Source:
Mémoires de marquis de Pomponne, ministre et secrétaire d'État au département des affaires étrangères, volume 2, pages 56 to 57, published by J. Mavidal, 1861
The account:
... Ce prince [Gustave I] à qui un long règne et une grande capacité acquirent un fort grand crédit dans le royaume, établit le premier, par le consentement des États, l'hérédité dans sa famille. Elle y continua jusqu'à Gustave-Adolphe; mais comme elle n'avoit été accordée que pour les mâles, ce ne fut que par l'autorité et la considération d'un père si grand et si illustre qu'elle passa en la personne de la reine Christine sa fille. La couronne que cette princesse quitta volontairement en 1654, passa aux mêmes conditions à Charles-Gustave, prince Palatin de la maison des Deux-Ponts, fils d'une sœur de Gustave-Adolphe; et c'est par le droit d'hérédité que Charles XI, qui règne aujourd'hui, a succédé à Charles-Gustave son père.
Bien que la forme du gouvernement fût toujours la même sous ces divers princes, ils devinrent plus absolus dans les diètes; et leurs grandes qualités rendirent l'autorité plus forte entre leurs mains, et diminuèrent celle du sénat. Ils s'accoutumèrent à régner avec plus d'indépendance; et les cinq régents, ou plutôt le chancelier Oxenstiern seul dans la minorité de la reine Christine, n'appelèrent le sénat que pour la forme et l'administration des affaires qui, par les conquêtes des Suédois en Allemagne, étoient alors les plus considérables de l'Europe.
Christine porta encore plus loin cette autorité absolue; et les sénateurs servoient bien plus d'ornement à sa cour qu'elle rendit très-magnifique, qu'elle ne se servoit d'eux dans ses conseils. ...
With modernised spelling:
... Ce prince [Gustave I], à qui un long règne et une grande capacité acquirent un fort grand crédit dans le royaume, établit le premier, par le consentement des États, l'hérédité dans sa famille. Elle y continua jusqu'à Gustave-Adolphe; mais comme elle n'avait été accordée que pour les mâles, ce ne fut que par l'autorité et la considération d'un père si grand et si illustre qu'elle passa en la personne de la reine Christine, sa fille. La couronne que cette princesse quitta volontairement en 1654 passa aux mêmes conditions à Charles-Gustave, prince palatin de la maison des Deux-Ponts, fils d'une sœur de Gustave-Adolphe; et c'est par le droit d'hérédité que Charles XI, qui règne aujourd'hui, a succédé à Charles-Gustave, son père.
Bien que la Forme du gouvernement fût toujours la même sous ces divers princes, ils devinrent plus absolus dans les Diètes; et leurs grandes qualités rendirent l'autorité plus forte entre leurs mains, et diminuèrent celle du Sénat. Ils s'accoutumèrent à régner avec plus d'indépendance; et les cinq régents, ou plutôt le chancelier Oxenstiern seul dans la minorité de la reine Christine, n'appelèrent le Sénat que pour la forme et l'administration des affaires qui, par les conquêtes des Suédois en Allemagne, étaient alors les plus considérables de l'Europe.
Christine porta encore plus loin cette autorité absolue; et les sénateurs servaient bien plus d'ornement à sa cour, qu'elle rendit très magnifique, qu'elle ne se servait d'eux dans ses conseils. ...
Swedish translation (my own):
... Denne furste [Gustav I], vars långa regeringstid och stora kapacitet hade fått stor förtjänst i riket, var den förste som med Ständernas samtycke etablerade ärftlighet i sin släkt. Där fortsatte det tills Gustav Adolf; men då den endast hade beviljats för män, var det endast av en så stor och berömd fars auktoritet och hänsyn, som den övergick i drottning Kristinas, hans dotters person. Den krona som denna prinsessa frivilligt lämnade 1654 övergick under samma villkor till Karl Gustav, pfalzgreve av huset Zweibrücken, son till en syster till Gustav Adolf; och det är genom arvsrätten som Karl XI, som regerar idag, efterträdde Karl Gustav, hans far.
Ehuru Regeringsformen alltid var densamma under dessa flera furstar, blev de mera absoluta vid Riksdagarna; och deras stora egenskaper gjorde myndigheten starkare i deras händer och minskade Rådets. De vände sig vid att regera med mer självständighet; och de fem förmyndarna, eller rättare sagt Rikskanslern Oxenstierna ensam, under drottning Kristinas minoritet, kallade endast Rådet för den form och förvaltning av ärenden som genom svenskarnas erövringar i Tyskland då var de mest betydande i Europa.
Kristina förde denna absoluta auktoritet ännu längre; och senatorerna tjänade mycket mer som en prydnad för hennes hov, som hon gjorde mycket praktfullt, än hon använde dem i sina råd. ...
English translation (my own):
... This prince [Gustav I], whose long reign and great capacity had acquired great credit in the kingdom, was the first to establish, by the consent of the Estates, heredity in his family. It continued there until Gustav Adolf; but as it had only been granted for males, it was only by the authority and consideration of so great and illustrious a father that it passed into the person of Queen Kristina, his daughter. The crown that this princess voluntarily left in 1654 passed under the same conditions to Karl Gustav, Prince Palatine of the House of Zweibrücken, the son of a sister of Gustav Adolf; and it is by the right of heredity that Karl XI, who reigns today, succeeded Karl Gustav, his father.
Although the Form of Government was always the same under these several princes, they became more absolute in the Riksdags; and their great qualities rendered the authority stronger in their hands, and diminished that of the Senate. They accustomed themselves to reign with more independence; and the five regents, or rather the Chancellor Oxenstierna alone, during the minority of Queen Kristina, only called the Senate for the form and administration of affairs which, by the conquests of the Swedes in Germany, were then the most considerable in Europe.
Kristina carried this absolute authority even further; and the senators served much more as an ornament to her court, which she made very magnificent, than she used them in her councils. ...
Above: Kristina.
Above: Simon Arnauld de Pomponne.
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