Thursday, February 2, 2023

Excerpt from Bénigne Isaac Saumaise's letter to Nicolas de Flécelles, Comte de Brégy, dated January 19/29 (New Style), 1650

Source:

Œuvres de Descartes, correspondance V: mai 1647-février 1650, page 468 (footnotes), published by Charles Adam and Paul Tannery, 1903


The letter excerpt:

Tout le monde murmure icy hautement du retour que vous deués faire en ce pays, de la charge que vous y deués avoir, et des François qui doiuent composer la compagnie des gardes du corps de S. M. Ils disent que le pays s'emplit d'estrangers, qu'il ne le faut pas soufrir, et qu'ils periront plustost. Entr'autres deux officiers ont menacé de vous tuer. Mais ce sont gens qui parlent estants yvres, et aux paroles de qui il ne faut pas s'arrester. Le susdit m'a dit, de plus, que tous les Senateurs s'opposoient a ce que vous eussiés cette charge, et que deux d'iceux auoient dit que vous auiés donné un memoire a la Reine pour l'instruire de tout ce qu'elle deuoit faire a son couronnement, que vous mesliés de leur prescrire des loix, et qu'ils n'estoient pas d'humeur, comme les François, a endurer qu'un estranger les maistrisast, et que, si vous auiez envie de gouuerneur, il vous falloit chasser un Mazarin et ne point venir faire la loi en leur pays. Voss[ius] aussi m'a dit, (car les pedants aussi fourrent leur nés partout), que la Reine mesme ne pouuoit pas establir une nouuelle compagnie, et que c'estoit contre les loix de l'Estat (c'est sans doute un grand politique), lesquelles S. M. ne romproit jamais. Ce Vossius ne parle sans doute que pour auoir ouy parler d'autres ainsi, qui peut estre ne sont gueres plus raisonnables que luy...

With modernised spelling:

Tout le monde murmure ici hautement du retour que vous devez faire en ce pays, de la charge que vous y devez avoir, et des Français qui doivent composer la compagnie des gardes du corps de Sa Majesté. Ils disent que le pays s'emplit d'étrangers, qu'il ne le faut pas souffrir, et qu'ils périront plutôt. Entr'autres deux officiers ont menacé de vous tuer. Mais ce sont gens qui parlent étants ivres, et aux paroles de qui il ne faut pas s'arrêter. Le susdit m'a dit, de plus, que tous les Sénateurs s'opposaient a ce que vous eussiez cette charge, et que deux d'iceux avaient dit que vous aviez donné un mémoire à la Reine pour l'instruire de tout ce qu'elle devait faire a son couronnement, que vous mêliez de leur prescrire des lois, et qu'ils n'étaient pas d'humeur, comme les Français, a endurer qu'un étranger les maîtrissât, et que, si vous aviez envie de gouverneur, il vous fallait chasser un Mazarin et ne point venir faire la loi en leur pays. Vossius aussi m'a dit, (car les pedants aussi fourrent leur nez partout), que la Reine-même ne pouvait pas établir une nouvelle compagnie, et que c'était contre les lois de l'État (c'est sans doute un grand politique), lesquelles Sa Majesté ne romprait jamais. Ce Vossius ne parle sans doute que pour avoir ouï parler d'autres ainsi, qui peut-être ne sont guère plus raisonnables que lui...

Swedish translation (my own):

Alla här mumlar högt om den återvändande Ni måste göra till detta land, ämbetet Ni måste ha här, och fransmännen som måste utgöra kompaniet av Hennes Majestäts livvakter. De säger att landet fylls av utlänningar, att de inte får tillåta det och att de snarare kommer att gå under. Två officerar, bland andra, har hotat att döda Er. Men det här är människor som pratar när de är fulla och vars ord Ni inte skall stanna vid. Det förutnämnda berättade dessutom för mig att alla rådsmännen var emot att Ni skulle ha detta ämbete, och att två av dem hade sagt att du hade givit en memorial till drottningen för att instruera henne i allt som hon skulle göra vid hennes kröning, att Ni brydde Er om att föreskriva lagar för dem, och att de inte var på humör, som fransmännen, att uthärda att en utlänning skulle härska över dem, och att om Ni hade en lust att regera, vore Ni tvungen att jaga ut en Mazarin och inte komma och fastställa lagen i sitt land. Vossius berättade också för mig, (ty pedanter sticker också näsan överallt), att drottningen själv inte kunde bilda en ny kompani, och att det stred mot Statens lagar (det är utan tvekan en stor politik), vilka Hennes Majestät skulle aldrig gå emot. Denne Vossius talar utan tvekan bara för att ha hört andra tala så, som kanske knappast är mer rimliga än han...

English translation (my own):

Everyone here murmurs loudly about the return you must make to this country, the charge you must have here, and the Frenchmen who must compose the company of Her Majesty's bodyguards. They say that the country is filling up with foreigners, that they must not allow it, and that they will rather perish. Two officers, among others, have threatened to kill you. But these are people who talk while drunk, and whose words you shouldn't stop at. The aforesaid told me, moreover, that all the senators were opposed to your having this office, and that two of them had said that you had given a memorandum to the Queen to instruct her in all that she had to do at her coronation, that you bothered to prescribe laws to them, and that they were in no mood, like the French, to endure that a foreigner should lord it over them, and that, if you had a desire to govern, you had to drive out a Mazarin and not come and lay down the law in their country. Vossius also told me, (for pedants too poke their noses everywhere), that the Queen herself could not establish a new company, and that it was against the laws of the State (it is no doubt a great policy), which Her Majesty would never break. This Vossius no doubt speaks only for having heard others speak thus, who perhaps are hardly more reasonable than he...


Above: Kristina.

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