Friday, January 28, 2022

Adolf Johan's letter to Magnus de la Gardie, dated August 26/September 5 (Old Style), 1651

Source:

Riksarkivet, page 12 in Adolf Johan; Furstars, ämbetsmäns och enskilda personers brev och ansökningar; Inkomna brev och ansökningar; Magnus Gabriel De la Gardies samling, De la Gardieska samlingen





The letter:

Monsieur
Monsieur Rebbing estant resolu celon les ordres de Sa Maiesté de se rendre à Stockolm, en passant par icy, il m'a voulu communiquer quelques affaires touchant le service de Sa Maiesté, et puis qu'il souhaite de vous en faire part aussi, il m'a prié d'en toucher par quelques mots envers vous, ce qu'ayant creu necessaire i'espere que vous me pardonnerez l'importunité que ie vous en donne, vous suppliant, de luy vouloir procurer quelque bonne response dans ses tres-humbles requestes et cela ioint aux bienfaits cy devāt receu de vous, ie vous demeurerois infiniment obligé. du reste il m'a fallu faire cé long: seioür icy, iusques a ce quë ie m'aye peu enquerir, de quelque logis a Gothembourg, Madame la Comtesse estant resolue de ne laisser a persone sa maison, ioint que presque tout mes gens m'essoi m'estoit tombes malades, a cette heure que mes affaires sont [...] en meilleur ordre ie suis resolu de m'en aller demain dans le Gouvernem̃ant, quand i'y serois ie ne manquerois pas, de vous faire part, en quelle estant i'y ay trouvé les affaires, cependant ie me recommande dans la continuation de vostre bienvueillance vous asseurant, que ie suis d'un coeur sincere
Monsieur
Vostre affectioné
est et obligé frere
et serviteur
Adolph Jean
C. P. du Rhin. etc.
de Wadstene
ce 26 d'Aoust
l'an 1651

Cette haste ne me permettāt pas de rendre mes devoirs a ma soeure par escrit, ie vous prie de l'asseurer de ma part de mon affection fraternel.

With modernised spelling:

Monsieur,
Monsieur Ribbing étant résolu selon les ordres de Sa Majesté de se rendre à Stockholm, en passant par ici, il m'a voulu communiquer quelques affaires touchant le service de Sa Majesté; et puisqu'il souhaite de vous en faire part aussi, il m'a prié d'en toucher par quelques mots envers vous ce qu'ayant cru nécessaire. J'espère que vous me pardonnerez l'importunité que je vous en donne, vous suppliant de lui vouloir procurer quelque bonne réponse dans ses très humbles requêtes et cela joint aux bienfaits ci-devant reçus de vous, je vous demeurerais infiniment obligé. Du reste, il m'a fallu faire ce long sejour ici, jusqu'à ce que je m'aie peu enquérir de quelque logis à Gothembourg, Madame la Comtesse étant résolue de ne laisser à personne sa maison, joint que presque tous mes gens m'étaient tombés malades. A cette heure que mes affaires sont [...] en meilleur ordre, je suis résolu de m'en aller demain dans le Gouvernement; quand j'y serais, je ne manquerais pas de vous faire part en quelle état j'y ai trouvé les affaires. Cependant je me recommande dans la continuation de votre bienveillance, vous assurant que je suis, d'un cœur sincère,
Monsieur,
Votre affectionné
et obligé frère
et serviteur
Adolphe-Jean
Comte Palatin du Rhin, etc.
de Vadstena
ce 26 d'août
l'an 1651.

Cette hâte ne me permettant pas de rendre mes devoirs à ma sœur par écrit, je vous prie de l'assurer de ma part de mon affection fraternel.

Swedish translation (my own):

Min herre,
Då herr Ribbing efter Hennes Majestäts befallning beslutit att bege sig till Stockholm, passerande denna väg, ville han meddela mig några ärenden rörande Hennes Majestäts tjänst; och emedan han ock vill dela det med Er, har han bett mig säga några ord om det till Er, som han ansåg nödvändigt. Jag hoppas att Ni förlåter mig den påflugenhet som jag ger Er, och bedjer Er att ge honom något gott svar i hans mycket ödmjuka förfrågningar; och för det, utöver de förmåner som tidigare erhållits från Er, skulle jag förbli oändligt skyldig Er. I övrigt var jag tvungen att stanna här så länge tills jag kunde fråga om något boende i Göteborg, grevinnan bestämde sig för att inte lämna sitt hus till någon, och att nästan allt mitt folk gjorde mig sjuk. Vid denna tidpunkt då mina affärer är [...] i bättre ordning, har jag bestämt mig för att i morgon gå till regeringen; när jag är där, skall jag inte underlåta att låta Er veta i vilket stat jag fann affärerna där. Emellertid rekommenderar jag mig i fortsättningen av Er välvilja, och försäkrar Er att jag är, av ett uppriktigt hjärta,
min herre,
Er tillgivne och skyldige bror och tjänare
Adolf Johan, pfalzgreve av Rhen, osv.
från Vadstena, den 26 augusti 1651.

Eftersom denna brådska inte tillåter mig att skriftligen betyga mina plikter till min syster, vänligst försäkra henne om min broderliga tillgivenhet.

English translation (my own):

Sir,
Lord Ribbing being resolved, according to Her Majesty's orders, to go to Stockholm, passing this way, he wished to communicate to me some business touching Her Majesty's service; and since he also wishes to share it with you, he has asked me to say a few words about it to you, as he thought necessary. I hope that you will forgive me the importunity that I give you, begging you to give him some good answer in his very humble requests; and for that, added to the benefits previously received from you, I would remain infinitely obliged to you. For the rest, I had to make this long stay here until I could inquire about some lodging in Gothenburg, the Countess being resolved not to leave her house to anyone, plus almost all my people made me sick. At this hour that my affairs are [...] in better order, I have resolved to go tomorrow to the Government; when I am there, I will not fail to let you know in what state I found the affairs there. In the meantime, I recommend myself in the continuation of your benevolence, assuring you that I am, with a sincere heart,
Sir,
your affectionate and obliged brother and servant
Adolf Johan, Count Palatine of the Rhine, etc.
from Vadstena, August 26, 1651.

This haste not allowing me to return my duties to my sister in writing, please assure her of my brotherly affection.


Above: Kristina.


Above: Adolf Johan.


Above: Magnus de la Gardie with his wife, Kristina's cousin and Adolf Johan's sister Marie Euphrosyne.

Adolf Johan's letter to Magnus de la Gardie, dated September 17/27 (Old Style), 1651

Source:

Riksarkivet, page 18 in Adolf Johan; Furstars, ämbetsmäns och enskilda personers brev och ansökningar; Inkomna brev och ansökningar; Magnus Gabriel De la Gardies samling, De la Gardieska samlingen




The letter:

Monsieur
Ayant appris par la lettre de ma soeure vostre chere moitié, le trespas de vostre fils, ie n'ay voulu manquer de vous tesmoigner par ces lignes le regret, que i'en ay, et come vostre prosperité est vne partie des choses que ie souhaite le plus, ie vous asseure aussi que vos malheurs me touchent, comme les miens propres, cest pourquoi ie souhaite de tout mon coeur, que Dieu vous vueille conserver ce bonne santé avec ma chere soeure et le reste de vos cheres enfans, et qu'il plaise a sa divine bonté de vous garder des semblables malheurs. du reste, i'ay les diverses occupations icy pour m'informer de l'estast de pays, plust a dieu que ie fusse capable de rendre quelque service a Sa Maiesté, ie vous asseure que ce me seroit vne ioye extreme, et que c'est le principal but que i'ay en ce monde, est travaille icy avec diligence sur les remparts. Monsieur l'ingenieur general, en ayant donné les ordres necessaires, i'espere que cela reussira, au contentement de Sa Maiesté, et puis que vous vous estés tousiours porté, avec beaucoup de generosité, pour les choses qui me touchent, ie vous prie aussi de me vouloir procurer quelque bonne response, sur le tres humble information, que ie souhaite d'obtenir de Sa Maiesté, touchant quelque biens qui sont tombes en Hallande, et dont ie vous envoye la copie cy iointe, craignant que la chose viendroit en oublie, si vous ne m'en procurez quelque response, ie vous demande pardon, de l'importunité que ie vous en donne, puis que c'est vne chose qui concerne le service de Sa Maiesté, ie vous n'ay voulu communiquer, esperant que vous prendrez en bonne part le confiance que i'ay en vous, ie demeure a iamais
Monsieur
Vostre affectioné
et obligé beau frere,
Adolph Jean
C. P. du Rhin. etc.
de Gothemborgh
ce 17 de Sept:
l'an 1651

With modernised spelling:

Monsieur,
Ayant appris par la lettre de ma sœur, votre chère moitié, le trépas de votre fils, je n'ai voulu manquer de vous témoigner par ces lignes le regret que j'en ai; et comme votre prospérité est une partie des choses que je souhaite le plus, je vous assure aussi que vos malheurs me touchent, comme les miens propres. C'est pourquoi je souhaite de tout mon cœur que Dieu vous veuille conserver ce bonne santé, avec ma chère sœur et le reste de vos chers enfants, et qu'il plaise à sa divine bonté de vous garder des semblables malheurs. Du reste, j'ai les diverses occupations ici pour m'informer de l'état de pays; plût à Dieu que je fusse capable de rendre quelque service à Sa Majesté. Je vous assure que ce me serait une joie extrême, et que c'est le principal but que j'ai en ce monde, est [de] travaille[r] ici avec diligence sur les remparts. Monsieur l'ingénieur général en ayant donné les ordres nécessaires, j'espère que cela réussira, au contentement de Sa Majesté. Et puisque vous vous êtes toujours porté avec beaucoup de générosité pour les choses qui me touchent, je vous prie aussi de me vouloir procurer quelque bonne réponse sur le très humble information que je souhaite d'obtenir de Sa Majesté touchant quelque biens qui sont tombés en Hallande, et dont je vous envoie la copie ci-jointe, craignant que la chose viendrait en oublié. Si vous ne m'en procurez quelque réponse, je vous demande pardon de l'importunité que je vous en donne, puisque c'est une chose qui concerne le service de Sa Majesté; je vous n'ai voulu communiquer, espérant que vous prendrez en bonne part le confiance que j'ai en vous. Je demeure à jamais,
Monsieur,
votre affectionné et obligé beau-frère
Adolphe-Jean, Comte Palatin du Rhin, etc.
de Gothembourg, ce 17 de septembre, l'an 1651.

Swedish translation (my own):

Min herre,
Efter att ha fått veta genom brevet från min syster, Er kära hälft, om Er sons död, ville jag icke underlåta att med dessa linjer uttrycka för Er den sorg som jag känner; och eftersom Er välgång är en del av det jag mest åstundar, försäkrar jag Er också att Era olyckor rör mig, som mina gör. Det är därför jag önskar av hela mitt hjärta att Gud bevare Er i denna goda hälsa, samt min kära syster och resten av Era kära barn, och att det må behaga hans gudomliga godhet att hålla Er från liknande olyckor. I övrigt har jag här olika sysselsättningar för att informera mig om tillståndet i landet; behagade det Gud att jag kunde göra Hennes Majestät någon tjänst som helst. Jag försäkrar Er att det vore mig en stor glädje, och att det huvudsakliga syftet som jag har i denna värld är att arbeta flitigt på vallarna här. Generalingenjören har givit de nödvändiga befallningarna, hoppas jag att detta kommer att lyckas till Hennes Majestäts tillfredsställelse. Och eftersom Ni ju alltid har burit Er med stor generositet för sådant som berör mig, ber jag Er också att vara villig att ge mig något gott svar på den mycket ödmjuka information som jag önskar erhålla från Hennes Majestät angående någon egendom som fallit i förfall i Halland, och som jag sänder Er den bifogade kopian, fruktade jag att saken skulle komma att glömmas. Om Ni inte får mig något svar, ber jag Er om ursäkt för den påflugenhet jag ger Er, ty det är en fråga som gäller Hennes Majestäts tjänst; jag ville inte kommunicera med Er, i förhoppningen om att Ni till stor del kommer att ta det förtroende jag har för Er. Jag förblir för evigt,
Min herre,
Er tillgivne och skyldige svåger
Adolf Johan, pfalzgreve av Rhen, osv.
från Göteborg, den 17 september 1651.

English translation (my own):

Sir,
Having learned through the letter from my sister, your dear half, of the death of your son, I did not want to fail to express to you by these lines the regret that I feel; and as your prosperity is a part of the things I most wish for, I also assure you that your misfortunes touch me, as mine do. This is why I wish with all my heart that God preserve you in this good health, with my dear sister and the rest of your dear children, and that it may please His divine goodness to keep you from similar misfortunes. For the rest, I have various occupations here to inform myself of the state of the country; would to God I were able to do Her Majesty some service. I assure you that it would be an extreme joy to me, and that the main object that I have in this world is to work diligently on the ramparts here. The engineer general has given the necessary orders, I hope that this will succeed to of Her Majesty's satisfaction. And since you have always carried yourself with great generosity for things that touch me, I also beg you to be willing to provide me with some good answer on the very humble information that I wish to obtain from Her Majesty concerning some property that has fallen into disrepair in Halland, and of which I send you the attached copy, fearing that the thing would come to be forgotten. If you do not get me some answer, I beg your pardon for the importunity I give you, since it is a matter which concerns Her Majesty's service; I did not want to communicate to you, hoping that you will take in good part the confidence which I have in you. I remain forever,
Sir,
your affectionate and obliged brother-in-law
Adolf Johan, Count Palatine of the Rhine, etc.
from Gothenburg, September 17, 1651.


Above: Kristina.


Above: Adolf Johan.


Above: Magnus de la Gardie.

Adolf Johan's letter to Magnus de la Gardie, dated May 8/18, 1647

Source:

Riksarkivet, page 3 in Adolf Johan; Furstars, ämbetsmäns och enskilda personers brev och ansökningar; Inkomna brev och ansökningar; Magnus Gabriel De la Gardies samling, De la Gardieska samlingen




The letter:

Monsieur
L'estat que ie faits de vostre amitié dont vous m'avez si souvant asseüré m'a porté que à vous importuner par celle cy et vous declarer la passion que i'ay d'entendre de vos nouvelles, car ie me suis donné l'honneur de vous escrire deux ou trois fois, neantmoins ie n'ay encore reçeu aucune response, ie ne scay a quoi ie dois attribüer vostre silence, ie vous prie que par un mot de vostre main ie puisse sortir de cette inquietude, vous me fairez vn plaisir qui sera bien grand, et cela ne sera point la moindre des choses que ie vous aÿe cy. Monsieur la bonté dont vous estes doué, me fait esperer, que vous me permetterez de vous prier de la part de Mons: Ebstein, de faire de cette sorte aupres de la Reyne, qu'il puisse estre continué en la charge et gage que feu son Pere et lui depuis sa mort ont tousiours reçeu, car il y en a qui taschēt de le couper l'herbe sous les pieds, i'espere que si vous luy voullez faire cette faveur, que vostre eloquence auroit assez d'amphase de vous faire obtenir, aupres de la Reyne aussi bien cela comme toutes les autres choses, je vous en dirois d'avantage, si je n'apprehendois d'acquerir la reputation, de flateur, bien que vous ne puissiez iamais estré flatté de ce rencontre, ayant en vous plus mille fois que ie ne scaurois, iamais exprimer, ie vous coniure neantmoins d[e c]roire, que ie n'ay autre dessein, qu[e] [...] de vous asseurer que vous avez en [...]
Monsieur
Vn tres-obeissant
et affectioné serviteur
et beau frere.
A J
d'Angers 8/18 de May
l'an: 1647

With modernised spelling:

Monsieur,
L'état que je fais de votre amitié dont vous m'avez si souvent assuré m'a porté à vous importuner par celle-ci, et vous déclarer la passion que j'ai d'entendre de vos nouvelles, car je me suis donné l'honneur de vous écrire deux ou trois fois. Néanmoins je n'ai encore reçu aucune réponse; je ne sais à quoi je dois attribuer votre silence. Je vous prie que, par un mot de votre main, je puisse sortir de cette inquiétude. Vous me ferez un plaisir qui sera bien grand, et cela ne sera point la moindre des choses que je vous aie. Monsieur, la bonté dont vous êtes doué me fait espérer que vous me permettrez de vous prier de la part de Monsieur Eppstein de faire de cette sorte auprès de la Reine, qu'il puisse être continué en la charge et gage que feu son père et lui depuis sa mort ont toujours reçu, car il y en a qui tâchent de le couper l'herbe sous les pieds. J'espère que si vous lui voulez faire cette faveur, que votre éloquence aurait assez d'emphase de vous faire obtenir, auprès de la Reine aussi bien cela comme toutes les autres choses. Je vous en dirais davantage si je n'appréhendais d'acquérir la réputation de flatteur, bien que vous ne puissiez jamais être flatté de ce rencontre, ayant en vous plus mille fois que je ne saurais jamais exprimer. Je vous conjure néanmoins de croire que je n'ai autre dessein que [...] de vous assurer que vous avez en [...]
Monsieur,
un très obéissant et affectionné serviteur et beau-frère
A. J.
d'Angers, 8/18 de mai, l'an 1647.

Swedish translation (my own):

Min herre,
Den stat jag gör av Er vänskap, som Ni så ofta har försäkrat mig om, har fått mig att påtala Er med den och att förklara för dig den passion jag har att höra från Er, ty jag har givit mig själv äran att skriva till Er två eller tre gånger. Jag har dock ännu inte fått något svar; jag vet inte vartill jag skall tillskriva Er tystnad. Jag ber Er att jag med ett ord från Er hand kan tas ur denna ångest. Ni vill ge mig ett nöje som skall vara mycket stort, och det skall väl inte vara det minsta av det jag har för Er. Min herre, den vänlighet som Ni är begåvad med får mig att hoppas att Ni vill tillåta mig att bedja Er på herr Eppsteins vägnar att göra detta med Drottningen, så att han kan fortsätta i sitt ansvar och lova att hans salige far och honom sedan hans döden har alltid fått, för det finns de som försöker dra ut mattan under hans fötter. Jag hoppas att om Ni vill göra honom denna tjänst, att Er vältalighet skulle ha tillräckligt med betoning för att Ni skall få detta såväl som allt annat från Drottningen. Jag skulle berätta mer om jag inte vore orolig för att skaffa mig en smickrares rykte, även om Ni ju aldrig kan bli smickrad av detta möte, efter att ha gjort detta mot Er tusen gånger mer än jag någonsin kan uttrycka. Ändå uppmanar jag Er att tro att jag inte har någon annan avsikt [...] än att försäkra Er att Ni har [...]
min herre,
en mycket lydig och tillgiven tjänare och svåger
A. J.
från Angers, den 8/18 maj 1647.

English translation (my own):

Sir,
The state I make of your friendship, of which you have so often assured me, has led me to importune you with it, and to declare to you the passion I have to hear from you, for I have given myself the honour of writing to you two or three times. However, I have not yet received any response; I do not know to what I should attribute your silence. I beg you that, by a word from your hand, I can get out of this anxiety. You will give me a pleasure that will be very great, and that will not be the least of the things that I have for you. Sir, the kindness with which you are endowed makes me hope that you will allow me to beg you on behalf of Mr. Eppstein to do this with the Queen, that he may continue in his charge and pledge that his late father and him since his death have always received, because there are those who try to pull the rug out from under his feet. I hope that if you want to do him this favour, that your eloquence would have enough emphasis to make you obtain this as well as all other things from the Queen. I would tell you more if I were not apprehensive about acquiring the reputation of a flatterer, though you can never be flattered by this meeting, having done this to you a thousand times more than I can ever express. Nevertheless, I urge you to believe that I have no other intention [...] than to assure you that you have [...]
Sir,
a very obedient and affectionate servant and brother-in-law
A. J.
from Angers, May 8/18, 1647.


Above: Kristina.


Above: Adolf Johan.


Above: Magnus de la Gardie.

Thursday, January 27, 2022

Kristina's letter to Azzolino partly on the Hamburg incident, dated August 3, 1667

Sources:

Christine de Suède et le cardinal Azzolino: Lettres inédites (1666-1668), Carl Bildt, 1899







Kristina wrote this letter to Cardinal Decio Azzolino on August 3, 1667.

The letter:

3 d'Agoust 1667
Je vous envoye icy ioint la relation de la faiste que iay fait Celebrer icy pour Sa S.te vous y verrez la pure et relative verite san aucune exageration et vous verrez que mon malheur ma force dy faire Couler du sang lors quil ny avoit plus de vin, mais ma Consolation est que iay fait ce que iay peu pour lempecher et que lon my a force par la plus barbare attentat qui se soit iamais fait. Dieu nous a miraculeusement preserve, Car Jl faut que Vous sachiez que ie me suis defendue avec vne dousaine des hommes Contre plus de huit mille et lon peut dire Contre toutte la vile de Hamburg. les gazettes qui dans tout parlent asse bien de cette acction mentent en vne seulle Chose lors quils disent que mes gens on prix querelle avec le peuple et cela nest pas vraẏ Car ie Vous proteste quil ny a eu de nostre Coste aucun suiet donne pour une telle insulte et qu'on ne les a pas offences dun Clin d'oeiul seullement. presentement tout est dan le plus profon Calme du monde. Jl ny a que le predicans qui prechent enCore malgre la defence quil ont du Magistrat. leur rage a Commence depuis le temps que iay fait exposer le S.t Sacrement pour la Elextion du pape et il nont peu suffrir que iay fait Celebrer la faiste dans leur vile. Cepandant la vile a receu vne mortification dont elle se souviendra long temps, et ie me flatte que iay de lesperance davoir souteneu la gloire du pape et la mienne asse dignement daustres Vous en parleront de meillieure grace que moy et Jl est temps que ie reponde a Vostre derniere lestre

Je vous diray donc que lhoneur et la grace que Sa S.te me fait dapprouver mon retour me satisfait plus que toutte les Choses du monde et son approbation mest plus glorieuse et avvantageuse que touts les avantages touts des Jnterests du monde. Je suis ravie que Vos amis me font ausi iustice la desus, mais Je vous prie destre persuade que iestois en terme de ne pouvoir pas prendre daustre resolution a moins que destre la plus lache et infame personne du monde. au reste Vostre raisonnemant sur le affaires de Suede est tres iuste prudent, mais Vous Vous trompez quant Vous croiez que la diette se fera Car asseurement on ne la fera pas tan quon me Verra en ses quartiers. Jl y a plusieurs bonne raisons pour cela et ie merite que Vous me croẏez.

Cependant le Roy ou la regence mont envoye un gentilhomme qui ma fait vn Compliment tout a fait Civil et obligent de la part du roy sur mon retour, avec des offres extremement obligents. Ce mesme gentilhomme partira dycy pour aller en Espange il y Va pour traitter vne Aliance de Commerce avec cette Couronne, et sous ce pretexte estraintre vne plus estroitte Communication entre ces deux royaumes

Vous avez raison de dire que le discur que iay fait a Trelon estoit Cause de la resolution quon iay a prise, mais ce nest pas a Trelon seull a qui ie lay dit ie lay escrit Cent fois en Suede de mesme ie lay dit a touts les ministres de Suede et ie nay pas peu parler auec honeur austremant, et il auroit peu faire leur declaration plus tost la desus, et le temps Vous fera Conoistre que mon retour na pas este seullement avantageux a ma gloire mais ausi a mon interest et que Ceux qui my ont force on fait la plus grande folie du monde et ie Vous asseure qua heure quil est il la Conoisse pour telle.

Cepandant tout les Contract son faits ausi bien d'osel et Pomeranie que du reste avec bonnes Cautions, et Thexeira est tres satisfait on nattens plus que la Confrimation des derniers Contracts qui doit venir dans peu des iours et Ce sera alors que ie pourois Vous donner vne exacte relation de lestat de mes affaires

Vrangel est ycy Cest a dire le gran conestable ie ne lay pas enCore veu Car il est vn peu inCommode dune colique dont il suffre souvent les attaques mais il ma envoye faire ses excuses ie Crois pourtan que ie Verray se soir ou demain au matin

les progres de la france son si grans en flandre que la foiblesse des espangols est vn espece de miracle inouye. si la paix d'Angletrere et d'Holande qui est Conclue signee ny n'areste ces torrent la flandre est perdue san resource et la monarquie despange est presentemant sous la Tutele de Hollande et de lAngleterre qui asseurement ne laisseront pas perir la flandre mais ie Crains que leur secours sera celluy de pise. Les princes dAlemange sen mesle ausi sous pretexte de mediation mais la flegme de ce pays cy ne peut a mon gre ne produyre rien que foible et de tardt. Jadmire la sience des Espangols de savoir en si peu de temps perdre un pays qui est inexpugnable, et Jadmire enCore plus lempereur qui 'ne sen mesle pas. si la france ne trouve daustre obstacle a ses dessains elle ira bien loin, et Jl semble que toutte l'Europe ne dort que pour sa grandeur. pour la Suede on peut asseurer que sa letargie est mortelle et ie Cois que celle de la maison dAustriche est de mesme. les Holandois seuls sont alerts et puissants, l'Angleterre est foible par elle mesme et par ses malheurs l'Alemange est divise et mal gouverne, leur resolutions lentes et foibles, lespagne san Conseil san soldats san Capitaines sans argent. iamais personne na trouve des Coniontures plus favorables pour se faire gran que le roy de france, ausi si prent il dune maniere a reusir. le temps nous apprendrera si tan de felicite sera durable, et si tan dinterest opposes aux siens ne produiront aucun effort qui puisse larester dans sa Course. Jl me semble quil est impossible que cela narrive mais ie ne Voy pas enCore Comment, si nest que lunion de lAngletrere et de lHollande ne sy oppose et mon opinion est que cela ne peut manquer.

Vous ne saurois Croire avec quelle ioye j'apprends le glorieux Commencement du regne de nostre present pape. Jl sẏ prendt dune maniere a rendre sa gloire immortelle ie Vousdrois que sa personne le fust ausi. au nom de dieu donne moy touts iours de bonnes nouvelles de sa sante et ditte moy le pape se porte bien Car Je tremble de Crainte pour sa Vie et suis si interesse en sa Conservation que ie donneray Volontiers vne partie de la mienne pour prolonger et augmenter les Annes dune Vie si glorieuse et necssaire au publique que lest celle de Sa S.te

Jl ny a au reste rien de nouveau qui merite de Vous estre Communique. Je vous demande la Continuation de Vostre amitie Comme un bien dont ie ne puis me passaer sans estre tres malheureuse et Vous proteste que touts les Changements qui sont arrives en Vous et en Vostre fortune ne Changeront iamais mes sentiments adieu

With modernised spelling:

Hambourg, 3 août 1667.
Je vous envoie ici joint la relation de la fête que j'ai fait célébrer ici pour Sa Sainteté: vous y verrez la pure et relative vérité sans aucune exagération, et vous verrez que mon malheur m'a forcée d'y faire couler du sang lorsqu'il n'y avait plus de vin; mais ma consolation est que j'ai fait ce que j'ai pu pour l'empêcher et que l'on m'y a forcée par la plus barbare attentat qui se soit jamais fait. Dieu nous a miraculeusement préservés: car il faut que vous sachiez que je me suis défendue avec une douzaine d'hommes contre plus de huit mille, et l'on peut dire contre toute la ville de Hambourg. Les gazettes, qui dans tout parlent assez bien de cette action, mentent en une seule chose lorsqu'elles disent que mes gens ont pris querelle avec le peuple; et cela n'est pas vrai; car je vous proteste qu'il n'y a eu de notre côté aucun sujet donné pour une telle insulte et qu'on ne les a pas offensés d'un clin d'œil seulement. Présentement tout est dans le plus profond calme du monde. Il n'y a que les prédicants qui prêchent encore malgré la défense qu'ils ont du magistrat. Leur rage a commencé depuis le temps que j'ai fait exposer le Saint Sacrement pour l'élection du pape, et ils n'ont pu souffrir que j'aie fait célébrer la fête dans leur ville. Cependant la ville a reçu une mortification dont elle se souviendra longtemps, et je me flatte de l'espérance d'avoir soutenu la gloire du pape et la mienne assez dignement. D'autres vous en parleront de meilleure grâce que moi, et il est temps que je réponde à votre dernière lettre.

Je vous dirai donc que l'honneur et la grâce que Sa Sainteté me fait d'approuver mon retour, me satisfait plus que toutes les [autres] choses du monde, et son approbation m'est plus glorieuse et avantageuse que tous les avantages [et] tous [les] intérêts du monde. Je suis ravie que vos amis me font aussi justice là-dessus; mais je vous prie d'être persuadé que j'étais en terme de ne pouvoir pas prendre d'autre résolution à moins que d'être la plus lâche et infâme personne du monde. Au reste, votre raisonnement sur les affaires de Suède est très juste [et] prudent; mais vous vous trompez quand vous croyez que la Diète se fera, car assurément on ne la fera pas tant qu'on me verra en ces quartiers. Il y a plusieurs bonnes raisons pour cela, et je mérite que vous me croyiez.

Cependant le roi ou la régence m'ont envoyé un gentilhomme qui m'a fait un compliment tout à fait civil et obligeant de la part du roi sur mon retour, avec des offres extrèmement obligeantes. Ce même gentilhomme partira d'ici pour aller en Espagne. Il y va pour traiter une alliance de commerce avec cette Couronne, et sous ce prétexte étreindre une plus étroite communication entre ces deux royaumes.

Vous avez raison de dire que le discours que j'ai fait à Terlon était cause de la résolution qu'on a prise, mais ce n'est pas à Terlon seul à qui je l'ai dit. Je l'ai écrit cent fois en Suède, de même je l'ai dit à tous les ministres de Suède, et je n'ai pas pu parler avec honneur autrement; et ils auraient pu faire leur déclaration plus tôt là-dessus; et le temps vous fera connaître que mon retour n'a pas été seulement avantageux à ma gloire, mais aussi à mon intérêt, et que ceux qui m'y ont forcée ont fait la plus grande folie du monde; et je vous assure qu'à l'heure qu'il est, ils la connaissent pour telle.

Cependant tous les contrats sont faits aussi bien d'Ösel et [de] Poméranie que du reste, avec bonnes cautions, et Texeira est très satisfait. On n'attend plus que la confirmation des derniers contrats, qui doit venir dans peu de jours, et ce sera alors que je pourrai vous donner une exacte relation de l'état de mes affaires.

Wrangel est ici, c'est-à-dire le grand connêtable. Je ne l'ai pas encore vu, car il est un peu incommodé d'une colique dont il souffre souvent les attaques, mais il m'a envoyé faire ses excuses. Je crois pourtant que je [le] verrai ce soir, ou demain au matin.

Les progrès de la France sont si grands en Flandre que la faiblesse des Espagnols est une espèce de miracle inouï. Si la paix d'Angleterre et de Hollande qui est conclue [et] signée n'y arrête ces torrents, la Flandre est perdue sans ressource, et la monarchie d'Espagne est présentement sous la tutelle de [la] Hollande et de [l']Angleterre, qui assurément ne laisseront pas périr la Flandre, mais je crains que leur secours sera celui de Pise. Les princes d'Allemagne s'en mêlent aussi sous prétexte de médiation, mais le flegme de ce pays-ci ne peut à mon gré produire rien que [de] faible et de tard[if]. J'admire la science des Espagnols de savoir en si peu de temps perdre un pays qui est inexpugnable, et j'admire encore plus l'Empereur qui se n'en mêle pas. Si la France ne trouve d'autre obstacle à ses desseins, elle ira bien loin, et il semble que toute l'Europe ne dort que pour sa grandeur.

Pour la Suède, on peut assurer que sa léthargie est mortelle, et je crois que celle de la maison d'Autriche est de même. Les Hollandais seuls sont alertes et puissants; l'Angleterre est faible par elle-même et par ses malheurs; l'Allemagne est divisée et mal gouvernée, leurs résolutions lentes et faibles; l'Espagne sans conseil, sans soldats, sans capitaines, sans argent. Jamais personne n'a trouvé des conjonctures plus favorables pour se faire grand que le roi de France, aussi s'y prend-il d'une manière à réussir. Le temps nous apprendra si tant de félicité sera durable, et si tant d'intérêts opposés aux siens ne produiront aucun effort qui puisse l'arrêter dans sa course. Il me semble qu'il est impossible que cela n'arrive, mais je ne vois pas encore comment, si ce n'est que l'union de l'Angleterre et de la Hollande ne s'y oppose, et mon opinion est que cela ne peut manquer.

Vous ne saurez croire avec quelle joie j'apprends le glorieux commencement du règne de notre présent pape. Il s'y prend d'une manière à rendre sa gloire immortelle: je voudrais que sa personne le fût aussi. Au nom de Dieu, donnez-moi toujours de bonnes nouvelles de sa santé et dites-moi: Le pape se porte bien; car je tremble de crainte pour sa vie, et suis si intéressée en sa conservation, que je donnerais volontiers une partie de la mienne pour prolonger et augmenter les années d'une vie si glorieuse et nécessaire au public que l'est celle de Sa Sainteté.

Il n'y a, au reste, rien de nouveau qui mérite de vous être communiqué. Je vous demande la continuation de votre amitié comme un bien dont je ne puis me passer sans être très malheureuse, et vous proteste que tous les changements qui sont arrivés en vous et en votre fortune ne changeront jamais mes sentiments. Adieu.

Swedish translation (my own):

Hamborg, 3 augusti 1667.
Jag skickar Er här tillsammans berättelsen om festen som jag hade firat här för Hans Helighet: Ni kommer att se den rena och relativa sanningen utan överdrift, och Ni kommer att se att min olycka tvingade mig att spilla blod där när det fanns inte mer vin; men min tröst är att jag gjorde vad jag kunde för att förhindra det och att jag tvingades göra det av den mest barbariska anfall som någonsin har gjorts. Gud bevarade oss på ett mirakulöst sätt: för Ni måste veta att jag försvarade mig med ett dussin män mot mer än åtta tusen, och man kan säga mot hela staden Hamburg. Tidningarna, som i allt talar ganska väl om denna handling, ljuger i en sak när de säger att mina människor har grälat med folket; och det är inte sant; ty jag försäkrar Er att det på vår sida inte har ges något anledning för en sådan förolämpning och att vi inte har förolämpat dem med bara ett ögonblick. Just nu är allt i det djupaste lugnet i världen. Det är bara predikanterna som fortfarande predikar trots det förbud de har av magistraten. Deras ilska började från den tid då jag lät det Heliga Sakramentet avslöjas för påvens val, och de kunde inte stå ut med att jag hade festen firad i deras stad. Men staden fick en förödelse som den kommer att minnas länge, och jag smickrar mig själv i hopp om att ha upprätthållit påvens och min ära med tillräcklig värdighet. Andra kommer att tala till Er mer graciöst än jag, och det är dags för mig att svara på Ert sista brev.

Jag vill därför berätta för Er att den ära och nåd Hans Helighet ger mig att godkänna min återkomst tillfredsställer mig mer än alla andra saker i världen, och hans godkännande är ärorikare och fördelaktigare för mig än alla fördelar och alla intressen i världen. Jag är glad att Era vänner gör mig rättvisa i detta också; men jag ber Er att vara övertygad om att jag inte skulle kunna fatta någon annan resolution om jag inte var den mest fega och skändliga personen i världen. Dessutom är Ert resonemang i svenska angelägenheter mycket korrekt och klokt; men Ni har fel när Ni tror att kosten kommer att äga rum, ty det kommer säkert inte att göras så länge jag ses i dessa kvarter. Det finns flera goda skäl till detta, och jag förtjänar att Ni tror mig.

Emellertid skickade kungen eller förmyndarregeringen mig en herre som betalade mig en mycket civil och tillmötesgående komplimang från kungen vid min återkomst, med extremt tillmötesgående erbjudanden. Samme herre skall bege sig härifrån för att åka till Spanien. Han åker dit för att traktera en kommersiell allians med denna Krona, och under denna pretext för att omfamna en närmare kommunikation mellan dessa två riken.

Ni har rätt i att säga att talet jag höll för Terlon var på grund av den resolution vi tog, men det var inte bara Terlon som jag berättade för det. Jag har skrivit det hundra gånger i Sverige, så jag har sagt det till alla ministrar i Sverige, och jag kunde inte tala med heder annars; och de kunde ha gjort sitt uttalande tidigare om det; och tiden kommer att visa Er att min återkomst inte bara var till nytta för min ära, utan också för mitt intresse, och att de som tvingade mig att göra det har gjort världens största dårskap; och jag kan försäkra Er om att de för närvarande känner dem för sådant.

Alla kontrakt tecknas emellertiden från Ösel och Pommern såväl som från resten, med goda garantier, och Texeira är mycket nöjd. Vi väntar bara på bekräftelse av de sista avtalen, som skulle komma om några dagar, och det är då jag kan ge Er en exakt redogörelse för läget i mina angelägenheter.

Wrangel är här, som är riksmarskalken. Jag har inte sett honom än, för han stör sig lite på en kolik som han ofta drabbas av, men han bett mig om ursäkt. Jag tror dock att jag kommer att se honom i kväll, eller i morgon på morgonen.

Frankrikes framsteg är så stora i Flandern att spanjorernas svaghet är ett slags otroligt mirakel. Om freden i England och Holland som ingås och undertecknas inte stoppar dessa skurar förloras Flandern utan resurser, och Spaniens monarki är för närvarande under ledning av Holland och England, vilket säkert inte kommer att låta Flandern gå under, men jag är rädd att deras hjälp kommer att vara av Pisa. Tysklands furstar är också inblandade under förevändning av medling, men detta lands slem kan inte på mitt nöje producera något annat än svagt och sent. Jag beundrar spanjorernas kunskap att på så kort tid veta hur man förlorar ett land som är ogenomträngligt, och jag beundrar ännu mer kejsaren som inte stör. Om Frankrike inte hittar något annat hinder för hennes design kommer hon att gå väldigt långt, och det verkar som om hela Europa sover bara för sin storhet.

För Sverige kan man vara säker på att dess slöhet är dödlig, och jag tror att Österrikes Husets är detsamma. Holländarna ensamma är pigga och mäktiga; England är svagt av sig själv och av sina olyckor; Tyskland är splittrat och dåligt styrt, deras resolutioner långsamma och svaga; Spanien utan råd, utan soldater, utan kaptener, utan pengar. Ingen har någonsin funnit gynnsammare tider att göra sig stor än Frankrikes kung, så han gör det på ett sätt för att lyckas. Tiden kommer att lära oss om så mycket lycka kommer att vara bestående, och om så många intressen som står emot sin egen inte kommer att skapa någon ansträngning som kan stoppa den i sin utveckling. Det verkar som om det är omöjligt att detta inte händer, men jag kan ännu inte se hur, förutom att unionen mellan England och Holland inte motsätter sig det, och min uppfattning är att det inte kan saknas.

Ni kommer inte att kunna tro med vilken glädje jag får lära mig om den härliga början på vår nuvarande påvs regeringstid. Han gör det på ett sätt för att göra hans ära odödlig: jag skulle vilja att hans person också skulle vara det. Ge mig i Guds namn alltid goda nyheter om hans hälsa och berätta för mig: Påven mår bra; ty jag darrar av rädsla för hans liv och är så intresserad av hans bevarande att jag gärna skulle ge en del av mitt för att förlänga och öka åren för ett så härligt och nödvändigt liv för allmänheten som Hans Helighets.

Det finns dessutom inget nytt som förtjänar att meddelas till Er. Jag ber Er om att fortsätta Er vänskap som ett gott som jag inte kan klara mig utan, utan att vara mycket olycklig, och jag försäkrar Er att alla förändringar som har hänt i Er och i Er förmögenhet aldrig kommer att förändra mina känslor. Farväl.

English translation (my own):

Hamburg, August 3, 1667.
I am sending you here together the account of the feast that I had celebrated here for His Holiness: you will see there the pure and relative truth without any exaggeration, and you will see that my misfortune forced me to spill blood there when there was no more wine; but my consolation is that I did what I could to prevent it and that I was forced to do so by the most barbaric attack that has ever been made. God miraculously preserved us: for you must know that I defended myself with a dozen men against more than eight thousand, and, one can say, against the whole city of Hamburg. The newspapers, which in everything speak quite well of this action, lie in one thing when they say that my people have quarreled with the populace; and that is not true, for I assure you that on our side there has been no subject given for such an insult and that we have not offended them with just the wink of an eye. At present everything is in the deepest calm in the world. It is only the preachers who still preach despite the prohibition they have from the magistrate. Their rage began from the time that I had the Blessed Sacrament exposed for the election of the Pope, and they could not stand that I had the feast celebrated in their city. However, the city has received a mortification which it will remember for a long time, and I flatter myself in the hope of having sustained the glory of the Pope, and my own, with sufficient dignity. Others will speak to you more gracefully than I, and it is time for me to respond to your last letter.

I will tell you therefore that the honour and grace His Holiness bestows upon me to approve my return satisfies me more than all the other things in the world, and his approval is more glorious and advantageous to me than all the advantages and all the interests in the world. I am glad your friends are doing me justice on this as well; but I beg you to be persuaded that I was in term of not being able to make any other resolution unless being the most cowardly and infamous person in the world. Besides, your reasoning on the affairs of Sweden is very just and prudent; but you are mistaken when you believe that the Riksdag will take place, for assuredly it will not convene as long as I am seen in these quarters. There are several good reasons for this, and I deserve you to believe me.

In the meantime, the King, or the regency, has sent me a gentleman who paid me a very civil and obliging compliment from the King on my return, with extremely obliging offers. This same gentleman will leave here to go to Spain. He goes there to treat a commercial alliance with this Crown, and under this pretext, to embrace a closer communication between these two kingdoms.

You are right to say that the discourse I made to Terlon was because of the resolution we took, but it was not Terlon alone to whom I told it. I have written it a hundred times in Sweden, so I have said it to all the ministers in Sweden, and I could not speak with honour otherwise; and they could have made their statement earlier on that; and time will show you that my return was not only beneficial to my glory, but also to my interest, and that those who forced me to do so have done the greatest folly in the world; and I assure you that at the present time, they know it for such.

In the meantime, all the contracts are made as well of Ösel and Pomerania as of the rest, with good guarantees, and Texeira is very satisfied. We are only waiting for the confirmation of the last contracts, which should come in a few days, and it will be then that I can give you an exact account of the state of my affairs.

Wrangel is here, who is the Grand Constable. I haven't seen him yet because he is a little bothered with a colic from which he often suffers attacks, but he has sent me his apologies. I believe, however, that I will see him this evening or tomorrow morning.

The progress of France is so great in Flanders that the weakness of the Spaniards is a kind of incredible miracle. If the peace of England and Holland which is concluded and signed does not stop these torrents, Flanders is lost without resources, and the monarchy of Spain is presently under the tutelage of Holland and England, which assuredly will not let Flanders perish, but I fear that their help will be that of Pisa. The princes of Germany are also involved under the pretext of mediation, but the phlegm of this country can, at my pleasure, produce nothing but weak and late. I admire the knowledge of the Spaniards to know in such a short time how to lose a country which is impregnable, and I admire even more the Emperor who does not interfere. If France finds no other obstacle to her designs, she will go very far, and it seems that all of Europe is sleeping only for her greatness.

For Sweden, it can be assured that her lethargy is fatal, and I believe that of the House of Austria is the same. The Dutch alone are alert and powerful; England is weak by herself and by her misfortunes; Germany is divided and badly governed, their resolutions slow and weak; Spain without council, without soldiers, without captains, without money. No one has ever found more favourable times to make himself great than the King of France, so he does it in a way to succeed. Time will teach us if so much happiness will be lasting, and if so many interests opposed to its own will not produce any effort that can stop it in its course. It seems to me that it is impossible that this does not happen, but I do not yet see how, except that the union of England and Holland does not oppose it, and my opinion is that that cannot be missing.

You will not be able to believe with what joy I learn of the glorious beginning of the reign of our present Pope. He does it in a way to make his glory immortal: I would like his person to be too. In the name of God, always give me good news of his health and tell me: the Pope is doing well; for I tremble with fear for his life, and am so interested in his preservation that I would gladly give part of mine to prolong and increase the years of a life so glorious and necessary to the public as that of His Holiness.

There is, moreover, nothing new which deserves to be communicated to you. I beg you for the continuation of your friendship as a good which I cannot do without without being very unhappy, and I assure you that all the changes that have happened in you and in your fortune will never change my feelings. Goodbye.


Above: Kristina.


Above: Cardinal Decio Azzolino.

Notes: The gentleman = Karl Tungel.

The Peace of Breda was signed on July 31, 1667.

to be of Pisa (essere di Pisa) = a phrase used in Italian to designate help that arrives too late. It alludes to the help promised by Emperor Maximilian to the city of Pisa besieged by the Florentines in 1509. The Emperor's troops were repeatedly pushed back by the Venetians and could not cross the Alps in time, so that Pisa had to to surrender.

Kristina's letter to Azzolino, dated June 15, 1667

Sources:

Christine de Suède et le cardinal Azzolino: Lettres inédites (1666-1668), Carl Bildt, 1899







The relation Kristina refers to is printed in Arckenholtz' "Mémoires concernant Christine", volume 2, pages 113-116. I have posted it here:


Kristina wrote this letter to Cardinal Decio Azzolino on June 15, 1667.

The letter:

primiere lestre depuis mon retour a Hambur du 15
Juin 1667 —
Je minmagine que Vostre surprise sera extreme en Voyant la date de ma lestre et que mon retour ne vous surprendra estrangement. ie Vous envoye une relation exacte de tout ce qui sest passe, par la quelle Vous apprendrez le suiet qui ma obligee de prendre cette la resolution dun si promt et inopine retour. Je souhaitte que cette resolution puisse avoir la fortune de meriter de Rome le mesme applaudissement quelle a reCeu de la Ville d'Ambur mais sur tout Cest Vostre approbation qui mest la plus necessaire pour estre satisfaitte de moy.

Je Vous enVoy vne pettitte lestre de change et Continueray de Vous enVoier tout largent qui me sera possible. ie ne puis pas enCore Vous asseurer dautant pour tout les moys, Car mon retour a vn peu desConcerte mes desians et ie nay pas eu enCore loisir de les redresser mais Je le feray au plus tost, et ie Vous en donneray avis ausi tost que ie pourrois avec Certitude.

ie suis au desespoir dapprendre par Vos lestres que Vous Vous estes incommode pour lamour de moy et je ne manqueray pas de Vous tirer dembaras quoy qve ie ne me trieray iamais de lobligation dont ie Vous suis redevable.

Cepandant ie Vous diray que iay arreste et signe tout mes Contracts a NorCopie et qve celluy d'osel est ausi adouste ausi bien que celluy de Norcopie, mais ils ne son pas signes parce que on na pas eu le temps de les Choucher sur le papier mais Adami est reste pour finir ce qui manque et dans peu de iour Cela sera fait et il faut que Vous sachiez que sett le mesme marchant qui a prix gotlande qui prendt ausi ösel, et tout cela est adiouste non pas tout a fait Comme iaurois souhaitte mais Comme iay peu dans vne si grande haste. Thexeira en est tres satisfait et ie pourois faire estat de Cent et sept milles escus de revenus par anne a plus pres. iay laisse Adami sur le lieux pour executer le tout et Jattens de ces nouvelles.

Mais pour Vous parler des affaires de rome Je vous envoy la reponse pour le Sac. College, et Vous prie de laccompanger des expressions de remerciment que Vous iugerez propres pour le suiet iay escrit en francois et souhaitteray de Vous avoir satisfait ie Vous envoye deux exemplaires divers Vous presenteray celuy que Vous iugerez estre le plus a propo Je Vous prie de faire mes expression particulieres au Cardl. Barberin qui a Voulu en cette occasion accroistre les obligations que ie luy ay dalieurs. Je tacheray de meriter lhoneur quil ma fait et asseure le de ma part que si mes veux pouvoit quelque Chose il obtiendroit la fortune quil merite

ie Vous prie ausi de tesmoinger au Cardl. d'Este que iay receu avec reConoissance les tesmoinages de son amitie en cette occasion.

Vous aurez reseu ce que Vous me demandez Car ie Vous lay envoye d'Elsingbur, et ie ne manqueray pas de faire tousiours tout ce que Vous souhaittez autan quil me sera possible

Je Vous rens grace des notices que Vous me donnez dans Vostre billiet Jen useray de la maniere que Vous souhaittez.

Vous avez raison de dire que iaurois de la douleur de la nouvelle que Vous me donne de nostre Cardl. Acquaviva, ien suis en veite inConsolable, mais au nom de Dieu tachez d'enpecher son malheur si cela nest desia fait.

Jay receu toutte Vos lestre, et attens avec grande impacience celle qui doit arriver auiourdhuy.

Je Vous envoyeray les oroscopes de lesclave et de Godefroy quant ie les aurois, quoy que ie sois persuade qve Vous navez pas loisir de lire ces bagatelles. souvenez Vous pour tan que ces deux Compositions sont de deux diverse auteurs, et que Vous conoisez Celluy de lesclave et que ignore qui est lauteur de laustre, Car celluy qui a fait loroscope de lesclave seroit tres mary destre Creu auteur de lautre, qui est d'un stile bien different.

nous avons icy la declaration de gerre et la rupture ouverte de la france avec lespange. tout le mondt est aux escoutes pour le succes de cette gerre. les espangols reparre les fautes quils on faits par vne asse bonne defance qui me fait presumer que les progres de la france en flandre ne seront pas si grans que lon a Creu et la fiandra è vn paeses da scozonar Jl poledro si Cette gerre dure toutte lEurope y sera mesle. Cepandant les Holandois sont plus puisants et plus fiers que iamais et les Anglois plus bas que iamais. les primiers sont en mer avec une flotte quattre Vint Vaissaux de gerre lon Corit quils ont desain de faire vne desante en Angleterre ou a lisle de Wicht ils parlent haut a breda, et sil nont quelque malheur qui modere leur orgeul Jls seront en estat de donner la loix a toutte lEurope. L'Empereur arme, et ie Crois que touts le monde directement et indirectement sopposera aux desains de la france.

lEsveque de Muster arme on ne sait pour qui les ollandois maintienne, vne arme de trante ou quarante mil homme dans lempire, sous le nom du roy de D'annemarque et d'austre princes d'Allemange, pour brider la Suede la quelle par sa Conduitte se rendt touts les iours plus foible et moins Considerable. le temps nous apprendra quelle party elle Choisira mais ie Crois qve ce sera Celuy de rien faire celon touttes les apparences ce sera pour elle le meillieur. Voyci a plus pres toute ce quon peut dire sur lestat present des choses.

Cepandant ie souhaitte que Vous reusisiez dans laffaire des neuveux, le desain est glorieux et les difficultes ne doivent pas Vous estonner. Jl faut tacher de le Vaincre, et Jen attens le succes avec impacience. les lestres des particuliers en parlent mais fort sottement, et Comme cette matiere mest tres Connue ie say a plus pres ce quon doit esperer et Craindre de votre desain dieu Vous face la grace dy reusir adieu.

With modernised spelling:

Hambourg, 15 juin 1667.
Je m'imagine que votre surprise sera extrême en voyant la date de ma lettre, et que mon retour vous surprendra étrangement.

Je vous envoie une relation exacte de tout ce qui s'est passé, par laquelle vous apprendrez le sujet qui m'a obligée de prendre la résolution d'un si prompt et inopiné retour. Je souhaite que cette résolution puisse avoir la fortune de mériter de Rome le même applaudissement qu'elle a reçu de la ville de Hambourg, mais surtout c'est votre approbation qui m'est la plus nécessaire pour être satisfaite de moi.

Je vous envoie une petite lettre de change et continuerai de vous envoyer tout l'argent qui me sera possible. Je ne puis pas encore vous assurer autant pour tous les mois, car mon retour a un peu déconcerté mes desseins, et je n'ai pas eu encore loisir de les redresser, mais je le ferai au plus tôt et je vous en donnerai avis, aussitôt que je pourrai avec certitude.

Je suis au désespoir d'apprendre par vos lettres que vous vous êtes incommodé pour l'amour de moi, et je ne manquerai pas de vous tirer d'embarras, quoique je ne me tirerai jamais de l'obligation dont je vous suis redevable.

Cependant, je vous dirai que j'ai arrêté et signé tous mes contrats à Norrköping et que celui d'Ösel est aussi ajusté, aussi bien que celui de Norrköping, mais ils ne sont pas signés parce que on n'a pas eu le temps de les coucher sur le papier, mais Adami est resté pour finir ce qui manque et dans peu de jours cela sera fait, et il faut que vous sachiez que c'est le même marchand qui a pris Gotland qui prend aussi Ösel, et tout cela est ajusté non pas tout à fait comme j'aurais souhaité, mais comme j'ai pu dans une si grande hâte. Texeira en est très satisfait, et je pourrai faire état de cent et sept mille écus de revenus par année, à plus près. J'ai laissé Adami sur le lieu pour exécuter le tout et j'attends de ses nouvelles.

Mais pour vous parler des affaires de Rome, je vous envoie la réponse pour le Sacré Collège, et vous prie de l'accompagner des expressions de remerciement que vous jugerez propres pour le sujet. J'ai écrit en français, et je souhaiterais de vous avoir satisfait. Je vous envoie deux exemplaires divers: vous présenterez celui que vous jugerez être le plus à propos. Je vous prie de faire mes expressions particulières au cardinal Barberini, qui a voulu en cette occasion accroître les obligations que je lui ai d'ailleurs. Je tâcherai de mériter l'honneur qu'il m'a fait, et assurez-le de ma part que si mes vœux pouvaient quelque chose, il obtiendrait la fortune qu'il mérite.

Je vous prie aussi de témoigner au cardinal d'Este, que j'ai reçu avec reconnaissance les témoignages de son amitié en cette occasion.

Vous aurez reçu ce que vous me demandez, car je vous l'ai envoyé d'Helsingborg, et je ne manquerai pas de faire toujours tout ce que vous souhaitez, autant qu'il me sera possible.

Je vous rends grâce des notices que vous me donnez dans votre billet; j'en userai de la manière que vous souhaitez.

Vous avez raison de dire que j'aurais de la douleur de la nouvelle que vous me donnez de notre cardinal Acquaviva; j'en suis en vérité inconsolable, mais, au nom de Dieu, tâchez d'empêcher son malheur, si cela n'est déjà fait.

J'ai reçu toutes vos lettres, et j'attends avec grande impatience celle qui doit arriver aujourd'hui.

Je vous enverrai les horoscopes de l'esclave et de Godefroy, quand je les aurai, quoique je sois persuadée que vous n'avez pas loisir de lire ces bagatelles. Souvenez-vous pourtant que ces deux compositions sont de deux divers auteurs, et que vous connaissez celui de l'esclave, et que j'ignore qui est l'auteur de l'autre; car celui qui a fait l'horoscope de l'esclave, serait très marri d'être cru l'auteur de l'autre, qui est d'un style bien différent.

Nous avons ici la déclaration de guerre et la rupture ouverte de la France avec l'Espagne. Tout le monde est aux écoutes pour le succès de cette guerre. Les Espagnols réparent les fautes qu'ils ont faites par une assez bonne défense, qui me fait présumer que les progrès de la France en Flandre ne seront pas si grands que l'on a cru, et la Fiandra è un paese da scozzonare il puledro. Si cette guerre dure, toute l'Europe y sera mêlée.

Cependant les Hollandais sont plus puissants et plus fiers que jamais, et les Anglais plus bas que jamais. Les premiers sont en mer avec une flotte de quatre-vingt vaisseaux de guerre; l'on croit qu'ils ont dessein de faire une descente en Angleterre ou à l'île de Wight. Ils parlent haut à Breda, et s'ils n'ont quelque malheur qui modère leur orgueil, ils seront en état de donner la loi à toute l'Europe. L'Empereur arme, et je crois que tout le monde directement et indirectement s'opposera aux desseins de la France.

L'évêque de Münster arme, on ne sait pour qui. Les Hollandais maintiennent une armée de trente ou quarante mille hommes dans l'Empire, sous le nom du roi de Danemark et d'autres princes d'Allemagne, pour brider la Suède, laquelle par sa conduite se rend tous les jours plus faible et moins considérable. Le temps nous apprendra quel parti elle choisira, mais je crois que ce sera celui de [ne] rien faire. Selon toutes les apparences, ce sera pour elle le meilleur.

Voici à plus près tout ce qu'on peut dire sur l'état présent des choses.

Cependant je souhaite que vous réussissiez dans l'affaire des neveux; le dessein est glorieux et les difficultés ne doivent pas vous étonner. Il faut tâcher de les vaincre, et j'en attends le succès avec impatience. Les lettres des particuliers en parlent, mais fort sottement; et comme cette manière m'est très connue, je sais à plus près ce qu'on doit espérer et craindre de votre dessein.

Dieu vous fasse la grâce d'y réussir. Adieu.

English translation (my own):

Hamburg, June 15, 1667.
I imagine that your surprise will be extreme upon seeing the date of my letter, and that my return will surprise you strangely.

I am sending you an exact relation of all that has taken place, by which you will learn the subject which compelled me to make the resolution of such a prompt and unexpected return. I hope that this resolution may have the fortune to merit from Rome the same applause it received from the city of Hamburg, but above all it is your approval which is most necessary for me to be satisfied with myself.

I am sending you a small bill of exchange and will continue to send you all the money I can. I cannot yet assure you as much for every month, because my return has somewhat disconcerted my plans, and I have not yet had time to straighten them, but I will do it as soon as possible and I will give you notice, as soon as I can for sure.

I am in despair to learn from your letters that you have inconvenienced yourself for my sake, and I will be sure to help you out, although I will never get out of the obligation I owe you.

However, I will tell you that I have stopped and signed all my contracts in Norrköping and that that of Ösel is also adjusted, as well as that of Norrköping, but they are not signed because one did not have time to put them down on paper, but Adami stayed to finish what is missing and in a few days it will be done, and you must know that it is the same merchant who took Gotland who also takes Ösel, and all that is adjusted not quite as I would have liked, but as I could in such a hurry. Texeira is very satisfied with it, and I will be able to report an income of one hundred and seven thousand crowns per year, more closely. I left Adami there to do it all and am waiting to hear from him.

But to speak to you about the affairs of Rome, I send you the answer for the Sacred College, and ask you to accompany it with expressions of thanks that you deem appropriate for the subject. I wrote in French, and I wish I had satisfied you. I am sending you two different copies: you will present the one that you deem to be the most appropriate. I beg you to make my special expressions to Cardinal Barberini, who wished on this occasion to increase the obligations that I owe him moreover. I will try to deserve the honour he has done me, and assure it from me that if my wishes were anything, he would get the fortune he deserved.

I also ask you to testify to Cardinal d'Este that I have gratefully received the testimonies of his friendship on this occasion.

You will have received what you ask of me, for I sent it to you from Helsingborg, and I will always do whatever you wish, as far as I can.

I thank you for the notices you give me in your billet; I will use it in the way you want.

You are right to say that I would be saddened by the news you give me of our Cardinal Acquaviva; I am indeed inconsolable, but in the name of God, try to prevent his misfortune, if you have not already done so.

I have received all of your letters, and I look forward to the one that is due to arrive today.

I will send you the horoscopes of the slave and Godefroy, when I have them, although I am convinced that you have no leisure to read these trifles. Remember, however, that these two compositions are by two different authors, and that you know that of the slave, and that I do not know who is the author of the other; because the one who made the horoscope of the slave, would be very sorry to be believed the author of the other, which is of a very different style.

Here we have the declaration of war and the open rupture of France with Spain. Everyone is listening for the success of this war. The Spaniards repair the faults they have made by a fairly good defense, which makes me presume that the progress of France in Flanders will not be as great as we thought, and la Fiandra è un paese da scozzonare il puledro. If this war lasts, all of Europe will be involved.

In the meantime, the Dutch are more powerful and proud than ever, and the English lower than ever. The former are at sea with a fleet of eighty warships; it is believed that they intend to make a descent in England or the Isle of Wight. They speak aloud at Breda, and if they do not have some misfortune which moderates their pride, they will be in a position to give the law to all Europe. The Emperor arms, and I believe that everyone directly and indirectly will oppose the designs of France.

The bishop of Münster arms, we do not know for who. The Dutch maintain an army of thirty or forty thousand men in the Empire, under the name of the King of Denmark and other princes of Germany, to restrain Sweden, which by its conduct makes itself every day weaker and less considerable. Time will tell us which party she will choose, but I believe it will be the party of doing nothing. To all appearances, it will be the best for her.

Here is more closely all that we can say about the present state of things.

In the meantime, I wish you success in the affair of the nephews; the purpose is glorious and the difficulties should not surprise you. We must try to overcome them, and I look forward to their success. Letters from private individuals speak of it, but very foolishly; and as this manner is very well known to me, I know more closely what to hope and fear from your design.

God grant you the grace to succeed. Farewell.


Above: Kristina.


Above: Cardinal Decio Azzolino.

Notes: "I will try to deserve the honour he has done me, and assure it from me that if my wishes were anything, he would get the fortune he deserved." = This assurance is quite hypocritical. Kristina was against the election of Cardinal Francesco Barberino.

The slave is the character played by Kristina in the ballet of February 22, 1667.

"La Fiandra è un paese da scozzonare il puledro." = "Flanders is a country to tame the foal."

Kristina's letter to Azzolino, dated June 22, 1667

Sources:

Christine de Suède et la cardinal Azzolino. Lettres inédites (1666-1668), Carl Bildt, 1899






Kristina wrote this letter to Cardinal Decio Azzolino on June 22, 1667.

The letter:

seconde lestre d'Amburg le 22 Juin 1667
Je vous envoy la reponse au Sac. College dans la forme que Vous le demandez. ie nay seu Commant adiouster le titre Eminentissimes et Revd. en la lange fransoise, et iay quelque esperance que ma primiere lestre Vous plaira Car ie Crois que Mesr. me Cousin et plus que les autres titres que qonque neamoins ie me remets a Vous

Je vous envoy la Copie dvne lestre de lionne qui me semble misterieuse et me Confirme fort en ce que Vous mavez escrit

Je vous prie explique Vous sur l'affaire 2324 Car ie ne Vous attens pas, quan Vous dittes e bene haver parlato in qual che modo che levi dal debito di render Conto Je Vous advoue que ie ne vous enten pas, et ie nose mhasarder a rien de peur de faire vne faute. au reste soiez persuade que si on nescrit dicy que ce que ie dis on ne fera mal a personne Car ie say dissimuler et me taire.

Je suis ravi d'apprendre quon fait le Conclave a st. piere Car de le faire alieurs auroit este vn sproposito da Cavallo. Je prie dieu quil Conserve en santte Vous en particulier et touts les austre en general et particulierement les Communs amis

Jenrage de ce que Vous me dittes de nostre Cardl. AcquaViva. si mon malheur ne meust esloinge de Rome cela ne seroit iamais arrive et iose me Vanter de cela san Vanite mais Jl faut avoir pacience Je vous prie de lasseurer de ma part que ie seray de ses amys quant Jl se feroit turque non quespangol et rendez luy grace de ma part de loffice quil a passe avec Vous, sur mon suiet. tachez denpecher sa declaration Car Jespere que le temps y apportera du remede.

Je nose plus Vous escrire avec la liberte qui seroit necsaire dans les conioncture pesante, Car ie Crains que mes lestres ne tombe en daustre mains

Je suis tres satisfaitte des expression d'amitie que ma fait le sr Cardl. Chigi, Je Vous envoy ma reponse et Vous prie de laccompanger de vos expessions les plus obligentes pour lasseurer de mon estime et de mon amitie, Vous pouvez lasseurer que ie le Conte desia parmy le nombre de mes plus intimes amis, et ie Vous prens pour Caution de cette Confience puisque Cest Vous qui me lavez fait naistre. Je vous prie ausi de Vous rendre Caution par aupres de luy de ma sincere Correspondence a son amitie.

Jattens avec impassience que Vous aye Commence a donner la Chasse aux neveux futurs, Car Je demande quartier pour le passes, et Celon mon sens on les doit laisser iouir en repos de ce quils ont pourveu quon appote du remede a lavenir pardonnez a mon Zele si ie mavance top sur ce suiet

nous avons icy peu de nouvelles. le progres des armes de france semble peu proportionne a lattente quon en avoit. le secour de la flandre est resolu a Vienne, et ie suis dopinion que tout le monde le facilitera, les ollandois qui son presantement si redoutables par mer arment par terre ausi et se renforcent par la leve de trese mille hommes a pies et trois mille Chevaux, quil entretiennen a leurs gages on parle dvn accommodement entre la Suede et eux mais ien doutte encore

ie Crois quil se rengeront du Coste despange ausi bien qve lAngleterre apres la paix faitte. on a expedie de breda en Angletere pour savoir les derniere resolutions de ce roy sur la paix, Car les Ollandois sont si fier et superbes quil ne Veulent rien Ceder. mon opinion est neamoins que la paix se fera. vn Courier est passe ycy de de Viene pour a Stocholme. Je suis persuade que la Suede demeurera neutre en cette gerre mais si elle prendt partẏ ce sera celuy de la maison d'austriche. adieu. Joubliois de Vous dire que les Ollandois ont offert leur mediation a la france et que la france sen defie et a raison.

P. S.
Je ne Vous repon pas sur la derniere Clause de Vostre lestre du 28 du passe, car ie nay rien a Vous dire si non que ie feray mes efforts pour Vous Contenter en tout ce qui me sera possible Vous priant au reste destre tres presuade que quelque Changement qui puisse arriver a ma fortune, quil n'en arrivera Jamais a mes sentiments, et que sur le thorne ou dans les fers ie seray eternellement Celle que Vous mavez Coneue, et Je la seray asseurement iusques a la mort. faitte moy la Justice de nen doutter pas adieu

With modernised spelling:

Hambourg, 22 juin 1667.
Je vous envoie la réponse au Sacré Collège dans la forme que vous le demandez. Je n'ai su comment ajouter le titre Éminentissimes et Révd. en la langue française, et j'ai quelque espérance que ma première lettre vous plaira, car je crois que «messieurs mes cousins» est plus que les autres titres quelconques; néanmoins je me remets à vous.

Je vous envoie la copie d'une lettre de Lionne qui me semble mystérieuse et me confirme fort en ce que vous m'avez écrit.

Je vous prie, expliquez-vous sur l'affaire du cardinal Barberino, car je ne vous entends pas quand vous dites è bene aver parlato in qualche modo che levi dal debito di render conto. Je vous avoue que je ne vous entends pas, et je n'ose m'hasarder à rien de peur de faire une faute. Au reste, soyez persuadé que si [l']on n'écrit d'ici que ce que je dis, on ne fera mal à personne, car je sais dissimuler et me taire.

Je suis ravie d'apprendre qu'on fait le conclave à Saint-Pierre, car de le faire ailleurs aurait été uno sproposito da cavallo. Je prie Dieu qu'il conserve en santé vous en particulier et tous les autres en général, et particulièrement les communs amis.

J'enrage de ce que vous me dites de notre cardinal Acquaviva. Si mon malheur ne m'eût éloignée de Rome, cela ne serait jamais arrivé, et j'ose me vanter de cela sans vanité; mais il faut avoir patience. Je vous prie de l'assurer de ma part que je serai de ses amis quand il se ferait Turc non [moins] qu'Espagnol, et rendez-lui grâce de ma part de l'office qu'il a passé avec vous sur mon sujet. Tâchez d'empêcher sa déclaration, car j'espère que le temps y apportera du remède.

Je n'ose plus vous écrire avec la liberté qui serait nécessaire dans les conjonctures présentes, car je crains que mes lettres ne tombent en d'autres mains.

Je suis très satisfaite des expressions d'amitié que m'a faites le s:r cardinal Chigi; je vous envoie ma réponse et vous prie de l'accompagner de vos expressions les plus obligeantes pour l'assurer de mon estime et de mon amitié; vous pouvez l'assurer que je le compte déjà parmi le nombre de mes plus intimes amis, et je vous prends pour caution de cette confiance, puisque c'est vous qui me l'avez fait naître. Je vous prie aussi de vous rendre caution auprès de lui de ma sincère correspondance à son amitié.

J'attends avec impatience que vous ayez commencé à donner la chasse aux neveux futurs, car je demande quartier pour les passés, et, selon mon sens, on les doit laisser jouir en repos de ce qu'ils ont, pourvu qu'on apporte du remède à l'avenir. Pardonnez à mon zèle si je m'avance trop sur ce sujet.

Nous avons ici peu de nouvelles. Les progrès des armes de France semblent peu proportionnés à l'attente qu'on en avait. Le secours de la Flandre est résolu à Vienne, et je suis d'opinion que tout le monde le facilitera; les Hollandais qui sont présentement si redoubtables par mer, arment par terre aussi et se renforcent par la levée de treize mille hommes à pied et trois mille chevaux qu'ils entretiennent à leurs gages. On parle d'un accommodement entre la Suède et eux, mais j'en doute encore.

Je crois qu'ils se rangeront du côté d'Espagne aussi bien que l'Angleterre, après la paix faite. On a expédié de Breda en Angleterre pour savoir les dernières résolutions de ce roi sur la paix, car les Hollandais sont si fiers et superbes qu'ils ne veulent rien céder. Mon opinion est néanmoins que la paix se fera. Un courrier est passé ici de Vienne à Stockholm. Je suis persuadée que la Suède demeurera neutre en cette guerre, mais si elle prend parti, ce sera celui de la maison d'Autriche. Adieu. J'oubliais de vous dire que les Hollandais ont offert leur médiation à la France et que la France s'en défie, et à raison.

P. S. — Je ne vous réponds pas sur la dernière clause de votre lettre du 28 du passé, car je n'ai rien à vous dire sinon que je ferai mes efforts pour vous contenter en tout ce qui me sera possible, vous priant au reste d'être très persuadé que quelque changement qui puisse arriver à ma fortune, qu'il n'en arrivera jamais à mes sentiments, et que sur le trône ou dans les fers, je serai éternellement celle que vous m'avez connue, et je la serai assurément jusqu'à la mort. Faites-moi la justice de n'en douter pas. Adieu.

Swedish translation (my own):

Hamburg, 22 juni 1667.
Jag sänder Er svaret till det Heliga Kollegium i den form Ni ber om. Jag visste inte hur jag skulle lägga till titeln Eminentaste och Ärevördiga herrar på franska, och jag hoppas att mitt första brev kommer att behaga Er, ty jag tror att »messieurs mes cousins« är mer än några andra titlar; ändå lämnar jag det åt Er.

Jag sänder Er en kopia av ett brev från de Lionne som verkar mystiskt för mig och bekräftar mig starkt i det Ni har skrivit till mig.

Förklara Er själv om kardinal Barberino-affären, ty jag kan inte höra Er när Ni säger »è bene aver parlato in qualche modo che levi dal debito di render conto.« Jag erkänner att jag inte kan höra Er, och jag vågar inte riskera någonting av rädsla för att göra ett misstag. Dessutom vara övertygad om att om Ni skriver bara vad jag säger härifrån kommer Ni inte att skada någon, för jag vet att förtiga och hålla tyst.

Det glädjer mig att få veta att konklaven hålls i Peterskyrkan, ty att göra det någon annanstans skulle ha varit uno sproposito da cavallo. Jag ber till Gud att han kommer att hålla Er i synnerhet och alla andra i allmänhet friska och särskilt våra gemensamma vänner.

Jag är upprörd över vad Ni berättar om vår kardinal Acquaviva. Om min olycka inte hade tagit bort mig från Rom, skulle det aldrig ha hänt, och jag vågar skryta med det utan fåfänga; men Ni måste ha tålamod. Jag ber Er försäkra honom på mina vägnar att jag skall vara en av hans vänner när han blir en turk inte mindre än en spanjor, och tacka honom för mig för den tjänst han har gjort med Er vid mitt ämne. Försök att förhindra hans förklaring, för jag hoppas att tiden kommer att lösa det.

Jag vågar inte längre skriva till Er med den frihet som skulle vara nödvändig under de nuvarande omständigheterna, för jag är rädd att mina brev kommer att falla i andra händer.

Jag är mycket nöjd med de vänskapsuttryck som kardinal Chigi gav mig; jag sänder mitt svar till Er och ber Er följa det med Era vänligaste uttryck för att försäkra honom om min uppskattning och min vänskap; Ni kan försäkra honom att jag redan räknar honom bland antalet mina mest intima vänner, och jag tar detta förtroende från Er som en borgen, eftersom det var Ni som födde mig det. Jag ber Er också ge honom kredit för min uppriktiga korrespondens till hans vänskap.

Jag väntar otåligt på att Ni skall börja jaga framtida nevöer, för jag ber om inkvartering för de förra, och enligt min mening bör vi låta dem njuta av det de har i fred, så länge vi tar med botemedlet i framtida. Förlåt min iver om jag går för långt i detta ämne.

Vi har lite nyheter här. Framstegen för Frankrikes vapen verkar stå i proportion till de förväntningar vi hade om det. Hjälpen från Flandern löses i Wien, och jag anser att alla kommer att underlätta det. Holländarna, som för närvarande är så formidabla till sjöss, beväpnar också på land och förstärker sig genom att höja trettontusen man till fots och tretusen hästar som de håller på sina löner. Det talas om ett biläggning mellan Sverige och dem, men jag tvivlar fortfarande därpå.

Jag tror att de kommer att ingå förbund med både Spanien och England efter att fred har upprättats. De skickade från Breda till England för att ta reda på kungens sista resolutioner om fred, för holländarna är så stolta och högmodiga att de inte vill ge upp något. Min åsikt är ändå att fred kommer att skapas. En kurir har passerat hit från Wien till Stockholm. Jag är övertygad om att Sverige kommer att förbli neutralt i detta krig, men om hon tar parti kommer det att vara med Österrikes hus. Farväl. Jag glömde att berätta att holländarna har erbjudit sin medling till Frankrike och att Frankrike är misstänksam mot det, och med rätta.

P. S. — Jag svarar Er inte om den sista klausulen i Ert brev av det 28 av den sista månad, ty jag har inget att säga till Er förutom att jag kommer att göra mitt försök att tillfredsställa Er i allt som kommer att vara möjligt för mig och ber Er till resten att vara mycket övertygad om att vilken förändring som än kan hända med min förmögenhet, att den aldrig kommer att hända med mina känslor, och att vare sig på tronen eller i kedjor, vill jag alltid vara den Ni har känt mig till att vara tills död. Gör mig rättvisan att inte tvivla därpå. Farväl.

English translation (my own):

Hamburg, June 22, 1667.
I am sending you the answer to the Sacred College in the form you ask for. I did not know how to add the title Most Eminent and Most Reverend Sirs in the French language, and I have some hope that my first letter will please you, because I believe that "messieurs mes cousins" is more than any other titles; nevertheless I leave it to you.

I am sending you a copy of a letter from de Lionne which seems mysterious to me and confirms me strongly in what you have written to me.

Please explain yourself on the affair of Cardinal Barberino, because I cannot hear you when you say "è bene aver parlato in qualche modo che levi dal debito di render conto." I confess that I cannot hear you, and I dare not risk anything for fear of making a mistake. Besides, be convinced that if you only write what I say from here, you won't hurt anyone, for I know how to dissimulate and keep silent.

I am delighted to learn that the conclave is being held at St. Peter's, because doing it elsewhere would have been uno sproposito da cavallo. I pray to God that He will keep you in particular and all the others in general healthy, and especially our mutual friends.

I am enraged at what you tell me about our Cardinal Acquaviva. If my misfortune had not taken me away from Rome, it would never have happened, and I dare to boast of it without vanity; but you must have patience. I beg you to assure him on my part that I will be one of his friends when he becomes a Turk no less than a Spaniard, and thank him for me for the office he has passed with you on my subject. Try to prevent his declaration, for I hope that time will remedy it.

I no longer dare to write to you with the freedom that would be necessary in the present circumstances, because I fear that my letters will fall into other hands.

I am very satisfied with the expressions of friendship that Signor Cardinal Chigi gave me; I send you my reply and ask you to accompany it with your most obliging expressions to assure him of my esteem and my friendship; you can assure him that I already count him among the number of my most intimate friends, and I take this confidence from you as a guarantee, since it was you who let it be born for me. I also ask you to give him credit for my sincere correspondence to his friendship.

I am impatiently waiting for you to start hunting down future nephews, for I am asking for quarters for the past ones, and, in my opinion, we should let them enjoy what they have in peace, as long as we bring a remedy in the future. Forgive my zeal if I go too far on this subject.

We have little news here. The progress of the arms of France seems out of proportion to the expectations that one had of it. The aid of Flanders is resolved at Vienna, and I am of the opinion that everyone will facilitate it; the Dutch, who are at present so formidable by sea, are also arming by land and reinforcing themselves by raising thirteen thousand men on foot and three thousand horses which they maintain at their wages. There is talk of an accommodation between Sweden and them, but I still doubt it.

I believe they will side with Spain as well as England, after peace is made. They sent from Breda to England to find out about this king's last resolutions on peace, for the Dutch are so proud and arrogant that they do not want to give up anything. My opinion is nevertheless that peace will be made. A courier passed here from Vienna to Stockholm. I am convinced that Sweden will remain neutral in this war, but if she takes sides, it will be that of the House of Austria. Farewell. I forgot to tell you that the Dutch have offered their mediation to France and that France is suspicious of it, and rightly so.

P. S. — I am not answering you on the last clause of your letter of the 28th of last month, because I have nothing to say to you except that I will make my efforts to satisfy you in all that will be possible for me, asking you for the rest to be very convinced that whatever change may happen to my fortune, that it will never happen to my feelings, and that, whether I be on the throne or in chains, I will be eternally the one you have known me to certainly be until death. Do me justice not to doubt it. Farewell.


Above: Kristina.


Above: Cardinal Decio Azzolino.

Notes: "messieurs mes cousins" = sirs my cousins (herrar mina kusiner). In accordance with the nobility's ideals in the early modern era, kings and queens considered themselves siblings; when talking to someone of a lower rank than their own, they would refer to that person as "my cousin", regardless of whether or not they were related.

2324 = du cardinal Barberino.

è bene aver parlato in qualche modo che levi dal debito di render conto = it is good to have spoken in some way that relieves the debt of accountability. (det är bra att ha talat på något sätt som avlämnar ansvarsskyldighet.)

uno sproposito da cavallo = a stupid horse. (en dumme häst.)