Source:
Histoire des démeslez de la cour de France avec la cour de Rome, au sujet de l'affaire des Corses, page 3, by Abbé François-Séraphin Régnier-Desmarais, 1707
The letter:
Mon Cousin. J'ay ressenti un extréme déplaisir de l'accident qui vous est arrivé ce soir, & suis tres-marrie de ne me pas trouver en estat de vous offrir mon assistance en cette fascheuse rencontre: ce que je puis est de vous prier de tout mon cœur de n'escouter pas vos premiers sentiments en cette occasion, ni ceux qui voudront vous aigrir l'esprit à la vangeance. Ce malheureux accident n'est pas une chose prémeditée, & je m'asseure que l'on vous donnera toute la satisfaction que vous pouvez desirer; car vostre cause est trop juste pour pouvoir vous la refuser. Je vous offre mes offices pour l'obtenir, quoy-que je croye qu'ils ne vous seront pas necessaires; car le respect que l'on porte en cette Cour au Roy vostre Maistre, & l'estime que l'on doit à une personne de vostre qualité, vous fera obtenir sans doute la justice qui vous est deuë, & que l'on vous doit rendre avec usure. Je vous prie de prendre en bonne part le conseil que je vous donne de ne p[r]écipiter pas vos résolutions, & d'user de la moderation que vostre prudence vous inspirera, pour user de toute les précautions qui sont necessaires à ne vous embarquer pas dans une affaire qui pourroit avoir de mauvaises suites. Je vous demande pardon de la liberté que je prends, & vous prie de la souffrir de la personne du monde qui a le plus de zele pour l'interest du Roy vostre Maistre, & plus d'estime pour vous. Je suis, mon Cousin,
Vostre trés-affectionnée amie CHRISTINE ALEXANDRA.
A mon Cousin, Monsieur l'Ambassadeur de France.
With modernised spelling:
Mon cousin,
J'ai ressenti un extrême déplaisir de l'accident qui vous est arrivé ce soir, et suis très marrie de ne me pas trouver en état de vous offrir mon assistance en cette fâcheuse rencontre; ce que je puis est de vous prier de tout mon cœur de n'écouter pas vos premiers sentiments en cette occasion, ni ceux qui voudront vous aigrir l'esprit à la vengeance. Ce malheureux accident n'est pas une chose préméditée, et je m'assure que l'on vous donnera toute la satisfaction que vous pouvez désirer, car votre cause est trop juste pour pouvoir vous la refuser. Je vous offre mes offices pour l'obtenir, quoique je croie qu'ils ne vous seront pas nécessaires, car le respect que l'on porte en cette cour au Roi votre maître, et l'estime que l'on doit à une personne de votre qualité, vous fera obtenir sans doute la justice qui vous est dûe, et que l'on vous doit rendre avec usure. Je vous prie de prendre en bonne part le conseil que je vous donne de ne précipiter pas vos résolutions, et d'user de la modération que votre prudence vous inspirera, pour user de toute les précautions qui sont nécessaires à ne vous embarquer pas dans une affaire qui pourrait avoir de mauvaises suites. Je vous demande pardon de la liberté que je prends et vous prie de la souffrir de la personne du monde qui a le plus de zèle pour l'intérêt du Roi votre maître et plus d'estime pour vous.
Je suis, mon cousin,
Votre très affectionnée amie
Christine Alexandra.
A mon Cousin, Monsieur l'Ambassadeur de France.
Swedish translation (my own):
Min kusin,
Jag har känt ett extremt missnöje över olyckan som hände Er i kväll, och jag är mycket ledsen över att jag inte kan erbjuda Er min hjälp i detta olyckliga möte; vad jag kan göra är att be Er av hela mitt hjärta att inte lyssna på Era första känslor vid detta tillfälle, och inte heller till dem som skulle vilja sörja Ert humör med hämnd. Denna olyckliga olycka är inte en överlagd sak, och jag är säker på att Ni kommer att få all den tillfredsställelse Ni kan önska Er, eftersom Er sak är för rättvis för att någon skall kunna vägra Er den. Jag erbjuder Er mina tjänster för att erhålla den, även om jag tror att de inte kommer att vara nödvändiga för Er, för den respekt som visas i detta hov för konungen, Er herre, och den aktning som tillkommer en person av Er kvalitet, kommer att otvivelaktigt få Er att erhålla den rättvisa som tillkommer Er, och som måste återlämnas till Er med ocker. Jag ber Er att ta del av det råd som jag ger Er att inte skynda på Era beslut, och att använda den måttlighet som Er försiktighet kommer att inspirera Er, att använda alla de försiktighetsåtgärder som är nödvändiga för att inte inleda ett fall som kunde ha dåliga konsekvenser. Jag ber Er om ursäkt för den frihet jag tar och ber Er att lida den av den person i världen som har mest iver för konungen Er herres intresse och mest aktning för Er.
Jag är, min kusin,
Er tillgivnaste vän
Kristina Alexandra.
Till min kusin, monsieur l'ambassadeur de France.
English translation (my own):
My cousin,
I have felt an extreme displeasure at the accident that happened to you this evening, and am very sorry not to find myself in a position to offer you my assistance in this unfortunate encounter; what I can do is to beg you with all my heart not to listen to your first feelings on this occasion, nor to those who would like to sour your spirits with vengeance. This unfortunate accident is not a premeditated thing, and I am sure that you will be given all the satisfaction you can desire, because your cause is too just for anyone to be able to refuse it to you. I offer you my services to obtain it, although I believe that they will not be necessary to you, for the respect that is shown in this court to the King your master, and the esteem that is due to a person of your quality, will undoubtedly make you obtain the justice which is due to you, and which one must return to you with usury. I beg you to take into good part the advice that I give you not to rush your resolutions, and to use the moderation that your prudence will inspire in you, to use all the precautions that are necessary not to embark on a case that could have bad consequences. I beg your pardon for the liberty I take and beg you to suffer it from the person in the world who has the most zeal for the interest of the King your master and the most esteem for you.
I am, my cousin,
Your most affectionate friend
Kristina Alexandra.
To my cousin, Monsieur l'Ambassadeur de France.
Above: Kristina.
Note: In accordance with the nobility's ideals in the early modern era, kings and queens considered themselves siblings; when talking to someone of a lower rank than their own, they would refer to that person as "my cousin", regardless of whether or not they were related.
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