Tuesday, December 13, 2022

Letter to Kristina from King Louis XIV, dated December 2/12 (New Style), 1662

Sources:

Riksarkivet, page 280 in K 90; Utgångna och ingångna skrivelser; Drottning Kristina d. y. (Christina Alexandra); Svenska drottningars arkivaliesamlingar i riksarkivet; Kungliga arkiv


Histoire des démeslez de la cour de France avec la cour de Rome, au sujet de l'affaire des Corses, page 99, by Abbé François-Séraphin Régnier-Desmarais, 1707


Mémoires concernant Christine, volume 2, page 74, Johan Arckenholtz, 1751



The letter (copy):

Madame ma soeur, Je suis fasché que V. M. se soit mise en peine de me depecher le Sr. d'Alibert, pour un suiet qui ne meritoit pas de luy donner ce soin. Je sçay qu'il est iuste que les personnes de vostre rang ne se contraignent iamais en rien. Ainsi aux occasions où elle voudra bien me donner des marques de son affection Je les estimeray beaucoup, comme i'ay fait en celle c'y les ciuilitez, que le dit d'Alibert m'a fait de sa part. Aux occurrences ou d'autres interests luy seront plus chers, et plus considerables que les miens, Je ne me plaindray que de ma mauuaise fortune et n'en seray pas moins veritablement
Madame ma soeur
Vôtre bon frere
Louis
a paris le 12 Xbre 1662

With modernised spelling:

Madame ma sœur,
Je suis fâché que Votre Majesté se soit mise en peine de me dépêcher le sieur d'Alibert pour un sujet qui ne méritait pas de lui donner ce soin. Je sais qu'il est juste que les personnes de votre rang ne se contraignent jamais en rien; ainsi aux occasions où elle voudra bien me donner des marques de son affection, je les estimerai beaucoup, comme j'ai fait en celle-ci les civilités que ledit d'Alibert m'a fait de sa part. Aux occurrences où d'autres intérêts lui seront plus chers et plus considérables que les miens, je ne me plaindrai que de ma mauvaise fortune et n'en serai pas moins véritablement,
Madame ma sœur,
votre bon frère
Louis.
A Paris, le 12 décembre 1662.

Régnier-Desmarais' transcript of the letter:

MADAME MA SOEUR, Je suis fasché que Vostre Majesté se soit mise en peine de me dépescher le Sieur d'Alibert, pour un sujet qui ne meritoit pas de luy donner ce soin. Je sçay qu'il est juste que les personnes de vostre rang ne se contraignent jamais en rien; ainsi aux occasions où Vostre Majesté voudra bien me donner des marques de son affection, je les estimeray beaucoup, comme j'ay fait en celle-cy les civilitez que ledit Sieur d'Alibert m'a faites de sa part. Aux occurrences où d'autres interests luy seront plus chers & plus considerables que les miens, je ne me plaindray que de ma mauvaise fortune, & n'en seray pas moins veritablement,
MADAME MA SOEUR,
Vostre bon Frere,
LOUIS.

With modernised spelling:

Madame ma sœur,
Je suis fâché que Votre Majesté se soit mise en peine de me dépêcher le sieur d'Alibert pour un sujet qui ne méritait pas de lui donner ce soin. Je sais qu'il est juste que les personnes de votre rang ne se contraignent jamais en rien; ainsi aux occasions où Votre Majesté voudra bien me donner des marques de son affection, je les estimerai beaucoup, comme j'ai fait en celle-ci les civilités que ledit sieur d'Alibert m'a faites de sa part. Aux occurrences où d'autres intérêts lui seront plus chers et plus considérables que les miens, je ne me plaindrai que de ma mauvaise fortune, et n'en serai pas moins véritablement,
Madame ma sœur,
votre bon frère
Louis.

Arckenholtz's transcript of the letter:

Madame ma Sœur. Je suis fâché que V. M. se soit mise en peine de me dépêcher le Sieur d'Alibert pour un sujèt, qui ne méritoit pas de lui donner ce soin. Je sai qu'il est juste que les personnes de votre rang ne se contraignent jamais en rien; ainsi aux occasions, où elle voudra bien me donner des marques de son affection, je les estimerai beaucoup, comme j'ai fait en celle-ci les civilités que le dit Alibert m'a faites de sa part. Aux occurrences, où d'autres intérêts lui seront plus chers & plus considérables que les miens, je ne me plaindrai que de ma mauvaise fortune, & n'en serai pas moins véritablement,
Madame ma Sœur, &c.
LOUIS.
à Paris, le 12 Décembre
1662.

Swedish translation (my own):

Madam min syster,
Jag är ledsen att Ers Majestät har tagit sig besväret att skicka mig monsieur d'Alibert för ett ämne som inte förtjänade att ge Er denna uppmärksamhet. Jag vet att det är rätt att personer av Er rang ju aldrig begränsar sig till någonting; sålunda vid tillfällen då Ers Majestät kommer att vara tillräckligt bra för att ge mig märken av Er tillgivenhet, kommer jag att värdera dem mycket som jag vid detta tillfälle gjorde de hövligheter som nämnde monsieur d'Alibert har utsträckt mig å Era vägnar. När andra intressen är kärare och viktigare för honom än mina, kommer jag bara att klaga över min olycka och inte vara mindre sann,
Madam min syster,
Er gode bror
Ludvig.

English translation (my own):

Madame my sister,
I am sorry that Your Majesty has taken the trouble to send me Monsieur d'Alibert for a subject which did not deserve to give you this attention. I know it is right that people of your rank never constrain themselves in anything; thus on occasions when Your Majesty will be good enough to give me marks of your affection, I will value them very much, as I did on this occasion the civilities that the said Monsieur d'Alibert has extended to me on your behalf. When other interests are dearer and more important to him than mine, I will only complain of my bad fortune, and will not be any less truly,
Madame my sister,
Your good brother
Louis.


Above: Kristina.


Above: King Louis XIV of France.

Note: In accordance with the nobility's ideals in the early modern era, kings and queens considered themselves siblings.

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