ce qu'il avait peur de la mort, l'appela poltron, et dit à son capitaine des gardes, «Allez, il faut qu'il meurt; et, afin de l'obliger à se confesser, blessez-le.»
Santinelli revint annoncer à ce misérable l'arrêt définitif de sa mort, et en même temps lui voulut donner quelque coup d'épée. Mais il trouva qu'il était armé sous son pourpoint, si bien que l'épée ne le put blesser qu'au bras, dont il para le coup. Il en reçut encore un à la tête; et, comme il se vit baigné dans son sang, alors il se confessa à ce père Mathurin, qui était aussi éffrayé que son pénitent. Le père, après l'avoir confessé, alla se jetter aux pieds de cette reine impitoyable, qui le refusa tout de nouveau.
Enfin, Santinelli lui passa son épée au travers de la gorge, et la lui coupa à force de le chicoter. Quand il fut expiré, on prit son corps et on l'emporta enterrer sans bruit. Cette barbare princesse, après une action aussi cruelle que celle-là, demeura dans sa chambre à tirer et à causer aussi tranquillement que si elle eut fait une chose indifférente ou fort louable.
La reine-mère, toute chrétienne, qui avait eu tant d'ennemis qu'elle aurait pu faire punir, qui n'avaient reçu d'elle que des marques de sa bonté, en fut scandalisée. Le roi et Monsieur la blamèrent; et le ministre, qui n'était point cruel, en fut étonné. Enfin, toute la Cour eut horreur d'une si laide vengeance, et ceux qui avaient tant estimée cette reine furent honteux de lui avoir donné des louanges. Mais ce ne fut pas sans se moquer du pauvre mort, qui n'avait pas eu le courage ni de se sauver, ni de se défendre, et d'avoir eu contre cet accident une précaution si inutile; car du moins il devait avoir un poignard et s'en servir avec valeur.
On laissa cette reine languir longtemps à Fontainebleau, pour lui montrer le mépris qu'on avait pour elle; mais enfin, elle supplia tant de fois le ministre de la laisser venir à Paris qu'il fût impossible de la refuser. Elle vint donc voir le ballet que le roi dansa cette année pour le Carnaval, et elle arriva le vingt-quatre février 1658. Il est à croire qu'elle aurait souhaité de pouvoir s'établir tout à fait en France; mais on ne lui fit espérer de l'y souffrir que quelques jours seulement. On la logea dans le Louvre, à l'appartement du cardinal Mazarin, ce qui fut concerté exprès pour lui montrer qu'il fallait qu'elle le quittât promptement.
Malgré toutes les précautions de la reine, elle y passa les jours gras, qu'elle employa le mieux qu'elle put. Rien ne parut en elle de contraire à l'honneur, je veux dire à cet honneur qui dépend de la chasteté; et, si elle s'était laissée entamer sur ce chapitre, les charitables gens de la Cour n'auraient pas oublié de le publier. Mais, en tout le reste, elle montra peu de sagesse, peu de conduite, et beaucoup d'emportement pour le plaisir. Elle courait les bals en masque, elle allait sans cesse à la comédie avec des hommes toute seule, dans les prémiers carrosses qu'elle rencontrait, et jamais personne n'a paru plus éloignée de la philosophie que celle-là.
Elle partit enfin les prémiers jours du Carême, ayant reçu quelque argent du roi, et s'en retourna à Rome, où l'action qu'elle avait faite en France ne la fit pas estimer. ...
Swedish translation (my own):
1657-1658
... Sveriges drottning kom, utan att önskas, och nästan trots konungen, göra en andra resa till Frankrike, som inte var lika framgångsrik för henne som den första. Hon var tvungen av ordern hon fick av honom att stanna i Fontainebleau, där hon hade mycket tråkigt, ty få människor besökte henne, och hennes resa utan försiktighetsåtgärder och utan visshet om att bli väl mottagen hade ödet av oförsiktiga handlingar, som vanligtvis bringa sorg. Denna prinsessa nöjde sig inte med att visa att hon gav vika för alla sina fantasier utan alltför mycket eftertanke; hon visade också att hon hade en stor grymhet, och att därmed hennes laster och fel åtminstone motsvarade hennes dygder.
Hon lät massakreras inför hennes ögon och vid Fontainebleau, en man som hade misshagat henne, och här var hennes uppförande för denna stora gärning. Hon skickade efter fader Mathurin från kapellet, hon gav honom ett brevpaket att lägga upp; sedan, efter att ha givit henne order, sände hon efter en man som hette Monaldeschi, en herre som tillhörde henne; och efter att ha lett honom in i gallerie des Cerfs nära hennes sängkammare berättade hon för honom att han hade förrådt henne och att han måste straffas för det.
När han förnekade det, gick fader Mathurin, som hon hade sänt att hämta, in och efter att ha bett om hans brev, visade hon dem för denne man, vilket han blev förvånad över. Så han kastade sig för hennes fötter och bad henne om förlåtelse. Hon sade till honom att han var en förrädare och att han inte förtjänade hennes nåd; och efter att ha sagt åt fadern att erkänna honom, lämnade hon dem båda för att återvända till sin lägenhet, varifrån hon skickade in till gallerien Santinelli, kaptenen för hennes gardister, som hade order om att utföra avrättningen. Han var bror till en Santinelli, en favorit hos denna prinsessa; och Monaldeschi, sades det, hade falskeligen anklagat honom för många brott av svartsjuka. Men ingen har blivit väl informerad om sanningen i denna historia. Det är därför jag bara kan tala om handlingen och inte om orsaken.
Monaldeschi vägrade länge att erkänna, bad om förlåtelse av sin bödel Santinelli och bad honom att gå på hans vägnar för att be om nåd av drottningen, deras härskarinna; vilket han gjorde, men han kunde inte få annat än en bekräftelse på sin första mening. Hon hånade brottslingen för hans rädsla för döden, hon kallade honom en fegis och sa till sin kapten av gardet: »Gå, han måste dö, och, för att tvinga honom att erkänna, såra honom.«
Santinelli återvände för att meddela denna stackare det slutgiltiga beslutet om hans död, och försökte samtidigt ge honom några slag med sitt svärd. Men han fann att han var beväpnad under sin jacka, så att svärdet bara kunde såra honom i armen, med vilken han avvärjde slaget. Han fick en annan på huvudet; och då han såg sig själv badad i sitt blod, bekände han sig för fader Mathurin, som var lika rädd som hans ångerfulle. Fadern, efter att ha erkänt honom, gick och kastade sig för fötterna på denna skoningslösa drottning, som återigen vägrade honom.
Till slut förde Santinelli sitt svärd genom halsen och tog ut det genom att hugga upp honom. När han dök ut tog de hans kropp och bar bort den för att begrava den utan ett ljud. Denna barbariska prinsessa stannade, efter en så grym handling som denna, kvar i sitt rum och talade lika lugnt som om hon hade gjort något likgiltigt eller mycket lovvärt.
Drottningmodern, helt och hållet kristen, som hade haft så många fiender som hon kunde ha straffat, som bara hade fått märken av sin vänlighet av henne, blev skandaliserad. Konungen och monsieur skyllde på henne; och ministern, som inte var grym, blev förvånad. Enfin, hela hovet blev förfärat över en så ful hämnd, och de som hade så mycket aktat denna drottning skämdes över att ha givit henne beröm. Men det var inte utan att håna den stackars döde, som inte hade haft modet att vare sig rädda sig eller försvara sig, och att ha vidtagit en sådan värdelös försiktighet mot denna olycka; ty åtminstone måste han ha en dolk och tappert använda den.
Denna drottning lämnades att försmäkta länge i Fontainebleau, för att visa henne det förakt folk hade för henne; men till sist bad hon ministern så många gånger att låta henne komma till Paris att det var omöjligt att neka henne. Hon kom därför att se den balett som konungen i år dansade till Karnaval, och hon anlände den tjugofjärde februari 1658. Man kan tro, att hon skulle ha velat kunna etablera sig helt i Frankrike; men man fick bara hopp om att lida henne där i några dagar. De inkvarterade henne i Louvren, i kardinal Mazarins lägenhet, som uttryckligen arrangerades för att visa henne att hon måste lämna den omgående.
Trots alla drottningens försiktighetsåtgärder tillbringade hon sin fritid där, som hon använde så gott hon kunde. Ingenting inom henne verkade stå i strid med hedern, jag menar den ära som beror på kyskhet; och om hon hade låtit sig ta in på detta kapitel, skulle hovets välgörande folk inte ha glömt att publicera det. Men i allt det andra visade hon lite visdom, lite uppförande och mycket passion för njutning. Hon gick på maskeradbaler, hon gick hela tiden på komedier helt ensam med män i de första vagnarna hon såg, och ingen verkade någonsin längre från filosofin än hon.
Hon lämnade slutligen under de första dagarna av fastan, efter att ha fått några pengar av konungen, och hon återvände till Rom, där den handling hon gjort i Frankrike inte gjorde henne aktad.
English translation (my own):
1657-1658
... The Queen of Sweden, without being desired, and almost in spite of the King, came to make a second journey to France, which was not as successful for her as the first. She was constrained by the order she received from him to stop at Fontainebleau, where she was very bored, for few people visited her, and her journey without precautions, and without certainty of being well received, had the destiny of imprudent actions, which ordinarily bring sorrow. This princess was not content to show that she gave way to all her fancies without too much reflection; she also showed that she had a great deal of cruelty, and that thus her vices and faults at least equaled her virtues.
She caused to be massacred before her eyes, and at Fontainebleau, a man who had displeased her, and here was her conduct for this great deed. She sent for Father Mathurin from the chapel, she gave him a packet of letters to put up; then, having given her orders, she sent for a man named Monaldeschi, a gentleman who belonged to her; and having led him into the Gallerie des Cerfs near her bedchamber, she told him that he had betrayed her, and that he must be punished for it.
When he denied it, Father Mathurin, whom she had sent to have fetched, entered, and having asked for his letters, she showed them to this man, at which he was surprised. So he threw himself at her feet and begged her forgiveness. She told him that he was a traitor and that he did not deserve her grace; and, having told the Father to confess him, she left them both to return to her apartment, whence she sent into the Gallerie Santinelli, the Captain of her Guards, who had orders to carry out the execution. He was the brother of a Santinelli, a favourite of this princess; and Monaldeschi, it was said, had falsely accused him of many crimes out of jealousy. But no one has been well informed of the truth of this story. This is why I can only speak of the action and not of the cause.
Monaldeschi refused for a long time to confess, begged pardon of his executioner Santinelli, and begged him to go on his behalf to implore the mercy of the Queen, their mistress; which he did, but he could get nothing but a confirmation of his first sentence. She mocked the criminal for his fear of death, she called him a coward and said to her Captain of the Guards, "Go, he must die; and, in order to force him to confess, wound him."
Santinelli returned to announce to this wretch the final decision of his death, and at the same time tried to give him a few strokes with his sword. But he found that he was armed under his doublet, so that the sword could only wound him in the arm, with which he parried the blow. He received another one on the head; and, as he saw himself bathed in his blood, he then confessed to Father Mathurin, who was as frightened as his penitent. The Father, after having confessed him, went and threw himself at the feet of this pitiless queen, who again refused him.
Finally, Santinelli passed his sword through his throat, and took it out by dint of cutting him up. When he expired, they took his body and carried it away to bury it without a sound. This barbarous princess, after so cruel an action as this, remained in her room talking as calmly as if she had done something indifferent or very laudable.
The Queen Mother, entirely Christian, who had had so many enemies whom she could have had punished, who had only received marks of her kindness from her, was scandalised. The King and Monsieur blamed her; and the Minister, who was not cruel, was astonished. Enfin, the whole court was horrified by such an ugly vengeance, and those who had so much esteemed this Queen were ashamed of having given her praise. But it was not without mocking the poor dead man, who had not had the courage either to save himself or to defend himself, and to have taken such a useless precaution against this accident; for at least he must have a dagger and use it valiantly.
This queen was left to languish for a long time at Fontainebleau, to show her the contempt people had for her; but in the end she begged the Minister so many times to let her come to Paris that it was impossible to refuse her. She therefore came to see the ballet which the King danced this year for Carnaval, and she arrived on the twenty-fourth of February, 1658. It is to be believed that she would have wished to be able to establish herself completely in France; but one was only given hope of suffering her there for a few days. They lodged her in the Louvre, in the apartment of Cardinal Mazarin, which was arranged expressly to show her that she must leave it promptly.
In spite of all the Queen's precautions, she spent her spare time there, which she used as best she could. Nothing within her seemed contrary to honour, I mean to that honour which depends on chastity; and if she had allowed herself to be taken in on this chapter, the charitable people of the court would not have forgotten to publish it. But, in all the rest, she showed little wisdom, little conduct, and much passion for pleasure. She went to masquerade balls, she constantly went to comedies all alone with men in the first carriages she saw, and no one ever seemed further from philosophy than she.
She finally left during the first days of Lent, having received some money from the King, and she returned to Rome, where the action she had done in France did not make her esteemed.
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