Friday, September 23, 2022

Isaac de Pas, Marquis de Feuquières's letter to King Louis XIV of France, dated May 5, 1674

Source:

Lettres inédites de Feuquières, tirées des papiers de famille de madame la duchesse Decazes, volume 2, page 436, published by Étienne Gallois, 1845


The letter:

A Stockholm, le 5 mai 1674.
Sire, le Grand Chancelier appréhende que la reine Christine ne vienne icy, selon qu'elle le mande. Elle prend son prétexte sur ce que ses receveurs la payent mal et qu'elle ne peut plus subsister qu'en consommant elle-même les denrées sur les lieux. Le Grand Chancelier vouloit bien que Vostre Majesté eust agréable d'assurer cette reine de luy fournir cent mille écus par an sur les subsides, moyennant qu'elle laissant la jouissance de son domaine au roy de Suède, à qui il vaudroit beaucoup davantage, parce qu'il y mettroit des troupes, ce qu'il n'ose pas faire présentement. Il dit donc, Sire, que Vostre Majesté ne sçauroit jamais rien faire qui oblige davantage le roy son maistre, et qu'en son particulier il le recevroit comme une grâce, laquelle il supplie très-humblement Vostre Majesté de luy vouloir accorder. Il s'imagine que cette princesse renverseroit toutes choses par sa présence, en quoy le service de Vostre Majesté pourroit estre grandement intéressé. Je suis, Sire, de Vostre Majesté, le très-humble, très-obéissant et très-fidèle serviteur et sujet,
FEUQUIÈRES.

With modernised spelling:

A Stockholm, le 5 mai 1674.
Sire, le Grand Chancelier appréhende que la reine Christine ne vienne ici, selon qu'elle le mande. Elle prend son prétexte sur ce que ses receveurs la payent mal et qu'elle ne peut plus subsister qu'en consommant elle-même les denrées sur les lieux. Le Grand Chancelier voulait bien que Votre Majesté eût agréable d'assurer cette reine de lui fournir cent mille écus par an sur les subsides, moyennant qu'elle laissant la jouissance de son domaine au roi de Suède, à qui il vaudrait beaucoup davantage, parce qu'il y mettrait des troupes, ce qu'il n'ose pas faire présentement. Il dit donc, Sire, que Votre Majesté ne saurait jamais rien faire qui oblige davantage le roi son maître, et qu'en son particulier il le recevrait comme une grâce, laquelle il supplie très humblement Votre Majesté de lui vouloir accorder. Il s'imagine que cette princesse renverserait toutes choses par sa présence, en quoi le service de Votre Majesté pourrait être grandement intéressé. Je suis, Sire, de Votre Majesté, le très humble, très obéissant et très fidèle serviteur et sujet,
FEUQUIÈRES.

Swedish translation (my own):

Stockholm, den 5 maj 1674.
Min herre, rikskanslern är orolig för att drottning Kristina skall komma hit, som hon beordrar. Hon tar sin förevändning från att hennes mottagare betalar henne dåligt och att hon inte längre kan livnära sig annat än genom att själv konsumera matvarorna på platsen. Rikskanslern skulle ha önskat att Ers Majestät försäkrade denna drottning att hon skulle förse henne med hundra tusen kronor om året från subventionerna, på villkor att hon lämnade åtnjutandet av sitt område till Sveriges konung, för vilken det skulle vara värt mycket mer, såsom han skulle sätta trupper där, vilket han för närvarande inte vågar göra. Han sade därför, min herre, att Ers Majestät aldrig kunde göra något som skulle förplikta konungen, hans herre, mer, och att han i sin privata person skulle ta emot honom som en tjänst som han mycket ödmjukt ber Ers Majestät att vara villig att bevilja henne. Han föreställer sig att denna prinsessa skulle störta allt genom sin närvaro, som Ers Majestäts tjänst kunde vara mycket intresserad av. Jag är, min herre, Ers Majestäts ödmjukaste, lydigaste och mest trogna tjänare och undersåte
Feuquières.

English translation (my own):

Stockholm, May 5, 1674.
Sire, the Grand Chancellor is apprehensive that Queen Kristina will come here, as she orders. She takes her pretext from the fact that her recipients pay her badly and that she can no longer subsist except by consuming the foodstuffs herself on the premises. The Grand Chancellor would have liked Your Majesty to assure this Queen of providing her with one hundred thousand crowns a year from the subsidies, on condition that she leave the enjoyment of her domain to the King of Sweden, to whom it would be worth much more, as he would put troops there, which he does not dare to do at present. He therefore said, Sire, that Your Majesty could never do anything that would oblige the King, his master, more, and that in his private person he would receive him as a favour which he very humbly begs Your Majesty to be willing to grant her. He imagines that this princess would overthrow all things by her presence, in which Your Majesty's service might be greatly interested. I am, Sire, Your Majesty's most humble, most obedient and most faithful servant and subject
Feuquières.


Above: Kristina.


Above: King Karl XI of Sweden.


Above: Magnus de la Gardie, the Grand Chancellor of Sweden.


Above: King Louis XIV of France.

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