Friday, January 14, 2022

Kristina's letter to Johan Olivekrantz, written June 1/11 (Old Style), 1686

Sources:

Correspondance (Christine de Suède); Correspondance (Pierre Chanut); Correspondance de Bouillon; Memoire contenant en abregé les moyens de procurer la reunion des protestants, pages 21 to 22; original at the Jagiellonian Library (Biblioteka Jagiellońska/Jagiellońska Biblioteka Cyfrowa)



Mémoires concernant Christine, volume 2, page 235, edited and published by Johan Arckenholtz, 1751


The letter (copy from the Jagiellonian Library):

Je vous ordonné d'asseurer le Cheval[ie]r de Terlon de ma part, que ie ne l'ay pas soupçonné d'avoir publié ma Lettre, et suis trés persuadée qu'il n'a eu garde, de me faire la Cour aux depens de la sienne. Jl est vray que ie ne comprens pas comment cela s'est fait n'ayant pas eu la moindre pensée de la publier: Mais je vous avoüe que ie ne suis pas faschée que d'autres ayent pris ce Soin, et que ie ne me repents pas de l'avoir escrité. Dans tout l'Univers ie ne crains et ne respecte que Dieu, et nulle consideration ne m'empechera de dire la verité, quelque desagreable qu'elle puisse estre â ceux qui n'êcoutent que la flatterie. Du depuis rien n'est arrivé, qui m'ayt fait changer des sentiments. Je plains ces malheureux, qu'on persecute si cruellement par tout, et ie n'ay pas moins de pitié de ceux qui se font une espece de merite, et de gloire de la cruauté qu'ils exercent sur des miserables. Je prie Dieu qu'en fin tout se termine ä sa plus grande gloire, et qu'il vous convertisse, mais non pas par des Missionnaires si peu charitables, des quels vous pouvez vous mocquer, êtant à moÿ etc. Rome ce 1. Juin. 1686.

With modernised spelling:

Je vous ordonne d'assurer le chevalier de Terlon de ma part que je ne l'ai pas soupçonné d'avoir publié ma lettre et suis très persuadée qu'il n'a eu garde de me faire la cour aux dépens de la sienne. Il est vrai que je ne comprends pas comment cela s'est fait, n'ayant pas eu la moindre pensée de la publier, mais je vous avoue que je ne suis pas fâchée que d'autres aient pris ce soin et que je ne me repens pas de l'avoir écrite.

Dans tout l'univers je ne crains et ne respecte que Dieu, et nulle considération ne m'empêchera de dire la vérité, quelque désagréable qu'elle puisse être à ceux qui n'écoutent que la flatterie. Du depuis, rien n'est arrivé qui m'ait fait changer des sentiments. Je plains ces malheureux qu'on persécute si cruellement partout, et je n'ai pas moins de pitié de ceux qui se font une espèce de mérite et de gloire de la cruauté qu'ils exercent sur des misérables. Je prie Dieu qu'enfin tout se termine à sa plus grande gloire et qu'il vous convertisse, mais non pas par des missionnaires si peu charitables, desquels vous pouvez vous moquer, étant à moi, etc. Rome, ce 1 juin 1686.

Arckenholtz's transcript of the letter:

Je Vous ordonne d'assurer le Chevalier Terlon de ma part, que je ne l'ai pas soupçonné d'avoir publié ma lettre, & suis très-persuadée qu'il n'a eu garde de me faire la Cour aux dépens de la sienne. Il est vrai, que je ne comprens pas comment cela s'est fait n'aïant pas eu la moindre pensée de la publier. Mais je vous avouë que je ne suis pas fachée, que d'autres aïent pris ce soin, & que je ne me répens pas de l'avoir écrite. Dans tout l'Univers je ne crains, & ne respecte que Dieu, & nulle considération ne m'empêchera de dire la vérité, quelque désagréable qu'elle puisse être à ceux, qui n'écoutent que la flatterie. Du depuis rien n'est arrivé, qui m'ait fait changer de sentimens. Je plains ces malheureux, qu'on persécute si cruellement par tout, & je n'ai pas moins de pitié de ceux, qui se font une espéce de mérite & de gloire de la cruauté qu'ils éxercent sur des misérables. Je prie Dieu, qu'enfin tout se termine à sa plus grande gloire, & qu'il vous convertisse, mais non pas par des Missionnaires si peu charitables, desquels vous pouvez vous mocquer, étant à moi &c. Rome ce 1. Juin 1686.
CHRISTINE ALEXANDRA.

English translation (my own):

I order you to assure Chevalier Terlon on my behalf that I did not suspect him of having published my letter, and I am very persuaded that he was careful not to curry favour with me at the expense of his. It is true that I do not understand how it was done, not having had the slightest thought to publish it. But I confess to you that I am not angry that others took this care, and that I do not repent of having written it. In all the universe I fear and respect only God, and no consideration will prevent me from telling the truth, however disagreeable it may be to those who only listen to flattery, since nothing has happened which made me change my feelings. I pity those unfortunate people who are persecuted so cruelly in everything, and I have no less pity for those who make a kind of merit and glory for themselves from the cruelty they exercise on the wretched. I pray to God that at last everything will end in His greatest glory, and that He will convert you, but not through missionaries who are not charitable enough, whom you can make fun of, being mine, etc. Rome, June 1, 1686.
Kristina Alexandra.

Swedish translation of the Jagiellonian Library copy (my own):

Jag befaller Er att försäkra chevalier de Terlon å mina vägnar att jag inte har misstänkt honom för att ha publicerat mitt brev och är mycket övertygad om att han har varit noga med att inte göra mig kur på bekostnad av sin egen. Det är sant att jag inte förstår hur detta har gått till, ty jag inte har tänkt det minsta på att publicera det, men jag erkänner för Er att jag inte är arg över att andra har varit noga med det och att jag inte ångrar att jag skrivit det.

I hela universum fruktar och respekterar jag endast Gud, och ingen hänsyn kommer att hindra mig från att säga sanningen, hur obehaglig den än må vara för dem som bara lyssnar på smicker. Sedan dess har ingenting hänt som fått mig att ändra mina känslor. Jag tycker synd om dessa olyckliga som man förföljer så grymt överallt, och jag har inte mindre medlidande med dem som gör ett slags förtjänst och ära av den grymhet de utövar mot eländiga stackare. Jag ber till Gud att allt slutligen slutar till hans större ära och att han omvänder Er, men inte genom sådana obarmhärtiga missionärer, som Ni kan håna, varande hos mig osv. Rom, den 1 juni 1686.

English translation of the Jagiellonian Library copy (my own):

I order you to assure the Chevalier de Terlon on my behalf that I have not suspected him of having published my letter and am very persuaded that he has taken care not to pay me court at the expense of his own. It is true that I do not understand how this has happened, not having had the least thought of publishing it, but I confess to you that I am not angry that others have taken this care and that I do not repent of having written it.

In the whole universe I fear and respect only God, and no consideration will prevent me from telling the truth, however disagreeable it may be to those who listen only to flattery. Since then, nothing has happened to make me change my feelings. I pity these unfortunates whom one persecutes so cruelly everywhere, and I have no less pity for those who make a kind of merit and glory of the cruelty they practice on miserable wretches. I pray to God that finally everything ends to His greater glory and that He convert you, but not by such uncharitable missionaries, whom you can mock, being to me, etc. Rome, June 1, 1686.


Above: Kristina.


Above: Johan Olivekrantz.

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