Source:
Les amis d'Holstenius IV: Les petits correspondants; lettres et documents divers (appendix), III: Documents littéraires sur Christine de Suède, article written by Léon Gabriel Pélissier for Revue des langues romanes: quatrième série, tome cinquième, page 516, published by the Society for the Study of the Romance Languages, 1891
The letter:
Monsieur,
Le voyage que je vais entreprendre m'a donné occasion de vous escrire et de vous rafraischir la mémoire d'une personne qui vous honore beaucoup et qui a toujours faict une très particulière estime de cette grande et profonde doctrine qui vous fait admirer de tout le monde. La royne de Suède m'a fait l'honneur de m'appeler à son service. J'eusse cru estre coupable du crime de lèse-amitié si je fusse parti de Paris sans vous asseurer que je porte dans mon cœur un zèle si ardent pour vostre service qu'il ne craint ni la froideur ni la glace de tout le septentrion. Ne laissez donc pas mon affection inutile, et, en me commandant, faictes-moi paroistre que vous m'aymez. Et lorsque je serai aux extrémités du monde, ne me tenez pas pour cela au rang de vos derniers amis, et croyez qu'il n'y aura jamais personne qui soit plus véritablement que moi, Monsieur, vostre très humble et obéissant serviteur,
DU FRESNE.
A Paris, ce 31 mai 1652.
Monsieur de Valois, qui a esté appellé il y a désia longtemps, a presque résolu de faire le voyage avec moi. Je verrai M. de Saumaise à Leyde et tâcherai de le ramener en Suède. Je croy que M. Bouchart, qui partît de Caen la semaine de Pâques, y sera maintenant arrivé avec Mr Vossius.
With modernised spelling:
Monsieur,
Le voyage que je vais entreprendre m'a donné occasion de vous écrire et de vous rafraîchir la mémoire d'une personne qui vous honore beaucoup et qui a toujours fait une très particulière estime de cette grande et profonde doctrine qui vous fait admirer de tout le monde. La reine de Suède m'a fait l'honneur de m'appeller à son service. J'eusse cru être coupable du crime de lèse-amitié si je fusse parti de Paris sans vous assurer que je porte dans mon cœur un zèle si ardent pour votre service qu'il ne craint ni la froideur ni la glace de tout le septentrion. Ne laissez donc pas mon affection inutile, et, en me commandant, faites-moi paraître que vous m'aimez. Et lorsque je serai aux extrêmités du monde, ne me tenez pas pour cela au rang de vos derniers amis, et croyez qu'il n'y aura jamais personne qui soit plus véritablement que moi, Monsieur, votre très humble et obéissant serviteur,
Du Fresne.
A Paris, ce 31 mai 1652.
Monsieur de Valois, qui a été appellé il y a déjà longtemps, a presque résolu de faire le voyage avec moi. Je verrai M. de Saumaise à Leyde et tâcherai de le ramener en Suède. Je crois que M. Bochart, qui partît de Caen la semaine de Pâques, y sera maintenant arrivé avec Mr. Vossius.
Swedish translation (my own):
Monsieur,
Den resa jag skall göra har givit mig möjligheten att skriva till Er och rafräschera Ert minne av en person som hedrar Er mycket och som alltid har haft en mycket partikuljär aktning för denna stora och djupa lära som gör Er beundrad av alla. Drottningen av Sverige har gjort mig äran att kalla mig till sin tjänst. Jag skulle ha trott mig vara skyldig till brottet vänskapsförkränkelse om jag hade lämnat Paris utan att försäkra Er om att jag i mitt hjärta bär ett så brinnande iver för Er tjänst att det varken fruktar kylan eller isen i hela Norden. Lämna därför inte min tillgivenhet värdelös, och genom att befalla mig, låt det verka för mig att Ni älskar mig. Och när jag är vid världens yttersta gräns, håll mig inte för det i rangen av Era sista vänner, och tro att det aldrig kommer att finnas någon som är mer sannerligen än jag, monsieur, Er mycket ödmjuke och lydige tjänare,
Du Fresne.
Paris, den 31 maj 1652.
Monsieur de Valois, som kallades för länge sedan, har nästan bestämt sig för att resa med mig. Jag skall träffa monsieur de Saumaise i Leiden och skall försöka få honom tillbaka till Sverige. Jag tror att monsieur Bochart, som lämnade Caen under påskveckan, nu skall ha kommit dit med herr Vossius.
English translation (my own):
Monsieur,
The journey that I am about to undertake has given me the opportunity to write to you and to refresh your memory of a person who honours you very much and who has always had a very special esteem for this great and profound doctrine which makes you admired by everyone. The Queen of Sweden has done me the honour of calling me into her service. I would have believed myself guilty of the crime of lèse-friendship if I had left Paris without assuring you that I carry in my heart such an ardent zeal for your service that it fears neither the coldness nor the ice of all the North. Do not, therefore, leave my affection useless, and, by commanding me, make it appear to me that you love me. And when I am at the extremities of the world, do not hold me for that in the rank of your last friends, and do believe that there will never be anyone who is more truly than me, Monsieur, your very humble and obedient servant,
Du Fresne,
Paris, May 31, 1652.
Monsieur de Valois, who was called long ago, has almost resolved to travel with me. I will see Monsieur de Saumaise at Leiden and will try to bring him back to Sweden. I believe that Monsieur Bochart, who left Caen during Easter week, will now have arrived there with Mr. Vossius.
Above: Kristina.
No comments:
Post a Comment