Sources:
Christine de Suède et la cardinal Azzolino. Lettres inédites (1666-1668), Carl Bildt, 1899
Kristina wrote this letter to Cardinal Decio Azzolino on June 22, 1667.
The letter:
seconde lestre d'Amburg le 22 Juin 1667
Je vous envoy la reponse au Sac. College dans la forme que Vous le demandez. ie nay seu Commant adiouster le titre Eminentissimes et Revd. en la lange fransoise, et iay quelque esperance que ma primiere lestre Vous plaira Car ie Crois que Mesr. me Cousin et plus que les autres titres que qonque neamoins ie me remets a Vous
Je vous envoy la Copie dvne lestre de lionne qui me semble misterieuse et me Confirme fort en ce que Vous mavez escrit
Je vous prie explique Vous sur l'affaire 2324 Car ie ne Vous attens pas, quan Vous dittes e bene haver parlato in qual che modo che levi dal debito di render Conto Je Vous advoue que ie ne vous enten pas, et ie nose mhasarder a rien de peur de faire vne faute. au reste soiez persuade que si on nescrit dicy que ce que ie dis on ne fera mal a personne Car ie say dissimuler et me taire.
Je suis ravi d'apprendre quon fait le Conclave a st. piere Car de le faire alieurs auroit este vn sproposito da Cavallo. Je prie dieu quil Conserve en santte Vous en particulier et touts les austre en general et particulierement les Communs amis
Jenrage de ce que Vous me dittes de nostre Cardl. AcquaViva. si mon malheur ne meust esloinge de Rome cela ne seroit iamais arrive et iose me Vanter de cela san Vanite mais Jl faut avoir pacience Je vous prie de lasseurer de ma part que ie seray de ses amys quant Jl se feroit turque non quespangol et rendez luy grace de ma part de loffice quil a passe avec Vous, sur mon suiet. tachez denpecher sa declaration Car Jespere que le temps y apportera du remede.
Je nose plus Vous escrire avec la liberte qui seroit necsaire dans les conioncture pesante, Car ie Crains que mes lestres ne tombe en daustre mains
Je suis tres satisfaitte des expression d'amitie que ma fait le sr Cardl. Chigi, Je Vous envoy ma reponse et Vous prie de laccompanger de vos expessions les plus obligentes pour lasseurer de mon estime et de mon amitie, Vous pouvez lasseurer que ie le Conte desia parmy le nombre de mes plus intimes amis, et ie Vous prens pour Caution de cette Confience puisque Cest Vous qui me lavez fait naistre. Je vous prie ausi de Vous rendre Caution par aupres de luy de ma sincere Correspondence a son amitie.
Jattens avec impassience que Vous aye Commence a donner la Chasse aux neveux futurs, Car Je demande quartier pour le passes, et Celon mon sens on les doit laisser iouir en repos de ce quils ont pourveu quon appote du remede a lavenir pardonnez a mon Zele si ie mavance top sur ce suiet
nous avons icy peu de nouvelles. le progres des armes de france semble peu proportionne a lattente quon en avoit. le secour de la flandre est resolu a Vienne, et ie suis dopinion que tout le monde le facilitera, les ollandois qui son presantement si redoutables par mer arment par terre ausi et se renforcent par la leve de trese mille hommes a pies et trois mille Chevaux, quil entretiennen a leurs gages on parle dvn accommodement entre la Suede et eux mais ien doutte encore
ie Crois quil se rengeront du Coste despange ausi bien qve lAngleterre apres la paix faitte. on a expedie de breda en Angletere pour savoir les derniere resolutions de ce roy sur la paix, Car les Ollandois sont si fier et superbes quil ne Veulent rien Ceder. mon opinion est neamoins que la paix se fera. vn Courier est passe ycy de de Viene pour a Stocholme. Je suis persuade que la Suede demeurera neutre en cette gerre mais si elle prendt partẏ ce sera celuy de la maison d'austriche. adieu. Joubliois de Vous dire que les Ollandois ont offert leur mediation a la france et que la france sen defie et a raison.
P. S.
Je ne Vous repon pas sur la derniere Clause de Vostre lestre du 28 du passe, car ie nay rien a Vous dire si non que ie feray mes efforts pour Vous Contenter en tout ce qui me sera possible Vous priant au reste destre tres presuade que quelque Changement qui puisse arriver a ma fortune, quil n'en arrivera Jamais a mes sentiments, et que sur le thorne ou dans les fers ie seray eternellement Celle que Vous mavez Coneue, et Je la seray asseurement iusques a la mort. faitte moy la Justice de nen doutter pas adieu
With modernised spelling:
Hambourg, 22 juin 1667.
Je vous envoie la réponse au Sacré Collège dans la forme que vous le demandez. Je n'ai su comment ajouter le titre Éminentissimes et Révd. en la langue française, et j'ai quelque espérance que ma première lettre vous plaira, car je crois que «messieurs mes cousins» est plus que les autres titres quelconques; néanmoins je me remets à vous.
Je vous envoie la copie d'une lettre de Lionne qui me semble mystérieuse et me confirme fort en ce que vous m'avez écrit.
Je vous prie, expliquez-vous sur l'affaire du cardinal Barberino, car je ne vous entends pas quand vous dites è bene aver parlato in qualche modo che levi dal debito di render conto. Je vous avoue que je ne vous entends pas, et je n'ose m'hasarder à rien de peur de faire une faute. Au reste, soyez persuadé que si [l']on n'écrit d'ici que ce que je dis, on ne fera mal à personne, car je sais dissimuler et me taire.
Je suis ravie d'apprendre qu'on fait le conclave à Saint-Pierre, car de le faire ailleurs aurait été uno sproposito da cavallo. Je prie Dieu qu'il conserve en santé vous en particulier et tous les autres en général, et particulièrement les communs amis.
J'enrage de ce que vous me dites de notre cardinal Acquaviva. Si mon malheur ne m'eût éloignée de Rome, cela ne serait jamais arrivé, et j'ose me vanter de cela sans vanité; mais il faut avoir patience. Je vous prie de l'assurer de ma part que je serai de ses amis quand il se ferait Turc non [moins] qu'Espagnol, et rendez-lui grâce de ma part de l'office qu'il a passé avec vous sur mon sujet. Tâchez d'empêcher sa déclaration, car j'espère que le temps y apportera du remède.
Je n'ose plus vous écrire avec la liberté qui serait nécessaire dans les conjonctures présentes, car je crains que mes lettres ne tombent en d'autres mains.
Je suis très satisfaite des expressions d'amitié que m'a faites le s:r cardinal Chigi; je vous envoie ma réponse et vous prie de l'accompagner de vos expressions les plus obligeantes pour l'assurer de mon estime et de mon amitié; vous pouvez l'assurer que je le compte déjà parmi le nombre de mes plus intimes amis, et je vous prends pour caution de cette confiance, puisque c'est vous qui me l'avez fait naître. Je vous prie aussi de vous rendre caution auprès de lui de ma sincère correspondance à son amitié.
J'attends avec impatience que vous ayez commencé à donner la chasse aux neveux futurs, car je demande quartier pour les passés, et, selon mon sens, on les doit laisser jouir en repos de ce qu'ils ont, pourvu qu'on apporte du remède à l'avenir. Pardonnez à mon zèle si je m'avance trop sur ce sujet.
Nous avons ici peu de nouvelles. Les progrès des armes de France semblent peu proportionnés à l'attente qu'on en avait. Le secours de la Flandre est résolu à Vienne, et je suis d'opinion que tout le monde le facilitera; les Hollandais qui sont présentement si redoubtables par mer, arment par terre aussi et se renforcent par la levée de treize mille hommes à pied et trois mille chevaux qu'ils entretiennent à leurs gages. On parle d'un accommodement entre la Suède et eux, mais j'en doute encore.
Je crois qu'ils se rangeront du côté d'Espagne aussi bien que l'Angleterre, après la paix faite. On a expédié de Breda en Angleterre pour savoir les dernières résolutions de ce roi sur la paix, car les Hollandais sont si fiers et superbes qu'ils ne veulent rien céder. Mon opinion est néanmoins que la paix se fera. Un courrier est passé ici de Vienne à Stockholm. Je suis persuadée que la Suède demeurera neutre en cette guerre, mais si elle prend parti, ce sera celui de la maison d'Autriche. Adieu. J'oubliais de vous dire que les Hollandais ont offert leur médiation à la France et que la France s'en défie, et à raison.
P. S. — Je ne vous réponds pas sur la dernière clause de votre lettre du 28 du passé, car je n'ai rien à vous dire sinon que je ferai mes efforts pour vous contenter en tout ce qui me sera possible, vous priant au reste d'être très persuadé que quelque changement qui puisse arriver à ma fortune, qu'il n'en arrivera jamais à mes sentiments, et que sur le trône ou dans les fers, je serai éternellement celle que vous m'avez connue, et je la serai assurément jusqu'à la mort. Faites-moi la justice de n'en douter pas. Adieu.
Swedish translation (my own):
Hamburg, 22 juni 1667.
Jag sänder Er svaret till det Heliga Kollegium i den form Ni ber om. Jag visste inte hur jag skulle lägga till titeln Eminentaste och Ärevördiga herrar på franska, och jag hoppas att mitt första brev kommer att behaga Er, ty jag tror att »messieurs mes cousins« är mer än några andra titlar; ändå lämnar jag det åt Er.
Jag sänder Er en kopia av ett brev från de Lionne som verkar mystiskt för mig och bekräftar mig starkt i det Ni har skrivit till mig.
Förklara Er själv om kardinal Barberino-affären, ty jag kan inte höra Er när Ni säger »è bene aver parlato in qualche modo che levi dal debito di render conto.« Jag erkänner att jag inte kan höra Er, och jag vågar inte riskera någonting av rädsla för att göra ett misstag. Dessutom vara övertygad om att om Ni skriver bara vad jag säger härifrån kommer Ni inte att skada någon, för jag vet att förtiga och hålla tyst.
Det glädjer mig att få veta att konklaven hålls i Peterskyrkan, ty att göra det någon annanstans skulle ha varit uno sproposito da cavallo. Jag ber till Gud att han kommer att hålla Er i synnerhet och alla andra i allmänhet friska och särskilt våra gemensamma vänner.
Jag är upprörd över vad Ni berättar om vår kardinal Acquaviva. Om min olycka inte hade tagit bort mig från Rom, skulle det aldrig ha hänt, och jag vågar skryta med det utan fåfänga; men Ni måste ha tålamod. Jag ber Er försäkra honom på mina vägnar att jag skall vara en av hans vänner när han blir en turk inte mindre än en spanjor, och tacka honom för mig för den tjänst han har gjort med Er vid mitt ämne. Försök att förhindra hans förklaring, för jag hoppas att tiden kommer att lösa det.
Jag vågar inte längre skriva till Er med den frihet som skulle vara nödvändig under de nuvarande omständigheterna, för jag är rädd att mina brev kommer att falla i andra händer.
Jag är mycket nöjd med de vänskapsuttryck som kardinal Chigi gav mig; jag sänder mitt svar till Er och ber Er följa det med Era vänligaste uttryck för att försäkra honom om min uppskattning och min vänskap; Ni kan försäkra honom att jag redan räknar honom bland antalet mina mest intima vänner, och jag tar detta förtroende från Er som en borgen, eftersom det var Ni som födde mig det. Jag ber Er också ge honom kredit för min uppriktiga korrespondens till hans vänskap.
Jag väntar otåligt på att Ni skall börja jaga framtida nevöer, för jag ber om inkvartering för de förra, och enligt min mening bör vi låta dem njuta av det de har i fred, så länge vi tar med botemedlet i framtida. Förlåt min iver om jag går för långt i detta ämne.
Vi har lite nyheter här. Framstegen för Frankrikes vapen verkar stå i proportion till de förväntningar vi hade om det. Hjälpen från Flandern löses i Wien, och jag anser att alla kommer att underlätta det. Holländarna, som för närvarande är så formidabla till sjöss, beväpnar också på land och förstärker sig genom att höja trettontusen man till fots och tretusen hästar som de håller på sina löner. Det talas om ett biläggning mellan Sverige och dem, men jag tvivlar fortfarande därpå.
Jag tror att de kommer att ingå förbund med både Spanien och England efter att fred har upprättats. De skickade från Breda till England för att ta reda på kungens sista resolutioner om fred, för holländarna är så stolta och högmodiga att de inte vill ge upp något. Min åsikt är ändå att fred kommer att skapas. En kurir har passerat hit från Wien till Stockholm. Jag är övertygad om att Sverige kommer att förbli neutralt i detta krig, men om hon tar parti kommer det att vara med Österrikes hus. Farväl. Jag glömde att berätta att holländarna har erbjudit sin medling till Frankrike och att Frankrike är misstänksam mot det, och med rätta.
P. S. — Jag svarar Er inte om den sista klausulen i Ert brev av det 28 av den sista månad, ty jag har inget att säga till Er förutom att jag kommer att göra mitt försök att tillfredsställa Er i allt som kommer att vara möjligt för mig och ber Er till resten att vara mycket övertygad om att vilken förändring som än kan hända med min förmögenhet, att den aldrig kommer att hända med mina känslor, och att vare sig på tronen eller i kedjor, vill jag alltid vara den Ni har känt mig till att vara tills död. Gör mig rättvisan att inte tvivla därpå. Farväl.
English translation (my own):
Hamburg, June 22, 1667.
I am sending you the answer to the Sacred College in the form you ask for. I did not know how to add the title Most Eminent and Most Reverend Sirs in the French language, and I have some hope that my first letter will please you, because I believe that "messieurs mes cousins" is more than any other titles; nevertheless I leave it to you.
I am sending you a copy of a letter from de Lionne which seems mysterious to me and confirms me strongly in what you have written to me.
Please explain yourself on the affair of Cardinal Barberino, because I cannot hear you when you say "è bene aver parlato in qualche modo che levi dal debito di render conto." I confess that I cannot hear you, and I dare not risk anything for fear of making a mistake. Besides, be convinced that if you only write what I say from here, you won't hurt anyone, for I know how to dissimulate and keep silent.
I am delighted to learn that the conclave is being held at St. Peter's, because doing it elsewhere would have been uno sproposito da cavallo. I pray to God that He will keep you in particular and all the others in general healthy, and especially our mutual friends.
I am enraged at what you tell me about our Cardinal Acquaviva. If my misfortune had not taken me away from Rome, it would never have happened, and I dare to boast of it without vanity; but you must have patience. I beg you to assure him on my part that I will be one of his friends when he becomes a Turk no less than a Spaniard, and thank him for me for the office he has passed with you on my subject. Try to prevent his declaration, for I hope that time will remedy it.
I no longer dare to write to you with the freedom that would be necessary in the present circumstances, because I fear that my letters will fall into other hands.
I am very satisfied with the expressions of friendship that Signor Cardinal Chigi gave me; I send you my reply and ask you to accompany it with your most obliging expressions to assure him of my esteem and my friendship; you can assure him that I already count him among the number of my most intimate friends, and I take this confidence from you as a guarantee, since it was you who let it be born for me. I also ask you to give him credit for my sincere correspondence to his friendship.
I am impatiently waiting for you to start hunting down future nephews, for I am asking for quarters for the past ones, and, in my opinion, we should let them enjoy what they have in peace, as long as we bring a remedy in the future. Forgive my zeal if I go too far on this subject.
We have little news here. The progress of the arms of France seems out of proportion to the expectations that one had of it. The aid of Flanders is resolved at Vienna, and I am of the opinion that everyone will facilitate it; the Dutch, who are at present so formidable by sea, are also arming by land and reinforcing themselves by raising thirteen thousand men on foot and three thousand horses which they maintain at their wages. There is talk of an accommodation between Sweden and them, but I still doubt it.
I believe they will side with Spain as well as England, after peace is made. They sent from Breda to England to find out about this king's last resolutions on peace, for the Dutch are so proud and arrogant that they do not want to give up anything. My opinion is nevertheless that peace will be made. A courier passed here from Vienna to Stockholm. I am convinced that Sweden will remain neutral in this war, but if she takes sides, it will be that of the House of Austria. Farewell. I forgot to tell you that the Dutch have offered their mediation to France and that France is suspicious of it, and rightly so.
P. S. — I am not answering you on the last clause of your letter of the 28th of last month, because I have nothing to say to you except that I will make my efforts to satisfy you in all that will be possible for me, asking you for the rest to be very convinced that whatever change may happen to my fortune, that it will never happen to my feelings, and that, whether I be on the throne or in chains, I will be eternally the one you have known me to certainly be until death. Do me justice not to doubt it. Farewell.
Above: Kristina.
Above: Cardinal Decio Azzolino.
Notes: "messieurs mes cousins" = sirs my cousins (herrar mina kusiner). In accordance with the nobility's ideals in the early modern era, kings and queens considered themselves siblings; when talking to someone of a lower rank than their own, they would refer to that person as "my cousin", regardless of whether or not they were related.
2324 = du cardinal Barberino.
è bene aver parlato in qualche modo che levi dal debito di render conto = it is good to have spoken in some way that relieves the debt of accountability. (det är bra att ha talat på något sätt som avlämnar ansvarsskyldighet.)
uno sproposito da cavallo = a stupid horse. (en dumme häst.)
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