Source:
Bibliothèque interuniversitaire (Montpellier); Manuscrits de la reine Christine; Lettere a principi d'altezza e d'eccellenza; Lettere a principi d'eccelenza: lettere al Vice-re di Napoli; Lettres au comte Montecuccoli; 411: Christine de Suède au comte Montecuccoli, [s. l.], [s. d.] (digitisation pages 356v-357r to 357v-358r)
Christine (1626-1689 ; reine de Suède), Manuscrits de la reine Christine: Lettere a principi d'altezza e d'eccellenza, : , 1601-1700.
[En ligne sur https://ged.scdi-montpellier.fr/florabium45/jsp/nodoc.jsp?NODOC=2023_DOC_MONT_MBUM_91] (consulté le 08/12/2024 17:51).
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Mémoires concernant Christine, reine de Suède, volume 3, page 488, compiled and edited by Johan Arckenholtz, 1759
The letter (with Kristina's handwriting in italics):
au Prince Montecuculi /
Par la responce que Je reçois de Vous Sur la lettre, dans la quelle Je Vous ay recommendè mes interests, et par ce que m'escrit Mons[ieu]r le Nonce Je Voy les difficultèz qui Se rencontrent dans mes iustes propositions en Vostre Cour: Je Vous advoue que Je Suis Surprise quoy qu'en ce coustume + quà Coustume de rencontrer par tout des oppositions, et des difficultèz, neantmoins ie me flatte [...] + que ie [...] vaincre avec le temps et pourveu que [...] Lon mescoutte [et] considere més raisons que J'ay fait communicher au Nonce ce que l'on y ferà des les reflexions en Vostre Cour, qui peut estre leur renderont trouuera les choses plus faciles, qu'au premier abord l'on né S'est imaginè, l'assistance de l'Empereur en cette occasion est ce qui m'est plus necessaire, et Je ne desespere pas de l'obtenir quand on y Voudrà escouter mes raisons faire reflexion a mes repliques., Je qui responderent a M[onsieu]r le Nonce Sur toutes les difficultèz, J'espere que mes responces pourront esclaircir Vostre Cour, et que la raison mesme l'obligera enfin d'assister fauorablem[en]t à ma cause + dEstat vigoureusement a la Justice de ma Cause[.] Je Vous prie de considerer que Je n'ay rien fait contre le traittè de Vestfalie, et que J'ay differè par mes diligences pour quelques annèes le mauuais party que la Suedé a pris, et que Si elle m'eut creu tousiours elle Seroit encore en tres bonne intelligence, et mesme en estroitte alliance auec la Maison d'Austriche, mes les malheurs de la Suede n'ont pas permìs qu'elle execustast les advis Salutaires que Je luy ay donnès Sur ce Suiet, de quoy il est iuste qu'élle Souffre comme elle fait ausi en Suffret elle Com[e] lon Voit; mais il me Semble qu'on deuroit espargner les amis qui Sont innocents et ne les confondre pas auec les ennemis + qvi lont Croit Coulpables. Si Je Vous disois toutes les particularitèz la dessùs, Vous Serièz Surprìs, quoy qu'il en Soit J'ay fait responce à Vos obiections, Je Vous priè de considerer le tout auec reflexion, cependant Je Vous remercie du Zéle, et de l'affection que Vous me tesmoignèz en cette occasion, et prie dieu &c.
riCopiate la di nouo a Colone
et in questo senso scriuete a M. BonVisi
rimettendovi alla scrittura che Vi mandera
il s[igno]r. Card[ina]l. a questo proposito.
With modernised spelling:
Au prince Montecuccoli.
Par la réponse que je reçois de vous sur la lettre dans laquelle je vous ai recommandé mes intérêts, et parce que m'écrit Monsieur le nonce, je vois les difficultés qui se rencontrent dans mes justes propositions en votre cour. Je vous avoue que je suis surprise quoiqu'accoutumée de rencontrer partout des oppositions et des difficultés, que je [les] vainque avec le temps, et pourvu que l'on m'écoute [et] considère mes raisons, que j'ai fait communiquer au nonce ce que l'on y fera les réflexions en votre cour, qui peut-être trouvera les choses plus faciles qu'au premier abord l'on ne s'est imaginé.
L'assistance de l'empereur en cette occasion est ce qui m'est plus nécessaire, et je ne désespère pas de l'obtenir quand on y voudra faire réflexion à mes repliques, qui répondrent à Monsieur le nonce sur toutes les difficultés. J'espère que mes réponses pourront éclaircir votre cour et que la raison même l'obligera enfin d'assister d'état vigoureusement à la justice de ma cause.
Je vous prie de considérer que je n'ai rien fait contre le traité de Westphalie et que j'ai différé par mes diligences pour quelques années le mauvais parti que la Suède a pris, et que si elle m'eut cru toujours, elle serait encore en très bonne intelligence et même en étroite alliance avec la Maison d'Autriche; mais les malheurs de la Suède n'ont pas permis qu'elle execustât les avis salutaires que je lui ai donnés sur ce sujet, aussi en s[o]uffre-t-elle, comm[e] l'on voit.
Mais il me semble qu'on devrait épargner les amis qui sont innocents et ne les confondre pas avec les ennemis qui l'on croit coupables. Si je vous disais toutes les particularités là-dessus, vous seriez surpris. Quoiqu'il en soit, j'ai fait réponse à vos objections. Je vous prie de considérer le tout avec réflexion; cependant, je vous remercie du zèle et de l'affection que vous me témoignez en cette occasion et prie Dieu, etc.
Ricopiatela di nuovo a Colonna, ed in questo senso scrivete a m[onsignor] Bonvisi, rimettendovi alla scrittura che vi manderà il signor cardinal a questo proposito.
Arckenholtz's transcript of the letter:
Monsieur le Prince Montecuculi, par la réponse que je reçois de vous sur la Lettre dans laquelle je vous ai recommandé mes intérêts, & par ce que m'écrit Mr. le Nonce, je vois les difficultés qui se rencontrent dans mes justes propositions en votre Cour. Je vous avoue que j'en suis surprise, quoiqu'accoutumée à rencontrer par-tout des oppositions & des difficultés; je les léverai avec le tems, pourvu que l'on considére mes raisons, que j'ai fait communiquer au Nonce, & que l'on y fasse les réflexions en votre Cour, qui peut-être trouvera les choses plus faciles, qu'on ne se l'est imaginé d'abord. L'assistance de l'Empereur en cette occasion, est ce qui m'est le plus nécessaire; & je ne désespére pas de l'obtenir, quand on voudra faire réflexion à mes repliques, qui répondront à Mr. le Nonce sur toutes les difficultés. J'espére que mes réponses pourront éclaircir votre Cour, & que la raison même l'obligera enfin à soutenir vigoureusement la justice de ma cause. Je vous prie de considérer que je n'ai rien fait contre le Traité de Westphalie, & que j'ai differé par ma diligence, pour quelques années, le mauvais parti que la Suède a pris; & que si elle m'eût cru toujours, elle seroit encore en très-bonne intelligence, & même en alliance étroite avec la Maison d'Autriche; mais les malheurs de la Suède n'ont pas permis qu'elle executât les avis salutaires que je lui ai donnés sur ce sujet, aussi en souffre-t-elle comme l'on voit; mais il me semble qu'on devroit épargner les amis qui sont innocens, & ne les pas confondre avec les ennemis, que l'on croit coupables. Si je vous disois toutes les particularités là-dessus, vous seriez surpris. Quoi qu'il en soit, j'ai répondu à vos objections. Je vous prie de considérer le tout mûrement. Cependant je vous remercie du zéle & de l'affection que vous me témoignez en cette occasion, & prie Dieu &c.
Swedish translation (my own):
Herr furste Montecuccoli,
Genom det svar som jag får från Er på det brev, i vilket jag rekommenderade mina intressen till Er, och genom vad nuntien skriver till mig, ser jag de svårigheter som möter i mina rättvisa förslag till Ert hov. Jag erkänner för Er att jag är förvånad över detta, även om jag är van att möta motstånd och svårigheter överallt; jag kommer att lyfta dem med tiden, förutsatt att de överväger mina skäl, som jag har meddelat nuntien, och att de reflekterar över dem i Ert hov, som kanske kommer att finna saker lättare än man först trodde. Kejsarens hjälp vid detta tillfälle är det jag behöver mest; och jag misströstar inte på att få det när folk vill reflektera över mina svar, som kommer att svara nuntien på alla svårigheter. Jag hoppas att mina svar kommer att kunna upplysa Ert hov, och att skälet i sig till slut kommer att tvinga den att kraftfullt upprätthålla min saks rättvisa. Jag ber Er att betänka att jag intet gjort mot Westfalens fördrag, och att jag genom min flit några år uppskjutit den dåliga väg som Sverige gått; och att om det hade trott mig, skulle det fortfarande stå på mycket goda villkor, och till och med i nära allians, med Österrikes hus; men Sveriges olyckor tillät det inte att verkställa det välgörande råd jag gav det i detta ämne, så det lider därav, som vi ser. Men det förefaller mig som om vi borde skona vänner som är oskyldiga och inte förväxla dem med fiender som vi tror är skyldiga. Om jag berättade alla detaljerna om det, skulle Ni bli förvånad. Hur som helst, jag har besvarat Era invändningar. Vänligen överväg detta noggrant. Emellertid tackar jag Er för den iver och tillgivenhet Ni visar mig vid detta tillfälle, och jag ber till Gud, osv.
English translation (my own):
Lord Prince Montecuccoli,
By the answer that I receive from you on the letter in which I recommended my interests to you, and by what the Nuncio writes to me, I see the difficulties which are encountered in my just propositions to your court. I confess to you that I am surprised at this, although I am accustomed to meeting opposition and difficulties everywhere; I will lift them over time, provided that they consider my reasons, which I have communicated to the Nuncio, and that they reflect on them in your court, which perhaps will find things easier than one initially imagined. The Emperor's assistance on this occasion is what I need most; and I do not despair of obtaining it when people want to reflect on my replies, which will answer the Nuncio on all the difficulties. I hope that my answers will be able to enlighten your court, and that reason itself will finally compel it to vigorously uphold the justice of my cause. I beg you to consider that I have done nothing against the Treaty of Westphalia, and that I have postponed by my diligence, for some years, the bad path which Sweden has taken; and that if she had still believed me, she would still be on very good terms, and even in close alliance, with the House of Austria; but the misfortunes of Sweden did not allow her to execute the salutary advice that I gave her on this subject, so she suffers from it, as we can see. But it seems to me that we ought to spare friends who are innocent, and not confuse them with enemies, whom we believe to be guilty. If I told you all the particulars about it, you would be surprised. Anyway, I have answered your objections. Please consider this carefully. In the meantime, I thank you for the zeal and affection you show me on this occasion, and I pray to God, etc.
Swedish translation of the original (my own):
Till prins Montecuccoli.
Genom det svar jag får från Er på det brev, i vilket jag har ju rekommenderat mina intressen till Er, och eftersom monsignor nuntien skriver till mig, ser jag de svårigheter som möter i mina rättvisa förslag till Er hov. Jag erkänner för Er att jag är förvånad, även om jag är van, över att stöta på motstånd och svårigheter överallt, att jag övervinner dem med tiden, och, förutsatt att man lyssnar på mig och överväger mina skäl, att jag har kommunicerat till nuntien vad man kommer att göra reflektioner över vid Ert hov, som kanske kommer att finna saker lättare än man först trodde.
Kejsarens hjälp vid detta tillfälle är det som är mest nödvändigt för mig, och jag misströstar inte på att få den när man där vill reflektera över mina svar, som svarade monsignor nuntien på alla svårigheter. Jag hoppas att mina svar kommer att kunna upplysa Ert hov och att skälet i sig äntligen kommer att tvinga det att kraftigt bistå i min saks rättvisa.
Jag ber Er att tänka på att jag inte har gjort något mot Westfaliska fördraget och att jag genom min flit har skjutit upp det dåliga beslut som Sverige har fattat i några år och att om det alltid hade trott mig så skulle det fortfarande vara mycket bra. underrättelsetjänst och till och med i nära allians med Huset av Österrike; men Sveriges olyckor har inte låtit det utföra de välgörande råd, som jag har givit det i detta ämne, så lider det därav, som man kan se.
Men jag tycker att vi måste skona vänner som är oskyldiga och inte blanda ihop dem med fiender som man tror är skyldiga. Om jag skulle berätta alla detaljerna om detta, skulle Ni bli förvånad. Emellertid har jag besvarat Era invändningar. Jag ber Er att överväga det hela med eftertanke; emellertid tackar jag Er för den iver och tillgivenhet Ni betygar för mig vid detta tillfälle och ber till Gud osv.
Rekopiera detta för Colonna och skriv till monsignor Bonvisi i denna mening, med hänvisning till skriften som monsignor kardinalen kommer att skicka till Er om detta ämne.
English translation of the original (my own):
To Prince Montecuccoli.
By the reply I receive from you on the letter in which I have recommended my interests to you, and because Monsignor the Nuncio writes to me, I see the difficulties that are encountered in my just propositions to your court. I confess to you that I am surprised, although accustomed, at encountering everywhere oppositions and difficulties, that I overcome them with time, and, provided that one listen to me and consider my reasons, that I have communicated to the Nuncio what one will make reflections on at your court, which perhaps will find things easier than one at first imagined.
The Emperor's assistance on this occasion is what is most necessary to me, and I do not despair of obtaining it when there one wishes to reflect on my replies, which responded to Monsignor the Nuncio on all the difficulties. I hope that my answers will be able to enlighten your court and that reason itself will finally oblige it to vigorously assist in the justice of my cause.
I beg you to consider that I have done nothing against the Treaty of Westphalia and that I have deferred by my diligence for some years the bad decision that Sweden has taken, and that if it had always believed me, it would still be in very good intelligence and even in close alliance with the House of Austria; but Sweden's misfortunes have not allowed it to carry out the salutary advice that I have given it on this subject, so it suffers from it, as one can see.
But it seems to me that we should spare friends who are innocent and not confuse them with enemies who one believes to be culpable. If I were to tell you all the particulars of this, you would be surprised. In the meantime, I have answered your objections. I beg you to consider it all with reflection; in the meantime, I thank you for the zeal and affection you testify to me on this occasion and pray to God, etc.
Recopy this for Colonna, and write to Monsignor Bonvisi in this sense, referring to the writing that Monsignor the Cardinal will send you on this subject.
Above: Kristina.
Above: Raimondo Montecuccoli.
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