Source:
Cristina di Svezia e Paolo Giordano II, duca di Bracciano, article written by Baron Carl Bildt for Archivio della R. Società romana di storia patria, vol. XXIX, Rome, page 23, 1906
The letter:
De Stocholme le 8 de May 1652.
Mon Cousin, Je vous aures rendu plus tost les remerciments que ie vous devois du present que je viens de recevoir de vous et ie n'aures pas attendu iusques icy pour m'acquitter, si vos lestres (qui accompanioit mon pourtrait emalié, et vos poesies) m'eussent este rendu plus tost. L'absence de celluy a qui elle estoit adresse m'a differe pour quelque temps la satisfaction que ie pouvois tirer des ces belles choses, mais cette dilation me les a fait gouster avec d'autan plus de plaisir. Je vous en remercie de tout mon coeur et vous prie de vous asseurer que i'estime ces pressens autan comme ie dois. Permette moy que ie vous dis avec ingenuite mon sentiments tan sur les poesies que sur le poutrait.
Pour les Poesies je les ay examine avec la riguer et la liberte avec la quelle ie me suis licencie de sensurer touts les auteurs, mais apres tout ie ne trouve rien que ne soit bien pense et galament execute, de sorte que ie n'y ay rien trouve qui soit indigne d'un esprit iudicieux, savant et galant comme est le vostre, et ie poures dire avec asseurence que l'o[e]uvre de vos poesies est un ouvrage parfait et accompli s'il eust conteneu deux sonets moins de ce qu'il contient. Je crois que vous m'avouer[e]s bien cette verite quant ie vous dirois que ce sont les deux qui parlent de moy. Je crois que vous repentes desia d'avoir abuse de vostre plusme et d'avoir si mal emploie vostre bel esprit que de l'occuper en la louange d'une personne qui le merite si peux. Les vertus les plus grandes s'estimeront trop recompense d'estre loue de vous, et pour moy ie m'[e]fforceres de meriter un iour cette honeur au quel ie [ne] puis encore pretendre sen vanite. Vocy la seule chose que ie tro[u]ve a redire en vostre ouvrage qui est que vous parles trop avantageusement de moy. Apres cela permette moy que ie dise avec la mesme liberte mon sentiment sur le pourtrait. Il est parfaittement bien desine et celluy qui l'a travalie en emalie a fait ausi son devoir. Neamoin, a ne vous rien dissimuler, il ne resemble pas. Ma mauvoise sente et mes travaux m'ont adiouste autan d'age que vous me donne de ieunesse et si le pourtrait paroit trois anns plus ieune que ie suis, ie parois d'avoir autan d'ans de plus que ie n'ay reellement. S'il ce trouve quelqun a Rome qui m'ait veu, il vous dira la mesme chosse, et quant on vous dira que l'on a flatte mon corps en luy donnen des beautes qu'il ne possede pas, on ne vous dira que la verite.
Quoy que ce soit, mon Cousin, ie vous reste oblige de vostre affection. Je vous prie de me la conserver et d'estre asseure que i'aures tousiour pour vous une eternelle reconoissence, et que ie ne manqueres pas de m'aquitter envers vous de ce que ie vous dois. Je suis,
Mon Cousin
Vostre tres affe[ct]ionee Cousine
Christine.
Au Duc de Baciano a Roma.
With modernised spelling:
De Stockholm, le 8 de mai 1652.
Mon cousin,
Je vous aurais rendu plus tôt les remerciments que je vous devais du présent que je viens de recevoir de vous, et je n'aurais pas attendu jusqu'ici pour m'acquitter, si vos lettres (qui accompagniait mon portrait émaillé et vos poésies) m'eussent été rendu plus tôt. L'absence de celui à qui elle était adressé m'a différé pour quelque temps la satisfaction que je pouvais tirer des ces belles choses, mais cette dilation me les a fait goûter avec d'autant plus de plaisir. Je vous en remercie de tout mon cœur et vous prie de vous assurer que j'estime ces présents autant comme je dois. Permettez-moi que je vous dis avec ingénuité mon sentiments tant sur les poésies que sur le portrait.
Pour les poésies, je les ai examiné avec la rigueur et la liberté avec laquelle je me suis licenciée de censurer tous les auteurs, mais, après tout, je ne trouve rien que ne soit bien pensé et galamment exécuté, de sorte que je n'y ai rien trouve qui soit indigne d'un esprit judicieux, savant et galant comme est le vôtre; et je pourrais dire avec assurence que l'œuvre de vos poésies est un ouvrage parfait et accompli s'il eût contenu deux sonnets moins de ce qu'il contient. Je crois que vous m'avouerez bien cette vérité quand je vous dirai que ce sont les deux qui parlent de moi. Je crois que vous repentez déjà d'avoir abusé de votre plume et d'avoir si mal employé votre bel esprit que de l'occuper en la louange d'une personne qui le mérite si peu. Les vertus les plus grandes s'estimeront trop récompensées d'étre louées de vous, et pour moi, je m'efforcerai de mériter un jour cette honneur auquel je ne puis encore prétendre sans vanité. Voici la seule chose que je trouve à redire en votre ouvrage, qui est que vous parlez trop avantageusement de moi. Après cela, permettez-moi que je dise avec la même liberté mon sentiment sur le portrait. Il est parfaitement bien dessiné, et celui qui l'a travaillé en émaille a fait aussi son devoir. Néanmoins, à ne vous rien dissimuler, il ne ressemble pas. Ma mauvaise santé et mes travaux m'ont ajouté autant d'âge que vous me donnez de jeunesse, et si le portrait paraît trois ans plus jeune que je suis, je parais d'avoir autant d'ans de plus que je n'ai réellement. S'il se trouve quelqu'un à Rome qui m'ait vu, il vous dira la même chose; et quand on vous dira que l'on a flatté mon corps en lui donnant des beautés qu'il ne possède pas, on ne vous dira que la vérité.
Quoi que ce soit, mon cousin, je vous reste obligée de votre affection. Je vous prie de me la conserver et d'être assuré que j'aurai toujours pour vous une éternelle reconnaissance et que je ne manquerai pas de m'acquitter envers vous de ce que je vous dois. Je suis,
mon cousin,
votre très affectionnée cousine
Christine.
Au duc de Bracciano, a Roma.
Swedish translation (my own):
Från Stockholm, den 8 maj 1652.
Min kusin,
Jag skulle ha givit Er förr det tacksägelse som jag var skyldig Er för den present jag nyss fått från Er, och jag skulle inte ha väntat tills nu med att frikänna mig själv om Era brev (som åtföljde mitt emaljerade porträtt och Era dikter) skulle ha återlämnats till mig tidigare. Frånvaron av den till vilken det var riktat försenade en tid den tillfredsställelse jag kunde få av dessa vackra ting, men denna fördröjning har fått mig att smaka på dem med desto mer nöje. Jag tackar Er av hela mitt hjärta, och jag ber Er försäkra Er om att jag uppskattar dessa presenter så mycket som jag borde. Tillåt mig att med uppfinningsrikedom berätta om mina känslor, både på dikterna och på porträttet.
När det gäller dikterna har jag granskat dem med den stränghet och frihet med vilken jag tillåter mig själv att censurera alla författare, men jag finner trots allt ingenting som inte är genomtänkt och galant utfört, så att jag inte finner något som är ovärdigt med ett klokt, lärt och galant sinne som Ert; och jag skulle med säkerhet kunna säga att verket med Era dikter är ett perfekt och fullbordat verk om det hade innehållit två sonetter mindre än det gör. Jag tror att Ni kommer att bekänna denna sanning för mig när jag säger att det är de två som talar om mig. Jag tror att Ni redan är ledsen för att Ni har missbrukat Er penna och för att Ni har missbrukat Ert fina sinne så illa att Ni ägnar det åt en person som förtjänar det så lite. De största dygderna kommer att anse sig vara alltför belönade för att prisas av Er; och vad mig angår, så kommer jag att sträva efter att en dag förtjäna denna ära som jag ännu inte kan göra anspråk på utan fåfänga. Här är det enda jag finner fel i Ert arbete, det är att Ni talar alltför gynnsamt om mig. Efter det, tillåt mig att med samma frihet säga min känsla om porträttet. Den är perfekt tecknad, och den som arbetade den i emalj har också gjort sin plikt. Ändå, för att vara ärlig mot Er, ser det inte ut som jag. Min dåliga hälsa och mitt möda har tillfört mig lika mycket ålder som Ni ger mig ungdom, och om porträttet verkar tre år yngre än jag är, så verkar jag vara lika många år äldre än jag verkligen är. Om det är någon i Rom som har sett mig, så skall han säga Er samma sak; och om man säger till Er att man har smickrat min kropp genom att ge den skönheter som den inte äger, så skall man bara berätta sanningen för Er.
Hur det än må vara, min kusin, så är jag Er tacksam för Er tillgivenhet. Jag ber Er att bevara den åt mig och vara säker på att jag alltid skall ha evig tacksamhet för Er och att jag inte kommer att underlåta att betala Er vad jag är skyldig Er. Jag är,
min kusin,
Er tillgivnaste kusine
Kristina.
Till hertigen av Bracciano, a Roma.
English translation (my own):
From Stockholm, May 8, 1652.
My cousin,
I would have given you sooner the thanks that I owed you for the present I have just received from you, and I would not have waited until now to acquit myself if your letters (which accompanied my enamelled portrait and your poems) would have been returned to me earlier. The absence of the one to whom it was addressed delayed for some time the satisfaction I could derive from these beautiful things, but this delay has made me taste them with all the more pleasure. I thank you with all my heart, and I beg you to assure yourself that I esteem these presents as much as I should. Allow me to tell you with ingenuity my feelings, both on the poems and on the portrait.
As for the poems, I have examined them with the rigour and freedom with which I license myself to censure all authors, but, after all, I find nothing that is not well thought out and gallantly executed, so that I find nothing that is unworthy of a judicious, learned and gallant mind like yours; and I could say with certainty that the work of your poems is a perfect and accomplished work if it had contained two sonnets less than it does. I believe you will confess this truth to me when I tell you that it is the two which speak of me. I believe that you are already sorry for having abused your pen and for having misused your fine mind so badly as to occupy it in the praise of a person who deserves it so little. The greatest virtues will consider themselves too rewarded to be praised by you; and as for me, I will strive to deserve one day this honour which I cannot yet claim without vanity. Here is the only thing I find fault with in your work, which is that you speak too favourably of me. After that, allow me to say with the same freedom my feeling about the portrait. It is perfectly well drawn, and whoever worked it in enamel has also done his duty. Nevertheless, to be honest with you, it does not look like me. My poor health and my labours have added as much age to me as you give me youth, and if the portrait appears three years younger than I am, I appear to be as many years older than I really am. If there is anyone in Rome who has seen me, he will tell you the same thing; and if one tells you that one has flattered my body by giving it beauties which it does not possess, one will only tell you the truth.
However that may be, my cousin, I remain indebted to you for your affection. I beg you to preserve it for me and to be assured that I will always have eternal gratitude for you and that I will not fail to pay you what I owe you. I am,
my cousin,
your most affectionate cousin
Kristina.
To the Duke of Bracciano, a Roma.
Above: Kristina.
Above: Paolo Giordano II, Duke of Bracciano.
Note: In accordance with the nobility's ideals in the early modern era, kings and queens considered themselves siblings; when talking to someone of a lower rank than their own, they would refer to that person as "my cousin", regardless of whether or not they were related.
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