Source:
Mémoires concernant Christine, volume 2, page 289, Johan Arckenholtz, 1751
The letter:
Jo non hò che rispondere alle vostre ultime. Hò visto quelle che scrivete al vostro padre, ed a me. Approvo tutta la vostra condotta fin qui, e sono sodisfattissima di voi. Credo havervi dato nelle mie passate tutti li ordini che vi sono necessarii pel vostro governo. Del cambio di qualisvoglia sorte che sia, datevi per non inteso, se non vi parlano più chario, ne mostrate nessuna voglia di cambio, fate cascare del tutto il proposito di Pomerania con l'equivalente in Bremen. Mi piace assai, mà conpatto che mi dieno l'equivalente non solo di quello ch' io possiedo, mà anche di quello, ch' io dovrei possedere in Pomerania, che cosi à poco à poco tutto Bremen insostanza sarebbe mio. A questo partito m'appiglierò volontieri, mà quando anche non poteste havere, e riservate la mia pretensione viva, per ch' a me sarà molto più commodo haver' le cose mie d'Allemagna tutte in Bremen ch' in Pomerania, e questo trattato bisogna concluderlo piu avantagioso che potrassi fare con l'assistenza del Gouvern. Generale.
Quanto all'assisto generale dell' altre provincie, non mi piace, perche sò che mài sarà pagata, mà se vi fosse sicurezza, volontieri lò farei. Ma state in cervello, che non si accorghino ch' io ne habbià voglia, Habiate pazienza; quella sola ha da vincere. Conservata li miei dritti, e protestate sempré contro l'infratione, lasciateci poi pensare a loro.
Voi havete parlato de Salomone, e non vi lasciate infinocchiare da Silbercrone, ne da nessun' altro di mutar' linguaggio. e quando vi dicono, ch' Jo volendo lasciar, non potevo dar il regno ad altri? dimandate chi diede questo dritto al Ré, altro ch' io, che, a forza d'autorità mia lo posto in stato da poter essere da me eletto, senza haverci nessun altro dritto che la mia unica ostinata, ed invincibile volontà. Parlate cosi e vedrete che turarete la boccha a Silbercrone & ad ogni altro. E bene, che sappiano che non habiate voi paura di rimproverarli la loro ingratitudine con maniere galanti e discrete; Governalevi in tutto con questa istessa prudenza ch' havete fatto vedere fin qui, e fatevi animo. Jo non ho mai dubbitato della fede e adesso non dubito più della vostra capacità, ed applicatione in ben servirmi. Solo vi commando di non impazientarvi, mà di mettervi il tempo che ci và per fare ogni cosa bene, e siate certo, che quando anche non vi riesca tutto, come io e voi desideriamo io vi farò la giustizia d'esser persuasa, che la colpa non è vostra. Non m'importa niente. Anzi hò gusto d'haver sempre qualche parte accesa con la Suetia, che spero di fare pentir il Ré della sua ingratitudine ed ingiustizia un dì, e sappiate ch' io non vi parla a caso.
Qui il Papa gia commincia a callar' le brache, e la Francia farà quello che vuole. Vedrete li quartieri ristabiliti, & me canonizata per un gran Profeta non che per Astrologo. Da altri sapete quanti vituperii si fanno qui. Ma quando si vedrà il fine di questa comedia? Il. P. P. vol pure restar un gran Zanni. Trà me, e li francesi vi passa un oltima corrispondenza; Hà fatto l'Ambasciatore li suochi per Philipsburg, cosa inaudita, ne mai più vista in Roma. Fà adesso tutto quello che vuole; ne vi é cosa che non sofra questo indegno governo, più odiato, e disprezzato che mai. La vostra moglie é più pazza che mai, ma questo non fà ch' io non la protegga. Non sò di che si lamentì, mà sò ch' hà torto di lamentarsi. Vi ho scritto quanto mi occorre in proposito suo, ne vi dico niente di più, solo sappiate, che dopo la morte di vostro padre, di felice memoria, tutte le vostre trè scritte a lui le hò havuto io, ed io non glie n' ho data nessuna, perche cosi conviene. Addio. Mi rimetto nel rimanente alle mie precendenti.
La Regina.
Roma 27. Nov. 1688.
La Regina.
Roma 27. Nov. 1688.
French translation (by Arckenholtz):
Je n'ai rien de plus qu'à répondre à vos derniéres lettres. J'ai vû celles que vous avez écrites à votre Père & à moi. J'approuve toute votre conduite jusqu'ici, & je suis fort satisfaite de vous. Je crois vous avoir donné dans mes précédentes tous les ordres nécessaires pour vous régler. Quant à l'échange, de quelque nature qu'il soit, faites comme si vous ne le comprenniez point, si l'on ne vous en parle plus clairement. N'y témoignez aucun panchant, laissez tomber tout à fait cette proposition de l'échange de la Poméranie pour l'équivalent de Breme. Elle me plait pourtant assez, mais à condition qu'on me donne l'équivalent non seulement de ce dont je suis en possession, mais aussi de ce que je devrois posséder en Poméranie, d'où il arriveroit que peu à peu tout le païs de Breme m'appartiendroit en entier. Je consentirois volontiers à ce prix-là. Mais si vous ne pouvez pas obtenir tout l'équivalent, prennez au moins ce que vous pouvez avoir & tenez ma prétention ouverte, puisqu'il me sera plus commode d'avoir mes affaires d'Allemagne toutes en Breme, qu'en Poméranie, & ce Traité doit se conclure le plus avantageusement que faire se pourra avec l'assistance du Gouverneur Général.
Quant à l'admodiation générale des autres provinces, elle ne me plait pas, car je sais qu'elle ne me sera jamais païée: mais s'il s'y trouvoit de la sûreté, c'est une chose que je ferois bien. Toutefois tenez ferme pour que l'on ne s'imagine pas que je le souhaite. Aïez de la patience. Elle seule triomphera. Conservez mes droits & protestez toûjours contre l'infraction. Après cela laissez les penser ce qu'ils voudront.
Vous avez parlé en Salomon & ne vous laissez pas induire par Silfwercrona ni par nul autre, à changer de langage. & quand ils vous diront, que voulant me démettre de la Couronne je ne pouvois pas donner le Roïaume a d'autres, demandez leur; qui d'autre a donné ce droit au Roi que moi, moi, qui en vertu de mon autorité l'ai mis en état de pouvoir être élu, sans avoir nul autre droit que mon unique volonté déterminée & invincible. C'est sur ce ton-là que vous devez leur parler, & vous verrez que vous fermerez la bouche à Silfwercrona & à tous les autres. Il est bon qu'ils sachent que vous ne craignez pas de leur reprocher d'une manière galante & discréte leur ingratitude, & gouvernez-vous en tout avec la prudence que vous avez fait paroitre jusqu'ici & aïez courage. Je n'ai jamais douté de votre fidélité & présentement je ne doute plus de votre capacité & de votre application à me bien servir. Je vous recommande seulement de ne vous pas impatienter, mais d'emploïer le tems qu'il faut pour faire toute chose bien. Assurez-vous, que quand même tout ne réussira pas comme moi & vous le souhaitons, je vous rendrai la justice de croire, que vous n'en étes pas la cause. Il ne m'importe. Aussi ai-je envie d'avoir toûjours quelque quérelle ouverte avec la Suède. J'espère de faire un jour repentir le Roi de son ingratitude & de son injustice, & sachez que je ne vous le dis pas en l'air.
Le Pape commence à filer doux & la France fera ce qu'elle voudra. Vous verrez les Quartiers rétablis, & vous me verrez canonisée comme une grande Profétesse & non Astrologue. Vous apprendrez d'autre part quelles bassesses on fait ici. Mais quand est-ce qu'on verra la fin de cette comédie? Le Pape veut en être la duppe seul. Il y a la meilleure correspondance du monde entre moi & les François. L'Ambassadeur a fait des feux de réjouïssance pour la prise de Philipsbourg. C'est une chose innouïe & qu'on n'a jamais vûë à Rome. Il fait à l'heure qu'il est tout ce qui lui plait. Il n'y a point d'avanies que ne souffre cet indigne gouvernement, plus haï & méprisé que jamais. Votre femme est plus sotte qu'elle n'a encore été, mais cela n'empêche pas que je ne la protége. Je ne sai pas de quoi elle se plaint, mais je fais qu'elle a tort de se plaindre. Je vous ai écrit autant qu'il m'est venu en pensée à son sujèt. Je ne vous en dirai rien de plus. Sachez seulement, qu'après la mort de votre Père d'heureuse mémoire j'ai eu les trois lettres que vous lui avez écrites; mais que je n'en ai donné aucune à votre femme, ne l'aïant pas trouvé à propos. Au surplus je me rapporte à mes précédentes.
LA REINE.
Rome 27 Novem. 1688.
LA REINE.
Rome 27 Novem. 1688.
English translation (my own, from Arckenholtz's French translation):
I have nothing more than to reply to your last letters. I saw the ones you wrote to your father and to me. I approve of all your conduct thus far, and I am very pleased with you. I believe I gave you in my previous letters all the necessary orders to settle you. As for the exchange, of whatever nature, act as if you do not understand it if it is not spoken to you more clearly. Do not show any inclination to it, completely drop this offer of exchange of Pomerania for the equivalent of Bremen. Yet I like it quite enough, but on condition that I am given the equivalent not only of what I am in possession of, but also of what I should have in Pomerania, from where it would arrive that little by little the whole land of Bremen would belong to me entirely. I would gladly agree to that price. But if you cannot get all the equivalent, at least take what you can and hold my claim open, since it will be more convenient for me to have my German affairs all in Bremen than in Pomerania, and this treaty must be concluded as advantageously as possible with the assistance of the Governor General.
As for the general admodiation of the other provinces, it does not please me, because I know it will never be paid to me, but if there were security there, it is something I would do well. However, stand firm so that one does not imagine that I want to. Have patience. That alone will triumph. Conserve my rights and always protest against the infringement. After that, let them think whatever they want.
You spoke in Solomon and do not let Silfvercrona or anyone else lead you to change your language. And when they tell you, that wanting to remove myself from the Crown I could not give the kingdom to others, ask them: who else has given this right to the King than me? Me, who, by virtue of my authority, I have put in a state of being able to be elected, without having any other right than my unique determined and invincible will. This is the tone you need in which to speak to them, and you will see that you will shut Silfvercrona's mouth and those of all the others. It is good that they know that you are not afraid to reproach them in a gallant and discreet manner for their ingratitude, and govern yourself in everything with the prudence which you have shown up to now, and have courage. I have never doubted your loyalty and currently I no longer doubt your capacity and your application to serve me well. I only command that you do not get impatient, but use the time it takes to do everything right. Make sure that, even when all will not succeed like you and I wish it, I will do you justice to believe that you are not the cause of it. It does not matter to me. So I always want to have some open quarrel with Sweden. I hope to one day make the King repent of his ingratitude and injustice, and know that these are not empty words.
The Pope is beginning to slip away and France will do what it wants. You will see the neighbourhoods restored, and you will see me canonised as a great prophetess and not an astrologer. You will also learn what baseness is done here. But when will we see the end of this comedy? The Pope wants to be the greatest buffoon alone. There exists the best correspondence in the world between me and the French. The Ambassador lit fires of celebration for the capture of Philipsburg. It is something unheard of and that has never been seen in Rome. He does everything he likes on time. There is no insult that this unworthy government, more hated and despised than ever, does not suffer. Your wife is more stupid than she has ever been, but that does not prevent me from protecting her. I don't know what she is complaining about, but I am making her wrong for complaining. I have written to you as much as I have thought about it. I won't tell you more. Just know that after the death of your father, of blessed memory, I had the three letters you wrote to him; but I gave none to your wife, not having found it appropriate. In addition, I refer to my previous letters.
The Queen.
Rome, November 27, 1688.
The Queen.
Rome, November 27, 1688.
Above: Kristina.
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