Sources:
Mémoires de ce qui s'est passé en Suède, volume 1, pages 156 to 158, by Pierre Hector Chanut, published by Pierre Linage de Vauciennes, 1675
Anteckningar om det som tilldragit sig i Sverige ifrån år 1645 till år 1649, pages 163 to 165, translator unknown, published by Ecksteinska Boktryckeriet, 1826
Above: Kristina.
The account:
... Le 27. de Juillet de l'année 1647, la Suede fut sur le point d'éprouver le plus funeste de tous les accidens, il se faisoit ce jour là un jeûne, & des prieres publiques par tout le Royaume; la Reine alla sur les dix heures du matin dans l'Eglise du Chasteau, où elle entendit la Predication; lorsqu'elle fut finie tout le monde s'agenoüilla pour faire la priere publique, mais parce qu'avant que de la commencer chacun se preparoit par quelques Oraisons secrettes, les hommes pour estre plus recueillis avoient mis leurs chappeaux devant leurs yeux, lors qu'un homme prenant ce temps-là pour n'estre pas remarqué, passa au travers de la foule, & se jetta dans une ballustrade un peu élevée, ou la Reine estoit à genoux, le Comte Brahé-drost s'en apperceût tout seul, & cria aux Gardes de luy en empêcher l'entrée, ils croiserent leurs pertuisannes, mais l'autre les heurta l'une contre l'autre de telle roideur, qu'il en cassa une à demy pied du fer, & sauta par dessus l'autre, la Reine s'élevant au cry du Comte Drost vid ce malheureux à deux pas d'elle, qui venoit pour l'assassiner, & sans s'émouvoir poussa son Capitaine des Gardes, qui estoit encore à genoux, lequel s'estant aussi levé se jetta entre d[']eux, & saisit cét homme par les cheveux, il fut foüillé aussi-tost, & l'on trouva sur luy deux coûteaux sans gaine, l'un dans sa manche, & l'autre en sa poche. Cét homme estoit Lecteur au College de Stokolm, d'une taille plus forte que la mediocre, & n'avoit rien dans les yeux, qui marquât de la folie, ni de l'égarement; comme les prisons sont dans le Chasteau sous l'appartement de la Reine, elle ne voulut pas qu'on l'y mist, & on le conduisist chez luy avec bonne garde. Quand il se vid en sa chambre, il dit tout haut, qu'il ne pensoit pas le matin, lorsqu'il en estoit sorti, y devoir jamais rentrer, ayant entrepris une action, où il s'attendoit de perdre la vie.
Le sieur Chanut ayant avis de cét accident, courut où estoit la Reine pour luy témoigner la joye qu'il avoit de ce que la bonté divine l'avoit preservée d'un si horrible peril, & luy dit que leurs Majestez Tres-Chrestiennes apprendroient cette nouvelle avec une satisfaction incroyable: Cette Princesse le remercia de son zele, & eut la bonté de luy raconter elle-mesme toutes les particularitez de cette méchante action.
With modernised spelling:
... Le 27 de juillet de l'année 1647, la Suède fut sur le point d'éprouver le plus funeste de tous les accidents. Il se faisait ce jour-là un jeûne et des prières publiques par tout le royaume. La reine alla sur les dix heures du matin dans l'église du château, où elle entendit la prédication. Lorsqu'elle fut finie, tout le monde s'agenouilla pour faire la priere publique; mais, parce qu'avant que de la commencer, chacun se préparait par quelques oraisons secrètes, les hommes, pour être plus recueillis, avaient mis leurs chapeaux devant leurs yeux — lorsqu'un homme, prenant ce temps-là pour n'être pas remarqué, passa au travers de la foule et se jeta dans une balustrade un peu élevée, où la reine était à genoux.
Le comte Brahe, drost, s'en aperçut tout seul et cria aux gardes de lui en empêcher l'entrée. Ils croisèrent leurs pertuisanes, mais l'autre les heurta l'une contre l'autre, de telle roideur qu'il en cassa une à demi-pied du fer et sauta par-dessus l'autre. La reine, s'élevant au cri du comte-drost, vit ce malheureux à deux pas d'elle qui venait pour l'assassiner, et, sans s'émouvoir, poussa son capitaine des gardes, qui était encore à genoux, lequel, s'étant aussi levé, se jeta entre d'eux et saisit cet homme par les cheveux. Il fut fouillé aussitôt, et l'on trouva sur lui deux couteaux sans gaine, l'un dans sa manche et l'autre en sa poche.
Cet homme était lecteur au Collège de Stockholm, d'une taille plus forte que la mediocre, et n'avait rien dans les yeux qui marquât de la folie, ni de l'égarement. Comme les prisons sont dans le château sous l'appartement de la reine, elle ne voulut pas qu'on l'y mît, et on le conduisit chez lui avec bonne garde. Quand il se vit en sa chambre, il dit tout haut qu'il ne pensait pas le matin, lorsqu'il en était sorti, y devoir jamais rentrer, ayant entrepris une action où il s'attendait de perdre la vie.
Le sieur Chanut, ayant avis de cet accident, courut où était la reine pour lui témoigner la joie qu'il avait de ce que la bonté divine l'avait préservée d'un si horrible péril et lui dit que Leurs Majestés Très Chrétiennes apprendraient cette nouvelle avec une satisfaction incroyable. Cette princesse le remercia de son zèle et eut la bonté de lui raconter elle-même toutes les particularités de cette méchante action.
Swedish translation (by anonymous translator):
... Den 27 Juli 1647 var Sverige nära att erfara den olyckligaste händelse; denna dag firades med fasta och allmänna böner öfver hela riket. Drottningen gick klockan 10 om morgonen i slotts-kyrkan, der hon hörde predikan. Då den var slut föllo alla på knä att göra allmän bön, men innan den begyntes, beredde sig hvar och en dertill genom en tyst andagt, karlarna för att vara mer ostörde höllo hattarna för ögonen, då en man tog tiden i akt för att ej vara bemärkt, gick genom hopen och kastade sig upp på den föga upphöjde ballustrade der Drottningen låg på knä. Riks-Drotset Grefve Brahe blef det endast varse och ropade åt vakten att hindra honom. De korsade sina Bardisaner, men karlen slog ihop dem med sådan styrka att han bröt af en half fot ifrån jernet, samt hoppade öfver den andra. Drottningen steg upp vid Grefvens rop, blef varse tvenne steg ifrån sig denne olycklige, färdig att mörda henne; utan förfäran stötte hon på sin Kapten af lifvakten ännu på knä som steg upp, kastade sig emellan dem, fattade karlen vid håret, undersökte honom och fann tvenne knifvar utan slidor, en i ärmen och den andra i fickan. Denna karl var Lektor vid skolan i Stockholm, af något mer än medelmåttig längd, hade ej något i ögonen och ansigtet, som utmärkte galenskap eller förvirring. Som fängelserna i Slottet äro under Drottningens rum, ville hon ej att han skulle sättas dit, men han hemfördes under stark bevakning. Då han såg sig vara i sitt rum, yttrade han, att då han gick ut om morgonen, tänkte han ej återkomma efter en gerning hvarföre han väntade förlora lifvet.
Herr Chanut, underrättad om denna händelse, skyndade att betyga Drottningen sin glädje att den gudomliga godheten bevarat henne för en så ryslig fara och yttrade att Deras Majestäter skulle emottaga denna underrättelse med otrolig tillfredsställelse: hon tackade honom för hans nit och hade godheten att sjelf berätta alla omständigheter vid denna händelse.
English translation (my own):
... On July 27, in the year 1647, Sweden was on the point of experiencing the most fatal of all accidents. On that day there was a fast and public prayers throughout the kingdom. The Queen went at about ten o'clock in the morning to the castle church, where she heard the sermon. When it was finished, everyone knelt down to make public prayer; but because, before beginning it, everyone prepared themselves by some secret orations, the men, to be more collected, had put their hats over their eyes — when a man, taking that time to avoid being noticed, passed through the crowd and threw himself into a somewhat raised balustrade where the Queen was kneeling.
Count Brahe, the Steward, noticed this all by himself and shouted to the guards to prevent him from entering. They crossed their halberds, but the other man struck them against each other, so stiffly that he broke one half a foot from the iron and jumped over the other. The Queen, getting up at hearing the cry of the Count-Steward, saw this wretch two steps away from her, who was coming to assassinate her, and, without getting emotional, she pushed the captain of her guards, who was still on his knees, who, having also risen, threw himself between them and seized this man by the hair. He was searched immediately, and two knives without a sheath were found on him, one in his sleeve and the other in his pocket.
This man was a lector at Stockholm College, of a stature larger than the average, and had nothing in his eyes that marked madness or delusion. As the prisons are in the castle underneath the Queen's apartment, she did not want to have him put there, and he was taken home under good guard. When he found himself in his room, he said aloud that he did not think that morning, when he left it, that he would ever have to return there, having undertaken an action in which he expected to lose his life.
Monsieur Chanut, having heard of this accident, ran to where the Queen was to tell her of his joy that the Divine Goodness had preserved her from such a horrible peril and told her that Their Most Christian Majesties would learn this news with incredible satisfaction. This princess thanked him for his zeal and was kind enough to tell him herself all the particulars of this wicked action.
Notes: This incident occurred on July 16/26, not 17/27.
In the 17th century the word "accident" could also be used to mean a bout of illness or a disturbing or violent incident or action regardless of whether or not it was done intentionally.
Kristina writes that her would-be assassin, Christoffer Presbeckius, was placed in the castle dungeon and that it is not true that she was afraid of having him put there specifically.
No comments:
Post a Comment