Monday, July 8, 2024

Kristina in the memoirs of Louis-Henri de Loménie de Brienne, written in 1683, part 2

Sources:

Mémoires de Louis-Henri de Loménie, comte de Brienne, volume 2, pages 303 to 307, published by Paul Bonnefon, 1917


Mémoires de Louis-Henri de Loménie, comte de Brienne, volume 3, pages 158 to 159, published by Paul Bonnefon, 1919


The excerpts:

1656:

J'avois conçu une haute idée d'elle avant que de la voir; mais cette bonne opinion s'évanouit au moment que je l'eus vue. Ce fut à Compiègne, où elle vint habillée moitié en homme et moitié en femme: ce qui fit dire à Benserade fort à propos, devant le Cardinal, avec qui j'étois, au cercle chez la Reine de France (car il est bon de ne les pas confondre):

«Desinit in virum mulier formosa supernè

Ce vers d'Horace si bien retourné fit rire la compagnie, où l'on s'entretenoit, comme c'est l'ordre, de la reine Christine. Anne d'Autriche, mère du Roi, la plus modeste princesse du monde, se plaignoit des paroles dissolues et plus que cavalières que cette fille disoit. Elle n'eût pas cru bien parler françois, si elle n'eût juré cent fois le nom de Dieu, dans une période: ce qui, disoit-elle, n'étoit que per ornamento. Mais cela encore auroit pu recevoir quelque excuse, sur ce qu'elle ne savoit pas les coutumes de la cour de France, d'où les blasphèmes sont si sévèrement bannis, si, pour faire la bonne vivante, elle n'eut une fois elle-même [dit] à notre bonne Reine, qu'elle se seroit mariée, si elle avoit trouvé du plaisir à cela; elle lâcha le gros mot: «à f....., madame.» La Reine mère rougit jusqu'au bout des yeux, et Créquy, ou quelque autre malin corps lui dit fort présentement: «Votre Majesté en a donc tâté?» — «Cela», dit-elle, «est autre chose: tout ce que je vous puis dire, c'est que, si j'y trouvois du ragoût, je m'en donnerois sans scrupule à cœur joie.» Ex abundantia cordis os loquitur. J'étois présent à ce beau dialogue. La comtesse de Fleix levoit les épaules, et moi je riois de toute ma force. Ce fait est vrai à la lettre. En voici un autre, qui n'est pas tout à fait si fort, mais ne laissera pas d'avoir par ceux qui l'ignorent la grâce de la nouveauté.

Les Pères Jésuites de Compiègne, qui ne sont pas tout à fait si habiles en fait de tragédies que les Pétaus et les Jourdans, s'avisèrent de faire représenter devant Leurs Majestés une pièce fort pitoyable. La reine Christine interrompit cent fois les acteurs, et le rhétoricien jésuite étant venu pour recevoir d'elle quelque remerciement de la peine qu'il avoit prise, elle lui dit: «Par Dieu, mon Père, votre pièce ne valoit. La sotte pièce! l'impertinente pièce! Je n'en ai de ma vie ouï de si méchante. Où diable, avez-vous pris tant de coïonneries? Dove a trovato tante coïonnerie?» Le pauvre régent n'eut mot à dire, et fut si bien déferré que je doute qu'il ait eu depuis la démangeaison de composer des poèmes dramatiques.


Mais revenons, quant à présent, à Mme de Longueville. Jamais femme n'a été si soumise qu'elle à ses directeurs et à ses amants. C'est le même principe, sinon que l'amour est différent. Elle étoit janséniste de très bonne foi, de même qu'elle avoit fait ses galanteries fort sincèrement, et toujours à tambour battant. Une princesse du sang ne craint rien, et celle-ci marcha toujours la tête levée. Je lui dis une fois fort imprudemment une sottise que j'avois entendu dire à Compiègne par la reine de Suède, Christine-Alexandre, à la Reine-Mère. Elle m'en gronda fort et me dit ces paroles de saint Paul: «Ne nominentur in vobis.» Je lui disois donc que cette reine dévergondée avoit dit à la plus sage reine du monde: «Ma foi, madame, je ferois cela tous les jours» (et elle dit le mot de «Je f... tous les jours»), «si j'y trouvois du plaisir; mais le margouillis des femmes me déplaît. Si j'étois homme ce seroit autre chose.» Mme de Longueville, avec toute sa dévotion qui étoit fort suivie, ne put s'empêcher de rire de cette impudente ingénuité de la reine Christine, et me dit: «Je n'ai jamais parlé comme cela, quoique j'aie été plus décriée qu'elle.» C'est ainsi qu'elle parloit, mais toujours avec un agrément et une grâce qui charmoient les cœurs. ...


1657:

Mais ce qui passe toute imagination, est l'entreprise exécutée si barbarement dans le palais de Fontainebleau. Son premier écuyer assassiné à coups d'épée en sa présence est une chose qui jamais n'étoit arrivée en France. Aussi le cardinal Mazarini, qui étoit aussi saoul, pour le moins, que la Reine mère et toute la cour de cette folle (car c'étoit le nom qu'on lui donnoit publiquement et sans façon), sut si bien profiter de cette fatale rencontre qu'il la fit retourner sur ses pas en Italie et nous défit d'elle fort habilement de cette sorte: de manière qu'elle n'a plus osé depuis revenir en France. Nous en aurions, sans cette aventure tragique, sans doute eu l'endosse. La mort de son galant nous en défit fort à propos, et personne que je sache ne fut marri de ne la voir plus. Voilà, en peu de mots, l'histoire véritable de cette grande reine. Il ne me reste plus, pour avoir tout dit, que de faire en deux coups de plume le portrait fidèle de sa petite personne. Elle est donc au dessous de la taille médiocre, je voulois dire de la plus petite; non qu'elle soit naine, mais peu s'en faut. Elle a le nez grand et aquilin, le visage assez beau, les yeux vifs, la bouche belle, mais la taille fort contrefaite; c'est-à-dire qu'elle est bossue, au moins a-t-elle une épaule si grosse, que si, pour cacher cette difformité naturelle, elle n'avoit le soin de se camper toujours sur un pied, ce qui fait que son autre épaule se levant par cette contrainte devient égale à l'autre. Celui qui l'a mieux peinte à mon gré est Bourdon, peintre célèbre de Montpellier, où il a donné à l'église cathédrale un très beau tableau de sa façon. Elle se tient fort bien à cheval et le presse d'une manière tout à fait déterminée. Elle parle et écrit bien en toutes langues, c'est-à-dire en toutes celles qu'elle sait et qu'elle parle aussi bien que la sienne. Elle est fort médisante et libre en ses paroles, plus qu'une fille de sa qualité ne devroit l'être. Ninon, sa bonne amie, n'y fit jamais avec. Pour toutes heures, à l'église, elle portoit son Pétrone, qu'elle savoit tout par cœur, et un jour, dans la chapelle de Hambourg, elle le laissa sur son prie-Dieu, et un François qui étoit là le lui déroba, et c'est de lui que j'ai su ce bon conte. Il se nommoit, si j'ai bonne mémoire, Maisonfort, qui ne disoit vrai que lorsqu'il ne parloit; mais, pour le coup, il m'en donna tant d'assurances que je l'en crus sur sa parole.

With more modernised spelling:

1656:

J'avais conçu une haute idée d'elle avant que de la voir; mais cette bonne opinion s'évanouit au moment que je l'eus vue. Ce fut à Compiègne, où elle vint habillée moitié en homme et moitié en femme; ce qui fit dire à Benserade fort à propos, devant le Cardinal, avec qui j'étais, au cercle chez la reine de France (car il est bon de ne les pas confondre):

«Desinit in virum mulier formosa superne

Ce vers d'Horace si bien retourné fit rire la compagnie, où l'on s'entretenait, comme c'est l'ordre, de la reine Christine. Anne d'Autriche, mère du Roi, la plus modeste princesse du monde, se plaignait des paroles dissolues et plus que cavalières que cette fille disait. Elle n'eût pas cru bien parler français, si elle n'eût juré cent fois le nom de Dieu, dans une période: ce qui, disait-elle, n'était que per ornamento.

Mais cela encore aurait pu recevoir quelque excuse, sur ce qu'elle ne savait pas les coutumes de la cour de France, d'où les blasphèmes sont si sévèrement bannis, si, pour faire la bonne vivante, elle n'eut une fois elle-même dit à notre bonne reine qu'elle se serait mariée si elle avait trouvé du plaisir à cela; elle lâcha le gros mot: «à foutre, Madame.»

La reine-mère rougit jusqu'au bout des yeux, et Créquy, ou quelque autre malin corps lui dit fort présentement: «Votre Majesté en a donc tâté?»

«Cela», dit-elle, «est autre chose. Tout ce que je vous puis dire, c'est que, si j'y trouvais du ragoût, je m'en donnerais sans scrupule à cœur joie.»

Ex abundantia cordis os loquitur. J'étais présent à ce beau dialogue. La comtesse de Fleix levait les épaules, et moi je riais de toute ma force. Ce fait est vrai à la lettre. En voici un autre, qui n'est pas tout à fait si fort, mais ne laissera pas d'avoir par ceux qui l'ignorent la grâce de la nouveauté.

Les pères jésuites de Compiègne, qui ne sont pas tout à fait si habiles en fait de tragédies que les Pétaus et les Jourdans, s'avisèrent de faire représenter devant Leurs Majestés une pièce fort pitoyable. La reine Christine interrompit cent fois les acteurs, et le rhétoricien jésuite étant venu pour recevoir d'elle quelque remerciement de la peine qu'il avait prise, elle lui dit: «Par Dieu, mon père, votre pièce ne valait. La sotte pièce, l'impertinente pièce! Je n'en ai de ma vie ouï de si méchante. Où diable, avez-vous pris tant de coyonneries? Dove ha trovato tante coyonnerie?»

Le pauvre régent n'eut mot à dire, et fut si bien déferré que je doute qu'il ait eu depuis la démangeaison de composer des poèmes dramatiques.


Mais revenons, quant à présent, à Madame de Longueville. Jamais femme n'a été si soumise qu'elle à ses directeurs et à ses amants. C'est le même principe, sinon que l'amour est différent. Elle était janséniste de très bonne foi, de même qu'elle avoit fait ses galanteries fort sincèrement, et toujours à tambour battant. Une princesse du sang ne craint rien, et celle-ci marcha toujours la tête levée.

Je lui dis une fois fort imprudemment une sottise que j'avais entendu dire à Compiègne par la reine de Suède, Christine Alexandre, à la reine-mère. Elle m'en gronda fort et me dit ces paroles de Saint Paul: «Ne nominentur in vobis

Je lui disais donc que cette reine dévergondée avait dit à la plus sage reine du monde: «Ma foi, madame, je ferais cela tous les jours» (et elle dit le mot de «Je foutrais tous les jours»), «si j'y trouvois du plaisir; mais le margouillis des femmes me déplaît. Si j'étais homme ce seroit autre chose.»

Madame de Longueville, avec toute sa dévotion qui était fort suivie, ne put s'empêcher de rire de cette impudente ingénuité de la reine Christine, et me dit: «Je n'ai jamais parlé comme cela, quoique j'aie été plus décriée qu'elle.»

C'est ainsi qu'elle parlait, mais toujours avec un agrément et une grâce qui charmaient les cœurs. ...


1657:

Mais ce qui passe toute imagination, est l'entreprise exécutée si barbarement dans le palais de Fontainebleau. Son premier écuyer assassiné à coups d'épée en sa présence est une chose qui jamais n'était arrivée en France. Aussi le cardinal Mazarini, qui étoit aussi saoul, pour le moins, que la reine-mère et toute la cour de cette folle (car c'était le nom qu'on lui donnait publiquement et sans façon), sut si bien profiter de cette fatale rencontre qu'il la fit retourner sur ses pas en Italie et nous défit d'elle fort habilement de cette sorte: de manière qu'elle n'a plus osé depuis revenir en France. Nous en aurions, sans cette aventure tragique, sans doute eu l'endosse.

La mort de son galant nous en défit fort à propos, et personne que je sache ne fut marri de ne la voir plus. Voilà, en peu de mots, l'histoire véritable de cette grande reine.

Il ne me reste plus, pour avoir tout dit, que de faire en deux coups de plume le portrait fidèle de sa petite personne. Elle est donc au-dessous de la taille médiocre, je voulais dire de la plus petite; non qu'elle soit naine, mais peu s'en faut. Elle a le nez grand et aquilin, le visage assez beau, les yeux vifs, la bouche belle, mais la taille fort contrefaite; c'est-à-dire qu'elle est bossue, au moins a-t-elle une épaule si grosse que si, pour cacher cette difformité naturelle, elle n'avait le soin de se camper toujours sur un pied, ce qui fait que son autre épaule se levant par cette contrainte devient égale à l'autre.

Celui qui l'a mieux peinte à mon gré est Bourdon, peintre célèbre de Montpellier, où il a donné à l'église cathédrale un très beau tableau de sa façon. Elle se tient fort bien à cheval et le presse d'une manière tout à fait déterminée. Elle parle et écrit bien en toutes langues, c'est-à-dire en toutes celles qu'elle sait et qu'elle parle aussi bien que la sienne. Elle est fort médisante et libre en ses paroles, plus qu'une fille de sa qualité ne devrait l'être.

Ninon, sa bonne amie, n'y fit jamais avec. Pour toutes heures, à l'église, elle portait son Pétrone, qu'elle savait tout par cœur, et un jour, dans la chapelle de Hambourg, elle le laissa sur son prie-Dieu, et un Français qui était là le lui déroba, et c'est de lui que j'ai su ce bon conte. Il se nommait, si j'ai bonne mémoire, Maisonfort, qui ne disait vrai que lorsqu'il ne parlait; mais, pour le coup, il m'en donna tant d'assurances que je l'en crus sur sa parole.

Swedish translations (my own):

1656:

Jag hade fått en hög uppfattning om henne innan jag såg henne; men denna goda åsikt försvann i samma ögonblick som jag såg henne. Det var i Compiègne, dit hon kom klädd till hälften som man och hälften som kvinna; vilket fick Benserade att säga mycket träffande, inför kardinalen, som jag var med, i kretsen av Frankrikes drottning (eftersom det är bra att inte förväxla dem):

»Desinit in virum mulier formosa superne.« — »En vacker kvinna blir en man.«

Denna vers från Horatius, så väl utspelad, fick sällskapet att skratta, där de talade, enligt ordningen, om drottning Kristina. Anne av Österrike, konungens moder, den mest blygsamma prinsessan i världen, klagade över de lösaktiga och mer än kavaljeriga ord som denna flicka sade. Hon skulle inte ha trott att hon talade franska bra om hon inte svurit Guds namn hundra gånger under en period: vilket, sade hon, bara var per ornamento.

Men detta kunde åter ha fått någon ursäkt, emedan hon inte kände till det franska hovets seder, varifrån hädelser äro så strängt förbjudna, om hon, för att uppträda som en god levande människa, inte själv hade sagt till vår goda drottning, att hon skulle ha gift sig om hon hade funnit nöje i det; hon utbröt glåpordet: »att knulla, madame.«

Drottningmodern rodnade till ögonspetsarna och Créquy eller någon annan smart kropp sade till henne strax: »Har Ers Majestät känt det?«

»Det«, sade hon, »är något annat. Allt jag kan säga Er är att om jag hittade gryta där, skulle jag äta den till mitt hjärta utan skrupler.«

Ex abundantia cordis os loquitur — ur hjärtats överflöd talar munnen. Jag var närvarande vid denna vackra dialog. Grevinnan de Fleix ryckte på axlarna, och jag skrattade av all kraft. Detta faktum är bokstavligen sant. Här är en annan, som inte är fullt så stark, men som ändå kommer att ha nyhetens nåd för dem som inte är medvetna om det.

Jesuitfäderna i Compiègne, som inte är riktigt lika skickliga på tragedier som Pétaus och Jourdans, bestämde sig för att låta framföra en mycket ynklig pjäs inför deras majestät. Drottning Kristina avbröt skådespelarna hundra gånger, och när jesuitretorikern kom för att av henne få tack för det besvär han gjort, sade hon till honom: »Vid Gud, min fader, Er pjäs var värdelös. Den där dumma pjäsen, den där oförskämda pjäsen! Jag har aldrig hört något så dåligt i mitt liv. Var fan har Ni fått tag i så mycket skit? Dove ha trovato sådan skit?«

Den stackars regenten hade inga ord att säga och var så väl avklädd av hans järn att jag tvivlar på om han sedan dess har haft lust att komponera dramatiska dikter.


Men låt oss återvända, som i ögonblicket, till madame de Longueville. Aldrig har en kvinna varit så undergiven som hon är mot sina direktörer och sina älskare. Det är samma princip, förutom att kärlek är annorlunda. Hon var en jansenist i mycket god tro, precis som hon hade gjort sina galanter mycket uppriktigt och alltid energiskt. En prinsessa av blodet fruktar ingenting, och denna gick alltid med högt huvud.

Jag sade en gång mycket oförsiktigt till henne något dumt som jag hade hört Sveriges drottning Kristina Alexandra säga på Compiègne till drottningmodern. Hon skällde ut mig högt och sade till mig dessa ord från Sankt Paul: »Ne nominentur in vobis

Så jag sade till henne att den här lössläppta drottningen hade sagt till världens klokaste drottning: »Ma foi, madame, jag skulle göra det varje dag« (och hon sade ordet »Jag skulle knulla varje dag«) »om jag fann det något nöje; men förvirringen av kvinnor misshagar mig. Om jag var man, skulle det vara något annat.«

Madame de Longueville kunde med all sin andäktighet, som var mycket efterföljd, inte låta bli att skratta åt denna fräcka påhittighet hos drottning Kristina, och sade till mig: »Jag har aldrig talat så, fastän jag har blivit mer fördömd än henne.«

Såhär talade hon, men alltid med en kvickhet och grace som charmerade hjärtan. ...


1657:

Men det som förbryllar fantasin är det företag som genomfördes så barbariskt i Fontainebleaus palats. Hennes överstallmästares mord med ett svärd i hennes närvaro är något som aldrig har hänt i Frankrike. Även kardinal Mazarin, som var minst sagt lika berusad som drottningmodern och hela denna galna kvinnas hov (för det var namnet som gavs henne offentligt och utan ceremoni), visste hur man kunde dra fördel av detta ödesdigra möte som han fick henne att gå tillbaka till Italien och gjorde sig av med henne mycket skickligt på detta sätt, på ett sådant sätt att hon inte sedan dess vågat återvända till Frankrike. Utan detta tragiska äventyr hade vi utan tvekan haft bördan.

Hennes älskares död var ett passande nederlag för oss, och ingen som jag känner var ledsen över att inte se henne längre. Här är, med några få ord, den sanna historien om denna stora drottning.

Allt som återstår för mig, när allt är sagt, är att rita ett troget porträtt av hennes lilla person med två penndrag. Hon är därför under den medelmåttiga storleken, jag menade den minsta; inte att hon är en dvärginna, men nära det. Hon har en stor och akvilin näsa, ett ganska vackert ansikte, livliga ögon, en vacker mun, men en mycket oregelbunden gestalt; det vill säga att hon är puckelryggig, hon har i alla fall en så stor axel att om hon för att dölja denna naturliga missbildning inte hade passat på att alltid stå på ena foten, vilket gör att hennes andra axel, reser sig vid denna tvång, blir lika med den andra.

Den som målade henne bäst enligt mig är Bourdon, en berömd målare från Montpellier, där han gav katedralkyrkan en mycket vacker målning i sin stil. Hon håller hästen väldigt bra och manar den på ett mycket bestämt sätt. Hon talar och skriver bra på alla språk, det vill säga på alla de hon kan och som hon talar lika bra som hennes egna. Hon är väldigt förtalande och fri i sina ord, mer än en flicka av hennes kvalitet borde vara.

Ninon, hennes goda väninna, gjorde aldrig något med henne. Hela tiden bar hon i kyrkan sin Petronius, som hon kunde allt utantill, och en dag, i Hamburgs kapell, lämnade hon den på sin bönpall, och en fransman som var där stal den från henne, och den är av honom som jag lärde mig denna goda berättelse. Han hette, om jag minns rätt, Maisonfort, som bara talade sanning när han talade; men för tillfället gav han mig så många försäkringar att jag tog hans ord för det.

English translations (my own):

1656:

I had conceived a high idea of her before seeing her; but this good opinion vanished the moment I saw her. It was at Compiègne, where she came dressed half as a man and half as a woman; which made Benserade say very aptly, in front of the Cardinal, with whom I was, in the circle of the Queen of France (because it is good not to confuse them):

"Desinit in virum mulier formosa superne." — "A beautiful woman ends up being a man."

This verse from Horace, so well turned out, made the company laugh, where they were talking, as is the order, about Queen Kristina. Anne of Austria, the King's mother, the most modest princess in the world, complained of the dissolute and more than cavalier words that this girl said. She would not have believed she spoke French well if she had not sworn the name of God a hundred times in one period: which, she said, was only per ornamento.

But this again could have received some excuse, because she did not know the customs of the French court, from where blasphemies are so severely banned, if, to act as a good living person, she had not herself told our good queen that she would have married if she had found pleasure in it; she blurted out the swear word: "to f***, Madame."

The Queen Mother blushed to the tips of her eyes, and Créquy or some other clever body said to her presently: "Has Your Majesty felt it?"

"That", she said, "is something else. All I can tell you is that if I found stew there, I would eat it to my heart's content without scruple."

Ex abundantia cordis os loquitur — Out of the abundance of the heart, the mouth speaks. I was present at this beautiful dialogue. The Countess de Fleix shrugged her shoulders, and I laughed with all my might. This fact is literally true. Here is another, which is not quite so strong, but will still have the grace of novelty for those who are unaware of it.

The Jesuit fathers of Compiègne, who are not quite as skilled in tragedies as the Pétaus and the Jourdans, decided to have a very pitiful play performed before Their Majesties. Queen Kristina interrupted the actors a hundred times, and when the Jesuit rhetorician came to receive from her some thanks for the trouble he had taken, she said to him: "By God, my father, your play was worthless. That stupid piece, that impertinent piece! I've never heard anything so bad in my life. Where the devil did you get so much crap? Dove ha trovato such crap?"

The poor regent had no word to say and was so well de-ironed that I doubt whether he has since had the itch to compose dramatic poems.


But let us return, as at present, to Madame de Longueville. Never has a woman been so submissive as she is to her directors and her lovers. It is the same principle, except that love is different. She was a Jansenist in very good faith, just as she had made her gallantries very sincerely and always energetically. A princess of the blood fears nothing, and this one always walked with her head held high.

I once very imprudently told her something stupid that I had heard the Queen of Sweden, Kristina Alexandra, say at Compiègne to the Queen Mother. She scolded me loudly and said to me these words of Saint Paul: "Ne nominentur in vobis."

So I told her that this wanton queen had said to the wisest queen in the world: "Ma foi, Madame, I would do it every day" (and she said the word "I would f*** every day") "if I found it some pleasure; but the muddle of women displeases me. If I were a man, it would be something else."

Madame de Longueville, with all her devotion which was very followed, could not help laughing at this impudent ingenuity of Queen Kristina, and said to me: "I have never spoken like that, although I have been more decried than her."

This is how she spoke, but always with a wit and grace that charmed hearts. ...


1657:

But what boggles the imagination is the enterprise carried out so barbarously in the palace of Fontainebleau. Her first equerry murdered with a sword in her presence is something that has never happened in France. Also Cardinal Mazarin, who was as drunk, to say the least, as the Queen Mother and the entire court of this madwoman (for that was the name given to her publicly and without ceremony), knew how to take advantage of this fatal encounter that he made her retrace her steps to Italy and got rid of her very skillfully in this way, in such a way that she has not since dared to return to France. Without this tragic adventure, we would undoubtedly have had the burden.

The death of her lover was a fitting defeat for us, and no one that I know was sorry to not see her anymore. Here, in a few words, is the true story of this great queen.

All that remains for me, having said everything, is to draw a faithful portrait of her little person in two strokes of the pen. She is therefore below the mediocre size, I meant the smallest; not that she is a dwarf, but close to it. She has a large and aquiline nose, a fairly beautiful face, lively eyes, a beautiful mouth, but a very irregular figure; that is to say that she is hunchbacked, at least she has such a large shoulder that if, to hide this natural deformity, she had not taken care to always stand on one foot, which makes it so that her other shoulder, rising by this constraint, becomes equal to the other.

The one who painted her best in my opinion is Bourdon, a famous painter from Montpellier, where he gave the cathedral church a very beautiful painting in his style. She holds the horse very well and urges it in a very determined manner. She speaks and writes well in all languages, that is to say, in all those which she knows and which she speaks as well as her own. She is very slanderous and free in her words, more than a girl of her quality should be.

Ninon, her good friend, never did anything with her. At all hours, in church, she carried her Petronius, which she knew everything by heart, and one day, in the Hamburg chapel, she left it on her prie-dieu, and a Frenchman who was there stole it from her, and it is from him that I learned this good tale. His name was, if I remember correctly, Maisonfort, who only spoke the truth when he spoke; but, for the moment, he gave me so many assurances that I took his word for it.


Above: Kristina.

Note: This is the one of the first primary or secondary source materials I've seen where Kristina is quoted as having said an actual, serious swear word, and it's honestly hilarious.

Monaldeschi was not Kristina's lover, this was just a rumour popular at the time.

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