Tuesday, September 13, 2022

Kristina's letter to Charles Caton de Court, dated May 21/31 (New Style), 1679

Sources:

Bibliothèque interuniversitaire (Montpellier); Manuscrits de la reine Christine; Lettere della regina ai suoi ministri; Christine de Suède al signore Court, [s. l.], 31 mai 1679 (digitisation pages 117v-118r to 118v-119r)


Christine (1626-1689 ; reine de Suède), Manuscrits de la reine Christine: Lettere della regina ai suoi ministri, : , 1601-1700.

The Foli@ online digital heritage library is here:


Copyright SCDI-UPV - Collections Université de Montpellier (shelfmark H 258).

Mémoires concernant Christine, reine de Suède, volume 4, page 20, compiled and edited by Johan Arckenholtz, 1760




The letter (with Kristina's handwriting in italics):

Pour Mons[ieu]r de Court.
31 May 1679
Vostre Lettre du 8. du présent est remplie de sentiments si pleins de Zele, et d'affection pour moy qui ne laissent pas de m'estre agreables quoy que J'eusse voulù plustost Vous Voir parler en philosophe qui corrige, qu'en Courtisan qui flatté, croyant que cela Vous seroit mieux estant sçauant comme Vous estes; mais Vous autres mess[ieu]rs les Sçauants estes si accoustumes à donner de lencens + de lencens aux gens de ma sorte des sentiments que l'on ne scauroit Vous empescher d'en dispenser mesme à ceux qui ne se nourrissent pas autrement que de fumèe, et Vous m'en auez Voulù donner assez pour long temps, dont et Je ne laisse Vous pardonne pas de Vous le sçauoir grè connoissant Vostre intention. Je Vous prie en revange d'estre persuadè que Je connois parfaictement ce que Vous Valèz, et que Je Vous estime Sincerem[en]t., et Vous deuèz faire vn grand cas de cette estime puisque Je n'en Suis pas trop liberal[e], et que Jé ne l'accorde iamais qu'au Séul et ueritable merite en toute profession. continuèz à la meriter, et en á Vous en rendre tous les iours plus digne par Vos estudes en cultivant auéc Soin ces talents que Dieu Vous a donnè; mais ne Vous tuez pas, Vivéz̀ pour estudier, pour Servir le Public et pour Vous rendre un iour plus grand que Vostre Oncle, cette ambition est digne louable, et doit estre le but de toutes Vos fatigues et Voyages. J'oubliois presque de Vous remercier du conte agreable que Vous me rendez de V[ost]re Seiour à florénce. Ce que Vous dites de Vossius est fort plaisant, et il me Semble que ce Soit assèz de Son caractere. Je suis tentèe de Vous quereler sur le suiet des Dialogues du Prieur Ruscélay, parceque Vos excuses ne Valent rien, mais J'aime mieux Vous pardonner encore à condition de Vous condamner à me fournir des liurés quand Vous Serèz arriuè à Paris, et Vous pouuèz les enuoyer à l'Jnternonce qui me les faira tenir., et aurà ordre de Vous payer les liures, et de faire les autres frais de ma part, Vous connoissèz le genie, et le goust des gens, c'est assèz[.] Souuenez Vous aussy que Vous estes engagè de parole à reuenir un jour à Rome[.] Je Souhaitte cependant que Dieu Vous conserue, et prospere.
riCordateui di mandar al [...] a parigi quel ordine che bisogna che [...] domanda

riCopiate la per esser sotto scritta et [...]

With modernised spelling:

Pour Monsieur de Court.
31 mai 1679.
Votre lettre du 8 du présent est remplie de sentiments pleins de zèle et d'affection pour moi qui ne laissent pas de m'être agréables, quoique j'eusse voulu plutôt vous voir parler en philosophe qui corrige qu'en courtisan qui flatte, croyant que cela vous serait mieux, étant savant comme vous êtes; mais vous autres Messieurs les savants êtes si accoutumés à donner de l'encens aux gens de ma sorte que l'on ne saurait vous empêcher d'en dispenser même à ceux qui ne se nourrissent pas autrement de fumée, et vous m'en avez voulu donner assez pour longtemps, et je vous pardonne, connaissant votre intention.

Je vous prie en revanche d'être persuadé que je connais parfaitement ce que vous valez et que je vous estime sincèrement, et vous devez faire un grand cas de cette estime, puisque je n'en suis pas trop libérale et que je ne l'accorde jamais qu'au seul et véritable mérite en toute profession. Continuez à la mériter et à vous en rendre tous les jours plus digne par vos études en cultivant avec soin ces talents que Dieu vous a donnè, mais ne vous tuez pas. Vivez pour étudier, pour servir le public et pour vous rendre un jour plus grand que votre oncle. Cette ambition est digne, louable, et doit être le but de toutes vos fatigues et [de tous vos] voyages.

J'oubliais presque de vous remercier du compte agréable que vous me rendez de votre séjour à Florence. Ce que vous dites de Vossius est fort plaisant, et il me semble que ce soit assez de son caractère. Je suis tentée de vous quereller sur le sujet des Dialogues du prieur Ruscélay, parce que vos excuses ne valent rien. Mais j'aime mieux vous pardonner encore, à condition de vous condamner à me fournir des livres quand vous serez arrivé à Paris, et vous pouvez les envoyer à l'internonce, qui me les faira tenir et aura ordre de vous payer les livres et de faire les autres frais de ma part. Vous connaissez le génie et le goût des gens, c'est assez. Souvenez-vous aussi que vous êtes engagé de parole à revenir un jour à Rome. Je souhaite cependant que Dieu vous conserve et prospère.
Ricordatevi di mandar al [...] a Parigi quel ordine che bisogna che [...] domanda.

Ricopiatela per esser sottoscritta ed [...].

Arckenholtz's transcript of the letter:

Rome le 31. Mai 1679.
Votre Lettre du 8. du courant est remplie de sentimens pleins de zéle & d'affection pour moi, qui ne laissent pas de m'être agréables; quoique j'eusse voulu plutôt vous voir parler en Philosophe qui corrige, qu'en Courtisan qui flatte, croyant que cela vous siéroit mieux, étant savant comme vous l'êtes; mais vous autres Messieurs les Savans êtes si accoutumés à donner de l'encens aux gens de ma sorte, que l'on ne sauroit vous empêcher d'en dispenser même à ceux qui ne se nourrissent pas autrement de fumée, & vous m'en avez voulu donner assez pour long-tems. Je vous pardonne, connoissant votre intention.

Je vous prie en revanche d'être persuadé que je connois parfaitement ce que vous valez, & que je vous estime sincérement. Vous devez faire grand cas de cette estime, puisque je n'en suis pas trop libérale, & que je ne l'accorde jamais qu'au seul & véritable mérite, en toute profession. Continuez à la mériter, & à vous en rendre tous les jours plus digne par vos études, en cultivant avec soin ces talens que Dieu vous a donnés; mais ne vous tuez pas. Vivez pour étudier, pour servir le Public, & pour vous rendre un jour plus grand que votre Oncle. Cette ambition est digne, louable, & doit être le but de toutes vos fatigues & de tous vos voyages.

J'oubliois presque de vous remercier du compte agréable que vous me rendez de votre séjour à Florence. Ce que vous dites de Vossius est fort plaisant, & il me semble que cela est assez de son caractere. Je suis tentée de vous quereller au sujet des Dialogues du Prieur Ruscelay, parce que vos excuses ne valent rien; mais j'aime mieux vous pardonner encore, à condition de vous condamner à me fournir des Livres quand vous serez arrivé à Paris, & vous pouvez les envoyer à l'Internonce, qui me les fera tenir, & aura ordre de vous les payer, & de faire les autres frais de ma part. Vous connoissez le génie & le goût des gens, c'est assez. Souvenez vous aussi que vous êtes engagé de parole à revenir un jour à Rome. Je souhaite cependant que Dieu vous conserve & vous fasse prospérer.

Swedish translation (my own):

Rome, den 31 maj 1679.
Ert brev av den 8 i denna månad är fyllt av känslor fulla av nit och tillgivenhet för mig, som inte misslyckas att behaga mig; även om jag hellre skulle se Er tala som en filosof som korrigerar än som en hovman som smickrar, i tron ​​att det skulle passa Er bättre, vara så lärd som Ni är; men Ni lärda herrar är så vana att ge rökelse åt folk av mitt slag att man inte kan hindras från att utskänka det även till dem, som annars inte livnär sig på rök, och man ville länge ge tillräckligt. Jag förlåter Er, varande medveten om Er avsikt.

Å andra sidan, var snäll och övertygad om att jag mycket väl vet vad Ni är värd och att jag uppriktigt uppskattar Er. Ni måste göra en hel del av denna aktning, eftersom jag inte är alltför generös med den, och jag ger den aldrig annat än till ensam och sann förtjänst i något yrke. Fortsätt att förtjäna det och göra Er själv mer värd det varje dag genom Era studier, genom att noggrant odla de talanger som Gud har givit Er; men ta inte livet av Er. Lev för att studera, för att tjäna allmänheten och för att en dag göra Er själv större än Er onkel. Denna ambition är värdig, berömvärd och borde vara målet för alla Era tröttheter och alla Era resor.

Jag glömde nästan att tacka Er för den trevliga redogörelse Ni ger mig om Er vistelse i Florens. Det Ni säger om Vossius är mycket trevligt, och det tycks mig vara tillräckligt för hans karaktär. Jag är frestad att gräla med Er om dialogerna med prior Ruscelay, eftersom Era ursäkter är värdelösa; men jag föredrar att förlåta Er fortfarande, under förutsättning att jag dömer Er att förse mig med böcker när Ni kommer till Paris, och Ni kan skicka dem till internuntien, som kommer att få dem levererade till mig och kommer att få order att betala för dem och att stå för övriga kostnader för min räkning. Ni vet ju folks genialitet och smak, det räcker. Kom också ihåg att Ni har svurit att en dag återvända till Rom. Emellertid önskar jag att Gud bevare Er och välsigne Er.

English translation (my own):

Rome, May 31, 1679.
Your letter of the 8th of this month is filled with sentiments full of zeal and affection for me, which do not fail to please me; although I would rather see you speaking as a philosopher who corrects than as a courtier who flatters, believing that it would suit you better, being as learned as you are; but you learned gentlemen are so accustomed to giving incense to people of my kind that you cannot be prevented from dispensing it even to those who do not otherwise feed on smoke, and you wanted to give enough for a long time. I forgive you, knowing your intention.

On the other hand, please be persuaded that I know perfectly well what you are worth, and that I sincerely esteem you. You must make a great deal of this esteem, since I am not too generous with it, and I never grant it except to sole and true merit in any profession. Continue to deserve it, and to make yourself more worthy of it every day by your studies, by carefully cultivating those talents that God has given you; but don't kill yourself. Live to study, to serve the public, and to one day make yourself greater than your uncle. This ambition is worthy, laudable, and should be the goal of all your fatigues and all your travels.

I almost forgot to thank you for the pleasant account you give me of your stay in Florence. What you say of Vossius is very pleasant, and it seems to me that is enough of his character. I am tempted to quarrel with you about the dialogues of Prior Ruscelay, because your excuses are worthless; but I prefer to forgive you still, on condition of condemning you to provide me with books when you arrive in Paris, and you can send them to the Internuncio, who will have them delivered to me, and will have orders to pay for them and to bear the other costs on my behalf. You know people's genius and taste, that is enough. Remember also that you are sworn to return one day to Rome. In the meantime, I wish that God keep you and bless you.

Swedish translation of the original (my own):

För monsieur de Court.
Den 31 maj 1679.
Ert brev av den 8 denna månad är fyllt av känslor fulla av iver och tillgivenhet för mig som inte misslyckas med att vara mig behagliga, även om jag hellre hade sett Er tala som en filosof som korrigerar än som en hovman som smickrar, tror att det skulle vara bättre för Er, att vara lärd som Ni är; men ni andra lärda herrar är så vana att ge rökelse åt folk av min sort att man inte kan hindra Er från att skänka den även till dem som annars inte livnär sig på rök, och Ni har länge velat ge tillräckligt, och jag förlåter Er, ty jag vet Er avsikt.

Jag ber Er å andra sidan att övertygas om att jag vet vad Ni är värd och att jag uppriktigt värderar Er, och Ni måste göra en hel del av denna aktning, ty jag inte är alltför liberal med det och jag ger aldrig det utom till den enda och sanna förtjänsten i vilket yrke som helst. Fortsätt att förtjäna det och göra Er själv mer värd det varje dag genom Era studier genom att noggrant odla dessa talanger som Gud har givit Er, men ta inte livet av Er själv. Lev för att studera, för att tjäna allmänheten och för att en dag göra Er själv större än Er onkel. Denna ambition är värdig, berömvärd och måste vara målet för all Er fatig och [alla Era] resor.

Jag glömde nästan att tacka Er för den trevliga redogörelse Ni ger mig om Er vistelse i Florens. Det Ni säger om Vossius är mycket trevligt, och det förefaller mig som om det räcker med hans karaktär. Jag är frestad att bråka med Er i ämnet för priorn Ruscélays dialoger, ty Era ursäkter är värdelösa. Men jag föredrar att förlåta Er igen, på villkor att jag beordrar Er att förse mig med böcker när Ni anländer till Paris, och Ni kan skicka dem till internuntien, som kommer att hålla dem åt mig och få order att betala Er för böckerna och för att täcka de andra utgifterna för min räkning. Ni vet geniet och smaken hos människor, det räcker. Kom också ihåg att Ni har lovat att en dag återvända till Rom. Emellertid hoppas jag att Gud bevarar och välsignar Er.
Kom ihåg att skicka detta till [...] i Paris den beställning som behöver [...] begär.

Rekopiera detta för att undertecknas och [...].

English translation of the original (my own):

For Monsieur de Court.
May 31, 1679.
Your letter of the 8th of this month is filled with sentiments full of zeal and affection for me which do not fail to be agreeable to me, although I would rather have seen you speak as a philosopher who corrects than as a courtier who flatters, believing that it would be better for you, being learned as you are; but you other learned gentlemen are so accustomed to giving incense to people of my sort that one cannot prevent you from dispensing it even to those who do not otherwise feed on smoke, and you have wanted to give enough for a long time, and I forgive you, knowing your intention.

I beg you on the other hand to be persuaded that I know perfectly what you are worth and that I sincerely esteem you, and you must make a great deal of this esteem, as I am not too liberal about it and I never grant it except to the sole and true merit in any profession. Continue to deserve it and to make yourself more worthy of it every day through your studies by carefully cultivating these talents that God has given you, but do not kill yourself. Live to study, to serve the public, and to one day make yourself greater than your uncle. This ambition is worthy, laudable, and must be the goal of all your fatigue and [all your] travels.

I almost forgot to thank you for the pleasant account you give me of your stay in Florence. What you say about Vossius is very pleasant, and it seems to me that it is enough of his character. I am tempted to quarrel with you on the subject of the Dialogues of Prior Ruscélay, because your excuses are worthless. But I prefer to forgive you again, on condition that I order you to provide me with books when you arrive in Paris, and you can send them to the internuncio, who will have them held for me and will have orders to pay you for the books and to cover the other expenses on my behalf. You know the genius and the taste of people, that is enough. Remember also that you have promised to return one day to Rome. In the meantime, I hope that God preserves and prospers you.
Remember to send this to [...] in Paris the order that needs to [...] requests.

Copy this to be signed and [...].


Above: Kristina.

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