Source:
Œuvres de Descartes, correspondance V: mai 1647-février 1650, pages 59 to 60, published by Charles Adam and Paul Tannery, 1903
The letter excerpt:
Madame,
Passant par la Haye pour aller en France, puis que ie ne puis y auoir l'honneur de receuoir vos commandemens, & vous faire la reuerence, il me semble que ie suis obligé de tracer ces lignes, afin d'assurer vostre Altesse que mon zele & ma deuotion ne changeront point, encore que ie change de terre. I'ay receu depuis deux iours vne lettre de Suede de Monsieur le Resident de France qui est là, où il me propose vne question de la part de la Reyne, à laquelle il m'a fait connoistre en luy monstrant ma réponse à vne autre lettre qu'il m'auoit cy-deuant enuoyée. Et la façon dont il décrit cette Reyne, auec les discours qu'il raporte d'elle, me la font tellement estimer, qu'il me semble que vous seriez dignes de la conuersation l'vne de l'autre; & qu'il y en a si peu au reste du monde qui en soient dignes, qu'il ne seroit pas mal-aisé à vostre Altesse de lier vne fort étroite amitié auec elle, & qu'outre le contentement d'esprit que vous en auriez, cela pourroit estre à desirer pour diuerses considerations. I'auois écrit cy-deuant à ce mien amy Resident en Suede, en répondant à vne lettre où il parloit d'elle, que ie ne trouuois pas incroyable ce qu'il m'en disoit, à cause que l'honneur que i'auois de connoistre vostre Altesse, m'auoit appris combien les personnes de grande naissance pouuoient surpasser les autres, &c. Mais ie ne me souuiens pas si c'est en la lettre qu'il lui a fait voir, ou bien en vne autre precedente; & pour ce qu'il est vray-semblable qu'il luy fera voir doresnauant les lettres qu'il receura de moy, ie tascheray tousiours d'y mettre quelque chose qui luy donne suiet de souhaitter l'amitié de vostre Altesse, si ce n'est que vous me le deffendiez. ...
With modernised spelling:
Madame,
Passant par La Haye pour aller en France, puisque je ne puis y avoir l'honneur de recevoir vos commandements et vous faire la révérence, il me semble que je suis obligé de tracer ces lignes, afin d'assurer Votre Altesse que mon zèle et ma dévotion ne changeront point encore que je change de terre. J'ai reçu depuis deux jours une lettre de Suède de Monsieur le résident de France qui est là, où il me propose une question de la part de la reine, à laquelle il m'a fait connaître en lui montrant ma réponse à une autre lettre qu'il m'avait ci-devant envoyée. Et la façon dont il décrit cette reine, avec les discours qu'il rapporte d'elle, me la font tellement estimer qu'il me semble que vous seriez dignes de la conversation l'une de l'autre; et qu'il y en a si peu au reste du monde qui en soient dignes, qu'il ne serait pas malaisé à Votre Altesse de lier une fort étroite amitié avec elle, et qu'outre le contentement d'esprit que vous en auriez, cela pourrait être à désirer pour diverses considerations.
J'avais écrit ci-devant à ce mien ami résident en Suède en répondant à une lettre où il parlait d'elle que je ne trouvais pas incroyable ce qu'il m'en disait, à cause que l'honneur que j'avais de connaître Votre Altesse m'avait appris combien les personnes de grande naissance pouvaient surpasser les autres, etc. Mais je ne me souviens pas si c'est en la lettre qu'il lui a fait voir, ou bien en vne autre précédente; et pour ce qu'il est vraisemblable qu'il lui fera voir dorénavant les lettres qu'il recevra de moi, je tâcherai toujours d'y mettre quelque chose qui lui donne sujet de souhaiter l'amitié de Votre Altesse, si ce n'est que vous me le défendiez. ...
Swedish translation (my own):
Madam,
På väg genom Haag för att gå till Frankrike, eftersom jag inte kan ha äran att ta emot Era befallningar och visa Er vördnad, förefaller det mig som om jag är skyldig att spåra dessa linjer för att försäkra Ers Höghet att min iver och min hängivenhet kommer att inte ändras även om jag byter land. För två dagar sedan fick jag ett brev från Sverige från residenten av Frankrike som är där, där han föreslog en fråga till mig från drottningen, som han har gjort mig uppmärksam på genom att visa henne mitt svar på ett annat brev som han tidigare skickat till mig. Och det sätt på vilket han skildrar denna drottning, med de diskurser han rapporterar från henne, gör att jag uppskattar henne så mycket, att det förefaller mig som om Ni skulle vara värda varandras samtal; och att det finns så få i resten av världen som är värda det, att det inte skulle vara svårt för Ers Höghet att upprätta en mycket nära vänskap med henne, och det förutom den mentala förnöjsamhet som Ni skulle ha av det, detta kan vara önskvärt av olika hänsyn.
Jag hade tidigare skrivit till denne min vän som är resident i Sverige, som svar på ett brev där han talade om henne, att jag inte tyckte att det han berättade var otroligt, eftersom den äran jag hade att lära känna Ers Höghet hade lärt mig hur människor stor börd kunde överträffa andra osv. Men jag minns inte om det stod i brevet han visade henne, eller i ett annat tidigare; och då det är troligt att han hädanefter kommer att visa henne de brev han får från mig, så kommer jag alltid att försöka lägga något där, som ger honom anledning att önska Ers Höghet vänskap, om Ni inte förbjuder mig det. ...
English translation (my own):
Madame,
Passing through The Hague to go to France, as I cannot have the honour of receiving your commands and doing reverence to you, it seems to me that I am obliged to trace these lines in order to assure Your Highness that my zeal and my devotion will not change even if I change country. Two days ago I received a letter from Sweden from the resident of France who is there, where he proposed a question to me from the Queen, of which he has made me aware by showing her my answer to another letter that he had previously sent to me. And the way in which he describes this Queen, with the discourses he reports from her, makes me esteem her so much that it seems to me that you would be worthy of each other's conversation; and that there are so few in the rest of the world who are worthy of it, that it would not be difficult for Your Highness to establish a very close friendship with her, and that in addition to the mental contentment that you would have from it, this could be desirable for various considerations.
I had previously written to this friend of mine residing in Sweden, responding to a letter in which he spoke of her, that I did not find what he told me incredible, because the honour I had of knowing Your Highness had taught me how people of great birth could surpass others, etc. But I do not remember if it was in the letter he showed her, or in another previous one; and as it is likely that he will henceforth show her the letters he receives from me, I will always try to put something there which gives him reason to wish the friendship of Your Highness, if you do not forbid it to me. ...
Above: Kristina.
Above: René Descartes.
Above: Princess Elisabeth of Bohemia and the Palatinate.
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