Monday, December 2, 2024

Simon Arnauld de Pomponne on Kristina's 1666 stay in Hamburg and plans to revisit Sweden and the obstacle of her religion overshadowing those plans

Source:

Mémoires de marquis de Pomponne, ministre et secrétaire d'État au département des affaires étrangères, volume 2, pages 329 to 335, published by J. Mavidal, 1861


Pomponne's account of Kristina's 1667 visit to Sweden is here:


The account:

... Les négociations qui duroient depuis beaucoup de mois avec la reine Christine se terminèrent, et ... toutes choses se disposèrent au voyage qu'elle avoit souhaité de faire en Suède. Depuis que cette princesse étoit arrivée sur la fin de juin à Hambourg, bien qu'elle eût trouvé les apparences à la diète qui l'avoient tirée de Rome évanouies, elle avoit continué dans la pensée de faire servir sa présence au rétablissement de ses affaires domestiques, et ce fut dans cette pensée qu'elle résolut de passer jusqu'à Stockolm. Elle rendit compte de son dessein à la régence; et ayant joint aux diverses demandes qu'elle faisoit pour ses intérêts, les assurances du désir qu'elle avoit de voir le roy son fils (car elle l'appeloit de ce nom et il lui donnoit celui de mère), la reine régente et enfin ses amis et sa patrie, elle y ajouta la prétention de l'exercice de sa religion qui ne lui pouvoit justement être refusée. La régence, qui par toutes les raisons que j'ai déjà touchées, n'appréhendoit rien davantage que sa venue, répondit aux témoignages de son affection par beaucoup de civilités, dépêcha un gentilhomme à Hambourg pour lui porter avec les compliments du roy les assurances de la joie qu'il auroit de la recevoir, et y joignit de nouvelles offres d'employer son autorité pour lui faciliter l'entiére et libre jouissance de ses biens; mais comme malgré ces apparences, cette cour vouloit en toute manière lui fermer l'entrée de la Suède, elle se servit d'autant plus du prétexte de la religion et des constitutions du royaume qu'elle les opposoit comme un obstacle qu'il n'étoit pas en son pouvoir de surmonter, et qui ne pouvoit être levé que par le consentement de tous les États. L'on lui fit représenter les loix qu'elle avoit elle-même renouvelées durant son règne contre l'exercice de la religion catholique; et l'on y ajouta le décret qui avoit été fait sur son sujet particulier dans les dernières diètes. Il portoit une expresse défense à cette princesse de pouvoir conduire des prêtres avec elle dans le royaume. Il l'obligeoit à ne pouvoir y garder aucun étranger dans sa famille. Son capitaine des gardes devoit faire serment au roy de Suède; et elle devoit tenir chez elle un prêtre luthérien pour ses domestiques. Il étoit encore accompagné de quelques conditions également rudes et qui furent reçues avec d'autant plus d'indignation de cette princesse que bien loin de lui avoir jamais été connues, elle avoit été persuadée par quelques gens qui travailloient à la tromper, que la diète avoit consenti qu'elle pût avoir un prêtre pour son usage particulier. Elle se plaignit hautement des loix que l'on vouloit lui imposer, en écrivit en des termes si hauts et si forts au roy de Suède que les régents en prirent une nouvelle occasion de se plaindre de son procédé et d'appréhender son voyage. Elle le faisoit non-seulement souvenir qu'il lui devoit la couronne; mais en témoignant aux régents que leur premier intérêt étoit qu'elle fût et parût catholique aux yeux de tout le royaume, elle faisoit assez entendre que cette raison seule empêchoit les États de lui remettre entre les mains la meilleure partie du gouvernement qu'ils exerçoient. Cette lettre et les discours que cette reine tenoit à Hambourg, réchauffèrent des esprits qui n'étoient déjà que trop animés contre elle, et servirent de prétexte à rendre publique l'aversion secrète qui s'opposoit depuis long-tems à sa venue.

J'avois eu ordre du roy d'employer en sa faveur les offices de Sa Majesté auprès de la régence, et comme la religion sembloit seule attirer toutes les difficultés qui lui étoient faites, je combattis avec la force que je devois la dureté qui lui en faisoit refuser l'exercice. Mais parce que je pressois extrêmement sur ce point et qu'il étoit en effet trop injuste pour le bien défendre, le grand chancelier convint un jour avec moi qu'il ne servoit qu'à couvrir les véritables raisons qu'ils avoient de ne la pas recevoir en Suède; qu'il y alloit de leur repos de lui en fermer l'entrée; qu'ils n'en avoient que ce seul moyen; et pour me faire voir combien ils devoient appréhender le trouble qu'elle y vouloit exciter, il me dit qu'ils avoient en mains les lettres qu'elle écrivoit à un de ses secrétaires qu'elle rappeloit de Stockolm, par lesquelles elle lui donnoit ordre de répandre, par tous les lieux où il devoit passer, les plaintes du traitement qu'elle recevoit, et d'animer les peuples contre la régence, en exagérant la persécution qu'elle lui faisoit souffrir: il ajouta même qu'un procédé qui leur devoit être si suspect, seroit peut-être capable de les porter à des résolutions qu'ils ne pouvoient prendre sans un extrême regret, et qu'il ne seroit pas impossible, s'ils la voyaient entrer avec ce dessein dans le royaume qu'ils ne donnassent ordre pour l'arrêter.

Ces mêmes discours qu'il me tenoit en particulier, se répandoient à dessein dans le public, afin que s'étendant jusqu'à Hambourg, la crainte d'un tel accident fît changer de pensée à cette princesse. Mais sans s'étonner de ces bruits, elle continua la négociation qu'elle avoit commencée pour son voyage, et renvoya Adami à Stockolm avec ordre d'insister sur quelques torts qu'elle prétendoit lui être faits sur la jouissance de ses biens et sur l'exercice de sa religion pour le tems limité qu'elle offroit de séjourner à Stockolm. A ces demandes qui étoient de justice, elle en joignit d'autres dont quelques-unes étoient facilement de grâce: qu'en cas qu'elle se retirât dans un couvent, elle demeurât dans la possession paisible de ses revenus; que l'on les lui continuât deux années après sa mort en faveur de ceux pour qui elle en auroit disposé; et qu'il lui fût permis de vendre quelques terres en Poméranie pour le paiement de ses dettes. Adami attendit quelque tems la réponse; mais enfin l'on lui fit sçavoir que le roy de Suède employeroit toujours son autorité pour la faire jouir des biens qu'elle s'étoit réservés, qu'il remettoit à la diète la décision des autres demandes qu'elle avoit faites, et qu'il attachoit les mêmes conditions qui lui avoient été signifiées auparavant, et à sa religion et à son entrée dans le royaume. La régence crut par une telle rigueur lui faire perdre la pensée qu'elle avoit prise d'y venir, et lui fit même proposer qu'afin d'éviter à l'avenir les contestations qui naissoient souvent sur la jouissance de ses biens, le roy en reprendroit la possession, et lui en paieroit cent mille écus tous les ans. Elle rejeta cette proposition comme trouvant peu de sûreté à avoir le roy pour fermier; et parce qu'elle connoissoit assez que les obstacles que l'on mettoit à son voyage ne procédoient que de la crainte que l'on avoit de sa présence, elle témoigna s'y résoudre sous toutes les obligations que l'on lui vouloit imposer, et se contenter de la messe qu'elle pourroit entendre chez moi. Cette résolution mit la régence dans un plus grand embarras qu'elle n'avoit été auparavant. Tous les moyens pour empêcher sa venue étoient épuisés; et en lui faisant quitter toute la famille italienne qu'elle amenoit de Rome, elle grossissoit le parti qui la favorisoit, d'autant de créatures de plus qu'elle auroit pris d'hommes et de filles de qualité à son service. Ainsi ne pouvant éviter un voyage que l'on avoit tâché inutilement de détourner, on prit le parti de faire de bonne grâce ce que l'on se voyoit contraint d'essuyer en toute manière. L'on changea tout d'un coup de conduite avec cette princesse: l'on lui promit une satisfaction entière sur ses intérêts: l'on ne parla plus de lui faire une pension de cent mille écus: on leva toutes les conditions que l'on avoit attachées à sa maison; et l'on ne réserva que la seule exclusion de la messe qu'elle pourroit toutefois entendre dans mon logis, bien que l'on n'improuvât pas qu'elle conduisît un prêtre qui lui servoit de secrétaire. On accompagna ces facilités de toutes sortes de démonstrations honorables; et le comte Pontus de La Gardie, sénateur, eut ordre de l'aller recevoir au passage du Sund, qui est l'entrée du royaume, avec une partie de la maison et des gardes du roy de Suède. Il s'y rendit à la fin du mois de février; mais parce que l'hyver qui avoit été extrêmement rude, avoit encore été plus long cette année qu'à l'ordinaire, cette princesse différa son départ de Hambourg jusques au commencement du printems.

With modernised spelling:

... Les négociations qui duraient depuis beaucoup de mois avec la reine Christine se terminèrent, et ... toutes choses se disposèrent au voyage qu'elle avait souhaité de faire en Suède. Depuis que cette princesse était arrivée sur la fin de juin à Hambourg, bien qu'elle eût trouvé les apparences à la Diète qui l'avaient tirée de Rome évanouies, elle avait continué dans la pensée de faire servir sa présence au rétablissement de ses affaires domestiques, et ce fut dans cette pensée qu'elle résolut de passer jusqu'à Stockholm.

Elle rendit compte de son dessein à la régence; et ayant joint aux diverses demandes qu'elle faisait pour ses intérêts, les assurances du désir qu'elle avait de voir le roi son fils (car elle l'appelait de ce nom, et il lui donnait celui de mère), la reine-régente et enfin ses amis et sa Patrie, elle y ajouta la prétention de l'exercice de sa religion qui ne lui pouvait justement être refusée.

La régence, qui par toutes les raisons que j'ai déjà touchées, n'appréhendait rien davantage que sa venue, répondit aux témoignages de son affection par beaucoup de civilités, dépêcha un gentilhomme à Hambourg pour lui porter avec les compliments du roi les assurances de la joie qu'il aurait de la recevoir, et y joignit de nouvelles offres d'employer son autorité pour lui faciliter l'entiére et libre jouissance de ses biens.

Mais, comme malgré ces apparences cette cour voulait en toute manière lui fermer l'entrée de la Suède, elle se servit d'autant plus du prétexte de la religion et des constitutions du royaume qu'elle les opposait comme un obstacle qu'il n'était pas en son pouvoir de surmonter et qui ne pouvait être levé que par le consentement de tous les États.

L'on lui fit représenter les lois qu'elle avait elle-même renouvelées durant son règne contre l'exercice de la religion catholique; et l'on y ajouta le décret qui avait été fait sur son sujet particulier dans les dernières Diètes. Il portait une expresse défense à cette princesse de pouvoir conduire des prêtres avec elle dans le royaume. Il l'obligeait à ne pouvoir y garder aucun étranger dans sa famille. Son capitaine des gardes devoit faire serment au roi de Suède; et elle devait tenir chez elle un prêtre luthérien pour ses domestiques. Il était encore accompagné de quelques conditions également rudes et qui furent reçues avec d'autant plus d'indignation de cette princesse que bien loin de lui avoir jamais été connues, elle avait été persuadée par quelques gens qui travaillaient à la tromper, que la Diète avait consenti qu'elle pût avoir un prêtre pour son usage particulier.

Elle se plaignit hautement des lois que l'on voulait lui imposer, en écrivit en des termes si hauts et si forts au roi de Suède que les régents en prirent une nouvelle occasion de se plaindre de son procédé et d'appréhender son voyage. Elle le faisait non seulement souvenir qu'il lui devait la couronne; mais, en témoignant aux régents que leur premier intérêt était qu'elle fût et parût catholique aux yeux de tout le royaume, elle faisait assez entendre que cette raison seule empêchait les États de lui remettre entre les mains la meilleure partie du gouvernement qu'ils exerçaient. Cette lettre et les discours que cette reine tenait à Hambourg, réchauffèrent des esprits qui n'étaient déjà que trop animés contre elle, et servirent de prétexte à rendre publique l'aversion secrète qui s'opposait depuis longtemps à sa venue.

J'avais eu ordre du roi d'employer en sa faveur les offices de Sa Majesté auprès de la régence, et comme la religion semblait seule attirer toutes les difficultés qui lui étaient faites, je combattis avec la force que je devais la dureté qui lui en faisait refuser l'exercice. Mais parce que je pressais extrêmement sur ce point et qu'il était en effet trop injuste pour le bien défendre, le grand chancelier convint un jour avec moi qu'il ne servait qu'à couvrir les véritables raisons qu'ils avaient de ne la pas recevoir en Suède; qu'il y allait de leur repos de lui en fermer l'entrée; qu'ils n'en avaient que ce seul moyen; et pour me faire voir combien ils devaient appréhender le trouble qu'elle y voulait exciter, il me dit qu'ils avaient en mains les lettres qu'elle écrivait à un de ses secrétaires qu'elle rappelait de Stockholm, par lesquelles elle lui donnait ordre de répandre, par tous les lieux où il devait passer, les plaintes du traitement qu'elle recevait, et d'animer les peuples contre la régence, en exagérant la persécution qu'elle lui faisait souffrir.

Il ajouta même qu'un procédé qui leur devait être si suspect serait peut-être capable de les porter à des résolutions qu'ils ne pouvaient prendre sans un extrême regret, et qu'il ne serait pas impossible, s'ils la voyaient entrer avec ce dessein dans le royaume, qu'ils ne donnassent ordre pour l'arrêter.

Ces mêmes discours qu'il me tenait en particulier se répandaient à dessein dans le public, afin que s'étendant jusqu'à Hambourg, la crainte d'un tel accident fît changer de pensée à cette princesse. Mais, sans s'étonner de ces bruits, elle continua la négociation qu'elle avait commencée pour son voyage et renvoya Adami à Stockholm avec ordre d'insister sur quelques torts qu'elle prétendait lui être faits sur la jouissance de ses biens et sur l'exercice de sa religion pour le tems limité qu'elle offrait de séjourner à Stockholm. A ces demandes, qui étaient de justice, elle en joignit d'autres dont quelques-unes étaient facilement de grâce; qu'en cas qu'elle se retirât dans un couvent, elle demeurât dans la possession paisible de ses revenus; que l'on les lui continuât deux années après sa mort en faveur de ceux pour qui elle en aurait disposé; et qu'il lui fût permis de vendre quelques terres en Poméranie pour le paiement de ses dettes.

Adami attendit quelque temps la réponse; mais enfin l'on lui fit savoir que le roi de Suède employerait toujours son autorité pour la faire jouir des biens qu'elle s'était réservés, qu'il remettait à la diète la décision des autres demandes qu'elle avait faites, et qu'il attachait les mêmes conditions qui lui avaient été signifiées auparavant, et à sa religion et à son entrée dans le royaume. La régence crut par une telle rigueur lui faire perdre la pensée qu'elle avait prise d'y venir, et lui fit même proposer qu'afin d'éviter à l'avenir les contestations qui naissaient souvent sur la jouissance de ses biens, le roi en reprendrait la possession, et lui en payerait cent mille écus tous les ans.

Elle rejeta cette proposition comme trouvant peu de sûreté à avoir le roi pour fermier; et parce qu'elle connaissait assez que les obstacles que l'on mettait à son voyage ne procédaient que de la crainte que l'on avait de sa présence, elle témoigna s'y résoudre sous toutes les obligations que l'on lui voulait imposer et se contenter de la messe qu'elle pourrait entendre chez moi.

Cette résolution mit la régence dans un plus grand embarras qu'elle n'avait été auparavant. Tous les moyens pour empêcher sa venue étoient épuisés; et en lui faisant quitter toute la famille italienne qu'elle amenait de Rome, elle grossissait le parti qui la favorisait, d'autant de créatures de plus qu'elle aurait pris d'hommes et de filles de qualité à son service. Ainsi, ne pouvant éviter un voyage que l'on avait tâché inutilement de détourner, on prit le parti de faire de bonne grâce ce que l'on se voyait contraint d'essuyer en toute manière.

L'on changea tout d'un coup de conduite avec cette princesse; l'on lui promit une satisfaction entière sur ses intérêts; l'on ne parla plus de lui faire une pension de cent mille écus; on leva toutes les conditions que l'on avait attachées à sa maison; et l'on ne réserva que la seule exclusion de la messe qu'elle pourrait toutefois entendre dans mon logis, bien que l'on n'improuvât pas qu'elle conduisît un prêtre qui lui servait de secrétaire.

On accompagna ces facilités de toutes sortes de démonstrations honorables; et le comte Pontus de la Gardie, sénateur, eut ordre de l'aller recevoir au passage du Sund, qui est l'entrée du royaume, avec une partie de la maison et des gardes du roi de Suède. Il s'y rendit à la fin du mois de février; mais parce que l'hiver, qui avait été extrêmement rude, avait encore été plus long cette année qu'à l'ordinaire, cette princesse différa son départ de Hambourg jusqu'au commencement du printemps.

Swedish translation (my own):

... De förhandlingar som pågått i många månader med drottning Kristina avslutades, och ... allt var ordnat för den resa som hon hade velat göra till Sverige. Eftersom denna prinsessa i slutet av juni hade anlänt till Hamburg, ehuru hon hade funnit de framträdanden vid Riksdagen som dragit henne från Rom försvunnit, hade hon fortsatt i tanken att låta sin närvaro tjäna återupprättandet av sina inrikes angelägenheter, och det var med denna tanke som hon beslöt att gå vidare till Stockholm.

Hon gav en redogörelse för sin dessäng till förmyndarregeringen; och efter att ha anslutit sig till de olika förfrågningar som hon gjorde för sina intressen, försäkringarna om önskan att hon hade att träffa konungen sin son (ty hon kallade honom vid det namnet, och han gav henne det som mor), drottningregenten och slutligen hennes vänner och hennes Fädernesland, tillade hon dem anspråket på utövandet av sin religion, vilket inte med rätta kunde vägras henne.

Förmyndarregeringen, som av alla de skäl jag redan har berört, fruktade ingenting annat än hennes ankomst, besvarade betygelserna om hennes tillgivenhet med många artigheter, sände en herre till Hamburg för att med konungens komplimanger föra henne försäkringarna av den glädje han skulle ha över att ta emot henne, och lade till nya erbjudanden om att använda sin auktoritet för att underlätta hela och fria njutningen av hennes gods.

Men som detta hov trots dessa framträdanden i alla fall ville stänga inträde i Sverige för henne, använde det så mycket mer religionens och rikets författningars förevändning som den motsatte sig som ett hinder som det inte stod i dess makt att övervunna och som endast kunde avlägsnas med samtycke av alla Ständerna.

Man representerade för henne de lagar som hon själv hade förnyat under sin regeringstid mot utövandet av den katolska religionen; och därtill kom den förordning som vid de senaste Riksdagarna hade meddelats i just hennes ämne. Den förbjöd uttryckligen denna prinsessa att kunna föra präster med sig in i riket. Den tvingade henne att inte kunna behålla någon utlänning i sin familj. Hennes kapten av gardet måste svära en ed till Sveriges konung; och hon var tvungen att ha en luthersk präst hos sig för sina hushåll. Det åtföljdes också av några lika hårda förhållanden, som mottogs med desto mer indignation av denna prinsessa, eftersom hon långt ifrån någonsin varit känd för henne, men av några människor som arbetat för att lura henne övertalats att Riksdagen hade samtyckt att hon kunde ha en präst för hennes privat bruk.

Hon klagade högt över de lagar som skulle åläggas henne, och hon skrev i så höga och starka ordalag till Sveriges konung att förmyndarna tog ett nytt tillfälle att klaga över hennes uppförande och att frukta hennes resa. Hon påminde honom inte bara om att han var skyldig henne kronan; men genom att vittna för förmyndarna att deras första intresse var att hon skulle vara och framstå som katolik i hela rikets ögon, gjorde hon det tillräckligt klart att endast detta skäl hindrade Ständerna från att överlämna den bästa delen av regeringen i hennes händer som de exercerade. Detta brev och de diskurser som denna drottning höll i Hamburg återuppvärmde sinnen som redan var alltför livliga mot henne och fungerade som en förevändning för att offentliggöra den hemliga motvilja som länge hade motsatt sig att hon skulle komma.

Jag hade fått order från konungen att till hans fördel använda Hennes Majestäts ämbeten hos förmyndarregeringen, och eftersom religionen ensam tycktes locka till sig alla svårigheter som gjordes för henne, kämpade jag med den kraft jag hade till den hårdhet som fick honom att vägra att utöva det. Men eftersom jag tryckte extremt hårt på denna punkt, och eftersom det faktiskt var för orättvist att försvara den väl, höll Rikskanslern en dag med mig om att det bara tjänade till att täcka de verkliga skäl som de hade för att inte ta emot henne i Sverige; att det var för deras vila som de stängde hennes inträde; att de inte hade några andra medel; och för att visa mig hur mycket de måste ha fruktat det besvär hon där ville hetsa upp, berättade han att de hade i sina händer de brev som hon skrev till en av sina sekreterare som hon återkallade från Stockholm, varigenom hon gav honom befallning att sprida över alla de platser där han skulle passera klagomålen över den behandling hon fick och för att liva upp folket mot förmyndarregeringen genom att överdriva förföljelsen att den fick henne att lida.

Han tillade till och med att ett förfarande som måste ha varit så misstänkt för dem kanske skulle kunna leda dem till resolutioner som de inte kunde fatta utan extrem ånger, och att det inte skulle vara omöjligt om de såg henne komma in i riket med denna dessäng att de skulle ge order om att arrestera henne.

Samma diskurser som han höll för mig privat spreds medvetet bland allmänheten, så att rädslan för en sådan olycka, sträckande sig ända till Hamburg, skulle få denna prinsessa att ändra sig. Men utan att bli förvånad över dessa rykten fortsatte hon den förhandling som hon hade inlett för sin resa och skickade Adami tillbaka till Stockholm med order att insistera på några orättheter som hon hävdade hade gjorts mot henne om njutningen av hennes egendom och på utövande av sin religion under den begränsade tid hon erbjöd sig att stanna i Stockholm. Till dessa förfrågningar, som var rättvisa, anslöt hon sig till andra, av vilka några lätt blev benådade; att hon i händelse av att hon avgår i ett kloster skulle förbli i fredlig besittning av sin inkomst; att de skulle fortsätta i två år efter hennes död till förmån för dem för vilka hon hade disponerat dem; och att hon skulle få sälja några jorder i Pommern för betalning av sina skulder.

Adami väntade en stund på svaret; men till sist fick han besked, att Sveriges konung alltid skulle använda sin befogenhet att låta henne njuta av de gods som hon förbehållit sig, att han skulle överlåta åt Riksdagen beslutet om de övriga ansökningar som hon gjort, och att han skulle fästa samma villkor som tidigare hade meddelats henne, både till hennes religion och till hennes inträde i riket. Förmyndarregeringen trodde med sådan stränghet att få henne att förlora tanken på att komma dit, och det fick henne till och med att föreslå att konungen, för att i framtiden undvika de tvister som ofta uppstod om åtnjutandet av hennes egendomar, skulle inneha dem igen och skulle betala henne ett hundra tusen écus varje år.

Hon avslog detta förslag eftersom hon fann föga trygghet i att ha konungen som arrendator; och eftersom hon visste tillräckligt väl att de hinder som ställdes i vägen för hennes resa bara uppstod av den rädsla som människor hade för hennes närvaro, betygade hon att hon skulle acceptera det under alla de skyldigheter som de ville ålägga henne och att hon skulle vara nöjd med mässan som hon kunde höra hemma hos mig.

Denna resolution placerade förmyndarregeringen i en större förlägenhet än den hade varit i tidigare. Alla medel för att förhindra hennes ankomst var uttömda; och genom att få henne att lämna hela den italienska familjen som hon tog med från Rom, ökade hon det sällskap som gynnade henne av lika många kreaturer mer än hon skulle ha tagit män och flickor av kvalitet i sin tjänst. Eftersom de således inte kunde undvika en resa som de förgäves försökt avleda, bestämde de sig för att med god nåd göra det som de såg sig tvingade att utstå i alla fall.

Det skedde en plötslig förändring i uppförandet med denna prinsessa; man lovade henne fullständig tillfredsställelse med hennes intressen; det var inte längre tal om att ge henne en pension på hundra tusen écus; alla villkor som hade varit knutna till hennes hus hävdes; och endast uteslutningen av mässan var förbehållen, som hon likväl kunde höra i mitt hus, ehuru det inte ogillades, att hon skulle ta med en präst, som tjänstgjorde som hennes sekreterare.

Dessa anläggningar åtföljdes av alla möjliga hedervärda demonstrationer; och greve Pontus de la Gardie, rådsherre, beordrades att gå och ta emot henne vid passagen av Sundet, som är ingången till riket, med en del av Sveriges konungs hushåll och vakter. Han reste dit i slutet av februari; men eftersom vintern, som varit ytterst hård, hade varit ännu längre i år än vanligt, uppsköt denna prinsessa sin avresa från Hamburg till början av våren.

English translation (my own):

... The negotiations which had lasted for many months with Queen Kristina were ended, and ... all things were arranged for the journey which she had wished to make to Sweden. As this princess had arrived at the end of June at Hamburg, although she had found the appearances at the Riksdag which had drawn her from Rome vanished, she had continued in the thought of making her presence serve the reestablishment of her domestic affairs, and it was with this thought that she resolved to pass on to Stockholm.

She gave an account of her design to the regency; and having joined to the various requests that she made for her interests, the assurances of the desire that she had to see the King her son (for she called him by that name, and he gave her that of mother), the Queen Regent and finally her friends and her Fatherland, she added to them the claim of the exercise of her religion, which could not justly be refused to her.

The regency, which for all the reasons I have already touched upon, apprehended nothing more than her arrival, responded to the testimonies of her affection with many civilities, dispatched a gentleman to Hamburg to bring her, with the compliments of the King, the assurances of the joy he would have in receiving her, and added new offers to use his authority to facilitate the entire and free enjoyment of her estates.

But, as despite these appearances this court wanted in any case to close the entry into Sweden to her, it used all the more the pretext of religion and the constitutions of the kingdom that it opposed as an obstacle which it was not in its power to overcome and which could only be removed by the consent of all the Estates.

One represented to her the laws which she herself had renewed during her reign against the exercise of the Catholic religion; and to them was added the decree which had been made on her particular subject in the last Riksdags. It expressly forbade this princess from being able to bring priests with her into the kingdom. It obliged her not to be able to keep any foreigner in her family. Her captain of the guards had to swear an oath to the King of Sweden; and she had to keep a Lutheran priest with her for her domestics. It was also accompanied by some equally harsh conditions which were received with all the more indignation by this princess because, far from ever having been known to her, she had been persuaded by some people who worked to deceive her, that the Riksdag had consented that she could have a priest for her private use.

She complained loudly about the laws that were to be imposed on her, and she wrote in such loud and strong terms to the King of Sweden that the regents took a new opportunity to complain of her conduct and to apprehend her journey. She not only reminded him that he owed her the crown; but, by testifying to the regents that their first interest was that she should be and appear Catholic in the eyes of the whole kingdom, she made it sufficiently clear that this reason alone prevented the Estates from placing in her hands the best part of the government that they exercised. This letter and the discourses that this Queen held at Hamburg rewarmed minds that were already only too animated against her and served as a pretext for making public the secret aversion that had long opposed her coming.

I had received orders from the King to use in his favour Her Majesty's offices with the regency, and as religion alone seemed to attract all the difficulties that were made for her, I fought with the force that I had to the harshness that made him refuse to exercise it. But because I pressed extremely hard on this point, and because it was in fact too unjust to defend it well, the Grand Chancellor agreed one day with me that it only served to cover the real reasons that they had for not receiving her in Sweden; that it was for their repose that they closed her entry; that they had no other means; and to show me how much they must have apprehended the trouble she wanted to excite there, he told me that they had in their hands the letters that she wrote to one of her secretaries whom she recalled from Stockholm, by which she gave him orders to spread, throughout all the places where he was to pass, the complaints of the treatment she was receiving and to animate the people against the regency by exaggerating the persecution that it was making her suffer.

He even added that a procedure which must have been so suspect to them would perhaps be capable of leading them to resolutions which they could not take without extreme regret, and that it would not be impossible, if they saw her entering the kingdom with this design, that they would give orders to arrest her.

These same discourses which he made to me in private were deliberately spread among the public, so that, extending as far as Hamburg, the fear of such an accident would make this princess change her mind. But, without being surprised at these rumours, she continued the negotiation which she had begun for her journey and sent Adami back to Stockholm with orders to insist on some wrongs which she claimed had been done to her on the enjoyment of her property and on the exercise of her religion for the limited time that she offered to stay in Stockholm. To these requests, which were just, she joined others, some of which were easily pardoned; that in the event of her retiring to a convent, she should remain in peaceful possession of her income; that they should continue for two years after her death in favour of those for whom she had disposed of them; and that she should be allowed to sell some lands in Pomerania for the payment of her debts.

Adami waited some time for the answer; but at last he was informed that the King of Sweden would always use his authority to make her enjoy the estates which she had reserved for herself, that he would leave to the Riksdag the decision of the other requests which she had made, and that he would attach the same conditions which had been previously notified to her, both to her religion and to her entry into the kingdom. The regency believed by such rigour to make her lose the thought which she had taken of coming there, and it even made her propose that, in order to avoid in future the disputes which often arose over the enjoyment of her estates, the King would take possession of them again and would pay her a hundred thousand écus every year.

She rejected this proposal as finding little security in having the King as a tenant; and because she knew well enough that the obstacles that were placed in the way of her journey only arose from the fear that people had of her presence, she testified that she would accept it under all the obligations that they wanted to impose on her and would be content with the Mass that she could hear at my house.

This resolution placed the regency in a greater embarrassment than it had been in before. All means of preventing her coming were exhausted; and by making her leave the whole Italian family that she brought from Rome, she increased the party that favoured her by as many creatures more than she would have taken men and girls of quality into her service. Thus, not being able to avoid a journey that they had tried in vain to divert, they decided to do with good grace what they saw themselves forced to endure in any case.

There was a sudden change in conduct with this princess; one promised her complete satisfaction on her interests; there was no longer any talk of giving her a pension of one hundred thousand écus; all the conditions that had been attached to her house were lifted; and only the exclusion of Mass was reserved, which she could nevertheless hear in my house, although it was not disapproved that she should bring a priest who served as her secretary.

These facilities were accompanied by all sorts of honourable demonstrations; and Count Pontus de la Gardie, a senator, was ordered to go and receive her at the passage of the Sound, which is the entrance to the kingdom, with part of the household and guards of the King of Sweden. He went there at the end of February; but because the winter, which had been extremely harsh, had been even longer this year than usual, this princess postponed her departure from Hamburg until the beginning of springtime.


Above: Kristina.


Above: King Karl XI of Sweden.


Above: Lorenzo Adami.


Above: Simon Arnauld de Pomponne.

Notes: In accordance with the nobility's ideals of friendship in the early modern era, kings and queens saw themselves as siblings; and because Kristina had adopted her/his/their cousin Karl Gustav, Karl's father, as her/his/their son in order to make him her/his/their heir, the boy inherited that title upon his father's death.

family = suite, household.

The priest/secretary = Matteo Santini.

No comments:

Post a Comment