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Recueil des gazettes et nouvelles, tant ordinaires que extraordinaires, et autres relations des choses avenues toute l'année mil six cens quarante-trois (№ 143, Extraordinaire du XII novembre), pages 977 to 982, published 1644 M.DC.XLIII. contenant les nopces du mareschal Horn et le certificat de l'evesque de Poitiers touchant le miracle n'aguéres arrivé à la sainte hostie), by Théophraste Renaudot; Gallica, Bibliothèque nationale de France
The report (pages 978 and 979 are unfortunately missing):
Les Nopces du Mareschal Horn.
Elles se firent vers la fin de Iuillet dernier, & durérent deux jours, selon la coustume du païs. La premiére journée, tous les conviez s'assamblérent à deux heures apres midi dans sa maison à Stokolm, capitale de Suéde: d'où ils le menérent au chasteau avec les trompettes & timbales couvertes de bande-roles de ses livrées, pour y aller querir la Reine de Suéde: qu'ils compagnérent tous avec la mesme pompe jusqu'au logis de la mariée. Sa Majesté Suédoise y fut conduite par le sieur Pierre Bra Comte de Visingsbourg, Viceroy de Suéde. Cette mariée se nomme Sigrid Bielke, heritiére des plus riches de ce Royaume là: Elle fut trouvée dans sa chambre les bras croizez & les yeux en terre, selon la mode qui s'observe en ce païs-là par les filles que l'on va marier: Tous ses cheveux estoyent troussez en vn nœud sur le sommet de la teste: Elle estoit en son des-habillé, & avoit sur ses espaules vn peignoir de crespe blanc en broderie d'or, qui lui fut osté par les Dames de chambre de la Reine, lesquelles la vestirent d'vne robe & d'vne jupe de toile d'argent à fonds noir, semée de fleurs d'argent: Elle est aagée de 22 ans, claire-brune, ses cheveux furent épars, & son sein à demi descouvert. Les Princesses lui mirent les joyaux, & la Reine de Suéde vne couronne de diamans sur la teste. En cet estat le sieur Gabriel [...]
[...] ces six heures de bonne chére commancérent les danses, qui durérent jusques à cinq heures du lendemain matin.
Tout le reste de ce jour là ayant esté donné au repos, duquel les bras & les jambes & principalement les testes de plusieurs avoyẽt besoin, on s'assambla derechef vers le soir dans la maison où s'estoit faite la cérémonie du jour précédent, & on fut au chasteau querir la Reine de Suéde, pour la conduire en ce mesme lieu au son des trompettes & des timbales, cõme auparavant. Sadite Majesté estant arrivée dans la salle, fit encor asseoir à son costé la mariée vestuë de toile d'or à fonds violet, tousjours coiffée à la Françoise, avec la mesme couronne de diamans que le jour précédent, mais le sein plus ouvert. Toutes les places estans prises: le grand Chancelier fit vne harangue à la Reine, pour la remercier de sa bonté: puis adressant son discours au grand Trésorier, lui dit tout haut, comme il avoit fait le premier jour, que le Mareschal Horn avoit receu tant de satisfaction de sa maistresse, que non seulement il lui confirmoit le doüaire qu'il lui avoit promis: mais y ajoutoit encore vne notable somme d'argent: dequoi il estoit prest de lui donner les asseurances sur le glave (ils appellent ainsi vne pique:) c'est vne coustume qui n'est là qu'entre les nobles, laquelle vous jugerez digne d'vne nation si belliqueuse, qu'au lieu de passer vn contract de mariage devant vn Notaire, ils font venir cette pique, & les amis du marié viennent mettre la main dessus, pour certifier qu'il est Gentilhomme d'honneur, & qu'il ne manquera point à sa parole. Aussi tost que le Chancelier eut prononcé ces mots, on vid entrer dans la salle vn cavalier parent du marié, portant à la main vne pique couverte, jusques au fer, de gros bouillons de taffetas: lequel ayant passé au travers de l'assamblée, se vint présenter devant la mariée, & demeura ainsi tout le temps que dura la response du grand Trésorier: lequel ayant aussi fait sa harangue à la Reine, dist qu'il acceptoit les offres & la bõne volõté du marié: & demanda que la confirmation s'en fist sans aucun retardement. Alors le cavalier ayant couché la pique de travers aux pieds de la mariée, le marié marcha dessus avec le pied droit, & la mariée avec le pied gauche: puis, le marié se baissa pour la relever, & la rendit au cavalier, qui la tint ainsi de travers devant la mariée à la hauteur de sa poitrine, cependant qu'vn Secretaire du Conseil lisoit les noms & qualitez de douze parens, six de chaque costé, qui devoyent mettre la main sur la pique: lesquels sortirent de leurs places, & s'y en allérent en leurs rangs, selon qu'ils furent appellez. Quand la pique fut ainsi couverte des mains, ceux qui l'avoyent empoignée s'en retournérent chacun en leur place.
Lors le cavalier avec vne grave démarche alla vers la prochaine fenestre & lança la pique dans la court au milieu de cinq cens valets qui l'attendoyent, & firent vn grand cõbat à coups de poing, toutes autres armes estans défenduës en ce rencontre: chacun essayant à se rendre le maistre du fer de cette pique: lequel le marié est obligé de racheter de soixante escus. Quand le tumulte fut appaisé, la cérémonie des présens lui succédãt, tous les amis firent chacun son présent à la mariée, venans les vns apres les autres. Devant chaque présent marchoit vn jeune Gentil-homme, qui le faisoit porter apres soi par vn autre. Ils s'avançoyent ainsi tous deux vers la mariée, & le premier lui faisoit vne briéve harangue: en suite de laquelle le second Gentil-homme passant le présent devant ses yeux, le posoit sur vne table qui estoit derriére elle: la Reine de Suéde tesmoignant beaucoup de joye d'entendre tant de harangues diverses sur vn mesme sujet. Le premier qui vint fut le sien, porté par vn Gentilhomme de sa Cour, & présenté par vn autre de sa Chambre: C'estoit vn grãd bassin de vermeil doré, dans lequel nageoit fort artificiellement vn cygne d'argent: Celui du marié, qui fut le second, estoyent de riches pierreries, Tous les autres furent de ces grandes coupes de divers ouvrages. La cérémonie des presens finie, on apporta vne collation à peu pres pareille à celle du premier jour: apres laquelle le souper fut servi, & se passa comme le jour précédent: les santez n'y furent pas moins célébrées: & on s'y ennuya si peu, que s'estans mis à table à huit heures du soir, on n'en sortit que sur les deux heures apres minuit. Apres soupé les danses commancérent de cette façon; Les Pages de la Reine de Suéde apportérent des flambeaux de cire blanche, allumez & parsemez de flames dorées, le Mareschal de la Cour & le frere de la mariée en prirent chacun vn, & se mirent à danser: le marié & la mariée suivoyent sans aucun flambeau, & estoyent suivis de deux autres, qui dansoyent aussi avec chacun vn flambeau. Apres ceux-ci les deux Princesses Palatines dansérent sans flambeau: apres elles deux autres Seigneurs tenans chacun vn flambeau à la main comme les précédens. Toutes les Damoiselles suivoyent dansans deux à deux sans flambeau: tous dansans à leur mode au son des trompettes & timbales vne danse martiale. Car cette natiõ guerriere ne peut mesme se plaire a aucun divertissement qui ne tienne de la guerre, son plus agréable exercice, qui dura fort long temps: Puis relaschant vn peu de cette humeur sévére, cette danse fut suivie d'vne autre aux violons sans flambeaux, où dãsoyent tous les Cavaliers dix ou douze à la fois, tenans chacun vne Dame: & cette forme de danse fut pratiquée tant le jour précédent que cetui-ci, mais non la suivante. Les jeunes hommes à marier firent en suite leur danse au son des trompettes & timbales, deux devant le marié avec chacun vn flambeau: apres, le Prince Adolphe & le marié sans flambeau: apres eux, deux jeunes hommes avec deux flambeaux: & puis tous les autres jeunes Cavaliers deux à deux sans flambeau. Cette danse finie, ils enlevérent le marié, & lui firent boire en l'air trois verres de vin: puis, l'ayans laissé tomber sur ses pieds, il fut receu en la troupe des mariez: qui le firent derechef danser aux flambeaux au son des mesmes trompettes & timbales: dans laquelle danse il estoit conduit par le Prince François Henri de Saxe Lauembourg. Cette danse finie, la mariée commança la sienne avec les Damoiselles à marier, avec des flambeaux en la forme susdite: puis sortant de leur compagnie, elle fut receuë en celle des Dames mariées, & dansa de mesme avec elles. Toutes ces danses à la mode de Suéde estãs achevées, Sa Majesté Suédoise voulut qu'on dansast des branles & des courantes à la Françoise, tesmoignant vne grãde inclination à toutes nos modes: & ce fut la fin de l'actiõ. Dont la joye fut redoublée par vn autre mariage qui se fit en mesme temps entre le Colonel Erichk Oxenstern Baron de Lindeu, parent du Chancelier de Suéde, & la Damoiselle Marguerite Bielke sœur cadette de la fẽme du Mareschal Horn: Duquel la générosité nous promet que bien tost apres cette feste & le relache qu'il va prendre de ses travaux passez, il recommancera sa danse armée, contre les ennemis, s'ils ne se mettent à la raison, & reprendra le gantelet en main pour leur donner de nopces.
With modernised spelling:
Les noces du maréchal Horn.
Elles se firent vers la fin de juillet dernier et durèrent deux jours, selon la coutume du pays. La première journée, tous les conviés s'assemblèrent à deux heures après-midi dans sa maison à Stockholm, capitale de Suède, d'où ils le menèrent au château avec les trompettes et timbales couvertes de banderoles de ses livrées pour y aller quérir la reine de Suède qu'ils compagnèrent tous avec la même pompe jusqu'au logis de la mariée. Sa Majesté Suédoise y fut conduite par le sieur Pierre Brahe, comte de Visingsbourg, viceroi de Suède.
Cette mariée se nomme Sigrid Bielke, héritière des plus riches de ce royaume-là. Elle fut trouvée dans sa chambre les bras croisés et les yeux en terre, selon la mode qui s'observe en ce pays-là par les filles que l'on va marier. Tous ses cheveux étaient troussés en un nœud sur le sommet de la tête. Elle était en son déshabillé et avait sur ses épaules un peignoir de crêpe blanc en broderie d'or, qui lui fut ôté par les dames de chambre de la reine, lesquelles la vêtirent d'une robe et d'une jupe de toile d'argent à fonds noir, semée de fleurs d'argent. Elle est âgée de 22 ans, claire brune, ses cheveux furent épars, et son sein à demi descouvert. Les princesses lui mirent les joyaux, et la reine de Suède une couronne de diamants sur la tête. En cet état le sieur Gabriel [...]
[...] ces six heures de bonne chère commancèrent les danses, qui durèrent jusqu'à cinq heures du lendemain matin.
Tout le reste de ce jour-là ayant été donné au repos, duquel les bras et les jambes et principalement les têtes de plusieurs avaient besoin, on s'assembla derechef vers le soir dans la maison, où s'était faite la cérémonie du jour précédent, et on fut au château quérir la reine de Suède pour la conduire en ce même lieu au son des trompettes et des timbales, comme auparavant. Sadite Majesté étant arrivée dans la salle, fit encore asseoir à son cêté la mariée vêtue de toile d'or à fonds violet, toujours coiffée à la française, avec la même couronne de diamants que le jour précédent, mais le sein plus ouvert.
Toutes les places étants prises, le grand chancelier fit une harangue à la reine, pour la remercier de sa bonté; puis, adressant son discours au grand trésorier, lui dit tout haut, comme il avait fait le premier jour, que le maréchal Horn avait reçu tant de satisfaction de sa maîtresse, que non seulement il lui confirmait le douaire qu'il lui avait promis, mais y ajoutait encore une notable somme d'argent, dequoi il était prêt de lui donner les assurances sur le glave (ils appellent ainsi une pique). C'est une coutume qui n'est là qu'entre les nobles, laquelle vous jugerez digne d'une nation si belliqueuse, qu'au lieu de passer un contrat de mariage devant un notaire, ils font venir cette pique, et les amis du marié viennent mettre la main dessus pour certifier qu'il est gentilhomme d'honneur et qu'il ne manquera point à sa parole.
Aussitôt que le chancelier eut prononcé ces mots, on vit entrer dans la salle un cavalier, parent du marié, portant à la main une pique couverte, jusqu'au fer, de gros bouillons de taffetas, lequel ayant passé au travers de l'assemblée, se vint présenter devant la mariée, et demeura ainsi tout le temps que dura la réponse du grand trésorier, lequel, ayant aussi fait sa harangue à la reine, dit qu'il acceptait les offres et la bonne volonté du marié et demanda que la confirmation s'en fît sans aucun retardement. Alors le cavalier, ayant couché la pique de travers aux pieds de la mariée, le marié marcha dessus avec le pied droit, et la mariée avec le pied gauche; puis, le marié se baissa pour la relever et la rendit au cavalier, qui la tint ainsi de travers devant la mariée à la hauteur de sa poitrine, cependant qu'un secrétaire du Conseil lisait les noms et qualités de douze parents, six de chaque côté, qui devaient mettre la main sur la pique, lesquels sortirent de leurs places et s'y en allèrent en leurs rangs, selon qu'ils furent appellés. Quand la pique fut ainsi couverte des mains, ceux qui l'avaient empoignée s'en retournèrent chacun en leur place.
Lors le cavalier avec une grave démarche alla vers la prochaine fenêtre et lança la pique dans la cour au milieu de cinq cens valets qui l'attendaient et firent un grand combat à coups de poing, toutes autres armes étants défendues en ce rencontre, chacun essayant à se rendre le maître du fer de cette pique, lequel le marié est obligé de racheter de soixante écus. Quand le tumulte fut appaisé, la cérémonie des présents lui succédant, tous les amis firent chacun son présent à la mariée, venants les uns après les autres. Devant chaque présent marchait un jeune gentilhomme qui le faisait porter après soi par un autre. Ils s'avançaient ainsi tous deux vers la mariée, et le premier lui faisait une briève harangue, ensuite de laquelle le second gentilhomme, passant le présent devant ses yeux, le posait sur une table qui était derrière elle, la reine de Suède témoignant beaucoup de joie d'entendre tant de harangues diverses sur un même sujet.
Le premier qui vint fut le sien, porté par un gentilhomme de sa cour, et présenté par un autre de sa chambre. C'était un grand bassin de vermeil doré, dans lequel nageait fort artificiellement un cygne d'argent. Celui du marié, qui fut le second, était de riches pierreries, Tous les autres furent de ces grandes coupes de divers ouvrages.
La cérémonie des présents finie, on apporta une collation à peu pres pareille à celle du premier jour, apres laquelle le souper fut servi et se passa comme le jour précédant. Les santés n'y furent pas moins célébrées, et on s'y ennuya si peu, que s'étants mis à table à huit heures du soir, on n'en sortit que sur les deux heures apres minuit.
Après souper les danses commancérent de cette façon. Les pages de la reine de Suède apportèrent des flambeaux de cire blanche, allumés et parsemés de flames dorées, le maréchal de la cour et le frère de la mariée en prirent chacun un et se mirent à danser. Le marié et la mariée suivaient sans aucun flambeau et étaient suivis de deux autres qui dansaient aussi avec chacun un flambeau.
Après ceux-ci les deux princesses palatines dansèrent sans flambeau; après elles deux autres seigneurs tenants chacun un flambeau à la main comme les précédents. Toutes les demoiselles suivaient dansants deux à deux sans flambeau, tous dansants à leur mode au son des trompettes et timbales une danse martiale. Car cette nation guerrière ne peut même se plaire à aucun divertissement qui ne tienne de la guerre, son plus agréable exercice, qui dura fort longtemps.
Puis, relâchant un peu de cet humeur sévère, cette danse fut suivie d'une autre aux violons sans flambeaux, où dansaient tous les cavaliers dix ou douze à la fois, tenants chacun une dame; et cette forme de danse fut pratiquée tant le jour précédent que cetui-ci, mais non la suivante. Les jeunes hommes à marier firent en suite leur danse au son des trompettes et timbales, deux devant le marié avec chacun un flambeau; après, le prince Adolphe et le marié sans flambeau; après eux, deux jeunes hommes avec deux flambeaux; et puis tous les autres jeunes cavaliers deux à deux sans flambeau. Cette danse finie, ils enlevèrent le marié, et lui firent boire en l'air trois verres de vin. Puis, l'ayants laissé tomber sur ses pieds, il fut reçu en la troupe des mariés qui le firent derechef danser aux flambeaux au son des mêmes trompettes et timbales, dans laquelle danse il était conduit par le prince François-Henri de Saxe-Lauembourg.
Cette danse finie, la mariée commença la sienne avec les demoiselles à marier, avec des flambeaux en la forme susdite; puis, sortant de leur compagnie, elle fut reçue en celle des dames mariées et dansa de même avec elles. Toutes ces danses à la mode de Suède étants achevées, Sa Majesté Suédoise voulut qu'on dansât des branles et des courantes à la française, témoignant une grande inclination à toutes nos modes; et ce fut la fin de l'action. Dont la joie fut redoublée par un autre mariage qui se fit en même temps entre le colonel Eric Oxenstiern, baron de Lindö, parent du chancelier de Suède, et la demoiselle Marguerite Bielke, sœur cadette de la femme du maréchal Horn, duquel la générosité nous promet que bientôt apres cette fête et le relâche qu'il va prendre de ses travaux passés, il recommencera sa danse armée, contre les ennemis, s'ils ne se mettent à la raison, et reprendra le gantelet en main pour leur donner de noces.
Swedish translation (my own):
Marskalk Horns bröllop.
Det ägde rum i slutet av juli förra året och varade i två dagar, enligt landets sed. Den första dagen samlades alla gäster klockan två på eftermiddagen i hans hus i Stockholm, Sveriges huvudstad, varifrån de tog honom till slottet med trumpeter och trummor täckta med fanor av hans liverier för att gå och hämta Sveriges drottning, som de alla med samma pompa åtföljde till brudens hus. Hennes Svenska Majestät leddes dit av herr Per Brahe, greve av Visingsborg, vicekonung i Sverige.
Denna brud heter Sigrid Bielke, arvtagare till de rikaste människorna i det riket. Hon hittades i sitt rum med armarna i kors och ögonen på marken, enligt det mode som observerats i det landet av flickor som ska gifta sig. Allt hennes hår var bundet till en knut på toppen av hennes huvud. Hon var i sin déshabillé och hade på axlarna en vit creperock med guldbroderi, som togs ifrån henne av drottningens blivande damer, som klädde henne i en klänning och en silvertygkjol med svart botten, beströdd med silverblommor. Hon är 22 år gammal, ljusbrun, hennes hår var rufsigt och hennes bröst var halvexponerade. Prinsessorna placerade juveler på henne, och Sveriges drottning en krona av diamanter på hennes huvud. I detta tillstånd, herr Gabriel [...]
[...] dessa sex timmars god mat började dansen, som varade till klockan fem nästa morgon.
Hela resten av den dagen efter att ha fått vila, som armar och ben och särskilt mångas huvuden behövde, samlades de mot kvällen igen i huset, där föregående dags ceremoni hade ägt rum, och vi gick till slottet för att hämta Sveriges drottning för att ta henne till samma plats till ljudet av trumpeter och trummor, som förut. Hennes nämnda Majestät hade kommit in i rummet, återigen satt bruden vid hennes sida klädd i guldtyg med lila bakgrund, fortfarande iklädd fransk frisyr, med samma diamantkrona som föregående dag, men med bröstet mer öppet.
Alla platser som intogs gjorde Rikskanslern ett harang till drottningen för att tacka henne för hennes vänlighet; sedan talade han till den Riksskattmästaren och berättade högt för honom, som han hade gjort den första dagen, att marskalk Horn hade fått så mycket tillfredsställelse av sin härskarinna att han inte bara bekräftade hemgiften som han hade lovat henne, men lade också till en ansenlig summa pengar, om vilka han var redo att ge honom försäkringar om svärdet (som de kalla pik). Det är en sed, som endast finns där bland adelsmännen, som ni kommer att döma värdig en sådan krigisk nation, att de i stället för att skriva äktenskapsförord inför en notarie, skicka efter denna pik, och brudgummens vänner kommer att lägga händerna på den för att intyga att han är en hedersman och att han inte kommer att bryta sitt ord.
Så snart kanslern hade uttalat dessa ord, sågs en kavaljer, en släkting till brudgummen, komma in i rummet, bärande i handen en pik täckt, ända till järnet, med stora taftbuljonger, som gått igenom församlingen, kom för att presentera sig inför bruden och förblev så under hela den Riksskattmästarens svar, som, efter att också ha gjort sitt harang till drottningen, sade att han accepterade erbjudandena och brudgummens goda vilja och bad att bekräftelsen skulle göras utan dröjsmål. Sedan kavaljeren, efter att ha lagt gäddan snett vid brudens fötter, steg brudgummen på den med höger fot och bruden med vänstra foten; sedan böjde sig brudgummen för att höja den och lämnade tillbaka den till kavaljeren, som höll den i sidled framför bruden i höjd med hennes bröst, medan en sekreterare i rådet läste upp namnen och egenskaperna hos tolv släktingar, sex från varje sida, som skulle lägga händerna på pikarna, som lämnade sina platser och gick i sina led, som de kallades. När piken sålunda var täckt med händerna, återvände de som hade fattat den var och en till sina platser.
Sedan gick ryttaren med en allvarlig gång mot nästa fönster och kastade piken in på gården mitt bland femhundra tjänare som väntade på honom och gjorde ett stort slagsmål med knytnävar, alla andra vapen var förbjudna i detta möte, var och en försökte att bli herre över järnet på denna pik, som brudgummen är skyldig att köpa tillbaka med sextio kronor. När tumultet hade lagt sig, efter ceremonin av presenter, gav alla vänner varsin present till bruden och kom efter varandra. Framför varje present gick en ung herre som lät bära den efter sig av en annan. Båda gick sålunda fram mot bruden, och den förste gjorde en kort harang för henne, varefter den andre herren, som gav presenten framför hennes ögon, lade den på ett bord, som låg bakom henne, och Sveriges drottning vittnade mycket om glädje klockan hör så många olika haranger om samma ämne.
Den första som kom var hennes egen, buren av en herre från hennes hov och presenterad av en annan i hennes kammare. Det var en stor bassäng av gyllene vermiljon, i vilken en silversvan simmade mycket konstgjort. Den av brudgummen, som var den andra, var av rika ädelstenar. Alla de andra var av dessa stora skålar med olika verk.
Presentceremonin avslutades, en kollation medfördes, nästan densamma som den första dagen, varefter kvällsmat serverades och passerades som föregående dag. Hälsa hyllades inte mindre där, och det var så lite tristess där, att de, efter att ha satt sig till bords vid klockan åtta på kvällen, inte gick därifrån förrän två timmar efter midnatt.
Efter middagen började dansen på detta sätt. Drottningens sidor kom med vita vaxfacklor, tända och beströdda med gyllene lågor, hovmarskalken och brudens bror tog varsin och började dansa. Brudgummen och bruden följde efter utan fackla och följdes av två andra som också dansade med varsin fackla.
Efter dessa dansade de båda pfalzgrevinnorna utan facklor; efter dem två andra herrar, som höll var sin fackla i handen som de föregående. Alla unga damer följde efter, dansade två och två utan facklor, alla dansade på sitt eget sätt till ljudet av trumpeter och trummor, en kampdans. För denna krigiska nation kan inte ens njuta av någon underhållning som inte involverar krig, dess trevligaste övning, som varade mycket länge.
Sedan, för att lätta något på denna svåra stämning, följdes denna dans av en annan med fiollösa fioler, där alla ryttare dansade tio eller tolv åt gången, var och en med en dam; och denna form av dans utövades både föregående dag och denna, men inte nästa. De unga männen som skulle giftas dansade sedan till ljudet av trumpeter och trummor, två framför brudgummen med varsin fackla; därefter prins Adolf och brudgummen utan fackla; efter dem två unga män med två facklor; och sedan alla andra unga ryttare två och två utan facklor. Denna dans slutade, de tog bort brudgummen och fick honom att dricka tre glas vin i luften. Sedan, efter att ha låtit honom falla på fötterna, togs han emot av brudparets trupp som fick honom att dansa igen i fackelljus till ljudet av samma trumpeter och trummor, i vilken dans han leddes av prins Franz Heinrich av Saxe-Lauenburg.
Denna dans avslutades, bruden började sin med tärnorna, med facklor i den förutnämnda formen; sedan, när hon lämnade deras sällskap, togs hon emot i de gifta damernas och dansade på samma sätt med dem. När alla dessa danser på svenskt sätt avslutades, ville Hennes Majestät att de skulle dansa branles och courantes à la française, och visa en stor böjelse för alla våra mode; och det var slutet på handlingen. Glädjen härav fördubblades genom ytterligare ett äktenskap som ägde rum samtidigt mellan överste Erik Oxenstierna, friherre i Lindö, släkting till Sveriges kansler, och fröken Margareta Bielke, yngre syster till marskalken Horns hustru, vars generositet lovar oss att snart efter detta firande och frigivningen som han kommer att ta från sitt tidigare arbete, kommer han att återuppta sin väpnade dans mot fienderna, om de inte kommer till sina sinnen, och kommer att ta handsket i hand för att ge dem ett bröllop.
English translation (my own):
Marshal Horn's wedding.
It took place towards the end of last July and lasted two days, according to the custom of the country. On the first day, all the guests assembled at two o'clock in the afternoon at his house in Stockholm, the capital of Sweden, from where they took him to the castle with the trumpets and kettledrums covered with banners of his liveries to go and collect the Queen of Sweden, whom they all accompanied with the same pomp to the bride's house. Her Swedish Majesty was led there by Lord Per Brahe, Count of Visingsborg, Viceroy of Sweden.
This bride is named Sigrid Bielke, heiress to the richest people in that kingdom. She was found in her room with her arms crossed and her eyes on the ground, according to the fashion observed in that country by girls who are about to marry. All her hair was tied into a knot on the top of her head. She was in her déshabillé and had on her shoulders a white crepe robe with gold embroidery, which was taken from her by the Queen's ladies-in-waiting, who dressed her in a dress and a silver fabric skirt with a black background, strewn with silver flowers. She is 22 years old, light brown, her hair was disheveled, and her breasts were half exposed. The princesses placed jewels on her, and the Queen of Sweden a crown of diamonds on her head. In this state, Lord Gabriel [...]
[...] these six hours of good food began the dancing, which lasted until five o'clock the next morning.
All the rest of that day having been given to rest, which the arms and legs and especially the heads of many needed, they assembled again towards evening in the house, where the previous day's ceremony had taken place, and we went to the castle to fetch the Queen of Sweden to take her to this same place to the sound of trumpets and kettledrums, as before. Her said Majesty having arrived in the room, again seated at her side the bride dressed in gold cloth with purple background, still wearing a French hairstyle, with the same crown of diamonds as the previous day, but with her breast more open.
All places being taken, the Grand Chancellor made a harangue to the Queen to thank her for her kindness; then, addressing his speech to the Grand Treasurer, he told him out loud, as he had done on the first day, that Marshal Horn had received so much satisfaction from his mistress that not only did he confirm the dowry that he had promised her, but also added a considerable sum of money, of which he was ready to give him assurances on the sword (which they call a pike). It is a custom which is only there among the nobles, which you will judge worthy of such a warlike nation, that instead of signing a marriage contract before a notary, they send for this pike, and the groom's friends come to lay their hands on it to certify that he is a gentleman of honour and that he will not break his word.
As soon as the Chancellor had pronounced these words, a cavalier, a relative of the bridegroom, was seen entering the room, carrying in his hand a pike covered, right to the iron, with large taffeta bouillons, which had passed through the assembly, came to present himself before the bride, and remained thus throughout the response of the Grand Treasurer, who, having also made his harangue to the Queen, said that he accepted the offers and the good will of the groom and asked that the confirmation be made without any delay. Then the cavalier, having laid the pike crooked at the feet of the bride, the bridegroom stepped on it with the right foot, and the bride with the left foot; then, the groom stooped to raise it and returned it to the cavalier, who held it sideways in front of the bride at the height of her chest, while a secretary of the Council read the names and qualities of twelve relatives, six from each side, who were to lay their hands on the pike, who left their places and went in their ranks, as they were called. When the pike was thus covered with their hands, those who had grasped it each returned to their places.
Then the rider with a serious gait went towards the next window and threw the pike into the courtyard in the middle of five hundred servants who were waiting for him and made a big fight with fists, all other weapons being forbidden in this encounter, each trying to become the master of the iron of this pike, which the groom is obliged to buy back with sixty crowns. When the tumult had subsided, the ceremony of presents succeeding it, all the friends each made their present to the bride, coming one after the other. In front of each present walked a young gentleman who had it carried after him by another. They both advanced thus towards the bride, and the first made a brief harangue to her, after which the second gentleman, passing the present before her eyes, placed it on a table which was behind her, the Queen of Sweden testifying greatly of joy at hearing so many diverse harangues on the same subject.
The first to come was her own, carried by a gentleman of her court, and presented by another of her chamber. It was a large basin of golden vermilion, in which a silver swan was swimming very artificially. That of the groom, which was the second, was of rich gems. All the others were of these large bowls of various works.
The ceremony of presents finished, a collation was brought, almost the same as that of the first day, after which supper was served and passed as on the previous day. Healths were no less celebrated there, and there was so little boredom there that, having sat down to table at eight o'clock in the evening, they did not leave until two hours after midnight.
After supper the dancing began in this way. The pages of the Queen of Sweden brought white wax torches, lit and sprinkled with golden flames, the court marshal and the brother of the bride each took one and began to dance. The bridegroom and the bride followed without any torch and were followed by two others who also danced with a torch each.
After these the two Palatine princesses danced without torches; after them two other lords, each holding a torch in their hand like the previous ones. All the young ladies followed, dancing two by two without torches, all dancing in their own way to the sound of trumpets and kettledrums, a martial dance. For this warlike nation cannot even enjoy any entertainment that does not involve war, its most pleasant exercise, which lasted a very long time.
Then, easing a little of this severe mood, this dance was followed by another with torchless violins, where all the horsemen danced ten or twelve at a time, each holding a lady; and this form of dance was practiced both the previous day and this one, but not the next. The young men to be married then did their dance to the sound of trumpets and kettledrums, two in front of the groom, each with a torch; after that, Prince Adolf and the bridegroom without a torch; after them, two young men with two torches; and then all the other young riders two by two without torches. This dance finished, they took away the bridegroom, and made him drink three glasses of wine in the air. Then, having let him fall on his feet, he was received by the troop of bride and groom who made him dance again by torchlight to the sound of the same trumpets and kettledrums, in which dance he was led by Prince Franz Heinrich of Saxe-Lauenburg.
This dance finished, the bride began hers with the bridesmaids, with torches in the aforementioned form; then, leaving their company, she was received into that of the married ladies and danced in the same way with them. All these dances in the Swedish fashion being completed, Her Swedish Majesty wanted them to dance branles and courantes à la française, showing a great inclination to all our fashions; and that was the end of the action. The joy of this was redoubled by another marriage which took place at the same time between Colonel Erik Oxenstierna, Baron of Lindö, relative of the Chancellor of Sweden, and the young lady Margareta Bielke, younger sister of the wife of Marshal Horn, whose generosity we promises that soon after this celebration and the release he will take from his past labours, he will restart his armed dance against the enemies, if they do not come to their senses, and will take the gauntlet in hand to give them a wedding.
Above: Kristina.
Above: Gustaf Horn af Kanckas.
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