Lettera della regina di Svezia [Kristina] al s. card.le [Decio] Azzolino, 193r and 193v in Urb. lat. 1705, Vatican Library (copy)
Bibliothèque interuniversitaire (Montpellier); Manuscrits de la reine Christine; Lettere della regina a principi; Lettres au Sacré Collège en général et en particulier; Christine de Suède au cardinal Azzolino, [s. l.], [s. d.] (digitisation pages 259v-260r to 260v-261r)
Christine (1626-1689 ; reine de Suède), Manuscrits de la reine Christine : Lettere della regina a principi, 1601-1700.
[En ligne sur https://ged.scdi-montpellier.fr/florabium45/jsp/nodoc.jsp?NODOC=2023_DOC_MONT_MBUM_92] (consulté le 24/06/2024 19:18).
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Copyright SCDI-UPV - Collections Université de Montpellier (shelfmark H 258).
Lettres et pièces rares ou inédites publiées et accompagnées d'introductions et de notes, pages 206 to 208, published by Jacques Matter, 1846
Mémoires concernant Christine, reine de Suède, volume 2, page 260, Johan Arckenholtz, 1751
https://books.google.com/books?id=Fef0dKNmyggC&dq=reine%20christine%20de%20suède%20ferrario%20savant%20d%27italie%201653%20lettre&source=gbs_book_other_versions
Mémoires concernant Christine, reine de Suède, volume 4, pages 150 to 152, compiled and edited by Johan Arckenholtz, 1760
"What piqued the Queen against the Pope was, in particular, that the negotiation begun to settle the affair of the franchise of the quarters had been broken off, and that the Pope, to embitter the Queen all the more, had taken away her pension of twelve thousand crowns a year, which the Apostolic Chamber had accounted for her for a long time. But the Pope was mistaken in imagining that he could humiliate her in this place. On the contrary, it only served as material for a new triumph, which Kristina thought she had won over him; for Cardinal Azzolino had no sooner informed the Queen of this Pope's resolution than she gave him this magnanimous reply..."
The letter:
Io posso assicurarvi, che voi mi havete data la più grata nuova del mondo. Vi prego per voi medesimo di farmi questa giustizia. Iddio, che conosce l'intimo del mio cuore, sà che non mentisco punto. I dodici milla scudi, che il Papa mi dava, era l'unica macchia di mia vita, ed io li riceveva dalla mano di Dio, come la più gran mortificatione, colla quale potevo humiliare il mio orgoglio. Io conosco bene che sono entrata in grazia di lui, mentre mi fà questa singolar grazia di levarmeli con tanta mia gloria. Iddio mi hà ricompensato in questa occasione, di quel poco che mi hà inspirato di fare per Lui. Io rinunzio in questo mondo ad ogn'altra ricompensa; questa grazia, che mi hà fatto, vale per mille Regni, ed io lo prego di preservarmi dalla vanità, dalla quale sono tentata, in una si bella occasione. Il solo dispiacere che hò è, che non mi siano potuti levare cento milla scudi il mese; perche ciò sarebbe per l'Imperatore un soccorso degno di un Papa, ed io havrei maggior merito di rallegrarmi; mà il Papa non leva niente a me; priva bensi la gente, che ne hanno più bisogno di me; Io vi prego di ringraziare il Papa, ed il Sigr. Card. Cibo da parte mia, della grazia, che mi hanno fatto sccaricandomi di quest'obligo. Io ero sola quando mi è stato portato il vostro viglietto; havrei desiderato in quel momento, che tutta la terra havesse potuto vedere l'interno del mio cuore, l'allegrezza della quale mi hà riempita; mà Iddio lo sà, e questo basta. Pregatelo per me, affinche mi preservi dalla vanità, e che voglia continuarmi quei sentimenti, che m'inspira. Ardisco dire, che sono degni di Lui, e che mi hà fatta oggi una grazia, ch'è una delle più segnalate che m'abbia fatto in tempo di mia vita. Addio.
French translation (by Kristina and one of the secretaries):
A Mons[eigneu]r le Card[ina]l Azolin.
Je Vous puis asseurer que Vous mauez donné la plus agreable nouuelle du monde, ie vous conjure par Vous meme de me rendre cette justice[.] Dieu qui connoit le fond de mon Coeur Scait que ie ne Vous ments pas. Les Douze mille escus que le PP. me donnoit estoi[en]t lunique tache de ma Vie, et ie le receuois de la main de Dieu comme la plus grande mortification dont il pouuoit humilier mon Orgueil; ie Voy bien que ie suis entrée en grace auec luy puisqu'il me fait cette Singuliere que de me les Oster Si glorieusement pour moy. Dieu m'a recompencé en cette occasion du peu qu'il ma inspire de faire pour luy. Je renonce en ce monde a toute autre recompence. Cette grace que Dieu me fait, Vaut mille Royaumes, et ie le prie de me preseruer de la Vanité dont ie Suis tentée dans Vne Si belle Occasion. Le Seul regret que jay est que l'on ne mayt peu oster 100/m escus par mois. Cela Seroit pour lEmpereur Vn Secours digne dun Pape, et J'aurois Vn peu plus de merite de m'en rejouir, mais le Pape ne moste rien, il en priue bien des gens qui en ont plus besoin que moy. Je Vous prie de remercier le Card[ina]l Cibo et le Pape de ma part de la grace qu'il ma fait de me descharger de cette obligation. J'estois Seule quand Votre Billet ma esté rendu, j'aurois Souhaitte dans ce moment que toute la terre eut peu Voir dans le Fond de mon Coeur la joye dont il ma remply. mais Dieu le Scait. Priez le pour moy afin quil me preserue de la Vanité que me donnent les Sentiments qu'il minspire. Jose dire qu'ils Sont dignes de luy et qu'il ma fait Aujourdhuy Vne grace qui est Vne des plus Signallees dont il a comblé ma Vie. Adieu.
Je Vous prie de conseruer ce billet et de men donner Vne Copie
With modernised spelling:
A Monseigneur le cardinal Azzolin.
Je vous puis assurer que vous m'avez donné la plus agréable nouvelle du monde; je vous conjure par vous-même de me rendre cette justice. Dieu, qui connaît le fond de mon cœur, sait que je ne vous ments pas. Les douze mille écus que le pape me donnait étaient l'unique tache de ma vie, et je le recevois de la main de Dieu comme la plus grande mortification dont il pouvait humilier mon orgueil; je vois bien que je suis entrée en grâce avec lui, puisqu'il me fait cette singulière que de me les ôter si glorieusement pour moi. Dieu m'a récompensé en cette occasion du peu qu'il ma inspiré de faire pour lui, je renonce en ce monde à toute autre récompense. Cette grâce que Dieu me fait vaut mille royaumes, et je le prie de me préserver de la vanité dont je suis tentée dans une si belle occasion.
Le seul regret que j'ai est que l'on ne m'ait pu ôter 100 000 écus par mois. Cela serait pour l'empereur un secours digne d'un pape, et j'aurais un peu plus de mérite de m'en réjouir, mais le pape ne m'ôte rien, il en prive bien des gens qui en ont plus besoin que moi. Je vous prie de remercier le cardinal Cybo et le pape de ma part de la grâce qu'il ma fait de me décharger de cette obligation.
J'étais seule quand votre billet m'a été rendu; j'aurais souhaité dans ce moment que toute la terre eût pu voir dans le fond de mon cœur la joie dont il ma rempli, mais Dieu le sait. Priez-le pour moi, afin quil me préserve de la vanité que me donnent les sentiments qu'il m'inspire. J'ose dire qu'ils sont dignes de lui et qu'il ma fait aujourd'hui une grâce qui est une des plus signalées dont il a comblé ma vie. Adieu.
Je vous prie de conserver ce billet et de m'en donner une copie.
French translation (from the Imperial Library of Vienna; after Kristina's above translation; published by Matter):
[Rome, juillet 1687.]
Je vous puis assurer que vous m'avez donné la plus agréable nouvelle du monde.
Je vous conjure par vous-même de me rendre cette justice. Dieu, qui connaît le fond de mon cœur, sçait que je ne vous mens pas. Les 12 mille escus que le Pape me donnoit étoient l'unique tasche de ma vie, et je les recevois de la main de Dieu comme la plus grande mortification dont il pouvoit humilier mon orgueil. Je vois bien que je suis entrée en grâce avec lui, puisqu'il m'a fait cette [grâce] singulière que de me les oster si glorieusement pour luy. Dieu m'a récompensé[e] en cette occasion du peu qu'il m'a inspiré de faire pour luy. Je renonce en ce monde à toute autre récompense. Cette grâce que Dieu me fait vaut mille royaumes, et je le prie de me préserver de la vanité dont je suis tentée d'une [dans une] si belle occasion. Le seul regret que j'ay est qu'on ne m'ayt pu oster 100 mille escus par mois; cela seroit pour l'empereur un secours digne d'un pape, et j'aurois un peu plus de mérite de m'en resjouir.
Mais le pape ne m'en oste [ne m'oste] rien, il en prive bien des gens qui en ont plus besoin que moy.
Je vous prie de remercier le cardinal Cybo et le pape de ma part de la grâce qu'il m'a fait de me descharger de cette obligation.
J'estois seulle quand vostre billet m'a été rendu: j'aurois souhaité que, dans ce moment, toute la terre eust pu voir dans le fond de mon cœur la joye dont il m'a remply. Mais Dieu le sçait, c'est assez; priez-le pour moy, afin qu'il me préserve de la vanité que me donnent les sentiments qu'il m'inspire. J'ose dire qu'ils sont dignes de lui, et qu'il m'a fait aujourd'hui une grâce qui est une des plus signalées dont il a [ait] comblé ma vie.
Adieu.
Je vous prie de me conserver ce billet et de m'en donner une copie.
With modernised spelling:
[Rome, juillet 1687.]
Je vous puis assurer que vous m'avez donné la plus agréable nouvelle du monde.
Je vous conjure par vous-même de me rendre cette justice. Dieu, qui connaît le fond de mon cœur, sait que je ne vous mens pas. Les 12 mille écus que le pape me donnait étaient l'unique tâche de ma vie, et je les recevais de la main de Dieu comme la plus grande mortification dont il pouvait humilier mon orgueil. Je vois bien que je suis entrée en grâce avec lui, puisqu'il m'a fait cette [grâce] singulière que de me les ôter si glorieusement pour lui. Dieu m'a récompensée en cette occasion du peu qu'il m'a inspiré de faire pour lui. Je renonce en ce monde à toute autre récompense. Cette grâce que Dieu me fait vaut mille royaumes, et je le prie de me préserver de la vanité dont je suis tentée [dans une] si belle occasion. Le seul regret que j'ai est qu'on ne m'ait pu ôter 100 mille écus par mois; cela serait pour l'empereur un secours digne d'un pape, et j'aurais un peu plus de mérite de m'en réjouir.
Mais le pape [ne m'ôte] rien, il en prive bien des gens qui en ont plus besoin que moi.
Je vous prie de remercier le cardinal Cybo et le pape de ma part de la grâce qu'il m'a fait de me décharger de cette obligation.
J'étais seule quand votre billet m'a été rendu; j'aurais souhaité que, dans ce moment, toute la terre eût pu voir dans le fond de mon cœur la joie dont il m'a rempli. Mais Dieu le sait, c'est assez; priez-le pour moi, afin qu'il me préserve de la vanité que me donnent les sentiments qu'il m'inspire. J'ose dire qu'ils sont dignes de lui, et qu'il m'a fait aujourd'hui une grâce qui est une des plus signalées dont il [ait] comblé ma vie.
Adieu.
Je vous prie de me conserver ce billet et de m'en donner une copie.
French translation (by Arckenholtz):
Je vous puis assurer que vous m'avez donné la plus agréable nouvelle du monde; je vous conjure par vous même de me rendre cette justice. Dieu, qui connoit le fond de mon cœur, sait, que je ne vous ments pas. Les douze mille écus que le Pape me donnoit, étoient l'unique tâche de ma vie, & je la recevois de la main de Dieu comme la plus grande mortification, par où il pût humilier mon orgueil. Je vois bien que je suis entrée en grace avec lui, puisqu'il me fait cette faveur singuliére que de me les ôter si glorieusement pour moi. Dieu m'a récompensé en cette occasion du peu, qu'il m'a inspiré de faire pour lui. Cette grace, que Dieu me fait, vaut mille Roïaumes, & je le prie de me préserver de la vanité, dont je suis tentée dans une si belle occasion. Le seul regrèt que j'ai c'est, que l'on ne m'ait pû ôter cent mille écus pour moi: cela seroit pour l'Empereur un secours digne d'un Pape, & j'aurois un peu plus de mérite de m'en réjouir: mais le Pape, ne m'ôte rien, il en prive bien des gens, qui en ont plus besoin que moi. Je vous prie, de remercier le Cardinal Cibo, & le Pape de ma part de la grace, qu'il m'a faite, de me décharger de cette obligation. J'étois seule quand votre billet m'a été rendu. J'aurois souhaité dans ce moment, que toute la terre eut pû voir dans le fond de mon cœur la joïe, dont il m'a remplie mais Dieu le sait, c'est assez. Priez le pour moi qu'il me préserve de la vanité, que me donnent les sentimens qu'il m'inspire. J'ose dire qu'ils sont dignes de lui & qu'il m'a fait aujourd'hui une grace, qui est une des plus signalées, dont il ait comblé ma vie. Adieu.
Arckenholtz's second, corrected transcript of the French translation, this time following a translation by Kristina and a secretary:
Je puis vous assurer que vous m'avez donné la plus agréable nouvelle du monde. Je vous conjure pour l'amour de vous-même de me rendre cette justice. Dieu qui connoît le fond de mon cœur, sait que je ne ments pas. Les douze mille écus que le Pape me donnoit, étoient l'unique tache de ma vie, & je la recevois de la main de Dieu comme la plus grande mortification par où il pût humilier mon orgueil. Je vois bien que je suis entrée en grace avec lui, puisqu'il me fait cette faveur singuliere, que de me les ôter si glorieusement pour moi. Dieu m'a récompensée en cette occasion du peu qu'il m'a inspiré de faire pour lui. Je renonce en ce Monde à toute autre récompense. Cette grace que Dieu me fait vaut mille Royaumes, & je le prie de me préserver de la vanité dont je suis tentée dans une si belle occasion. Le seul regret que j'ai, c'est que l'on n'ait pu m'ôter cent mille écus par mois, qui seroient pour l'Empereur un secours digne d'un Pape; & j'aurois un peu plus de mérite de m'en réjouir. Mais le Pape ne m'ôte rien, il en prive bien des gens qui en ont plus besoin que moi. Je vous prie de remercier le Pape & le Cardinal Cibo de ma part, de la grace qu'il m'a faite de me décharger de cette obligation. J'étois seule quand votre Billet m'a été rendu. J'aurois souhaité dans ce moment que toute la Terre eût pu voir, dans le fond de mon cœur, la joye dont il m'a remplie; mais Dieu le sait, cela suffit. Priez-le pour moi, afin qu'il me préserve de la vanité que me donnent les sentimens qu'il m'inspire. J'ose dire qu'ils sont dignes de lui, & qu'il m'a fait aujourd'hui une grace, qui est une des plus signalées dont il ait comblé ma vie. Adieu.
Je vous prie de garder ce Billet, & de m'en envoyer la Copie.
Swedish translation (my own):
Jag kan försäkra Er om att Ni har givit mig de mest angenäma nyheterna i världen. Jag ber Er för Er egen skull att göra mig denna rättvisa. Gud, som känner djupet av mitt hjärta, vet att jag inte ljuger. De tolv tusen kronorna som påven gav mig var den enda fläcken i mitt liv, och jag tog emot den från Guds hand som den största mortifikation genom vilken han kunde förödmjuka min stolthet. Jag ser tydligt att jag har ingått nåd med honom, eftersom han gör mig denna enastående tjänst att ta dem ifrån mig så härligt för mig. Gud har belönat mig vid detta tillfälle för det lilla han har inspirerat mig att göra för honom. Jag avsäger mig i denna värld all annan belöning. Denna nåd som Gud ger mig är värd tusen riken, och jag ber att han bevarar mig från den fåfänga som jag frestas till vid ett så vackert tillfälle. Det enda jag beklagar är att de inte kunde beröva mig hundra tusen kronor i månaden, vilket skulle vara för kejsaren ett stöd värdigt en påve; och jag skulle ha lite mer förtjänst att glädjas åt det. Men påven tar ingenting ifrån mig, han berövar många människor som behöver det mer än mig. Jag ber Er att tacka påven och kardinal Cybo å mina vägnar för den nåd han har givit mig för att befria mig från denna skyldighet. Jag var ensam när Er billett kom tillbaka till mig. Jag skulle ha önskat mig i det ögonblicket att hela jorden kunde ha sett, i mitt hjärtas djup, den glädje med vilken den fyllde mig; men Gud vet det, det räcker. Be till honom för mig, så att han bevarar mig från den fåfänga som känslorna han inger i mig ger mig. Jag vågar säga att de är värdiga honom och att han har givit mig en tjänst idag som är en av de största som han har skänkt mitt liv. Farväl.
English translation (my own):
I can assure you that you have given me the most pleasant news in the world; I beg you by yourself to do me this justice. God, who knows the bottom of my heart, knows that I am not lying to you. The twelve thousand écus which the Pope gave me were the only task of my life, and I received it from the hand of God as the greatest mortification, by which he could humiliate my pride. I can clearly see that I have entered into grace with him, since he is doing me this singular favour to take them away so gloriously for me. God rewarded me on this occasion for the little that He inspired me to do for him. This grace which God grants me is worth a thousand kingdoms, and I pray Him to preserve me from the vanity of which I am tempted on such a beautiful occasion. The only regret I have is that they could not take away a hundred thousand écus for me; that would be a help worthy of a Pope for the Emperor, and I should have a little more merit in rejoicing. But the Pope does not take anything away from me, he deprives many people of it who need it more than I do. I beg you to thank Cardinal Cybo and the Pope on my behalf for the grace he has given me to relieve me of this obligation. I was alone when your note was returned to me. I would have wished in that moment that all the earth could have seen in the bottom of my heart the joy with which it filled me, but God knows it, it is enough. Pray for me that He will preserve me from the vanity that the feelings He inspires in me give me. I dare say that they are worthy of Him and that He has granted me today a grace which is one of the most marked, with which He has filled my life. Farewell.
Another English translation (my own):
I can assure you that you have given me the most agreeable news in the world. I beg you for your own sake to do me this justice. God, who knows the bottom of my heart, knows that I do not lie. The twelve thousand crowns that the Pope gave me were the only stain of my life, and I received it from the hand of God as the greatest mortification by which He could humiliate my pride. I see clearly that I have entered into grace with him, as he is doing me this singular favour to take them away from me so gloriously for me. God has rewarded me on this occasion for the little He has inspired me to do for Him. I renounce in this world any other reward. This grace that God gives me is worth a thousand kingdoms, and I pray that He preserve me from the vanity to which I am tempted on such a beautiful occasion. The only regret I have is that they could not deprive me of a hundred thousand crowns a month, which would be for the Emperor a succour worthy of a Pope; and I would have a little more merit to rejoice in it. But the Pope takes nothing away from me, he deprives many people who need it more than me. I beg you to thank the Pope and Cardinal Cybo on my behalf for the grace he has given me to relieve me of this obligation. I was alone when your note was returned to me. I would have wished at that moment that the whole earth could have seen, in the depths of my heart, the joy with which it filled me; but God knows, that is enough. Pray to Him for me, so that He preserve me from the vanity that the feelings He inspires in me give me. I dare say that they are worthy of Him, and that He has granted me a favour today which is one of the greatest which he has bestowed on my life. Goodbye.
I beg you to keep this note and send the copy to me.
Swedish translation of the original (my own):
Till monsignor kardinal Azzolino.
Jag kan försäkra Er om att Ni har givit mig de trevligaste nyheterna i världen; jag bönfaller Er själv att göra mig denna rättvisa. Gud, som känner mitt hjärtas djup, vet att jag inte ljuger för Er. De tolv tusen scudi som påven har givit mig var den enda fläcken i mitt liv, och jag har tagit emot den från Guds hand som den största förödelse med vilken han kunde ödmjuka min stolthet; jag ser tydligt att jag har gått in i nåden med honom, ty han har gjort detta enastående för att ta bort dem så härligt för mig. Gud har belönat mig vid detta tillfälle för det lilla han har inspirerat mig att göra för honom; jag avsäger mig all annan belöning i denna värld. Denna nåd som Gud ger mig är värd tusen konungariken, och jag ber honom att bevara mig från den fåfänga som jag blir frestad av vid ett så vackert tillfälle.
Det enda jag ångrar är att man inte kunde ta 100,000 scudi per månad från mig. Detta skulle vara en hjälp värdig en påve för kejsaren, och jag skulle ha lite mer förtjänst att glädjas åt det, men påven tar ingenting ifrån mig, han berövar många människor som behöver det mer än mig. Jag ber Er att tacka kardinal Cybo och påven för den nåd han har givit mig för att befria mig från denna skyldighet.
Jag var ensam när Er biljett gavs tillbaka till mig; jag hade velat i det ögonblicket att hela jorden kunde ha sett i djupet av mitt hjärta vilken glädje den har fyllt mig med, men det vet ju Gud. Be till honom för mig, så att han skyddar mig från den fåfänga som känslorna som han inspirerar i mig ger mig. Jag vågar säga att de är värdiga honom och att han har givit mig idag en nåd som är en av de mest anmärkningsvärda som han har utgjutit över mitt liv. Farväl.
Jag ber Er att behålla denna biljett och ge mig en kopia av den.
English translation of the original (my own):
To Monsignor Cardinal Azzolino.
I can assure you that you have given me the most pleasant news in the world; I conjure you by yourself to do me this justice. God, who knows the depths of my heart, knows that I am not lying to you. The twelve thousand scudi that the Pope has given me were the only stain in my life, and I have received it from the hand of God as the greatest mortification with which He could humble my pride; I see clearly that I have entered into grace with him, as he has done this singular one to take them away so gloriously for me. God has rewarded me on this occasion for the little He has inspired me to do for Him; I renounce any other reward in this world. This grace that God gives me is worth a thousand kingdoms, and I pray Him to preserve me from the vanity by which I am tempted on such a beautiful occasion.
The only regret I have is that one wasn't able to take 100,000 scudi per month from me. This would be a succour worthy of a pope for the Emperor, and I would have a little more merit in rejoicing about it, but the Pope takes nothing away from me, he deprives many people who need it more than me. I beg you to thank Cardinal Cybo and the Pope for the grace he has given me to relieve me of this obligation.
I was alone when your note was returned to me; I would have liked at that moment that the whole earth could have seen in the bottom of my heart the joy with which it has filled me, but God knows that. Pray to Him for me, so that He will protect me from the vanity that the feelings He inspires in me give me. I dare say that they are worthy of Him and that He has given me today a grace which is one of the most notable He has showered on my life. Goodbye.
I beg you to keep this note and give me a copy of it.
Above: Kristina.
Above: Cardinal Decio Azzolino.
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