Sources:
Drottning Kristina mot Karl XI:s förmyndare: Tre bref 1668-1669 in Historisk tidsskrift, volume 36, page 200, article written by Georg Wittrock, 1916
Mémoire sur les manuscrits de la Bibliothèque de l'École de Médecine de Montpellier, contenant la correspondance de Christine de Suède, article written by Achille Jubinal for L'Investigateur, page 141, published by the Society for Historical Studies (France), 1849 issue
La regina Cristina di Svezia in Italia (1655-1689): Memorie storiche ed aneddotiche con documenti, pages 401 to 402, published by Gaudenzio Claretta, 1892
The letter:
Monsieur mon frere et neueu, le s.r Rosembac, mon enuoyé extraordinaire en vostre cour, vient de me donner une nouuelle qui me semble incroyable, et quelque confiance que j'ay en sa fidelité, elle me deuient suspecte par des rapport si surprennants qu'il ma fait dans sa derniere depesche. Il me suppose premierement qu'on luy a declaré de la part de V. M. qu'on est resolu de m'empescher l'entrée dans la Suede durant vostre minorité, secondement qu'on veut se saisir de mon bien auec la reserue qu'on me veut payer par les mains de la chambre mes reuenus, à ce qu'on dit tres punctuellem.t. J'aduoue à V. M. que j'ay de la peine à croire que Vous puissiez iamais condescendre à un procede si opposé a la iustice et a la raison; mais si contre mon esperance cela se trouue ainsy, je Vous prie de considerer, premierement que je suis presentem.t à Rome, que je n'ay nul dessein ny nulle enuie d'en partir et que je seray fort obligée à V. M., si elle m'y laisse en repos sans me forcer de m'en esloigner par un procede que je ne crois pas auoir merité de Vous; pour le second point je n'ay rien à dire à V. M. si non de la prier d'y faire une serieuse reflexion, car je m'asseure que lors que V. M. prendra la peine de considerer ce dessein auec un sens rassis, cette resolution luy ferà plus d'horreur qu'à moy mesme. Tout ce que j'ay à faire en cette occasion est de coniurer V. M. pour l'amour d'elle mesme, au nom de sa gloire, au nomme de celle de ma nation, de ne se precipiter pas en cette occasion. Je Vous proteste que ce n'est pas mon seul interest, quelque grand qu'il soit, qui m'oblige de Vous en parler de la sorte; je Vous prie de croire que, puisque Dieu m'a fait la grace de me donner un coeur assez grand pour me passer depuis si long temps de la couronne que Vous portez, je me passeray bien du reste; mais il me semble que la Suede et V. M. doiuent auoir quelque peine a se passer de leur gloire, et je ne sçaurois me persuader que V. M. puisse deuenir si ennemie de moy et d'elle mesme, qu'elle veille (ͻ: veuille) me refuser la iustice et la faueur que je luy demande de me laisser en repos dans l'assiette ou je me suis mise; elle est si aduantageuse pour V. M., que je ne crois pas qu'il soit de vostre interest de la troubler. J'ay tant de confiance en vostre amitie et prudence, que je m'asseure que V. M. prendrà mon party et soustiendrà la iustice de mes interests, qui sont inseparablement attachés à ceux de vostre grandeur et de vostre fortune; mais si par une fatalité que je ne pourrois ny comprendre ny euiter, je me verrois deceue dans la confiance que j'ay en vostre iustice et amitie, je m'efforcerois de faire connoistre à V. M., à ma nation et à toute la terre par l'honnesteté de mon procede, que je meritois un meilleur traittement. Je me remets au reste à ce que le s.r Rosembac Vous dirà de ma part, Vous priant de luy donner creance aussy entiere comme à moy mesme, sur tout lors qu'il Vous protesterà de ma part que je suis auec une sincerité entiere
Monsieur mon frere et neueu
Vostre bonne soeur et tante
Christine Alexandra.
Rome ce 9 Feu.r 1669.
M. Santinj.
With modernised spelling:
Monsieur mon frère et neveu,
Le sieur Rosenbach, mon envoyé extraordinaire en votre cour, vient de me donner une nouvelle qui me semble incroyable, et quelque confiance que j'ai en sa fidélité, elle me devient suspecte par des rapports si surprenants qu'il ma fait dans sa dernière depêche. Il me suppose premièrement qu'on lui a déclaré de la part de Votre Majesté qu'on est résolu de m'empêcher l'entrée dans la Suède durant votre minorité, secondement qu'on veut se saisir de mon bien avec la réserve qu'on me veut payer par les mains de la chambre mes revenus, à ce qu'on dit très punctuellement. J'avoue à Votre Majesté que j'ai de la peine à croire que vous puissiez jamais condescendre à un procédé si opposé à la justice et à la raison; mais si contre mon espérance cela se trouve ainsi, je vous prie de considérer, premièrement que je suis présentement à Rome, que je n'ai nul dessein ni nulle envie d'en partir et que je serai fort obligée à Votre Majesté, si elle m'y laisse en repos sans me forcer de m'en éloigner par un procédé que je ne crois pas avoir mérité de vous. Pour le second point je n'ai rien à dire à Votre Majesté, sinon de la prier d'y faire une sérieuse réflexion, car je m'assure que lorsque Votre Majesté prendra la peine de considérer ce dessein avec un sens rassis, cette résolution lui fera plus d'horreur qu'à moi-même. Tout ce que j'ai à faire en cette occasion est de conjurer Votre Majesté pour l'amour d'elle-même, au nom de sa gloire, au nomme de celle de ma nation, de ne se précipiter pas en cette occasion. Je vous proteste que ce n'est pas mon seul intérêt, quelque grand qu'il soit, qui m'oblige de vous en parler de la sorte; je vous prie de croire que, puisque Dieu m'a fait la grâce de me donner un cœur assez grand pour me passer depuis si longtemps de la couronne que vous portez, je me passerai bien du reste. Mais il me semble que la Suède et Votre Majesté doivent avoir quelque peine à se passer de leur gloire, et je ne saurais me persuader que Votre Majesté puisse devenir si ennemie de moi et d'elle-même qu'elle veuille me refuser la justice et la faveur que je lui demande de me laisser en repos dans l'assiette où je me suis mise; elle est si avantageuse pour Votre Majesté que je ne crois pas qu'il soit de votre intérêt de la troubler. J'ai tant de confiance en votre amitié et prudence que je m'assure que Votre Majesté prendra mon parti et soutiendra la justice de mes intérêts, qui sont inséparablement attachés à ceux de votre grandeur et de votre fortune; mais si par une fatalité que je ne pourrais ni comprendre ni éviter, je me verrais déçue dans la confiance que j'ai en votre justice et amitié, je m'efforcerais de faire connaître à Votre Majesté, à ma nation et à toute la terre par l'honnêteté de mon procédé, que je méritais un meilleur traittement. Je me remets au reste à ce que le sieur Rosenbach vous dira de ma part, vous priant de lui donner créance aussi entière comme à moi-même, surtout lorsqu'il vous protesterà de ma part que je suis avec une sincérité entière,
Monsieur mon frère et neveu,
Votre bonne sœur et tante
Christine Alexandra.
Rome, ce 9 février 1669.
M. Santini.
Swedish translation (my own):
Min herr bror och nevö,
Herr Rosenbach, min extraordinarie envoajé vid Ert hov, har rättnu givit mig nyheter som förefaller mig otroliga, och vilket förtroende jag än har för hans trohet, blir det misstänkt för mig genom sådana överraskande rapporter som han gjorde mig i sitt sista utskick. Han förmodar mig för det första att en för honom på Ers Majestäts vägnar förklarat, att Ni är besluten att hindra mig från att komma in i Sverige under Er minoritet, dels att de vill utmäta min egendom med det förbehållet att de vill att jag skall betala min inkomst genom Kammarens händer, som de säger mycket punktligt. Jag erkänner för Ers Majestät att jag har svårt att tro att Ni någonsin kan nedlåta Er till ett förfarande som är så emot rättvisa och förnuft; men om det mot mitt hopp visar sig så, så ber jag Er att först betänka att jag för närvarande befinner mig i Rom, att jag inte har någon avsikt eller lust att lämna, och att jag kommer att vara mycket skyldig till Ers Majestät om Ni låter mig stanna där utan att tvinga mig själv att gå bort från det genom ett förfarande som jag inte tror att jag har förtjänat av dig. När det gäller den andra punkten har jag inget att säga till Ers Majestät förutom att be Er att ge det allvarliga reflektioner, ty jag försäkrar mig själv att när Ers Majestät gör Er besväret att betrakta denna plan med en inaktuell mening, kommer denna resolution att förfära Er mer än jag själv. Allt jag behöver göra vid detta tillfälle är att bönfalla Ers Majestät för Er egen skull, för Er äras skull och för min nations skull, att inte skynda mig vid detta tillfälle. Jag försäkrar Er att det inte är mitt enda intresse, hur stort det än må vara, som förpliktar mig att på detta sätt tala med Er om det; jag ber Er att tro att, eftersom Gud har givit mig nåden att skänka mig ett hjärta stort nog att klara mig utan kronan Ni bär så länge, skall jag klara mig utan resten. Men det förefaller mig att Sverige och Ers Majestät måste ha några svårigheter att avstå från Er ära, och jag kan inte övertyga mig själv om att Ers Majestät kan bli så fientligt emot mig och Er själv, att Ni skulle vilja neka mig den rättvisa och den ynnest som jag ber Er att låta mig förbli i den situation jag befinner mig i; det är så fördelaktigt för Ers Majestät att jag inte tror att det ligger i Ert intresse att störa det. Jag har så mycket förtroende för Er vänskap och klokhet att jag försäkrar mig själv, att Ers Majestät vill ta min sida och upprätthålla rättvisan för mina intressen, som är oskiljaktigt knutna till de av Er storhet och förmögenhet; men om jag genom ett dödsfall som jag varken kunde förstå eller undvika, skulle se mig själv besviken över det förtroende som jag har för Er rättvisa och vänskap, så kommer jag att sträva efter att göra känt för Ers Majestät, för min nation och för hela jorden, av ärligheten i min process, att jag har förtjänat bättre behandling. Jag överlåter det åt mig själv till vad herr Rosenbach kommer att berätta för Er på mina vägnar, och jag ber Er att ge honom lika full trovärdighet som Ni ger mig, särskilt när han försäkrar Er på mina vägnar att jag är med fullständig uppriktighet,
Min herr bror och nevö,
Er goda syster och tante
Kristina Alexandra.
Rom den 9 februari 1669.
M. Santini.
English translation (my own):
Sir my brother and nephew,
Lord Rosenbach, my envoy extraordinary at your court, has just given me news which seems incredible to me, and whatever confidence I have in his fidelity, it becomes suspect to me by such surprising reports that he made me in his last dispatch. He supposes to me firstly that one declared to him on behalf of Your Majesty that you are resolved to prevent me from entering Sweden during your minority, secondly that they want to seize my property with the reservation that they want me to pay my income through the hands of the Chamber, as they say very punctually. I confess to Your Majesty that I find it hard to believe that you can ever condescend to a procedure so opposed to justice and reason; but if, against my hope, it turns out that way, I beg you to consider firstly that I am presently in Rome, that I have no intention or desire to leave, and that I will be greatly obliged to Your Majesty if you let me remain there without forcing myself to move away from it by a procedure that I do not believe I have deserved from you. For the second point, I have nothing to say to Your Majesty except to beg you to give it serious reflection, as I assure myself that when Your Majesty takes the trouble to consider this plan with a stale sense, this resolution will horrify you more than myself. All I have to do on this occasion is to implore Your Majesty for your own sake, for the sake of your glory, and for the sake of that of my nation, not to rush on this occasion. I assure you that it is not my only interest, however great it may be, which obliges me to speak to you about it in this way; I beg you to believe that, since God has given me the grace to give me a heart great enough to do without the crown you wear for so long, I will do without the rest. But it seems to me that Sweden and Your Majesty must have some difficulty in dispensing with your glory, and I cannot persuade myself that Your Majesty can become so hostile to me and to yourself that you would wish to deny me the justice and the favour that I ask of you to let me remain in the situation in which I find myself; it is so advantageous for Your Majesty that I do not think it is in your interest to disturb it. I have so much confidence in your friendship and prudence that I assure myself that Your Majesty will take my side and uphold the justice of my interests, which are inseparably attached to those of your greatness and your fortune; but if by a fatality that I could neither understand nor avoid, I should see myself disappointed in the confidence that I have in your justice and friendship, I will endeavour to make known to Your Majesty, to my nation, and to all the earth, by the honesty of my process, that I have deserved better treatment. I leave it to myself to what Lord Rosenbach will tell you on my behalf, begging you to give him as full credence as you give to me, especially when he assures you on my behalf that I am with complete sincerity,
Sir my brother and nephew,
Your good sister and aunt
Kristina Alexandra.
Rome, February 9, 1669.
M. Santini.
Above: Kristina.
Above: King Karl XI of Sweden.
Notes: assiette = assise (situation).
In French Kristina addressed Karl as her/his/their brother and nephew, whereas in Swedish she/he/they addressed him as her/his/their son. In accordance with the nobility's ideals of friendship in the early modern era, kings and queens saw themselves as siblings, and because Kristina had adopted her cousin Karl Gustav, Karl's father, as her/his/their son in order to make him her/his/their heir, the boy inherited that title upon his father's death.
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