Sources:
Christine de Suède et la cardinal Azzolino. Lettres inédites (1666-1668), Carl Bildt, 1899
Kristina wrote this letter to Cardinal Decio Azzolino on June 15, 1667.
The letter:
Mon sentiment sur le procede de la regence de Suede est
1. quon na pas Creu que ẏray en Suede et que tout se superbe appareil pour ma reception na este fait que pour contenter la peuple, et pour pouvoir luy dire, Jl na pas teneu a nous que la reine ne soit Veneu nous avons fait tout ce que nous avons peu pour ly obliger mais Vous Voiez quelle na pas Voulu. et on a Creu ietter la faute et la paine sur moy,
2. lors quon a Veu que sestoit tout de bon, on a Commence a trembler a mon abordt et on n'a peu soutenir la Crainte qve leur doneroit ma presence, et on sest Voulu precautionner Contre la Crainte dun long seiour quon apprehendoit plus qve la mort et la resolution quon ma declare n'a este faitte qve pour me necssiter de partir de Stocholme et de la Suede au plus tost.
Je ne Crois pourtan pas quon se soit immagine que iagiray de la maniere que iay fait Car sil se le fussent immagine ils mauroit laisse mon prestre et auroit fait tout pour me trier a Stocholme et ie masseure que la resolution de mon depart ne les inquiettera pas moins que ma presence Car Jls en sont blamses et de la Suede et de toutte la trerre et les Consequanse et suites pouroit estre tres facheusses pour eux.
a present quils se sont defaits pour iamais de moy, ie ne doutte pas quon se face au plus tost la diette, mais le temps fera Voir si ie me trompe ou non dans mon opinion. mes Coniettures neamoins son fondes sur des apparences tres probables
With modernised spelling:
Mon sentiment sur le procédé de la régence de Suède est:
1° Qu'on n'a pas cru que j'irais en Suède et que tout ce superbe appareil pour ma réception n'a été fait que pour contenter la peuple et pour pouvoir lui dire: «Il n'a pas tenu à nous que la Reine ne soit venue. Nous avons fait tout ce que nous avons pu pour l'y obliger, mais vous voyez qu'elle n'a pas voulu.» Et on a cru jeter la faute et la peine sur moi;
2° Lorsqu'on a vu que c'était tout de bon, on a commencé à trembler à mon abord, et on n'a pu soutenir la crainte que leur donnerait ma présence, et on s'est voulu précautionner contre la crainte d'un long séjour qu'on appréhendait plus que la mort, et la résolution qu'on m'a déclarée, n'a été faite que pour me nécessiter de partir de Stockholm et de la Suède au plus tôt.
Je ne crois pourtant pas qu'on se soit imaginé que j'agirais de la manière que j'ai fait, car s'ils se le fussent imaginé, ils m'auraient laissé mon prêtre et auraient fait tout pour me tirer à Stockholm, et je m'assure que la résolution de mon départ ne les inquiétera pas moins que ma présence, car ils en sont blâmés et de la Suède et de toute la terre, et les conséquences et les suites pourraient être très fâcheuses pour eux.
A présent qu'ils se sont défaits pour jamais de moi, je ne doute pas qu'on se fasse au plus tôt la Diète, mais le temps fera voir si je me trompe ou non dans mon opinion. Mes conjectures néanmoins sont fondées sur des apparences très probables.
English translation (my own):
My feeling about the procedure of the regency in Sweden is:
1. That no one believed that I would go to Sweden and that all this superb apparatus for my reception was only made to satisfy the people and to be able to say to them: "It was not keen on us that the Queen has not come. We did everything we could to force her to do so, but you can see that she did not want to." And they thought they put the blame and the penalty on me;
2. When one saw that it was all good, one began to tremble at my approach, and one could not support the fear that my presence would give them, and one wanted to guard against the fear of a long stay that was feared more than death, and the resolution that was declared to me was made only to require me to leave Stockholm and Sweden as soon as possible.
I don't believe, however, that anyone imagined that I would act the way I did, because if they had imagined it, they would have left me my priest and would have done everything to get me to Stockholm, and I ensure that the resolution of my departure will worry them no less than my presence, for they are blamed for it and for Sweden and all the earth, and the consequences could be very unfortunate for them.
Now that they have gotten rid of me forever, I have no doubt that the Riksdag will be convened as soon as possible, but time will show whether or not I am mistaken in my opinion. My conjectures, however, are based on very probable appearances.
Above: Kristina.
Above: Cardinal Decio Azzolino.
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