Source:
Nya handlingar rörande Skandinaviens historia, volume 27, page 308, Elmén och Granbergs Tryckeri, 1845
The letter (I have fixed the year typo):
Mon cher fils, ne doutant que deuant la reception de ceste aurez receu les miennes du 3 de ce mois et etendu par icelles les raisons du retardement de la response sur vos precedantes auec l'aduis des amis sur ce qu'il vous ont communique a vous mesmes, le tout en un mot consistant en ce qu'a ceste diete on pousse non seulement par des amis mais aussi soy mesmes par escrit une fauorable response caressant 117 et mettant sa ferme fiance en la seule bonte divine, qui sans doubte dirigera tellement 20, 27, 13.10, 91, 34, 26 de tous bons, 17, 19, 41, 81, 14, 1041, 38, que 116 vrayement 12, 23, 84, 40, 31, 91, 2019, 17, 19, 41, 20, 14, 23, ne vouldroit par un 13, 23, 2086, 2719, 81, l'auoir abandonnee et pour dire mis en proye a ceux qui cherchent et souhaittent un brouillement, ne trouvant les propositions et intentions suffisantes pour sauver humainement a parler 71, 44, 23, 38, 41, 19, 94, mais plustot, sans toucher a d'autres raisons et au contraire plus qu'hazardeuses bien que par le project on recognoist en effect une reelle faueur si grande qu'on feroit tord et seroit blasme de tout le monde de ne les embrasser a main ouverte s'en sentant et honoré et obligé. Cest cij serat pour vous auertir que deux jours appres a sçauoir le 5 de ce mois j'ay dès Stockholm receu la vostre du 5:me 9:bre auec la copie de celle qu'auez escrit a 257. 294. la trouant a cachet volant dans son pacquet appres en auoir prins la copie ayant tout, aussi tost envoye l'originel au dit 155. Pour faire doncques le commencement par celle que m'escriuez. C'est certes une signalée grace divine qu'il vous at envoye un si grand bonheur et honneur immortel dans les histoires (car que sommes nous quand les histoires ne parlent de nous) duquel bonheur et honneur je ne puis si non vous congratuler d'intime affection paternelle que la paix en fin dieu mercy s'est faite durant vostre conduiste et aurez vous tant plus d'occasion en recognoissant la singulierre grace et benediction devine auoir continuellement vostre recours en icelle bonte divine que jamais ne delaisse ceux qui se tient en luy d'ont ayant veu les preuues si expresses en ceste expedition si hazardeuse il ne faut nullement douter, qu'icelle bonte divine vous aydant a desmesler le reste des difficultez si grandes (tant plus grandes qu'elles sont) tant plus augmenterat ils par ce moijen l'honneur dis-je tant dignement acquis, me doutant assez des difficultez qui se presenteront a persuader qui que ce soit de Messieurs les Senateurs sans expres commendement ordre et plein pouvoir de Sa Majeste de quoy touttesfois ne laisseray de communiquer avec [...] par lequel sans doute serez auerti de l'ordre desja donne pour vous assister au fait de l'execution des traictez et contentement de la milice, Car puisque ce poinct touchant le contentement de la milice est le premier en ma lettre aussi bien qu'en l'autre j'ay creu deuoir tenir le mesme ordre, revenant maintenant un second qui touttes fois en effect est le principal poinct et subject de la lettre escrite a 155 lequel subject comme touttes autres choses dependants de la pure et seule bonté et direction divine, il faut y auoir son recours, se servant touttesfois des moyens que ce bon Dieu nous monstre comme [...] C'estant un tres grand avantage et vray signe d'icelle volonté divine d'auoir de sa grace desja dispose les humeurs de tous interessez de sorte qu'on doit esperer et se fier en ceste bonte divine qu'icelle exhaussera les chaudes prieres d'un 91, 79, 78, 45, 90 lequel humainement a parler sans cela seroit en 36, 26, 19, 28, 31, 32, 19 42, 45, 81, 88 n'aijant poinct certaine 33, 10, 26, 12 23 tout homme de jugement et surtout toust bons 86, 64, 70, 81, 46, 50, 94, 79 peuuent aisement juger qu'autre project, quelque apparant qu'il soit, que celui de 292 accompli ne peut conserver mais pour librement en parler Je ne dis 31, 34, 46, 39, 91, 84. mettre en 32, 64, 77, 45, 84, 53. Se pouuant aisement juger qu'outre les 46, 64, 71, 15, 62, 38, 14, 91, 79, tant ordinaires en tel cas de 38, 62, 29, 60, 44, 82, 38, 23, 34, 81, sans 292 reel 71, 23, 38, 41, 45, 82 en effect n'en seroit point serui, la ou c'est que Dieu mercy nous auons ce clair tesmoignage que la seule authorite d'un vray 79, 62, 29, 60, 44, 82, 38, 23, 34, 81, at par l'ayde et assistance divine et le royaume en l'estat que voyons et que ce bon Dieu par sa grace veille de plus en plus maintenir et conserue en façon que ne doute nullement que 218 se pouuant auec raison nommer 80, 26, 14, 43, 44, 12, 23, 81, 91, 44, 78, 39, 70, 81, 14, 29, 91 de son estat et dirigeant toutes autres ses actions a la conseruation d'iceluy (dont certes la nomination projettez rend certain tesmoignage) ne voudroit auoir desniee a ses fideles subjects et Estatz (qui se disent ses enfans) la priere et requeste qu'ils luy pourront faire de l'accomplissement de leur souhait en la personne de celuy que 116 at voulu honorer et de si digne 29, 32, 19, 26, 90, 23; et de 78, 1441, 26, 23 qui simplement ne peut estre de telle 29, 32, 19, 26, 90, 23 de 48, 91, 87, 44, 84, 64, 71, 46, 79, 82, 14, 24, 91 mais d'une personne de plus grande consideration que la simple 39, 45, 14, 79, 19, 28, 13, 23 d'un 44, 46, 23, 59, 33, 73, 20, 38 ne permet, A quoy Messieurs allors presens ont este d'un commun auis estant plus qu'assure qu'il se trouverra si non des oppositions, au moins des tres grandes difficultez a la nomination d'un 79, 62, 29, 60, 44, 82, 38, 14, 10, 28, 23, 34, 44, 59, 47, 62, 92, 71 vous connoissant et les humeurs et les circonstances En façon qu'ayant maintenant pour dire un pied dans la fosse et cerceuil, mon aduis, amonition et amour paternelle se joignaus ensemble, auec l'auis des amis, est de ne rien 17, 81, 23, 39, 14, 47, 73, 78, 91, 81 ains suivre l'auis des amis continuant auec toutte humilite sa 86, 15, 62, 81, 82, 34, 46, 78, 91, attendre la bonne issue de ce 187 pour selon icelle se reigler, ne doutant que ce bon Dieu seul scrutateur des coeurs dirigera le tout pour le bien de ceux qui se fient en luy. Voicy mon cher fils mes sentiments procedans de coeur paternel, lesquels estant les seuls auquels mon coeur est tellement attache pue ne les ayant a cause de l'mbecillite de mon age pu moy mesme mettre en cyphre il m'at fallu me seruir de l'ayde de 192, lequel s'estant serui ainsi qu'il me mande du sien... j'ay creu deuoir vous en auertir, et qu'a grande peine ayant (ayant commence depuis hier matin) j'aij peu seulement escrire a net ce peu de mots, par lesquels voyant mes sentiments vous pouuez aisement juger du reste et que c'est un grand coup d'auoir par lettres des main propre recues non seulement telles sollicitations a vostre direction, mais aussi de former l'estat des Estats acquis, ce qui certes bien qu'il requierre de la peine & circonspection n'est pas de chose en façon que tout cela me confirme au sentimentz cy dessus mentionnez. Esperant a touttes heures apprendre les certitudes de mon fils Adolf Jean Je ne manqueray a son retour pousser au possible l'accomplissement de son mariage duquel nos sinceres intentions vous sont cognues ne doutant au reste que serez auertis de l'estat de Monsieur le Chancelier aucunement remis de la grande maladie d'ont il semble estre eschappe vous laissant vos jugements de la revocation du College de son fils aussi bien que de l'un de vos Colleges. La haste à la poste me fait finir demeurant tel que suis au dernier soupir
Mon cher fils
Vostre tousjours bon & fidele Pere
JEAN CASIMIR Conte palatin
Stecborg ce 17 X:br 1647.
Post Scriptum.
Vous souhaittant auec la bonne issue de cestecij plusieurres ensuiuantes annees plus qu'heureuses et en un mot telles que mon coeur intime paternel vous les peut souhaitter les imbecillitez de mon age ne me permettant a grande peine d'escrire lettre ou stile qu'on puisse [lire] cela m'empesche de n'escrire si souuant a leurs Majestez que cy me semble principalement la Mere ausis trouvent de la peine a lire le stile de vostre main semblable au mien.
With modernised spelling, and unciphered (ciphered words in italics):
Mon cher fils,
Ne doutant que devant la reception de cette [vous] aurez reçu les miennes du 3 de ce mois, et e[n]tendu par icelles les raisons du retardement de la réponse sur vos précédentes avec l'avis des amis sur ce qu'ils vous ont communiqué a vous-même; le tout en un mot consistant en ce qu'à cette Diète on pousse non seulement par des amis, mais aussi soi-même par écrit une favorable réponse caressant la Reine-Mère et mettant sa ferme fiance en la seule bonté divine, qui sans doute dirigera tellement le bon cœur de tous bons patriots que la Reine régnante vraiment mère de la patrie ne voudrait par un célibat l'avoir abandonnée, et pour dire mis en proie à ceux qui cherchent et souhaitent un brouillement. Ne trouvant les propositions et intentions suffisantes pour sauver humainement à parler l'état, mais plutôt, sans toucher à d'autres raisons, et, au contraire, plus qu'hasardeuses, bien que par le projet, on reconnaît en effet une réelle faveur si grande qu'on ferait tort et serait blâmé de tout le monde de ne les embrasser à main ouverte, s'en sentant et honoré et obligé.
Ceci serait pour vous avertir que deux jours après, à savoir le 5 de ce mois, j'ai dès Stockholm reçu la vôtre du 5 novembre avec la copie de celle que [vous] avez écrit à Doct. Johannes Matthiæ M. B., la trouvant à cachet volant dans son paquet après en avoir pris la copie ayant tout; aussitôt envoyez l'original au dit D. Joh. Matthiæ, pour faire donc le commencement par celle que m'écrivez. C'est certes une signalée grâce divine qu'il vous ait envoyé un si grand bonheur et honneur immortel dans les histoires (car que sommes-nous quand les histoires ne parlent de nous?), duquel bonheur et honneur je ne puis sinon vous congratuler d'intime affection paternelle que la paix enfin, Dieu merci, s'est faite durant votre conduite. Et aurez-vous tant plus d'occasion en reconnaissant la singulière grâce et bénédiction divine avoir continuellement votre recours en icelle bonté divine que jamais ne délaisse ceux qui se tiennent en lui, dont ayant vu les preuves si expresses en cette expédition si hasardeuse. Il ne faut nullement douter qu'icelle bonté divine vous aidant à démêler le reste des difficultés si grandes (tant plus grandes qu'elles sont), tant plus augmenteraient-ils par ce moyen l'honneur, dis-je, tant dignement acquis.
Me doutant assez des difficultés qui se présenteront à persuader qui que ce soit de Messieurs les Sénateurs sans exprès commandement, ordre, et plein pouvoir de Sa Majesté, dequoi toutefois [je] ne laisserai de communiquer avec [Cantersten?], par lequel, sans doute, [vous] serez averti de l'ordre déjà donné pour vous assister au fait de l'exécution des traités et contentement de la milice. Car, puisque ce point touchant le contentement de la milice est le premier en ma lettre, aussi bien qu'en l'autre j'ai cru devoir tenir le même ordre, revenant maintenant un second qui toutefois en effet est le principal point et sujet de la lettre écrite à D. Joh. Matthiæ. Lequel sujet, comme toutes autres choses, dépendants de la pure et seule bonté et direction divine, il faut y avoir son recours, se servant toutefois des moyens que ce bon Dieu nous montre comme [...].
C'étant un très grand avantage et vrai signe d'icelle volonté divine d'avoir de sa grâce déjà disposé les humeurs de tous intéressés, de sorte qu'on doit espérer et se fier en cette bonté divine, qu'icelle exaucera les chaudes prières d'un état, lequel humainement à parler sans cela serait en grand hasard, n'ayant point certaine forme, tout homme de jugement, et surtout tous bons patriots peuvent aisement juger qu'autre projet, quelque apparant qu'il soit, que celui de mariage accompli ne peut conserver. Mais, pour librement en parler, je ne dis diviner mettre en hasard, se pouvant aisement juger qu'outre les jalousies tant ordinaires en tel cas de successeur sans mariage réel, l'état en effet n'en serait point servi, là où c'est que, Dieu merci, nous avons ce clair témoignage que la seule autorité d'un vrai successeur ait par l'aide et assistance divine et le royaume en l'état que [nous] voyons, et que ce bon Dieu, par sa grâce, veuille de plus en plus maintenir et conserve[r] en façon que [je] ne doute nullement que la Reine régnante se pouvant avec raison nommer [la] vraie mère et nourrice de son état et dirigeant toutes autres ses actions à la conservation d'icelui (dont certes la nomination projettés rend certain témoignage) ne voudrait avoir déniée à ses fidèles sujets et États (qui se disent ses enfants) la prière et requête qu'ils lui pourront faire de l'accomplissement de leur souhait en la personne de celui que la Reine régnante ait voulu honorer et de si digne charge; et de titre qui simplement ne peut être de telle charge de Généralissime, mais d'une personne de plus grande considération que la simple naissance d'un mien fils ne permet. A quoi Messieurs alors présents ont été d'un commun avis, étant plus qu'assurés qu'il se trouvera, si non des oppositions, au moins des très grandes difficultés à la nomination d'un succession eu en pull [?], vous connaissant et les humeurs et les circonstances. En façon qu'ayant maintenant pour dire un pied dans la fosse et cercueil, mon avis, admonition et amour paternelle se joignant ensemble, avec l'avis des amis, est de ne rien précipiter, ains[i] suivre l'avis des amis, continuant avec toute humilité sa poursuite, attendre la bonne issue de ce Diète pour selon icelle se régler, ne doutant que ce bon Dieu, seul scrutateur des cœurs, dirigera le tout pour le bien de ceux qui se fient en lui.
Voici, mon cher fils, mes sentiments procedants du cœur paternel, lesquels étant les seuls auxquels mon cœur est tellement attaché, ne les ayant, à cause de l'imbécillité de mon âge, pu moi-même mettre en chiffre, il m'ait fallu me servir de l'aide de 192, lequel s'étant servi ainsi qu'il me mande du sien... J'ai cru devoir vous en avertir, et qu'à grande peine ayant (ayant commencé depuis hier matin), j'ai pu seulement écrire à net ce peu de mots, par lesquels, voyant mes sentiments, vous pouvez aisement juger du reste, et que c'est un grand coup d'avoir par lettres des main propre reçues non seulement telles sollicitations à votre direction, mais aussi de former l'état des États acquis, ce qui certes bien qu'il requière de la peine et circonspection n'est pas de chose, en façon que tout cela me confirme aux sentiments ci-dessus mentionnés. Espérant à toutes heures apprendre les certitudes de mon fils Adolphe-Jean, je ne manquerai, à son retour, pousser au possible l'accomplissement de son mariage, duquel nos sincères intentions vous sont connues, ne doutant au reste que [vous] serez avertis de l'état de Monsieur le Chancelier, aucunement remis de la grande maladie dont il semble être échappé, vous laissant vos jugements de la revocation du Collège de son fils, aussi bien que de l'un de vos Collèges. La hâte à la poste me fait finir, demeurant tel que [je] suis au dernier soupir,
Mon cher fils,
Votre toujours bon et fidèle père
Jean Casimir, Comte Palatin.
Stegeborg, ce 17 décembre 1647.
Vous souhaitant avec la bonne issue de cette-ci plusieures ensuivantes années plus qu'heureuses et, en un mot, telles que mon cœur intime paternel vous les peut souhaiter, les imbécillités de mon âge ne me permettant a grande peine d'écrire lettre ou style qu'on puisse lire. Cela m'empêche de n'écrire si souvent à Leurs Majestés, que, ce me semble principalement la mère, aussi trouvent de la peine à lire le style de votre main semblable au mien.
Above: Kristina.
Above: Johan Kasimir.
Above: Karl Gustav.
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