Wednesday, May 3, 2023

Kristina's letter to Armand de Bourbon, Prince de Conti, dated March 31/April 10 (New Style), 1652

Source:

La marche de l'armée de Monseigneur le prince de Conty, commandée par le marquis de Lusignan, pour le secours de la ville d'Agennois, assiegée par Monsieur le comte d'Arcourt, via Clairambault 1147 XXXVII Année 1661, etc., views 247 and 248; Bibliothèque nationale de France, Département des Manuscrits


The letter:

A TRES-HAVT
PRINCE,
NOSTRE TRES-CHER
ET A[Y]MÉ COVSIN,
Le Seigneur Armand de Bourbon, Prince de Conty du Sang Royale.

NOVS Christine par la grace de Dieu, Reyne de Suede, des Goths, & des VVandales, Grande Princesse de Finlande, Duchesse d'Esthonie, Carelie, Breme, Verd[en], Stetin, Pomeranie, Cassubie, & Vandalie, Princesse de Rugie, Souueraine d'Ingrie & VVismar, &c.
A très-haut Prince nostre tres-cher amy & Cousin, le Seigneur Armand de Bourbon, Prince du Sang, Duc de Conty, Salut & prosperité.

Tres-haut Prince nostre tres-Cher & A[y]mé Cousin; Quand nous nous representons & mettons deuãt nos yeux l'estat present du Royaume de France: Nous ne pouuons qu'auoir de l'horreur des dangers ou nous connoissons qu'il se trouue; outre que tout y est renuersé par des mouuement[s] intestins: il semble que les portes soient ouuertes à la haine & la proye des autres nations voisines. Quand nous repassons ces choses en nostre esprit, quoy que nous ne nous ingerions par trop volontiers dans les affaire[s] des autres Royaumes, & que nous ne doutions pas que ceux qui se trouuent enuelopées dans ces mal-heurs, n'embrassent d[']eux-mesmes tous les moyens qui peuuent seruir à esteindre l'incendie de cette funeste Guerre Ciuile, & pour remettre la France en sa premiere tranquilité. Nous n'auons pas voulu demeurer dans le silence, & dans vne compassion oysiue pendant que ce peril est commun & [nous] auons estimé qu'il estoit de nostre deuoir pour la singuliere amitié qui est entre Nous & le Serenissime Roy de France, & ses Estats, liée par vne tres-estroite conféderation, & que l'vtilité mutuelle de nos Couronnes exigoit ce soin de nous d'empescher que le desordre de la France ne donne occasion & ouuerture à ses voisins de l'enuahir, & particulierement à ceux dont la puissance & l'ambition ont esté tousiours suspectes aux Roys, & à l'Estat: Et pour cét effet nous sentons que nostre affection nous oblige à offrir nostre mediation pour tenter toutes les voyes de restablir l'vnion & la concorde entre les deux partis. Et comme nous sçauons que l'authorité & l'adresse que V. A. peut employer pour appaiser ces troubles, sont tres-considerables, & qu'elle s'y portera d'autant plus qu'elle ayme sa patrie & son Roy. Aussi la grande affection & estime que nous auons pour V. A. Nous donne cette confiance, que de sa part elle mettra tous ses soins, afin que la Paix dont nous souhaittons de iour en iour le retour, ne trouue point d'empeschemens. Nous n'obmettrons rien de tout ce que nous pourrons contribuer de nostre costé pour cette felicité de la France, Soudain que nous auons appris, que la mediation que nous offrons pour reconcilier les deux Partis, sera acceptée & agreable. Cependant que nous souhaittons d'apprendre cette bonne disposition à la concorde de la France, nous recommandons de tout nostre cœur V. A. à la protection Diuine. Fait à Stocholm, le 10. Auril 1652.
DE VOSTRE ALTESSE
La bonne Cousine & amie,
CHRISTINE.

With modernised spelling:

A très haut prince, Notre très cher et aimé cousin, le seigneur Armand de Bourbon, prince de Conti du sang royale.

Nous Christine, par la grâce de Dieu, reine de Suède, des Goths, et des Vandales, grande princesse de Finlande, duchesse d'Estonie, Carélie, Brême-Verd[en], Stettin-Poméranie, Cassubie et Vandalie, princesse de Rugie, souveraine d'Ingrie et Wismar, etc.
A très haut prince, Notre très cher ami et cousin, le seigneur Armand de Bourbon, prince du sang, duc de Conti, salut et prospérité.

Tres haut prince, Notre très cher et aimé cousin,
Quand Nous Nous représentons et mettons devant nos yeux l'état présent du royaume de France, Nous ne pouvons qu'avoir de l'horreur des dangers où Nous connaissons qu'il se trouve; outre que tout y est renversé par des mouvements intestins, il semble que les portes soient ouvertes à la haine et la proie des autres nations voisines.

Quand Nous repassons ces choses en Notre esprit, quoique Nous ne nous ingérions par trop volontiers dans les affaires des autres royaumes, et que Nous ne doutions pas que ceux qui se trouvent enveloppées dans ces malheurs n'embrassent d'eux-mêmes tous les moyens qui peuvent servir à éteindre l'incendie de cette funeste guerre civile et pour remettre la France en sa première tranquillité, Nous n'avons pas voulu demeurer dans le silence et dans une compassion oisive pendant que ce péril est commun; et [Nous] avons estimé qu'il était de Notre devoir pour la singulière amitié qui est entre Nous et le Sérénissime Roi de France, et ses États, liée par une très étroite conféderation, et que l'utilité mutuelle de Nos Couronnes exigait ce soin de Nous d'empêcher que le désordre de la France ne donne occasion et ouverture à ses voisins de l'envahir, et particulièrement à ceux dont la puissance et l'ambition ont été toujours suspectes aux rois et à l'État.

Et, pour cet effet, Nous sentons que Notre affection Nous oblige à offrir Notre médiation pour tenter toutes les voies de rétablir l'union et la concorde entre les deux partis. Et comme Nous savons que l'autorité et l'adresse que Votre Altesse peut employer pour appaiser ces troubles sont très considérables et qu'elle s'y portera d'autant plus qu'elle aime sa Patrie et son Roi, aussi la grande affection et estime que Nous avons pour Votre Altesse Nous donne cette confiance que, de sa part, elle mettra tous ses soins, afin que la paix dont Nous souhaitons de jour en jour le retour, ne trouve point d'empêchements.

Nous n'omettrons rien de tout ce que Nous pourrons contribuer de Notre côté pour cette félicité de la France, soudain que Nous avons appris que la médiation que Nous offrons pour reconcilier les deux partis sera acceptée et agréable. Cependant que Nous souhaitons d'apprendre cette bonne disposition à la concorde de la France, Nous recommandons de tout Notre cœur Votre Altesse à la protection divine. Fait à Stockholm, le 10 avril 1652.
De Votre Altesse
la bonne cousine et amie
Christine.

Swedish translation (my own):

Till den högborne fursten, Vår käre och älskade kusin, monsieur Armand de Bourbon, prins de Conti och av kungligt blod.

Vi Kristina, med Guds nåd, Sveriges, Götes och Vendes drottning, storfurstinna av Finland, hertiginna uti Estland, Karelen, Bremen-Verden, Stettin-Pommern, Kassuben och Venden, furstinna i Rügen, fru över Ingermanland och Wismar, osv.
Till den högborne fursten, Vår käre vän och kusin, monsieur Armand de Bourbon, blodsprinsen, hertigen de Conti, Vår hälsningar och välstånd.

Högborne furste, vår käre och älskade kusin,
När Vi föreställer Oss och ställer inför våra ögon det nuvarande tillståndet i konungariket Frankrike, kan Vi bara förfäras över de faror i vilka Vi vet att det är; förutom att allt är upprört där av interna rörelser, verkar det som att dörrarna är öppna för hat och andra grannländers byte.

När Vi går igenom dessa saker i Vårt sinne, fastän Vi inte ingriper alltför villigt i andra rikens angelägenheter, och Vi tvivlar inte på att de som finner sig insvevade i dessa olyckor själva kommer att omfamna alla medel som kan tjäna till att slå ut elden från detta katastrofala inbördeskrig och för att återställa Frankrike till dess första lugn, ville Vi inte förbli i tysthet och i tom medkänsla medan denna fara är vanlig; och Vi har ansett det som Vår plikt för den enastående vänskap som är mellan Oss och den durchlauchtigste Konungen av Frankrike och hans Stater, bundna av en mycket snäv konfederation, och att Våra Kronors ömsesidiga nytta har krävt Vår omsorg för att förhindra Frankrikes oordning från att ge möjlighet och öppna för sina grannar att invadera det, och särskilt för dem vars makt och ambition alltid har varit misstänksam för konungar och för Staten.

Och för detta ändamål känner Vi att Vår tillgivenhet tvingar oss att erbjuda Vår medling för att försöka återställa unionen och samförståndet mellan de två parterna. Och eftersom Vi vet att den auktoritet och den adress som Ers Höghet kan använda för att blidka dessa problem är mycket betydande och att ni kommer att gå dit desto mer för att Ni älskar Ert Fädernesland och Er Konung, även den stora tillgivenhet och aktning som Vi har för Ers Höghet ger Oss detta förtroende att Ni från Er sida skall göra allt Ni kan för att säkerställa att den fred, som Vi dag för dag hoppas skall återvända, inte finner några hinder.

Vi skall icke utelämna något av allt som Vi kan bidra med på Vår sida för Frankrikes lycka, så snart Vi får veta att den medling som Vi erbjuder för att försona de två parterna kommer att bli accepterad och angenäm. Emellertid vill Vi förnimma denna goda läggning för Frankrikes harmoni, och rekommenderar Vi Ers Höghet av hela Vårt hjärta till gudomligt skydd. Gjort i Stockholm, den 10 april 1652.
Ers Höghets
goda kusine och vän
Kristina.

English translation (my own):

To the Most High Prince, Our very dear and beloved cousin, Monsieur Armand de Bourbon, Prince de Conti and of royal blood.

We Kristina, by the grace of God, Queen of the Swedes, Goths, and Vandals, Grand Princess of Finland, Duchess of Estonia, Karelia, Bremen-Verden, Stettin-Pomerania, Cashubia and Vandalia, Princess of Rugia, Sovereign of Ingria and Wismar, etc.
To the Most High Prince, Our very dear friend and cousin, Monsieur Armand de Bourbon, Prince of the Blood, Duke de Conti, greetings and prosperity.

Most High Prince, Our very dear and beloved cousin,
When We represent to Ourself and put before Our eyes the present state of the kingdom of France, We can only be horrified by the dangers in which We know it is; besides that everything is upset there by internal movements, it seems that the doors are open to hatred and the prey of other neighbouring nations.

When We go over these things in Our mind, although We do not interfere too willingly in the affairs of other kingdoms, and We do not doubt that those who find themselves enveloped in these misfortunes will themselves embrace all the means which can serve to put out the fire of this disastrous civil war and to restore France to its first tranquillity, We did not want to remain in silence and in idle compassion while this peril is common; and We have considered it Our duty for the singular friendship which is between Us and the Most Serene King of France, and his States, bound by a very narrow confederation, and that the mutual utility of Our Crowns have required this Our care to prevent the disorder of France from giving opportunity and opening to its neighbours to invade it, and particularly to those whose power and ambition have always been suspect to kings and to the State.

And, for this purpose, We feel that Our affection obliges us to offer Our mediation to try all the ways to restore the union and the concord between the two parties. And as We know that the authority and the address that Your Highness can employ to appease these troubles are very considerable and that you will go there all the more because you love your country and your King, also the great affection and the esteem that We have for Your Highness gives Us this confidence that, on your part, you will do everything you can to ensure that the peace, which We day by day hope will return, finds no impediments.

We shall not omit anything of all that We can contribute on Our side for the felicity of France, as soon as We learn that the mediation which We offer to reconcile the two parties will be accepted and agreeable. In the meantime, We wish to learn of this good disposition for the harmony of France, We recommend Your Highness with all Our heart to divine protection. Done at Stockholm, April 10, 1652.
Your Highness's
good cousin and friend
Kristina.


Above: Kristina.


Above: Armand de Bourbon, Prince de Conti.

Note: In accordance with the nobility's ideals in the early modern era, kings and queens considered themselves siblings; when talking to someone of a lower rank than their own, they would refer to that person as "my cousin", regardless of whether or not they were related.

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