Sources:
CHRISTINE DE SUEDE (1626-1689) Reine de Suède. L.A. (minute), [Rome 1669 ?], à Franz Egon von FÜRSTENBERG, évêque de Strasbourg, Lot 46 in LETTRES, MANUSCRITS, LIVRES & PHOTOGRAPHIES, October 10, 2023 at Interencheres.com
Mémoires concernant Christine, reine de Suède, volume 3, page 510, compiled and edited by Johan Arckenholtz, 1759
Bibliothèque interuniversitaire (Montpellier); Manuscrits de la reine Christine; Lettere a diversi; Lettere a diversi Vescovi; Lettres à l'évêque de Strasbourg; Christine de Suède à l'évêque de Strasbourg, [s. l.], [s. d.]
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The letter (concept):
A Mon.r de Strasbur.
Je vous remercie de linterest que Vous prenne en ma sante et du soin que Vous aves Voulu prendre a de me feliciter Cette nouvelle anne Je vous [...] priant de Croire [...] que ces marques de Vostre amitie on[t] este [...] agreablement receus [...] de moy et [...] ie veux bien ausi Vous asseurer quon ne Vous a pas trompe en Vous asseurent persuadant que ie suis sincerement Vostre amye a Vous et a Mr. le Prince Vostre frere et Je vous prient destre persuade [de] Croire que ce serait auec ioye que ie Uous en donneray de[s] marques dan[s] les occasions outre Cela loffre que Vous me faittes de me servir alla cour de france est tout a fait obligent et je vous en say gre de tout mon Coeur et ie et laccepte de tout mon Coeur de tout mons Coeur ie Vous diray tout ce que ie say le naivement la desus afin qve [...] lestat des choses puisque vous le voules
Jl y a long temps quon la france me doit un reste de[s] subsides des gerre[s] passes dAlemange que ie me suis reserve[s], a mon Abdication et que i'ay sollicite moy moiy mes[me] [...] mes Cour a la Cour de france lors que ẏ estois en personne lon me promit de me satisfaire et [l]on me paya mesme quelqve peu dargent que ie receus a Ce Conte, differants le reste a vn tems plus Commode. du Je suis ie ne lay pas sollicite mais les malheurs de la suede, du temps mon frere et [la] prete de tout ce que [ie] possedois en suede et en Allemange mont force de remettre sur le tapis cete ancienne pretention, qui est luniqve resource qui me reste dans lestat presents ou ie suis [...] amẏs et ennemis. [...] Cest pour quoy iescrivis au Roy de sur ce suiet en france pour tacher den tirer quel qve chose ou du Capital Ou de linterest. on me repondit [...] avec beaucoup dhonestete et fort Civilement mais on me remist a ce qvi me diroit M le Cardl. dEstre quon avoit Charge de me declarer la desus le[s] sentimens de la quon avoit [...], delle monment que ie Vis cette reponce ie me la tiens pour ditte et plusieurs raysons mobligerent de Croire quon nestoit pas dispose a me rendre iustice la desus a present, et ie ne men estonne pas trop sachant tres bien que ie ne suis pas la seulle personne au monde a qui largent manque, Voila et que puis que bien souvent Ceux qui [...] Conte[nt] quen millions ne laisse[nt] pas den avoir quel que fois disette du depuis M. le Cardl. d'Estre a disparu depuis a Nos Yeux et au lieux deve de venir Rome ycy lon dit quil est retourne en france, dautres [disent] quil est alle aux tous des grisons, quoy quil [en] soit Ce ie Croys avoir raisonne Juste sur ce qui me touche en cette occasion puis que ie nay pas fait vn grant fon[d] desperance sur son retour. Voila tout Ce que ien say si Vous pouues me dechiffrer mieux ses misteres Vous me feres plaisir, mais quoy que Vous me puissies dire Vous ne me persuaderes pas aysement que le[s] dispositions de la Cour de france [...] favorables pour moy Car ie say les bons offices quon my rendt touts les iours dycy qui ne manqueront pas de produire leurs effets en cette occasion ordinaires Comme Jls les on[t] produits [...] par bon heur ie me suis accoustume depuis lage que iay lage de la rayson, a me passer de tout ce qui nest pas Dieu. ainsi vous voyes que ie nauray pas de pain[e] a me consoler de tout[s] les malheurs qui marrive[nt]. Je prie dieu etc.
Copiate qvesta lettera
a Colonna e manda
te me la subito
With modernised spelling (with Kristina's spelling mistakes preserved as much as possible):
A Monsieur de Strasb[o]ur[g].
Je vous remercie de l'intérêt que vous prenez en ma santé et du soin que vous avez voulu prendre de me féliciter cette nouvelle année, vous priant de croire que ces marques de votre amitié on[t] été agréablement reçus de moi. Je veux bien aussi vous assurer qu'on ne vous a pas trompé en vous persuadant que je suis sincèrement votre amie à vous et à Monsieur le prince votre frère. [Je] vous prie [de] croire que ce sera avec joie que je vous en donnerai de[s] marques dan[s] les occasions.
Outre cela, l'offre que vous me faites de me servir àlla [sic] Cour de France est tout à fait obligeante; je vous en sais gré et l'accepte de tout mon cœur. Je vous dirai naïvement l'état des choses, puisque vous le voulez.
Il y a longtemps qu'on me doit un reste de[s] subsides des g[u]erre[s] passées d'Allemange [sic] que je me suis réservée[s] à mon abdication et que j'ai sollicité moi-même à la Cour de France. Lorsque j'y étais en personne, l'on me promit de me satisfaire, et [l']on me paya même quelque peu d'argent que je reçus à ce conte [sic], différants [sic] le reste à un temps plus commode. Je ne l'ai pas sollicité, mais les malheurs du temps et [la] prete [sic] de tout ce que [je] possédais en Suède et en Allemange [sic] m'ont forcée de remettre sur le tapis cette ancienne prétention [sic], qui est l'unique ressource qui me reste dans l'état présent ou je suis [...] amis et ennemis.
C'est pourquoi j'écrivis sur ce sujet en France pour tâcher d'en tirer quelque chose ou du capital ou de l'intérêt. On me répondit avec beaucoup d'honnêteté et fort civilement, mais on me remit à ce qui me dirait M. le cardinal d'Estrées, qu'on avait chargé de me déclarer là-dessus le[s] sentiments qu'on avait. De le [sic] moment que je vis cette réponse, je me la tiens [sic] pour dite et plusieurs raisons m'obligèrent de croire qu'on n'était pas disposé à me rendre justice là-dessus à présent, et je ne m'en étonne pas trop, sachant très bien que je ne suis pas la seule au monde à qui l'argent manque, puisque bien souvent ceux qui conte[nt] [sic] qu'en millions ne laisse[nt] pas d'en avoir quelque fois disette.
M. le cardinal d'Estrées a disparu depuis à nos yeux, et au lieux [sic] de venir ici, l'on dit qu'il est retourné en France; d'autres [disent] qu'il est allé aux tous des grisons. Quoiqu'il [en] soit, je crois avoir raisonné juste sur ce qui me touche en cette occasion, puisque je n'ai pas fait un grand fon[d] d'espérance sur son retour. Voilà tout ce que j'en sais. Si vous pouvez me déchiffrer mieux ces mistères [sic], vous me ferez plaisir; mais, quoique vous me puissiez dire, vous ne me persuaderez pas aisément que le[s] dispositions de la Cour de France [seraient] favorables pour moi, car je sais les bons offices qu'on m'y rend tous les jours d'ici qui ne manqueront pas de produire leurs effets ordinaires, comme ils les on[t] produits.
Par bonheur, je me suis accoutumée depuis que j'ai l'âge de la raison à me passer de tout ce qui n'est pas Dieu. Ainsi, vous voyez que je n'aurai pas de pain[e] [sic] à me consoler de tou[s] les malheurs qui m'arrive[nt]. Je prie Dieu, etc.
Copiate questa lettera a Colonna e mandate me la subito.
With modernised spelling:
A Monsieur de Strasbourg.
Je vous remercie de l'intérêt que vous prenez en ma santé et du soin que vous avez voulu prendre de me féliciter cette nouvelle année, vous priant de croire que ces marques de votre amitié ont été agréablement reçus de moi. Je veux bien aussi vous assurer qu'on ne vous a pas trompé en vous persuadant que je suis sincèrement votre amie à vous et à Monsieur le prince votre frère. [Je] vous prie [de] croire que ce sera avec joie que je vous en donnerai des marques dans les occasions.
Outre cela, l'offre que vous me faites de me servir à la Cour de France est tout à fait obligeante; je vous en sais gré et l'accepte de tout mon cœur. Je vous dirai naïvement l'état des choses, puisque vous le voulez.
Il y a longtemps qu'on me doit un reste des subsides des guerres passées d'Allemagne que je me suis réservées à mon abdication et que j'ai sollicité moi-même à la Cour de France. Lorsque j'y étais en personne, l'on me promit de me satisfaire, et [l']on me paya même quelque peu d'argent que je reçus à ce compte, déférant le reste à un temps plus commode. Je ne l'ai pas sollicité, mais les malheurs du temps et [la] perte de tout ce que [je] possédais en Suède et en Allemagne m'ont forcée de remettre sur le tapis cette ancienne prétention, qui est l'unique ressource qui me reste dans l'état présent ou je suis [...] amis et ennemis.
C'est pourquoi j'écrivis sur ce sujet en France pour tâcher d'en tirer quelque chose ou du capital ou de l'intérêt. On me répondit avec beaucoup d'honnêteté et fort civilement, mais on me remit à ce qui me dirait M. le cardinal d'Estrées, qu'on avait chargé de me déclarer là-dessus les sentiments qu'on avait. [Du] moment que je vis cette réponse, je me la tins pour dite et plusieurs raisons m'obligèrent de croire qu'on n'était pas disposé à me rendre justice là-dessus à présent, et je ne m'en étonne pas trop, sachant très bien que je ne suis pas la seule au monde à qui l'argent manque, puisque bien souvent ceux qui comptent qu'en millions ne laissent pas d'en avoir quelque fois disette.
M. le cardinal d'Estrées a disparu depuis à nos yeux, et au lieu de venir ici, l'on dit qu'il est retourné en France; d'autres [disent] qu'il est allé aux tous des grisons. Quoiqu'il [en] soit, je crois avoir raisonné juste sur ce qui me touche en cette occasion, puisque je n'ai pas fait un grand fond d'espérance sur son retour. Voilà tout ce que j'en sais. Si vous pouvez me déchiffrer mieux ces mystères, vous me ferez plaisir; mais, quoique vous me puissiez dire, vous ne me persuaderez pas aisément que les dispositions de la Cour de France [seraient] favorables pour moi, car je sais les bons offices qu'on m'y rend tous les jours d'ici qui ne manqueront pas de produire leurs effets ordinaires, comme ils les ont produits.
Par bonheur, je me suis accoutumée depuis que j'ai l'âge de la raison à me passer de tout ce qui n'est pas Dieu. Ainsi, vous voyez que je n'aurai pas de peine à me consoler de tous les malheurs qui m'arrivent. Je prie Dieu, etc.
Copiate questa lettera a Colonna, e mandate me la subito.
Arckenholtz's transcript of the letter:
A Monsieur de Strasbourg.
Je vous remercie de l'intérêt que vous prenez à ma santé, & du soin que vous avez bien voulu prendre de faire des vœux pour moi cette nouvelle année, vous priant de croire que j'ai reçu avec plaisir ces marques de votre amitié. Je veux bien aussi vous assurer qu'on ne vous a pas trompé, en vous disant que je suis sincérement votre Amie, & de Monsieur le Prince votre Frére, vous priant de croire que ce sera avec joye que je vous en donnerai des marques dans les occasions. Outre cela, l'offre que vous me faites de me servir à la Cour de France, est tout-à-fait obligeante. Je vous en sai gré, & l'accepte. Pour cet effet je vous dirai naïvement l'état des choses, puisque vous le voulez. Il y a long-tems qu'on me doit un reste des subsides des guerres passées d'Allemagne, que je me suis réservés à mon Abdication, & que j'ai sollicité moi-même à la Cour de France, lorsque j'y étois en personne. On me promit de me satisfaire, & l'on me paya même quelque peu d'argent que je reçus à compte, renvoyant le reste à un tems plus commode. J'ai remis à le solliciter jusqu'à-présent, que les malheurs du tems par la perte de tout ce que je possédois en Suède & en Allemagne, m'ont forcée de remettre sur le tapis cette ancienne prétention, qui est l'unique ressource qui me reste présentement. C'est pourquoi j'ai écrit sur ce sujet en France, pour tâcher de tirer quelque chose ou du Capital, ou des intérêts. On me répondit avec beaucoup d'honnêteté, & fort civilement, mais on me renvoya à ce que me diroit Monsieur le Cardinal d'Estrées, qu'on avoit chargé de me declarer là-dessus les sentimens de votre Cour. Dès que je vis cette reponse, je me la tins pour dite, & plusieurs raisons m'obligérent de croire qu'on n'étoit pas disposé à me rendre justice là-dessus. A-présent même je n'en suis pas surprise, sachant trop bien que je ne suis pas la seule au Monde à qui l'argent manque, puisque bien souvent ceux qui comptent par millions, ne laissent pas d'en avoir quelquefois disette. Monsieur le Cardinal d'Estrées a disparu depuis à nos yeux, & au-lieu de venir ici, on dit qu'il est retourné en France; d'autres disent qu'il est allé chez les Grisons pour d'autres affaires. Quoi qu'il en soit, je crois avoir raisonné juste sur ce qui me touche en cette occasion, puisque je n'ai guéres fait de fonds sur son retour. Voilà tout ce que j'en sai. Si vous pouvez me déchiffrer mieux ces mysteres, vous me ferez plaisir; mais quoi que vous puissiez me dire, vous ne me persuaderez pas aisément, que les dispositions de la Cour de France me soient favorables; car je sai les bons offices qu'on m'y rend tous les jours, qui ne manqueront pas de produire leur effet ordinaire, comme ils ont fait par le passé. Par bonheur je me suis accoutumée, depuis que j'ai l'âge de raison, à me passer de tout ce qui n'est pas Dieu. Ainsi vous voyez que je n'aurai pas beaucoup de peine à me consoler de tous les malheurs qui m'arrivent. Je prie Dieu, &c.
Swedish translation (my own):
Till Herr von Strassburg.
Jag tackar Er för det intresse Ni visar för min hälsa och för den omsorg Ni vänligt har tagit för att önska mig ett Nytt År, och ber Er tro att jag med nöje har mottagit dessa tecken på Er vänskap. Jag vill också försäkra Er om att Ni inte har blivit lurad, genom att säga Er att jag uppriktigt är Er vän och att prinsen, Er bror, bedjande Er att tro att det kommer att vara med glädje som jag kommer att ge Er betygelser därav i tillfällena. Dessutom är Ert erbjudande att tjäna mig vid Frankrikes hov ganska förpliktande. Jag uppskattar det och accepterar det. För detta ändamål kommer jag naivt att berätta för Er hur saker och ting är, som Ni önskar det. Jag har länge varit skyldig en kvarleva av subventionerna från tidigare krig i Tyskland, som jag reserverade för min abdikation, och som jag själv ansökte om vid Frankrikes hov, när jag var där personligen. De lovade att tillfredsställa mig, och de betalade till och med lite pengar till mig som jag fick à compte och sköt upp resten till en mer lämplig tidpunkt. Jag har skjutit upp att ansöka om det tills nu, då tidens olyckor genom förlusten av allt jag ägde i Sverige och Tyskland har tvingat mig att bringa denna gamla anspråk på tapeten igen, som är den enda resurs jag har kvar. Det är därför jag har skrivit om detta ämne i Frankrike, för att försöka få något antingen från huvudstaden eller från intresset. Jag besvarades med stor ärlighet och mycket hövligt, men jag hänvisades till vad kardinal d'Estrées skulle säga till mig, som hade fått i uppdrag att förklara för mig Ert hovs känslor i detta ämne. Så snart jag såg detta svar tog jag det för givet, och flera skäl tvingade mig att tro att de inte var benägna att göra mig rättvisa på denna punkt. Inte ens nu är jag förvånad, eftersom jag alltför väl vet att jag inte är den enda i världen som saknar pengar, eftersom de som räknar i miljoner ibland har brist på dem. Kardinal d'Estrées har sedan dess försvunnit från våra ögon, och istället för att komma hit säger man att han har återvänt till Frankrike; andra säger att han gick till Graubünden i andra ärenden. Hur det må än vara, jag tror att jag har resonerat rättvist om vad som berör mig vid detta tillfälle, eftersom jag knappt tjänade pengar på hans återkomst. Det här är allt jag vet om det. Om Ni bättre kan tyda dessa mysterier åt mig, kommer Ni att glädja mig; men vad Ni än säger till mig, så kommer Ni inte lätt att övertyga mig om att Frankrikes hovs dispositioner är gynnsamma för mig; ty jag vet vilka goda tjänster som görs mig där varje dag, som inte kommer att misslyckas med att ge sin vanliga effekt, som de har gjort förr. Lyckligtvis har jag vant mig, sedan jag nått förnuftets ålder, att avstå från allt som inte är Gud. Så Ni ser att jag inte kommer att ha några större svårigheter att trösta mig för alla de olyckor som drabbar mig. Jag ber till Gud, osv.
English translation (my own):
To Herr von Strassburg.
I thank you for the interest you take in my health, and for the care you have kindly taken in wishing me a New Year, asking you to believe that I have received these marks of your friendship with pleasure. I also want to assure you that you have not been deceived, by telling you that I am sincerely your friend, and that of the Prince, your brother, begging you to believe that it will be with joy that I will give you marks of it in the occasions. Besides that, your offer to serve me at the court of France is quite obliging. I appreciate it and accept it. For this purpose, I will naively tell you the state of things, as you wish it. I have long been owed a remnant of the subsidies from past wars in Germany, which I reserved for my abdication, and which I myself sollicited at the court of France, when I was there in person. They promised to satisfy me, and they even paid me a little money which I received on account, postponing the rest to a more convenient time. I have put off applying for it until now, when the misfortunes of the time by the loss of all that I possessed in Sweden and Germany have forced me to put this old pretension back on the table, which is the only resource I have left. This is why I have written on this subject in France, to try to get something either from the capital or from the interest. I was answered with great honesty and very civilly, but I was referred to what the Cardinal d'Estrées would say to me, who had been instructed to declare to me the feelings of your court on this subject. As soon as I saw this answer, I took it for granted, and several reasons obliged me to believe that they were not disposed to do me justice on this point. Even now I am not surprised, knowing too well that I am not the only one in the world who lacks money, since very often those who count in the millions sometimes have a shortage of it. Cardinal d'Estrées has since disappeared from our eyes, and instead of coming here, they say he has returned to France; others say he went to the Grisons on other business. Be that as it may, I believe I have reasoned justly on what touches me on this occasion, as I hardly made funds on his return. This is all I know about it. If you can better decipher these mysteries for me, you will please me; but whatever you may say to me, you will not easily persuade me that the dispositions of the court of France are favourable to me; for I know the good services that are rendered to me there every day, which will not fail to produce their usual effect, as they have done in the past. Happily I have accustomed myself, since I have reached the age of reason, to dispense with everything that is not God. So you see that I will have no great difficulty in consoling myself for all the misfortunes that befall me. I pray to God, etc.
Swedish translation of the original (my own):
Till Herr von Strassburg.
Jag tackar Er för det intresse Ni visar för min hälsa och för den omsorg Ni har tagit för att gratulera mig detta nya år, och ber Er att tro att dessa tecken på Er vänskap har mottagits positivt av mig. Jag vill också försäkra Er om att Ni inte har blivit lurad genom att jag övertalat Er om att jag uppriktigt är Er vän och prinsens, Er brors. Jag ber Er att tro att det kommer att vara med glädje som jag kommer att ge Er tecken på detta vid tillfälle.
Utöver detta är det erbjudande Ni ger mig att tjäna mig vid Frankrikes hov helt förpliktande; jag är tacksam mot Er och accepterar det av hela mitt hjärta. Jag kommer naivt att berätta för Er hur saker och ting är, eftersom det är vad Ni vill.
Jag har länge varit skyldig en kvarleva av subventionerna från Tysklands tidigare krig, som jag reserverade för mig själv vid min abdikation och som jag begärde själv från Frankrikes hov. När jag var där personligen, lovade de att tillfredsställa mig, och de betalade till och med lite pengar till mig som jag fick på detta räkning, och skjutit upp resten till en mer lämplig tidpunkt. Jag bad inte om det, men tidens olyckor och förlusten av allt jag ägde i Sverige och Tyskland tvingade mig att ta upp denna gamla anspråkslöshet, som är den enda resurs som finns kvar för mig i det nuvarande tillstånd jag befinner mig i tack vare mina vänner och fiender.
Det är därför jag skrev om detta ämne i Frankrike för att försöka få ut något av det, antingen kapital eller ränta. Jag besvarades med stor ärlighet och mycket hövligt, men jag blev hänvisad till monseigneur kardinalen d'Estrées, som hade blivit ombedd att berätta för mig om de känslor vi hade i detta ämne. Från det ögonblick jag såg det här svaret tog jag det för givet, och flera skäl tvingade mig att tro att ingen var beredd att göra mig rättvisa i detta just nu, och jag är inte alltför förvånad över det, ty jag mycket väl visste att jag är inte den enda i världen som saknar pengar, ty dem som mycket ofta bara räknar i miljoner saknar pengar.
Monseigneur kardinalen d'Estrées har sedan försvunnit ur våra ögon, och i stället för att komma hit sägs det att han återvände till Frankrike; andra säger att han gick till alla gråskallarna. Jag tror i alla fall att jag resonerade rätt om vad som bekymrar mig vid detta tillfälle, eftersom jag inte hade mycket hopp om hans återkomst. Det är allt jag vet om det. Om Ni kan tyda dessa mysterier bättre för mig, så kommer Ni att göra mig lycklig; men vad Ni än kan säga till mig, så kommer du inte lätt att övertyga mig om att bestämmelserna från Frankrikes hov skulle vara gynnsamma för mig, ty jag vet att de goda ämbeten som jag får där varje dag härifrån inte kommer att saknas för att producera deras vanliga effekter som de producerade dem.
Lyckligtvis, sedan jag nådde förnuftets ålder, har jag vant mig vid att klara mig utan allt som inte är Gud. Så Ni ser att jag inte kommer att ha några svårigheter att trösta mig för alla de olyckor som drabbar mig. Jag ber till Gud, osv.
Kopiera detta brev till Colonna och skicka det till mig omedelbart.
English translation of the original (my own):
To Herr von Strassburg.
I thank you for the interest you take in my health and for the care you have taken to congratulate me this new year, begging you to believe that these marks of your friendship have been pleasantly received by me. I also want to assure you that you have not been deceived by my persuading you that I am sincerely your friend and that of the prince, your brother. I beg you to believe that it will be with joy that I will give you signs of this on occasion.
Besides this, the offer you make to me to serve me at the court of France is entirely obliging; I am grateful to you and accept it with all my heart. I will naively tell you the state of things, since that is what you want.
I have long been owed a remnant of the subsidies from Germany's past wars, which I reserved for myself at my abdication and which I requested myself from the court of France. When I was there in person, they promised to satisfy me, and they even paid me a little money which I received on this account, deferring the rest to a more convenient time. I did not ask for it, but the misfortunes of the times and the loss of everything I owned in Sweden and Germany forced me to bring up this old pretension, which is the only resource that remains for me in the present state in which I am [thanks to my] friends and enemies.
This is why I wrote on this subject in France to try to get something out of it, either capital or interest. I was answered with great honesty and very civilly, but I was referred to Monseigneur the Cardinal d'Estrées, who had been asked to tell me about the feelings we had on this subject. From the moment I saw this answer, I took it for granted, and several reasons forced me to believe that no one was prepared to do me justice on this at present, and I am not too astonished by that, knowing very well that I am not the only one in the world who lacks money, as very often those who count only in millions are sometimes short of it.
Monseigneur the Cardinal d'Estrées has since disappeared from our eyes, and instead of coming here, it is said that he returned to France; others say that he went to all the greyheads. In any case, I believe I reasoned correctly about what concerns me on this occasion, since I did not have much hope for his return. That is all I know about it. If you can decipher these mysteries better for me, you will make me happy; but, whatever you can say to me, you will not easily persuade me that the provisions of the court of France would be favourable for me, because I know the good offices rendered to me there every day from here will not be lacking to produce their ordinary effects as they produced them.
Fortunately, since I reached the age of reason, I have become accustomed to doing without everything that is not God. So you see that I will have no difficulty in consoling myself for all the misfortunes that befall me. I pray to God, etc.
Copy this letter to Colonna, and send it to me immediately.
Above: Kristina.
Above: Cardinal César d'Estrées.
Above: Franz Egon of Fürstenberg-Heiligenberg, Bishop of Strassburg.
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